Greffage, écussonnage, marcottage et bouturage...

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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Re: Greffage, écussonnage, marcottage et bouturage...




par Did67 » 29/05/18, 09:53

izentrop a écrit :
Ahmed, le marcottage permet bien de conserver la variété, n'est-ce pas ?


Oui, oui... C''est le même "morceau d'arbre" qui continue sa vie ailleurs...

Il prive juste des "améliorations techniques" que permettent le choix des "porte-greffe"... Il existe une gamme de portes-greffes permettat de s'adapter à des contraintes : sols trop calcaire, portes-greffes nanifiants... etc

En greffant, on obtient une plante "hybride" [mixte serait peut-être plus indiqué pour éviter des confusions avec l'hybridation génétique], avec une partie basse qui peut être adaptée au sol et une partie haute qui reproduit fidèlement la variété...
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Ahmed
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Re: Greffage, écussonnage, marcottage et bouturage...




par Ahmed » 29/05/18, 10:54

Marcottage, bouturage et drageonnage* sont des multiplications végétatives qui fournissent donc des "copies" parfaites de la variété clonée. Le greffage assure aussi cela, mais avec les différences mentionnées par Did.

* Le drageonnage est la production de tiges aériennes sur des racines; c'est un mode de propagation utilisé par certaines plantes et c'est la réaction habituelle d'un robinier après la coupe de son tronc (en plus des rejets de souche).
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Re: Greffage, écussonnage, marcottage et bouturage...




par Did67 » 29/05/18, 12:15

Ahmed a écrit :
* Le drageonnage est la production de tiges aériennes sur des racines; c'est un mode de propagation utilisé par certaines plantes et c'est la réaction habituelle d'un robinier après la coupe de son tronc (en plus des rejets de souche).


Particulièrement spectaculaire et une véritable manie chez le framboisier, qui pense surtout à drageonner avec ses racines à l'horizontal - au point qu'on peut l'arracher en tirant juste un peu ! - plutôt qu'à aller chercher l'eau en profondeur [à sa décharge : c'était un coutumier des lisières humides de forêts, ou clairières humides - il est bien connu que la forêt ne se dessèche pas vraiment ! Bon, quand l'homme l'oblige à vivre ailleurs, le mécanisme adaptatif qui était un avantage - il permet d'envahir la zone favorable vite fait bien fait - devient un inconvénient - manque d'eau !]

[En tant qu'avocat des framboisiers - l'un des rares fruits ou légumes que je peux manger non stop pendant 6 mois sans éprouver de signe d’écœurement ! - je tenais à préciser que c'est bien la faute aux hommes !!!]
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Re: Greffage, écussonnage, marcottage et bouturage...




par Ahmed » 29/05/18, 12:31

On observe un mécanisme similaire chez le fraisier, avec ses nombreux stolons (ce n'est pas du drageonnage stricto sensu) et pour les mêmes raisons que le framboisier.
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Re: Greffage, écussonnage, marcottage et bouturage...




par Did67 » 29/05/18, 19:20

C'est ce que j'appelle la cohérence du vivant : pourquoi se fatiguer à chercher l'eau si ce n'est pas le facteur limitant ; en revanche, s'étaler et occuper très vite toute la place est vital lorsque la place (à la lumière) est comptée... Il faut s'étaler très vite, plus vite que les autres...

C'est ce que font framboises, mûres (qui se marcottent naturellement ; toute branche qui traine parterre s’enracine), fraises...

Si seulement l'homme était aussi cohérent !
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Re: Greffage, écussonnage, marcottage et bouturage...




par être chafoin » 30/05/18, 18:49

Did67 a écrit :C'est ce que j'appelle la cohérence du vivant : pourquoi se fatiguer à chercher l'eau si ce n'est pas le facteur limitant ; en revanche, s'étaler et occuper très vite toute la place est vital lorsque la place (à la lumière) est comptée... Il faut s'étaler très vite, plus vite que les autres...
C'est ce que font framboises, mûres (qui se marcottent naturellement ; toute branche qui traine parterre s’enracine), fraises...

On devrait donc ranger les courges rampantes/grimpantes style potiron dans cette famille des plantes de lisières ?
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Re: Greffage, écussonnage, marcottage et bouturage...




par Did67 » 30/05/18, 18:57

Joker. Je n'ai pas d'infos sur l'origine des courges. Mais je ne pense pas. Ce sont plutôt des rampantes que des grimpantes (même si on peut les faire grimper), qui ont un penchant pour les tas de détritus, fumier, composts, etc... Bref pour des endroits où se décomposent des matières organiques fraiches.

Ce sont à mon avis plus des plantes de milieux ouverts, colonisant les clôtures...

Ce n'est qu'un avis.
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Re: Greffage, écussonnage, marcottage et bouturage...




par guibnd » 01/06/18, 09:05

Ahmed a écrit :@ Guibnd: en ce qui concerne les dimensions, mes souvenirs sont assez vagues, mais ce n'est pas trop critique: 1,5 à 3 cm de diamètre...
Pour bien comprendre la technique, voici une photo de l'outil que j'ai fabriqué.

Bon, c'est bête, mais c'est l'herbe qui est la plus nette! :oops: Néanmoins, c'est suffisant pour voir les détails: un morceau de bois à bords parallèles, deux bouts de feuillards d'emballage, deux clous servant d'axes, deux agrafes d'emballage pour coincer l'autre bout du feuillard, deux anciennes pointes de rivet "pop" coupées à longueur et insérées chacune dans sa rainure et collées à l'araldite et deux lames de cutter (le seul élément neuf!). Le morceau de bois est arrondi sur son dos pour s'adapter à la main. Avec cet instrument, il est facile de prélever deux morceaux exactement identiques en hauteur; le second sur le porte-greffe ne sert qu'à ménager la place du greffon; ainsi, les canaux de sève coïncident parfaitement. Le greffon est ajusté en largeur de telle sorte qu'il subsiste un jeu d'environ 2 mm d'un côté (l'autre côté doit être bien jointif): cela permet la formation de bourrelets cicatriciels sans risque que cela entraîne un décollement de la pièce.
L'astuce lors du prélèvement du greffon consiste en ceci: après incision en haut/bas avec le greffoir double et incision de deux verticales avec un greffoir ordinaire (bien affûté et propre), on décolle précautionneusement l'écorce tout autour de l’œil; une fois cette opération terminée, on place son index recourbé derrière la tige pour prendre appui et on vient positionner son pouce devant le bourgeon (sur le côté), puis on exerce une pression en direction de l'autre côté: ceci provoque le glissement de l'ensemble du greffon avec le cisaillement de la petite pointe qui s'est formée sur le cambium (sous l'écorce et en contact avec celle-ci) et qui alimente le bourgeon. Sans cette dernière précaution, l’œil ne sera plus en contact avec le cambium et desséchera inexorablement. Plonger aussitôt les greffons récoltés dans un godet rempli d'eau.
Des questions?

très astucieux ton outil pour une concordance parfaite entre greffon et PG !
je note le petit jeu de 2mm d'un coté pour éviter un décollement futur du greffon ... moi je me serais appliqué à faire coïncider des 2 cotés.
je ne comprends pas ta petite astuce que j'ai surligné en bleu, tu pourrais me faire une petite photo pour illustrer le geste s'il te plait ? merci.

j'ai vu aussi que l'on peut faire une greffe en flûte ou (sifflet) ordinaire ou avec lanières qui a l'avantage de compenser si découpe du greffon trop court en hauteur.

je vais essayer ces greffes sur oeil dormant et comme j'ai plusieurs départs ( 3 ou 4 ), je vais échelonner dans le temps ( de juin à septembre ).

j'ai vu sur des vidéos étrangères ( turquie, arménie ou géorgie... le berceau du noyer ) qu'ils entourent les greffes avec de la terre ( avec des tubes en plastique remplis de terre pour éviter le dessèchement ). peut-être utile dans mon cas si grosses chaleurs au moment de mes greffes, mais comme je ne comprends pas ce qu'ils disent, je ne sais pas s'il faut ôter avant l'hiver ou au printemps ?
connais-tu cette façon de faire ?
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Re: Greffage, écussonnage, marcottage et bouturage...




par Ahmed » 01/06/18, 14:18

Bon, j'essaierais de te faire une photo, l'idée à retenir est qu'il ne faut pas essayer de lever le bourgeon en tirant dessus, mais d'effectuer un glissement parallèle au rameau pour sectionner la partie du cambium (partie blanche située immédiatement sous l'écorce) qui vient s'engager à l'intérieur du bourgeon.
En ce qui concerne ta seconde question, il existe différentes techniques pour maintenir le greffon en place et assurer sa protection vis-à-vis du dessèchement; pour ma part, j'utilisais du "cellofrais" (feuille plastique étirable servant à couvrir les aliments) découpé en petits rouleaux (style "scotch"). Je l'appliquais en bande pour le fixer et étancher et en le plissant lorsque je voulais exercer une pression (ligature). L'avantage de ce procédé par rapport à d'autres bandages est cette flexibilité et aussi sa transparence qui permet de suivre l'évolution de la cicatrisation: une fois le bourrelet acquis et l’aisselle de la feuille détachée, la protection devient inutile (de toute façon, le plastique tend à se dégrader assez rapidement aux UV).
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Re: Greffage, écussonnage, marcottage et bouturage...




par guibnd » 01/06/18, 14:42

Ahmed a écrit :Bon, j'essaierais de te faire une photo, l'idée à retenir est qu'il ne faut pas essayer de lever le bourgeon en tirant dessus, mais d'effectuer un glissement parallèle au rameau pour sectionner la partie du cambium (partie blanche située immédiatement sous l'écorce) qui vient s'engager à l'intérieur du bourgeon.
En ce qui concerne ta seconde question, il existe différentes techniques pour maintenir le greffon en place et assurer sa protection vis-à-vis du dessèchement; pour ma part, j'utilisais du "cellofrais" (feuille plastique étirable servant à couvrir les aliments) découpé en petits rouleaux (style "scotch"). Je l'appliquais en bande pour le fixer et étancher et en le plissant lorsque je voulais exercer une pression (ligature). L'avantage de ce procédé par rapport à d'autres bandages est cette flexibilité et aussi sa transparence qui permet de suivre l'évolution de la cicatrisation: une fois le bourrelet acquis et l’aisselle de la feuille détachée, la protection devient inutile (de toute façon, le plastique tend à se dégrader assez rapidement aux UV).

:idea: je viens de comprendre avec l'expression "glissement parallèle" pour ne pas évider l'oeil
parfait le film étirable !
encore un détail : mes PG sont dans leur 2ème année avec un diamètre de 15-20 mm, pas plus ? penses-tu qu'il soit plus sage d'attendre un an de plus ?
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