Terres rares: pas si rares que ça

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Re: Terres rares: pas si rares que ça




par moinsdewatt » 04/05/17, 22:49

La seule grande mine de terre rares aux USA est la mine de Mountain Pass qui malheureusement est en faillite ( chapter 11 aux USA ).

Une proposition de reprise est sur la table.


Bidder boosts hopes of reopening rare earth mine in Mountain Pass

Posted: 04/26/17 MOUNTAIN PASS

The hope of restarting what was the only rare earth mining and processing plant in the Western Hemisphere — located in San Bernardino County — received a large boost Wednesday when a first bidder surfaced in the bankruptcy process.

ERP Strategic Minerals LLC, has been selected as the first bidder by the Chapter 11 trustee for Molycorp Minerals LLC.

The Mountain Pass mine, located in north San Bernardino County, about 50 miles south of Las Vegas, once employed about 500 before shutting down in summer 2015.


The shutdown happened just four years after a redesigned and re-engineered state-of-the-art processing facility, costing some $1.7 billion, became fully operational.

A decline in rare earth mineral pricing was a major factor in the decision to suspend production, officials said at the time.

If ERP is successful in purchasing the Mountain Pass mine through the Chapter 11 bankruptcy sale process, it will work with San Bernardino County and others to restart the mine, the company said in a statement.

In bankruptcy parlance, the first bidder is known as the “stalking horse bidder.”


“We are today (Wednesday) pleased to note the stalking horse bid submitted by ERP Strategic Minerals for the Mountain Pass mine,” said David Wert, San Bernardino County spokesman.

The opening bid post held by ERP Strategic Minerals, which is part of the ERP Group of Companies, in Natural Bridge, Virginia, “does not mean we are a winner,” said Mike Luther, spokesman.

“At this junction, we believe there are other interested parties,” he said.
.........................

Image
ERP Strategic Minerals LLC, has bid on the Mountain Pass rare earth mining operation previously run by Molycorp Minerals LLC. FILE PHOTO



http://www.sbsun.com/business/20170426/ ... ntain-pass

et ils mettent 100 millions de $ en jeu :

ERP Floats Bid Worth $100M For Molycorp's Rare Earth Mine
April 25, 2017
..............
A sale hearing would be set for June 23 in Delaware bankruptcy court, according to court records.

The stalking horse bid and auction procedures must still be approved by the bankruptcy court, and Molycorp Minerals has asked for a hearing on the matter to be scheduled for May 15.
...............

https://www.law360.com/articles/917096/ ... earth-mine

A suivre d'ici le 23 juin donc.
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Re: Terres rares: pas si rares que ça




par Exnihiloest » 04/05/17, 22:54

Ahmed a écrit :...
Bien sûr l'ONU et les grands "machins" font la part belle à une conception monétariste abstraite (c'est d'autant plus facile qu'une approche qualitative serait presque un casse-tête, il faut bien le reconnaître), mais c'est une discussion qui serait sans fin et l'essentiel n'est pas de définir la pauvreté selon un "barème" plus ou moins pertinent, non, ce qui est important est le rapport entre les revenus les plus bas et ceux les plus hauts, ainsi que la répartition quantitative selon les populations concernées. En effet, c'est la richesse relative qui conditionne le pouvoir des uns sur les autres, ces rapports de force qui déterminent respectivement la dépendance et la domination. Par l'extension de la monétarisation, la sujétion grandit du fait de la croissance des inégalités et loin d'être ce phénomène accidentel que tu reconnais, il s'agit d'une réalité structurelle.

Je partage cette vue mais avec nuance car elle ne parle que de principes, pas de sa mise en application, or le diable est dans les détails. Par exemple, le "rapport entre les revenus les plus bas et ceux les plus hauts", que ne devrait-il pas dépasser ? Un rapport trop faible peut démotiver l'entrepreneur et c'est la richesse globale qui en pâtira...

Quant à la "destruction du système" existant", il s'agit bien du préalable à la cessation de la destruction généralisée des conditions de vie sur terre.

Il n'y a aucune destruction généralisée des conditions de vie sur terre, mais une dégradation relative, liée à la démographie et à l'amélioration du niveau de vie du 19ème siècle à nos jours. Toute médaille a un revers.
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Re: Terres rares: pas si rares que ça




par Ahmed » 05/05/17, 13:31

Je partage cette vue, mais avec nuance...

C'est sans doute qu'il y a un malentendu quelque part! :lol:
Sur le deuxième point, tu dis exactement la même chose que moi, avec d'autre mots et, évidemment, une appréciation différente, puisque nous n'avons pas les même critères...
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Re: Terres rares: pas si rares que ça




par Exnihiloest » 05/05/17, 18:41

Ahmed a écrit :
Je partage cette vue, mais avec nuance...

C'est sans doute qu'il y a un malentendu quelque part! :lol:

Je compte sur toi pour l'éclaircir. Allez, il faut se mouiller un peu. "Rapport entre les revenus les plus bas et ceux les plus hauts" que tu as amené sur le tapis : combien au max et pour quelles raisons ?
Sur le deuxième point, tu dis exactement la même chose que moi, avec d'autre mots et, évidemment, une appréciation différente, puisque nous n'avons pas les même critères...

"exactement " ?! :shock:
L'image que tu as de ce que je dis tient donc d'un scan en noir et blanc. Converti en noir et blanc, possible que mon tableau soit aussi le tien, mais tu es passé du 24bits par pixels à un seul, oubliant les nuances. Il me semblait pourtant que les mots avaient une définition et que "dégradation" n'était pas synonyme de "destruction généralisée".
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Re: Terres rares: pas si rares que ça




par moinsdewatt » 09/12/17, 13:53

Burundi : Gakara devient la première mine de terres rares à entrer en production en Afrique

Agence Ecofin 06 dec 2017

La compagnie minière Rainbow Rare Earth a annoncé mardi, qu’elle a exporté sa première cargaison de concentré de terres rares provenant de son projet Gakara, au Burundi. L’entrée en production de la mine confère à la société, le statut d’unique producteur de terres rares en Afrique et l’un des rares producteurs en dehors de la Chine.

«C'est un moment de fierté pour tous ceux qui sont impliqués dans la société et nous sommes impatients d'augmenter nos niveaux de production mensuels au cours des prochains mois en ciblant un taux de production de 5 000 tonnes par an d'ici la fin de l’année 2018.», a commenté Martin Eales, CEO de la compagnie.

Les terres rares sont un groupe de 17 métaux du scandium aux lanthanides. Elles ont des propriétés exceptionnelles, ce qui explique leur utilisation dans la fabrication de produits de haute technologie (batteries de voitures électriques et hybrides, LED, puces de smartphones, écrans d’ordinateurs portables, panneaux photovoltaïques).


https://www.agenceecofin.com/terres-rar ... en-afrique
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Re: Terres rares: pas si rares que ça




par moinsdewatt » 03/02/18, 14:20

Métaux rares : «Un véhicule électrique génère presque autant de carbone qu’un diesel»

Par Marine Ernoult — 1 février 2018

Dans son dernier ouvrage, «La Guerre des métaux rares», Guillaume Pitron dénonce «la face cachée de la transition énergétique et numérique». Pour le journaliste, éoliennes, panneaux solaires et voitures électriques se contentent de déplacer la pollution à l’autre bout du monde.

Iridium, indium, platine, terres rares : ces métaux aux noms parfois méconnus sont essentiels pour les industries de pointe. Sans eux, pas de batteries électriques, d’éoliennes, de téléphones portables ou de fibre optique. Le journaliste Guillaume Pitron s’est intéressé aux conséquences environnementales et géopolitiques de l’extraction de ces métaux rares. A l’occasion de la sortie de son livre la Guerre des métaux rares, il revient sur six ans d’enquête à travers une douzaine de pays.
....................


http://www.liberation.fr/planete/2018/0 ... el_1625375
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Re: Terres rares: pas si rares que ça




par dede2002 » 04/02/18, 13:27

Je suis bien d'accord avec ce qu'il écrit, sauf pour cette phrase:

"Plus aucun Etat ne veut reproduire le schéma néocolonialiste selon lequel les pays en développement produisent les minerais bruts, le vendent une poignée de dollars aux Occidentaux ; et ces derniers le valorisent avec quelques brevets pour le revendre dix fois plus cher."

Parce-que le schéma qu'il décrit est encore actuel dans plusieurs Etats d'Afrique, c'est même les occidentaux qui viennent se servir, il n'y a pas de vente mais une petite ristourne (2% à Madagascar) sur la valeur du produit brut exporté...
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Christophe
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Re: Terres rares: pas si rares que ça




par Christophe » 19/02/18, 14:30

Intéressant!!

http://www.novethic.fr/actualite/enviro ... 45464.html

La transition énergétique ouvre une nouvelle page de l’histoire minière française

C’est la face cachée de la transition énergétique, celle qu’on ne veut pas regarder de trop près car elle dérange. Dans nos éoliennes, nos panneaux solaires ou encore dans les batteries de nos voitures électriques, il y a des métaux rares extraits pour la grande majorité en Chine dans des conditions environnementales désastreuses. Se pose donc la question de la réouverture de mines en France, forcément plus propres mais très difficiles à faire accepter par la population.


Nous n’allons plus regarder nos pieds de la même façon… Car dans nos sous-sols se cache potentiellement un trésor insoupçonné. Si les dernières mines - de charbon en Lorraine et d’or en Languedoc-Roussillon - ont fermé en 2004, un regain extractif a vu le jour à la fin des années 2010. Pour la première fois en trente ans, des permis d’exploration ont de nouveau été octroyés dans l’Hexagone ainsi qu’une douzaine de permis exclusifs de recherches de mines pour trouver des métaux.

En cause, l’envolée du prix des métaux au niveau mondial et une réduction des exportations de certains d’entre eux par la Chine dont nous sommes très fortement dépendants. Cela a poussé Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, à lancer en 2014 une compagnie nationale des mines. Stratégie reprise l’année suivante par le ministre de l’Économie de l’époque, Emmanuel Macron, qui crée un comité "mine responsable" et assure que la France "va rouvrir des mines".

Hypocrisie

"La France est un monstre géologique en sommeil", soutient Michel Bonnemaison, président des Mines du Salat. Il travaille actuellement sur un projet de mine de tungstène dans l’Ariège, qui pourrait selon lui se classer dans le top 3 mondial et couvrir nos besoins au niveau national. Ce matériau, actuellement produit à 84 % par la Chine, est notamment indispensable à l’industrie high-tech, qui va de pair avec la transition énergétique (smart grids, voitures autonomies, objets connectés…).

"Nous pourrions potentiellement ouvrir une dizaine de mines sur notre territoire, confirme Charles Nicolas, géologue au sein du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). Mais nous préférons être hypocrites et importer ces minerais de pays beaucoup moins regardants sur le plan environnemental. Nous parlons beaucoup d’énergies renouvelables mais pour fabriquer nos éoliennes, nos voitures électriques, nos panneaux solaires, nous avons besoin de métaux et donc de mines."

Germinal

La simple évocation de la réouverture de mines provoque en France une véritable réaction épidermique. "Dans la tête des gens, les mines c’est Germinal, poursuit Charles Nicolas, mais on a fait énormément de progrès depuis. Comme toute activité industrielle, les mines ont un impact environnemental mais qu’on sait limiter au maximum et qu’on maîtrise bien mieux que par le passé."

C’est le fameux concept de "mine responsable" cher à Emmanuel Macron, mais pourfendu par les opposants. Sur le terrain, la riposte s’organise et les collectifs citoyens se multiplient contre la réouverture de mines métallifères en Bretagne ou dans le Limousin où des recours ont été déposés devant le tribunal administratif pour contester l’octroi des permis d’exploration. De quoi décourager entrepreneurs et investisseurs.

Des mines tous azimuts

"Il serait plus simple de miser davantage sur le recyclage", estime Philippe Bihouix, ingénieur spécialiste des métaux et auteur de "L’âge des low tech". Actuellement les terres rares et certains métaux high-tech ne sont recyclés qu’à moins de 1 %. "Mais il est souvent plus cher de recycler que d’extraire des métaux des mines. Pour rendre le recyclage plus compétitif, il faudrait donc faire monter le prix des métaux et pour cela fermer des mines ou éviter d'en ouvrir de nouvelles."

Une explication qui ne tient pas dans un marché dominé par la Chine où la loi de l’offre et de la demande n’existe pas. "Ce sont les Chinois qui décident du prix des métaux car ils sont en position quasi monopolistique. Ils n’auront donc aucun problème à baisser artificiellement les prix pour conserver ce marché d’avenir car ils savent tout ce qu’ils ont à y gagner", rétorque Guillaume Pitron, journaliste et auteur de "La guerre des métaux, la face cachée de la transition énergétique et numérique".

Selon le CNRS, il faudra plus de métaux dans les 30 prochaines années que ce qu’ont consommé les 500 générations précédentes. "Pour répondre à ces besoins exponentiels, il faudra effectivement améliorer le recyclage, mieux éco-concevoir les produits, développer des stratégies de substitution, lutter contre l’obsolescence programmée, mais aussi ouvrir des mines tous azimuts, conclut Guillaume Pitron. Ici et ailleurs."
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Re: Terres rares: pas si rares que ça




par moinsdewatt » 19/02/18, 21:17

Face à l'envolée des cours du cobalt, le recyclage fait son chemin

Par Claire Fages RFI 16 février 2018

C'est l'ingrédient-clé des batteries électriques. Le cobalt a vu ses cours quasiment tripler depuis le début de l'année dernière. La RDC, qui produit la moitié de l'offre mondiale, est sur le point de multiplier par cinq ses redevances sur ce métal stratégique. Alors les fabricants de batteries cherchent à économiser la ressource et à recycler le cobalt des vieux téléphones.

Comment consommer moins de cobalt, pour calmer les prix du métal gris ? L’idée du recyclage qui ne semblait pas évident techniquement aux industriels fait son chemin. Le premier fabricant mondial de batteries électriques Samsung SDI vient d’annoncer cette semaine qu’il comptait recycler désormais le cobalt contenu dans les vieux smartphones.

La filiale du géant coréen fait aussi des recherches pour utiliser dans ses batteries lithium-ion beaucoup moins de cobalt, voire pas de cobalt du tout. Samsung SDI aurait ainsi mis au point un prototype de batterie de véhicule électrique contenant moins de 5 % de cobalt et 90 % de nickel.

10 % de redevance en RDC

Sans solution de recyclage ou de substitution, les cours du cobalt vont continuer de s’envoler. La tonne de cobalt est déjà passée de 30 000 dollars au début de l’année dernière à plus de 81 000 dollars aujourd’hui, son prix a quasiment triplé en un peu plus d’un an. La hausse s’est accélérée depuis la mi-janvier lorsque les autorités de Kinshasa ont annoncé une réforme de leur code minier, dans un pays, la République démocratique du Congo qui produit plus de la moitié de l’offre mondiale.

Dans la dernière mouture de ce code, la redevance passerait de 2 % à 10 % sur les métaux stratégiques de RDC, dont bien sûr le cobalt. La taxe sur les superprofits serait supérieure à 50 %. Ce qui veut dire que le métal congolais coûtera plus cher sur le marché mondial.

Demande de cobalt multipliée par huit en 2026

Difficile à concilier avec les projections de consommation pour les véhicules électriques. La demande annuelle de cobalt devrait passer de 12 000 tonnes aujourd’hui à 95 000 tonnes dans dix ans, une multiplication par huit, selon les analystes matières premières de CRU. Or 10 % de la production annuelle de cobalt finit dans les téléphones portables et il y en aurait déjà plus d’un milliard et demi. « C’est un gisement incroyable totalement inexploité », estime le PDG d’Umicore, un des plus grands producteurs de cathodes pour les batteries des véhicules électriques.

Lorsque ce gisement de smartphones stagnera, anticipe déjà Samsung, il faudra extraire le cobalt des batteries des véhicules électriques mises à leur tour à la casse. Selon les projections d’un consultant australien spécialisé dans les déchets, Randell Environmental Consulting, le nombre de batteries lithium-ion mises au rebut devrait augmenter de 20 % par an, de 50 % par an rien que pour les vieilles batteries de voitures électriques. Un gisement effectivement extraordinaire.

http://www.rfi.fr/emission/20180216-fac ... son-chemin
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Re: Terres rares: pas si rares que ça




par moinsdewatt » 20/02/18, 20:41

La Chine, un quasi-monopole sur la production de terres rares

Posté le 24 janvier 2018 par Pierre Thouverez

Si les métaux rares sont une trentaine, les « terres rares » en regroupent 17 des plus stratégiques pour les nouvelles technologies. La Chine assure 95 % de la production de ces terres convoitées. Un quasi-monopole qui profite largement à l'Empire du Milieu.

Les métaux rares sont une grande famille. Ils contiennent les 17 terres rares, le graphite, le cobalt, l’antimoine, le tungstène, le tantale, le platine, l’iridium, le ruthénium, le niobium et quelques autres. Ils ne sont pas forcément rares autour du globe. Cependant, leurs gisements assez vastes pour que l’exploitation soit commercialement rentables avec les technologies actuelles le sont.

Une stratégie chinoise bien pensée

Pendant six ans, le journaliste Guillaume Pitron a mené l’enquête sur les terres et métaux rares dans une douzaine de pays, sur quatre continents. Il en livre un témoignage poignant dans son livre La guerre des métaux rares. Son constat est sans appel : la Chine domine désormais celle des métaux rares. Il est le fournisseur quasiment unique des plus stratégiques d’entre eux, les terres rares. Si leur production annuelle limitée à 130.000 tonnes, contre 2 milliards de tonnes de fer, peut sembler anecdotique, elle est capitale et indispensable à nombre de nouvelles technologies. LED, écrans plats, voitures électriques, éoliennes à aimants permanents, téléphones portables, ordinateurs demandent leur pesant de terres rares.

Au début des années 1990, la Chine a commencé à vendre des terres rares à prix cassé. Les mines californiennes qui fournissaient la majorité du marché, ont dû fermer leurs portes dans les années 2000, les mineurs ont dû ranger leurs pioches. Les autres pays qui disposent des ressources, notamment la Russie, le Groenland, le Canada, le Vietnam, les Etats-Unis, et même la France en ont abandonné ou négligé l’exploitation. Seule maître à bord, la Chine fait désormais sa loi sur le marché. Résultat : elle concentre aujourd’hui 95 % de la production mondiale de terres rares, alors qu’en n’en détiendrait que 36 % des réserves. La situation pourrait changer d’ici une décennie, car la Chine pourrait décider de réserver l’ensemble de sa production de terres rares à ses seules entreprises, tant la demande de son industrie est importante. Les mines d’autres pays pourraient rouvrir.

Des impacts environnementaux majeurs

Durant son enquête, Guillaume Pitron a découvert que l’extraction de ces métaux rares génère d’importants impacts environnementaux. Les processus d’extraction et de séparation nécessitent beaucoup d’énergie, de produits chimiques et d’eau. En Chine, les acides sulfuriques et chlorhydriques polluent les cours d’eau aux alentours des mines. Les médias se sont fait l’échos de la pollution de différents fleuves et de la formation de montagnes de déchets. Ces extractions se sont accompagnées d’une hausse de maladies et de cancers considérables chez les riverains. Malgré l’interdiction des activités sauvages sous l’impulsion de l’opinion publique chinoise, le marché noir à l’exportation y resterait florissant. Quelque dix mille mines seraient éparpillées à travers le territoire chinois.

La question à Guillaume Pitron : Le monde se désoccidentalise. Avec ses barrières aux exportations de minerais, que cherche la Chine ?

Depuis une quinzaine d’années, la Chine a mis en place une politique où elle restreint ses exportations de minerais bruts pour garder la valeur ajoutée. Elle ne veut plus de la ligne colonialiste où les occidentaux n’iraient chercher que la matière et la transformer chez eux. La Chine met des quotas à l’exportation, mais donne un accès illimité aux entreprises qui viennent s’installer dans le pays. Elle convoite l’aval de la filière, c’est-à-dire les industries des hautes technologies utilisatrices de terres rares. Elle demande à ces entreprises d’apporter les structures industrielles, les emplois, le savoir-faire, les laboratoires de recherche et développement. Et elle utilise ces connaissances pour son développement. Alors qu’à la fin de la décennie 1990 le Japon, les États-Unis et l’Europe concentraient 90 % du marché des aimants, la Chine contrôle désormais les trois quarts de la production mondiale ! Les Chinois ont bien l’intention de gagner la bataille sur l’aval de toutes les technologies du futur et cela fonctionne. Le pays est déjà le leader des technologies vertes dans le monde. Il s’agit du premier producteur d’énergies vertes au monde, du premier fabricant d’équipements photovoltaïques, de la première puissance hydroélectrique, du premier investisseur dans l’éolien et du premier marché mondial des voitures à nouvelles énergies.

Cette situation chinoise sur les terres rares est reproduite dans d’autres pays qui connaissent des positions majoritaires. En Asie, en Afrique, en Amérique latine, un puissant phénomène de nationalisme des ressources minières fragilise de plus en plus les positions occidentales. Les ressources exploitées localement doivent alimenter la consommation intérieure plutôt que satisfaire les appétits de pays client.

https://www.techniques-ingenieur.fr/act ... res-51380/
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