Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
Moindreffor
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 13/09/17, 14:45

Salut
pour répondre à négentrope
les tontes que je récupère viennent de la commune, donc niveau retours, mes feuilles d'impôts locaux et fonciers devrait lui suffire largement :mrgreen:
pour répondre à Didier, la même gentille commune m'a fourni une bonne quantité de faux BRF (j'ai rechargé tous mes paillages d'écorces de pins), et donc j'ai testé et approuvé le mélange faux BRF et tontes de pelouses, mais comme toute pratique il faut un peu d'expérience et différentes tentatives pour trouver le bon dosage

la tonte humide sur le faux BRF ça se mélange mal, même en couche peu épaisse, ça sèche très bien en surface mais ça reste humide en dessous, et donc difficile à mélanger les deux (il faut mélanger pour accélérer l'assimilation de l'herbe), pour avoir un effet booster, sur certains légumes comme les salades c'est utile en fin de saison, sinon, le développement n'est plus ralenti par le manque d'azote mais par la baisse des températures

si on veut une assimilation lente on peut laisser en couche mince sur du faux BRF, mais faire attention à recharger, car en surface ça reste visuellement identique, puis d'un seul coup plus rien et donc l'alimentation s'arrête, attention la mise en route de la recharge en azote est ici la plus longue, donc prévoir ce délais dans l'implantation de la culture (la recharge continue évite d'avoir un creux dans l'apport d'azote)

par contre si la tonte épandue est bien sèche par exemple après plusieurs jours de vrai beau temps sec et de chaleur, l'herbe sèche bien sur toute l'épaisseur et le faux BRF aussi, donc là, on peut mélanger les deux, donc à l'avenir pour avoir les bonnes conditions plus souvent, laisser la couche de faux BRF sécher et apporter de l'herbe sèche puis passer un coup de croc pour mélanger en surface, ou mieux épandre un mélange faux BRF sec et herbe sèche, mais là se pose la question du stockage autant le faux BRF stocké en tas fermente excessivement lentement et donc peut être stocké de cette façon que l'herbe non, donc stocker l'herbe sèche et prélever la couche superficielle du tas de faux BRF pour effectuer le mélange

cette année j'ai partagé le potager en deux, une parcelle couche de faux BRF et essais avec les tontes de pelouses, ça permet d'apprendre à gérer ses deux apports, l'autre moitié recouverte de foin, ça permet d'appendre à gérer et utiliser le foin, je n'ai pas testé réellement foin + tonte de pelouse (pour bien appréhender la phénoculture je suis resté le nez devant l'ordi le temps d'assimiler les 400 premières page du fil, donc découverte tardive des mines de MO que la commune pouvait fournir)

donc comme dit plus haut, 3 mois qui m'ont permis d’appréhender la phénoculture et les bienfaits qu'elle apporte, apprendre à nourrir son sol c'est à mon avis la base, reste après à transformer le phénoculteur en jardinier, avoir un bon sol vivant ne suffit pas , il faut aussi apprendre à cultiver des légumes, bon là j'avais quelques bases, mais il reste à consolider tout cela pour que l'ensemble (sol et plantes) donne le meilleur de lui même pour remplir le panier du récolteur
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/17, 15:19

Petite remarque par rapport à ça : même bien mélangé au départ, les vitesses des décomposition sont très différentes. Et donc cela va se "dissocier"...

Mais pas d'affolement : on a dans le sol des "stocks-tampons". Donc, en se décomposant, les tontes font temporairement augmenter le taux d'azote. Puis la décomposition plus lente de la fraction ligneuse va "taper" dans ce stock...

A moyen terme, cela va se lisser.

C'est la raison pour laquelle je préconise des apports faibles de tontes, mais répétés... Ainsi le processus rapide mais répété, va alimenter le processus lent mais durable...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/17, 17:36

8,7 % de matière organique dans un sol, après 37 ans de phénoculture

Au passage, j'ai retrouvé cette vidéo d'un américain qui cultive avec du foin depuis 37 ans et montre fièrement son sol. Il témoigne d'une analyse de sol avec un taux inouïe de matière organique de 8,7 % !

https://www.youtube.com/watch?v=2brHfHPusac
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 13/09/17, 18:51

négentrope a écrit :
On constate qu'en partageant la parcelle en deux parties il est possible d'engager dans la première moitié une culture d'été et un engrais vert d'été dans l'autre : c'est le sorgho fourrager, producteur de paille et d'un système racinaire riche encourageant le développement de la glomaline. En hiver, on lance à l'inverse un EV d'hiver et une culture d'hiver.



Pas de problèmes, des solutions!

Me voilà gâte, on ne peut pas faire plus simple, et moi qui me posais des questions!Bon d'accord,on perd la moitié de la surface cultivable, mais c'est un détail et c'est pour la bonne cause....

Encore que, ce n'est peut-être pas aussi simple que ça... Tu les vois quand les bascules "été-hiver" dans un potager?
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/17, 19:00

Te reste plus qu'à "externaliser" : acheter du foin !!!

C'est finalement assez simple :

- ou tu achètes de la fertilité, en sac (engrais)

- ou tu achètes de la fertilité, en balles (foin)

- ou tu perds une partie de ta surface à produire de la fertilité sur place, fertilité exploitée sur l'autre partie (et peu importe : culture alternée, cultures intercalaires, etc...)

Te reste encore les miracles, Lourdes ou Lisieux ? Avant : des progrès dans les cultures sous couverts vivants.

[c'est de l'humour, bien entendu - je précise, ce soir, je suis crevé du cerveau, alors des fois, les expressions sont malheureuses dans cet état !]
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 13/09/17, 19:07

Did67 a écrit :
sicetaitsimple a écrit :
Mais en effet dans un potager cultivé un peu intensivement (on ne parle pas de grandes cultures ni même je pense de maraîchage), l'engrais vert du vrai paresseux ce sont avant tout les adventices!

Aucun travail du sol, pas de semis, pas de fertilisation,pas de traitement, pas d'arrosage....Mais bon, faut quand même les arracher et les poser sur le sol! Sans se laisser déborder, c'est ça le plus compliqué!


Un avantage : souvent, elles commencent à se mettre en place dans la culture, sous couvert.

Un détail : pourquoi arracher ? Je passe dessus avec mon rouleau à foin : si je "matte" une prairie, où serait le problème ???

Un autre détail : j'arrache celles dont je ne veux pas qu'elles s'installent, type chardon ou rumex... Ne pas leur laisser la chance d'installer leur "grosses racines"... C'est la seule précaution. Mais elle est de taille. Ne pas se tirer une balle dans le pied !


Même explication que julienmos, la couverture (certes moins épaisse que la tienne en règle générale, dans mon cas c'est assez variable selon la planche) ne permet pas de "tenir" sans rien faire jusqu'à l'automne. Donc j'arrache de temps en temps et je repose directement surle sol. Mais bon, 75 m2 seulement, ce n'est vraiment pas un problème. Il va falloir que j'évolue l'année prochaine, où je compte faire une centaine de m2 de plus.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 13/09/17, 19:20

Did67 a écrit :Te reste plus qu'à "externaliser" : acheter du foin !!!


Ben non! Parce que parfois on peut paraître rationnel sans vraiment l'être!

Je prends un certain plaisir à me vouloir "autonome" en termes de biomasse, c'est comme ça! Donc je ramasse les feuilles à l'automne, de l'herbe (du quasi foin) fauchée deux fois par an par la mairie sur le bord du chemin goudronné qui mène à mon lieu-dit, mes faibles volumes de tonte, et de temps en temps du foin que je fauche très maladroitement (avec une faux) dans une prairie abandonnée.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/17, 19:35

Ce sont là d'autres formes d'externalisation ! C'était juste un cadre de réflexion que je proposais...

[externalisation ne s'entendait pas d'abord en termes financiers : mais production en dehors du potager / en dehors des planches destinées aux légumes devrais-je dire]
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 13/09/17, 19:48

Did67 a écrit :Ce sont là d'autres formes d'externalisation ! C'était juste un cadre de réflexion que je proposais...

[externalisation ne s'entendait pas d'abord en termes financiers : mais production en dehors du potager / en dehors des planches destinées aux légumes devrais-je dire]


Bien entendu, je répondais juste à deuxième partie de ta phrase: "Te reste plus qu'à "externaliser" : acheter du foin !!!".

Ceci dit j'avoue ne pas me sentir coupable d'éventuellement "piquer" un peu de fertilité aux bords des chemins ou en ramassant des feuilles qui tombent et se concentrent dans une allée bocagère qui m'appartient....Mais bon, c'est une auto-évaluation! Aux yeux de certains, c'est peut-être très grave! Chut....
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par négentrope » 13/09/17, 20:17

Did67 a écrit :8,7 % de matière organique dans un sol, après 37 ans de phénoculture


Tout n'est pas que mathématique et je vais donner l'impression de me gargariser avec des chiffres mais :

Pour 4000 tonnes de terre / Ha on obtiendrait :

8,7 % de matières organiques = 348 tonnes, là où on en trouve 80 tonnes dans "ton" jardin. C'est un "ton" général et pas celui de quelqu'un en particulier.

Dont 70 à 90% ou 243 à 313 tonnes d'humus et 10 à 30% ou 34 à 104 tonnes de fraction active et vivante.

Dans cette partie active et vivante on compterait pas moins de 6 à 41 tonnes de vie entre macro et microorganismes du sol.

Pour le chiffre haut, c'est simple, on a en quantité de vie tout simplement la quantité de matière organique dans un sol à 1% de matière organique. Et la vie dans le sol change tout au jardin.

Sauf erreur ou omission.

Référence page 4
http://plainesdelescaut.be/wp-content/u ... VTomis.pdf
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