Cuba, une île bio à 80% en productions fruitière et légumière.

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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Re: Cuba, une île bio à 80% en productions fruitière et légumière.




par Did67 » 30/01/17, 12:33

dede2002 a écrit :
J'ai aussi trouvé ce site qui est un clin d'oeil au potager du paresseux :wink:

http://www.erails.net/MG/taf/taf-dev-ru ... ns-du-taf/


.


Rien de neuf à l'horizon. Me rappelle des documents que j'ai écrits dans les années 80 dans le centre du Tchad (sauf "éco-tourisme", ça, ce n'était pas à la mode ! Et dans un Tchad politiquement instable, cela n'aurait pas eu beaucoup de succès !!!).

Sauf qu'aujourd'hui, je ne mettrai bien sûr, plus le compostage...
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Ahmed
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Re: Cuba, une île bio à 80% en productions fruitière et légumière.




par Ahmed » 30/01/17, 13:56

S'il "fait peur à ceux qui n'ont pas essayé", ce n'est pas par méfiance vis-à-vis de la nouveauté, c'est que la production alimentaire est engagée: autant il nous est facile de réaliser des expériences dans nos jardins, puisque notre survie n'en dépend nullement, autant cela constitue un enjeu stratégique pour un paysan malgache. Par ailleurs, il ne faut pas se cacher que la technique du SRI est assez exigeante en travail et en planification et qu'une mauvaise mise en œuvre s'avérerait vite sanctionnée.
C'est pourquoi, comme je l'ai déjà écrit, dans le cas auquel je fais allusion, le plus grand bénéfice de l'enseignement du SRI s'est trouvé in fine réinvesti dans les cultures maraîchères, ce qui prouve également que la nouveauté n'est pas rejetée en temps que telle. Dans des productions légumières diversifiées, les gestes du SRI pouvaient s'exprimer dans un cadre nouveau (et aussi moins contraignant) qui ne mettait pas en péril la culture de base du riz. Je précise pour ceux qui auraient la flemme de consulter les liens fournis plus haut, que les jardins où ont lieu ces cultures sont principalement entretenus par des écoliers, ce qui leur assure un petit revenu et surtout l'opportunité de développer leur savoir-faire et peut-être, pour certains de les inciter à rester au pays au lieu de briguer un poste de fonctionnaire en ville (le métier de paysan étant extrêmement dévalorisé).
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Re: Cuba, une île bio à 80% en productions fruitière et légumière.




par dede2002 » 30/01/17, 15:35

C'est pour illustrer ça que j'ai rajouté l'exemple de la sécheresse, maîtrisée tant bien que mal depuis des siècles, les paysans ont toujours peur de perdre leur récolte (surtout dans un pays sans asurances ni subventions)...


Dans la vidéo au Cambodge, on voit un riziculteur SRI qui, au lieu d'augmenter sa production, a diminué sa surface de riz pour faire du maraîchage :wink:

ps: le site internet de tefysaina a été réalisé par des étudiants de l'université d'Antananarivo!
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Re: Cuba, une île bio à 80% en productions fruitière et légumière.




par Did67 » 30/01/17, 17:23

dede2002 a écrit :C'est pour illustrer ça que j'ai rajouté l'exemple de la sécheresse, maîtrisée tant bien que mal depuis des siècles, les paysans ont toujours peur de perdre leur récolte (surtout dans un pays sans asurances ni subventions)...


Excellente remarque.

Lors de mes années africaines, j'avais fait des études qui montraient que les paysans, même s'ils adoptaient une variété "moderne" (et certaines variétés à cycle court issues des stations avaient de réels plus ; n'en déplaise aux fans aveuglés des variétés anciennes(1)), ils gardaient toujours les variétés anciennes, notamment celles les ayant nourris (mal mais nourri quand même) lors d'une des sécheresses passées, ou celles ayant été moins attaquée par les criquets ou celles ayant survécu aux inondations... Les "agronomes" obtus s'arrachaient les cheveux. Je trouvais cela limpide. Il suffisait de poser les bonnes questions : "je vois là un épis curieux, c'est quoi ?"... "Ah, et c'est intéressant je suppose ? Je n'y connais rien, pourquoi vous l'aimez bien celui-là ?" et vous aviez un fleuve d'explications.

(1) Pour ne pas être assimilé à un "Monsantoïste" - ne sait-on jamais - je précise que dans les années 1985, j'avais mis en place au cœur du Tchad, un programme de "multiplication villageoise" de ces semences. Qui était alors tout à fait "innovant". J'avais été fort critiqué - enfin pas pris au sérieux - par les "agronomes orthodoxes".
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Re: Cuba, une île bio à 80% en productions fruitière et légumière.




par Ahmed » 31/01/17, 23:41

Did, qu'entends-tu précisément par cette remarque:
Aujourd'hui, c'est les robots qu'il faut taxer !
:?:
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Re: Cuba, une île bio à 80% en productions fruitière et légumière.




par janic » 01/02/17, 08:07

Did, qu'entends-tu précisément par cette remarque:
Aujourd'hui, c'est les robots qu'il faut taxer !

:?:
did donnera son avis, mais dans les années où les machines semi automatiques et automatiques se sont mises à remplacer les ouvriers (et donc éliminant les problèmes de licenciement, de cotisation sociale) l'idée avait été émise de taxer ces machines en leur faisant payer ces cotisations manquantes et chômage inclus. Cela a valu une montée de bouclier des entrepreneurs qui avaient vu là, justement, une occasion de profits supplémentaires ou de baisse des charges tout simplement.
Il est à remarquer que les entreprises qui reviennent en France automatisent aussi le plus possible, pour les mêmes raisons, et cela a une incidence considérable sur l'emploi, le système social.
Donc effectivement à chaque machine remplaçant un travailleur, cette machine devrait, logiquement, être taxée des mêmes charges sociales que celui-ci..
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Re: Cuba, une île bio à 80% en productions fruitière et légumière.




par dede2002 » 01/02/17, 13:15

En fait le robot ne peut pas payer d'impôt, il n'est pas un citoyen.*
C'est ses patrons (le capital et son profit) qui devraient être taxés...

*s'il payait des charges sociales, il faudrait aussi lui faire des hopitaux?
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Re: Cuba, une île bio à 80% en productions fruitière et légumière.




par janic » 01/02/17, 13:30

En fait le robot ne peut pas payer d'impôt, il n'est pas un citoyen.*
C'est ses patrons (le capital et son profit) qui devraient être taxés...
évidemment, c'était sous entendu! :D
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Re: Cuba, une île bio à 80% en productions fruitière et légumière.




par Ahmed » 01/02/17, 20:51

Le rôle de l'automation n'est pas uniquement de se substituer à des travailleurs en abaissant par là le coût de production, il est surtout une possibilité d'accroître la productivité et le volume de production. Les délocalisations vers des pays qui rétribuent mal le travail et minimisent la prise en compte des externalités (normes environnementales inexistantes) trouvent leurs limites dans ce facteur de productivité. Ainsi, il apparaît qu'à partir d'un certain niveau de gain de productivité, la baisse du coût unitaire des produits ne permet plus à une main d'œuvre, même misérablement payée, d'être compétitive, puisqu'il faudrait que les salaires baissent en-dessous du minimum permettant la survie des ouvriers.
D'un autre côté, la machine ne peut générer de profit: elle se contente de consommer progressivement sa valeur (qui est du travail humain réifié) et de l'intégrer aux marchandises qu'elle produit. Cette affirmation peut surprendre: pourquoi une entreprise investirait dans cette voie si l'automatisation ne génère pas de valeur, en lieu et place de l'ouvrier? Tout simplement, cela fait baisser la valeur unitaire mais accroît la valeur abstraite global, puisque le volume produit augmente; ce dernier point (le volume) n'étant pertinent que parce que cette productivité accrue disqualifie la concurrence...
Toutefois, on se rend compte que l'éviction toujours plus grande de la part humaine dans la production de marchandise est incompatible avec l'accroissement du capital et que d'envisager de redistribuer les gains aux expulsés n'est qu'une erreur d'interprétation des rapports réels entre le système économique et ceux qui n'en constituent que les agents mystifiés.
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Re: Cuba, une île bio à 80% en productions fruitière et légumière.




par dede2002 » 03/02/17, 19:00

J'avais déjà "oublié" le riz doré, mais je viens de "découvrir" (sur la page wikipedia de la culture du riz) qu'on parlait déjà de "golden rice" au 17ème siècle :wink:

"En 1694, un brick hollandais parti de Madagascar, doublant le Cap de Bonne-Espérance, fut pris dans une tempête et échoua dans la baie de Charleston, en Caroline du Sud. Le bateau était endommagé à tel point qu’il fallut le réparer sur place. La population accueillit chaleureusement l’équipage. Prêt à repartir, le capitaine remercia le gouverneur de son hospitalité et lui offrit, en guise de cadeau d’adieu, un sac de « Golden Seed Rice » (semences de première qualité). Un geste qui ne devait pas rester sans conséquences !*

https://fr.wikipedia.org/wiki/Culture_du_riz
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