Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
Ahmed
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par Ahmed » 23/11/15, 22:23

Je suis également d'avis que l'épandage directe en surface des déchets de cuisine est bien supérieur à toutes les autres pratiques.

Merci à toi, Did, pour ce courageux résumé, bel exemple d'abnégation par rapport à ton ferme engagement à en faire le moins possible!
Cependant, un petit regret que sur ta lancée courageuse, voire téméraire, tu n'ailles pas jusqu'à rédiger tes commentaires en vers...
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Did67
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par Did67 » 23/11/15, 23:12

Désolé, pour les vers, j'étais trop... a(m)nésique !
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par izentrop » 23/11/15, 23:44

Bonjour,
Passionnant la conf de M. Bouché !
Un article détaillé sur le compostage de surface avec quelques conseils "Une fois que vous l'aurez essayée, vous ne pourrez plus vous en passer." c'est vrai http://potagerdurable.com/compostage-en-surface
Un compost en tas a besoin d'être retourné et arrosé. Si ça sèche le procésus s'arrète. En surface de la terre ou enfouie légèrement ça reste humide et tout profite à la faune locale du sol.

Simplino, je ne suis pas certain que le fait d'enterrer soit mieux, ou alors peu profond ?
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par janic » 24/11/15, 08:35

did bonjour
Mais sans doute que suite à mes réflexions, je vais un peu mieux trier les déchets, pour avoir des déchets verts "propres", que je vais mettre directement en surface (je le fais déjà quand par ex je ramasse une salade ou un choux : je nettoie sur place, et les feuilles abimées, par exemple, restent sur place...). D'autres "déchets" (fruits avariés, coquilles d'oeufs, reste de thés, etc...), qui attirent les mouches, continueront sans doute à être stockés dans mes "composteurs"...
Je pratique ce compostage ménager de surface depuis de très nombreuses années et je n'ai "jamais" constaté de développement de mouches (alors qu'en composteur elles prolifèrent)
De même contrairement au compostage habituel où il est conseillé de ne pas y mettre des épluches d'oranges, de citron, le compostage de surface accepte tout, elles sont juste plus longues à disparaitre.
Pour les "maniaques " des jardins propres, un griffage du sol permet un léger enfouissement en surface qui accélère la décomposition des morceaux plus gros (trognons par exemple).
Faut-il recouvrir de feuilles ou autres? Par expérience: non! C'est à dire pas avant que le soleil ait séché ces déchets (une à deux journées en été) et ensuite, oui, pour conserver une humidité suffisante pour nourrir ces vers de terre.
Une petite astuce: dans le petit bac de cuisine, remplir celui-ci de moitié d'eau. Aucune mouche ne pouvant pondre dans ce bac, plus de moucherons et surtout plus aucune odeur!
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« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré
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par Did67 » 24/11/15, 09:06

OK. Je vais donc pouvoir "pousser le bouchon" un peu plus loin...

Maintenant, le compostage n'est pas mon objectif prioritaire. D'où une apporche encore très dilettante.

La base reste la couverture permanente du sol pour échapper à tout travail et contrôler les adventices par une couverture efficace...

D'où donc, toujours, le recouvrement par le foin. L'étalement des déchets ne me donne pas l'épaisseur ou l'étanchéité à la lumière suffisante.

Les déchets ne sont, dans mon cas, qu'un apport de matière organique assez limité, dans l'ensemble du système.

Bien sûr, je ne vais pas négliger cela pour autant.

De même, enfouissement par "grattage" de surface est antinomique avec un contrôle efficace des adventices sans aucun travail. Dès que ma couche de surface est percée, les adventices apparaissent... Et ça, ça reste la base.

Donc cela situe, pour moi, le débat sur les déchets dans des contraintes particulières, dans un système particulier. En somme, ce n'est qu'un épiphénomène.

Les vers de terre, en revanche, sont une "clef"...
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par Did67 » 24/11/15, 09:18

Did67 a écrit :Je pense aussi qu'enterrer les déchets, les broyats, etc... est une erreur :

a) c'est déjà un travail inutile, que la nature fait très bien à notre place

b) c'est prendre le risque d'enclencher un processus anaérobie, surtout si la terre en surface se tasse (par ex après une pluie battante) - ou alors il faut la retravailler derrière

c) c'est ne pas profiter du rôle de protection du sol que joue tout "paillage" (contre le soleil, contre les chocs des gouttes...) ; c'est ne pas bénéficier de la "vie qui grouille" à la limite sol-biomasse de surface ; et c'est avoir une évaporation plus importante

d) c'est ne pas profiter du rôle de paillage contre les adventices...("couper" la lumière aux adventices, ce qui permet de se passer totalement de binage)


Je me cite pour rajouter un point, qu'il serait dommage d'omettre :

e) Même si cela est moins brutal qu'un travail du sol par motoculteur (fraise), cela détruit néanmoins le travail fait par les anéciques, qui devront "reconstruire" leurs galeries dans leur partie superficielle, pour "sortir" du sol la nuit ... C'est dommage de leur imposer ça...

Je pense en fait que la vision du compostage (en tas, de surface) est encore beaucoup trop conditionné par nos habitudes héritées des engrais : on "apporte" (des éléments nutritifs ; soit-disant de l'humus - j'en doute) ; on "recycle"... Ce qu'il convient de faire, c'est "faire faire sur place" par les êtres vivants du sol, qui, en se nourrisant de cette matière organique, qui est leur source d'énergie, en effet, la décomposent mais font aussi bien d'autres choses bénéfiques...

Je pense qu'il faut évoluer vers quelque chose de plus large, de plus "systémique" (regarder tout ça comme un système complexe, au lieu de se laisser aveugler par un seul aspect mis en exergue et ne voir que lui). On a encore du mal à "manier", dans nos têtes, des systèmes complexes !
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par Did67 » 24/11/15, 11:09

Ce que le jardinier paresseux peut retenir de la conférence de Marcel Bouché / part 2.0

Entrons un peu plus dans le vif du sujet !

Vers 26' : Exposé des méthodes employées pour compter les vers ; soit traiter, tamiser, trier un "cube" de terre et compter ; soit "faire remonter" les vers [pour info, peuvent être utilisés l'électricité ou le formol ; aujourd'hui, on utilise plutôt des solutions de moutarde, moins toxiques, non délétères...]

Mais seuls remontent les vers actifs.

La seconde méthode permet donc de caractériser l'activité des vers [d'un coté, on les compte tous ; de l'autre coté, ceux qui remontent ; le ratio indique ceux qui sont actifs], en fonction des conditions : température, humidité du sol...

Quand il fait froid, ou très sec, l'activité diminue...

[Ceci explique que durant l'hiver, la quantité de foin ne diminue pas ou guère ; il se tasse ; en revanche, ensuite, il "fond" ! Et explique que je recommande de ne pas mettre le foin trop tôt en automne, sinon, il commence à être digéré et ne couvrira pas le sol jusqu'à la récolte suivante, en été de l'année n+1]

Vers 28' : Quantification des vers dans une prairie permanente

[Une prairie permanente, du fait de l'absence du travail du sol, "conserve" assez bien les vers ; les brins de foin tombés au sol les nourissent... C'est donc un "bon milieu" pour les vers... Une terre régulièrement labourée et travaillée - outils rotatifs - serait beaucoup plus pauvre]

[Tout au long de la conférence, il y a des chiffres, tantôt par ha tantôt par m² et parfois les deux ; cela n'est pas toujours facile à suivre ; je vais tout ramener à 1 m², ce que chacun visualise très bien]

Dans 1 m² de prairie permanente [la prairie permanente s'oppose aux prairies temporaires, qui sont des "champs cultivés en herbe" pendant un ou quelques années ; dans un pairie permanente, l'herbe y est installée depuis longtemps ; d'autres plantes squattent l'espace - les "fleurs" ; la biodiversité est plus grande ; c'est ce dont je suis parti pour installer mon jardin], il y a :

100 g/m² de vers anéciques (c'est mesuré)
20 g/m² de vers endogés (c'est estimé)
quasiment pas d'épigés (qui sont exposés et se font manger ; ils n'ont pas de litière qui les protège comme dans une forêt)

Ces 120 g de poids vif de vers représentent le poids d'un bon steack.

Cela fait environ 18 g de masse sèche de vers.

Pour situer, ce m² de terre représente environ 700 à 800 kg de terre "tout confondu", sur une profondeur de 50 cm [cette profondeur d'échantillonnage est indiquée plus loin dans la confrénce] ou 1,4 à 1,5 tonne de terre sur 1 m de profond.


[Ce chiffre, non donné, permet de situer la proportion, en masse, que représentent les vers de terre]

Vers 29'30, une dia "montre" la reconstitution de ce m², comme si les vers étaient étalés en surface, pour les visualiser.

Pour ma part, en observant les turricules au niveau de la prairie adjacente à mon jardin, j'estime que j'héberge, après 2 ou 3 années, au moins 3 ou 4 fois ce "cheptel moyen d'anéciques d'une prairie permanente" dans mon jardin :

- turricules bien plus nombreux
- turricules bien plus gros [j'imagine, mais cela doit être certain, que les vers anéciques du jardin sont aujourd'hui bien plus gros que ceux de la prairie !]

Ce à quoi se rajoutent les épigées que j'observe dès que je "gratouille" la couche de foin.[color=green] Sous ma couche de foin / biomasse, les épigés sont loin d'être négligeables, comme ils le sont dans la prairie. Cela renvoie à nos échanges sur l'intérêt du compostage de surface


Je pense donc qu'il me faudra adapter les chiffres sur l'impact de l'activité des vers sur le sol, donnés par la suite, également pour une prairie permanente.[/color]
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par simplino » 24/11/15, 13:26

A faible profondeur sous légère couche de terre, on évite les parasites de surface mouches, moucherons très nombreux et les saletés en surface et avec l'humidité on accélère la conversion en terreau (au lieu de le dessécher ) , à part la cellulose, transformé en 2 à 4 semaines en un endroit non cultivé à enrichir !!!
De toute manière les parasites du bois et fruits se développent bien mieux en surface (comme dans les fruits sur l'arbre ) que sous terre , et les vers de terre se délectent des végétaux sous légère couche de terre sans être obligés de sortir pour être mangés par les prédateurs oiseaux.
En surface les rats, rongeurs et oiseaux vont se nourrir bien plus que les vers de terre ( eux mangés par les oiseux ), car on retrouve tout remué, surtout pour des graines.
En surface seule la partie profonde restant humide va être utilisée par les vers de terre, comme sous une légère couche de terre.
Très visible avec les feuilles mortes en automne !!!
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par izentrop » 24/11/15, 14:21

simplino a écrit :A faible profondeur sous légère couche de terre, on évite les parasites de surface mouches, moucherons très nombreux et les saletés en surface et avec l'humidité on accélère la conversion en terreau (au lieu de le dessécher ) ... En surface les rats, rongeurs et oiseaux vont se nourrir bien plus que les vers de terre ( eux mangés par les oiseux ), car on retrouve tout remué, surtout pour des graines.
En surface seule la partie profonde restant humide va être utilisée par les vers de terre, comme sous une légère couche de terre.
Très visible avec les feuilles mortes en automne !!!
Ok, tout à fait d'accord.
Répartir les quantités et bien mélanger de manière à éviter les masses compactes génératrices de fermentation anaérobie. Je vais adopter cette méthode :wink:
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par simplino » 24/11/15, 15:33

Je mesure le travail efficace des vers de terre avec des dalles en pierre posées sur la terre ( pour éviter la boue sous les pieds ) qui sont vite enterrées par les vers de terre, car en butant sur la pierre, ils la contournent en ramenant la terre sur les bords qui débordent et enterrent la dalle au point de disparaitre totalement sous terre en descendant en profondeur !!
Pour éviter cela certains bétonnent à fond leur jardin !!!!!
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