Dédé, tu as écrit:
Est-ce que si on interrogeait individuellement les quelques milliards d'humains, on obtiendrait ce résultat?
Une majorité d'individus pensant être du côté du bien, tout en pensant vivre mal...
Bien entendu, la perception du bien et du mal comporte une dimension subjective, mais ce qui est important est que des individus foncièrement non assujettis au mal puissent cependant y contribuer activement, non seulement sur autrui, mais également et indirectement à leurs dépends, du fait de la médiation systémique.
Plus loin:
Mais quelle est la proportion de riches et de pauvres en Chine?
Je ne connais pas les chiffres respectifs, mais la Chine a copié sur un modèle européen dépassé et a fait le pari de surpasser ce modèle. C'est en réalité une véritable expérience en grandeur réelle et en accéléré, depuis notre évolution initiale jusqu'à un état voisin du nôtre. De ce fait, elle concentre et amplifie nos contradictions, ce qui rend son observation passionnante, car l'échec de ce projet est contenu dans son succès et y sera proportionnel. Si, d'aventure certaines contradictions de l'accumulation de valeur pouvaient être de nouveau surmontées, reste que l'immense réservoir de population de ce pays serait inutile puisque la phase actuelle (qui est loin du plein emploi) est transitoire, donc destinée à disparaître rapidement.
Enfin:
Et ceux qui ne sont pas encore convertis au système? Ceux qui vivent sans argent ou presque, c'est une "réserve" de pauvres pour le futur du système? (Partout dans le monde?)
Pour les raisons évoquées plus haut, la réussite du modèle économique capitaliste qui avait nécessité pour son expansion, puis sa survie, la conquête de territoires de plus en plus vastes et d'une main d'œuvre de plus en plus nombreuse et plus pauvre entame une dernière mutation qui réduit toujours plus le recours au travail humain, ce qui implique à court terme une contradiction radicale de son fonctionnement: en accélérant une nouvelle fois son métabolisme, il précipite sa perte.
"Ceux qui vivent sans argent, ou presque", selon la temporalité des événements,
possèdent un avantage considérable et probablement décisif pour la survie à l'effondrement économique, car ils ont conservé ce que nous avons presqu'intégralement perdu: leur autonomie psychique, leurs savoir-faire (qui ne se résument pas à savoir sur quel bouton appuyer) et leur solidarité.
Peut-être sommes nous les dinosaures et eux les petits mammifères de l'ère actuelle...