La corne du narval (Monodon monoceros) servirait de massue destinée à assommer les poissons ! C'est ce qu'ont révélé le 15 mai 2017 des chercheurs soutenus par la branche canadienne de la WWF. Grâce à l'utilisation de drones destinés à éviter au maximum de perturber les animaux, ils ont pu observer dans l'océan Arctique, un mâle Monodon monoceros se servir de sa longue défense spiralée -elle peut atteindre jusqu'à 3 mètres- pour frapper un poisson qui nageait à proximité de lui. Une fois la proie étourdie, le cétacé n'a eu plus qu'à l'engloutir.
Crédit : Facebook / WWF-Canada en français
Une corne a plusieurs utilités
Cette fameuse corne, qui est en réalité l'excroissance d'une dent de la mâchoire supérieure (l'incisive gauche) et est généralement l'apanage des mâles, n'arrête plus d'étonner les chercheurs. En 2005, des scientifiques avaient découvert que sous son apparente dureté, ce rostre est en réalité particulièrement sensible. Des millions de terminaisons nerveuses sont présentes à l'intérieur, faisant de lui un probable capteur sensoriel. Mais il jouerait également un rôle prépondérant dans le succès reproducteur. En effet, selon une étude parue en 2015 basée sur l'analyse de mesures anatomiques précises de plus de cent narvals capturés au cours de la chasse par les Inuits autochtones dans l'Arctique canadien entre 1990 et 2008, la longueur de la corne serait directement corrélée avec... la masse des testicules. Ainsi, plus le rostre est long, plus le mâle est fertile.