LE POIDS DES CONTRAINTES PHYSIQUES DANS LE DÉVELOPPEMENT DES ATOLLS :

L'EXEMPLE DE L'ARCHIPEL DES MALDIVES (OCÉAN INDIEN)

Virginie CAZES-DUVAT*

L'espace indo-pacifique de la zone intertropicale compte plus de 45 000 îles, dont 14 881 sont coralliennes, les autres étant continentales ou volcaniques. Six pour cent seulement de ces îles coralliennes sont habitées, et leur population ne représente que 0,35 % de la population totale des îles de la zone indo-pacifique (Preu et Engelbrecht, 1994). Eu égard aux contraintes spécifiques qui les caractérisent (superficie réduite, faible altitude et rareté des ressources terrestres), ces îles, avec une densité moyenne de 130 hab./km2, peuvent être considérées comme surpeuplées.

Dans cet espace, l'archipel des Maldives occupe une place particulière. A 600 km au sud-ouest de l'Inde, il s'étire sur 820 km, entre 7° N et 0°42 S et sur 130 km entre 72°33 E et 73°44 E. Il constitue le plus grand groupe d'atolls au monde (26 atolls) et est le seul archipel à posséder des faros1 (fig. 1). La surface émergée totale est de 297 km2 pour une superficie d'eaux territoriales de 115 300 km2 et une zone économique exclusive de 859 000 km2. La superficie insulaire est non seulement faible, mais aussi difficile à exploiter, car elle est située pour 80 % à moins d'1 m d'altitude (Pernetta, 1993). La République des Maldives est l'un des Etats à plus forte croissance démographique (3 % l'an) et à plus forte densité (1 200 hab./km2 en 1996) de