Que s'est-il passé devant l'Assemblée nationale samedi 9 février ? Un témoignage
Je m’abonne pour 1€/semaineDeux manifestants, enseignants, ont reconstitué les événements qui ont conduit aux heurts de samedi. Voici leur témoignage.
Jets de projectiles, gendarmes mobiles contraints de reculer, lacrymogènes, tentative d'abattre une palissade et finalement une main arrachée... Les heurts devant l'Assemblée nationale, samedi 9 février, ont été violents. Que s'est-il passé exactement ? Deux enseignants de la région parisienne, Chloé V. et Thomas L., manifestants, nous livrent leur témoignage. A les lire, les manifestants ont été coincés par les forces de l'ordre et ont tenté d'avancer. Jamais, disent-ils, il n'a été question de pénétrer dans le Palais-Bourbon. Nous avons rajouté à leur témoignage quelques vidéos filmées sur place et un plan des lieux.
"Nous arrivons à midi et demi sur les Champs-Elysées, au-dessus du métro Georges V, où un groupe de manifestants attend, devant le MacDo. Il y a des membres du collectif du Front social, des profs "gilets jaunes", des "carrés rouges" et quelques militants antifascistes. L'ambiance est très calme. Un cordon de CRS est disposé en travers des Champs, en dessous des manifestants, bloquant le début du cortège. Passer est possible, mais sur le côté.
Le défilé se met en route vers le bas des Champs. L'ambiance de la manif est calme mais déjà, au bout de trois minutes, en passant, nous voyons trois personnes blessées, assises sur les bas-côtés, dans des flaques de sang. Elles sont prises en charge par les street medics.
Compte tenu du calme de ce début de manif, nous ne comprenons pas l'origine de cette violence. Nous ne sommes pas les seuls : d'autres autour de nous posent des questions. Un des blessés, visiblement membre du service d'ordre des "gilets jaunes", affirme qu'il s'est interposé entre un manifestant et les CRS et qu'il a alors reçu, alors qu'il leur tournait le dos, des coups de matraque sur le crâne.
La place de la Concorde est bloquée, le parcours déposé en Préfecture indiquait que nous devions passer par la place François 1er puis traverser la Seine au niveau du Quai d'Orsay.
Nous longeons les quais avant d'arriver devant l’Assemblée nationale, conformément au trajet déposé – devant rallier le Sénat avant de se terminer au Champ de Mars.
Depuis le début de la manif, le cortège est encadré par des véhicules de CRS à l'avant comme a l'arrière.
En arrivant à la hauteur de l'Assemblée, nous constatons que le pont de la Concorde est barré, en son milieu, par les forces de l'ordre. En face, le quai Anatole France est bloqué aussi ; devant, sur le boulevard Saint-Germain, on voit au loin une haie de CRS.
L’Assemblée est fermée : portes et grilles extérieures. De plus, une immense palissade de chantier s'étend le long des grilles avec des photos représentant l'Assemblée et ses députés.
A aucun moment, il n'est envisagé, ni même envisageable, de "prendre" le Palais-Bourbon.
????Affrontement en cours face à l’Assemblée Nationale. #Paris #GiletsJaunes #Acte13 #ActeXIII #9février #9février2019 #YellowVest #YellowVests #YellowJacket #YellowJackets pic.twitter.com/4JzDn4ykU7
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) February 9, 2019 La suite après la publicité
Certains manifestants jettent quelques (assez peu !) canettes et bouteilles en plastique mais aucune pierre ni aucun projectile dangereux.
Les CRS prit à partis par la foule devant l’assemblée nationale à Paris contraint de reculer !
— A&A (@AA36514431) February 10, 2019
Jets de projectiles en tous genres, bagarres, insultes.
Jusqu’à quand vont ils tenir ? Et après? #Acte13 #paris #GiletsJaunesparis #giletsjaunes #GJ #acteXIII #Chaos #9fevrier2019 pic.twitter.com/l1cSXg1dJ9
Une petite poignée de manifestant tapent sur les palissades pour faire du bruit.
PARIS - Tensions en cours. Des individus tentent de forcer un chantier pour rentrer dans l’Assemblée Nationale. Un blessé grave. #GiletsJaunes #ActeXIII #Acte13 #9fevrier #9fevrier2019 pic.twitter.com/QFoxydagvt
— Jean-Yves Mulot (@jeanyvesmulot) February 9, 2019
Pourtant une brigade de CRS postée derrière les grilles réagit immédiatement par des lancers de grenades lacrymogènes. Puis ce qui semble être une grenade de désencerclement créé un mouvement de panique.
Donc, devant l’Assemblée nationale, la foule se sent prise au piège puisque toutes les issues sont bloquées par forces de l'ordre. L'ambiance devient oppressante : les CRS derrière nous continuent d’avancer, de même que ceux du quai Anatole France.
Ceux du pont de la Concorde ne bougent pas. Nous nous sentons pris dans un étau angoissant, sans échappatoire. Un mouvement de panique fait refluer les gens sur le pont de la Concorde. Tout le monde pense qu'une nasse se met en place.
L'ambiance n'est pas du tout à l'émeute mais plus à la crainte et à l'incompréhension, face au cortège qui n'avance plus, et à la riposte disproportionnée des forces de l'ordre.
Nous sommes près d’une équipe de France 2 qui décrit la situation : la journaliste, face à la caméra, dit s'étonner que les manifestants ne puissent plus avancer alors qu'ils suivaient le parcours autorisé par la préfecture. Quelqu'un lui dit qu'un manifestant a perdu une main, elle répond qu'elle vérifiera. Les manifestants sont en colère contre la presse et s'en prennent verbalement aux techniciens, mais sans heurt. La journaliste peut finir son intervention, et plusieurs personnes finissent par reconnaître que sa description est honnête.
BREXIT. Pour la City, le compte n'y est pas
Sans que l'on sache pourquoi, la tension retombe et le cortège s'engage boulevard Saint-Germain, conformément au trajet prévu. Les forces de l'ordre semblent reculer, pour continuer à encadrer le cortège.
Le bruit se propage que quelqu'un a effectivement perdu une main devant l'Assemblée.
#Paris Un homme vient d'avoir la main arrachée par une grenade GLI F4. Le reste de la vidéo est coupée pour des raisons de respect envers la victime.#GiletsJaunes #ActeXIII #ACTE13 #9fevrier #9fevrier2019 pic.twitter.com/FbFa4Yhex9
— Stéphanie Roy (@Steph_Roy_) February 9, 2019 La suite après la publicité
La manifestation se poursuit. La manifestation ne visait pas du tout à la prise de l’Assemblée. Ce qui s'exprimait, c'est la colère face à une répression policière démesurée et le sentiment de peur et d'incompréhension face aux événements".
Chloé V. et Thomas L.
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