La RATP dépoussière son image avec un taxi volant
Le groupe de transport francilien multiplie les collaborations avec les start-up pour suivre l'émergence des nouvelles mobilités et en fera la démonstration lors de Vivatech.
Par Lionel Steinmann
En hébergeant sur son stand EVA (Electric Visionary Aircraft), une jeune pousse toulousaine qui ambitionne de développer un service de taxis volants, la RATP est assurée de faire parler d'elle lors de l'édition 2018 du Salon Viva Technology (coorganisée par « Les Echos » et Publicis), qui se tiendra à Paris du 24 au 26 mai. D'autant qu'un prototype à taille réelle sera visible à l'entrée du salon, même s'il faudra attendre la fin de l'année pour le voir en vol.
La RATP n'est pas actionnaire d'EVA et n'entend pas le devenir, au moins à court terme. Mais des coopérations et des partenariats sont envisageables entre la start-up et le grand groupe francilien. « Sur le plan technologique, ils sont intéressés par nos compétences en matière d'acoustique, » explique Marie-Claude Dupuis, directrice stratégie et innovation de la RATP.
Poser des jalons pour l'avenir
Et côté commercial, l'entreprise pose des jalons pour l'avenir, lorsque ce nouveau mode de transport sera suffisamment mature pour être intégré dans les offres de services faites aux grandes villes, en Asie du Sud-Est dans un premier temps.
D'ici là, c'est un beau coup de com', qui permet à la RATP de bousculer son image, et de témoigner d'une attention portée aux jeunes pousses bien plus affirmée que par le passé. Créée il y a un peu plus d'un an, la filiale dédiée à l'investissement dans les start-up a vu son budget porté de 15 à 30 millions d'euros, et a déjà réalisé 4 prises de participation.
En mettant un pied chez Communauto (autopartage), Klaxit (covoiturage domicile-travail), ou encore Cityscoot, dont les scooters électriques en libre-service essaiment dans la région parisienne et en France, la RATP se constitue peu à peu un socle de solutions dans les nouvelles mobilités, consciente qu'elle ne peut pas se contenter de se recroqueviller sur son coeur de métier.
Ne pas se limiter à une offre de transport
L'entreprise ne veut d'ailleurs plus se limiter à proposer des offres de transport. « Nous voulons être le partenaire privilégié des villes durables. C'est une ambition qui dépasse la simple fourniture de services de mobilités », résume Marie-Claude Dupuis. Avec la conversion de 80 % de son parc de bus à une motorisation électrique d'ici à 2025, la RATP est par exemple en train de se constituer une expérience dans le déploiement des infrastructures nécessaires à l'alimentation des dépôts, qui devrait intéresser d'autres agglomérations par la suite. Son savoir-faire en matière d'économie d'énergie (elle revendique d'avoir été en janvier « le premier transporteur multimodal au monde à être certifié ISO50001 ») est lui aussi un atout à faire fructifier, auprès des villes, mais aussi pour se rapprocher de certaines jeunes pousses.
Vidéo - Voiture volante: du rêve à la réalité
Lionel Steinmann