Publicité
Chronique

Lentement mais sûrement, la société française s'appauvrit 

Contenu réservé aux abonnés

Désormais au 25 e rang mondial en revenu par habitant, la France s'appauvrit d'année en année, sans que nous en soyons vraiment conscients. Les raisons sont multiples, mais il sera bientôt trop tard pour faire machine arrière sans un sursaut politique et économique, prévient Etienne Wasmer.

Des bénévoles du Secours populaire, avec l'aide d'étudiants syndicalistes, préparent des colis alimentaires pour subvenir aux besoins d'étudiants précaires de l'université Paris-VIII à Saint-Denis.
Des bénévoles du Secours populaire, avec l'aide d'étudiants syndicalistes, préparent des colis alimentaires pour subvenir aux besoins d'étudiants précaires de l'université Paris-VIII à Saint-Denis. (Simon LAMBERT/HAYTHAM-REA)

Par Etienne Wasmer (Professeur d’économie à New York University à Abu Dhabi et professeur associé à Sciences Po)

Publié le 15 mars 2023 à 18:58Mis à jour le 15 mars 2023 à 19:08

Le PIB par habitant aux Etats-Unis augmente continûment relativement à la France et l'Allemagne. Il est désormais 80 % au-dessus de nous, selon le FMI, quand la Suisse est à plus du double. Désormais au 25e rang mondial en revenu par habitant, la distance de revenu entre nous et les Suisses ou les Américains est similaire à celle qui nous sépare des Grecs et des Portugais (50e et 40e pays dans ce classement). Nous pouvons aussi nous comparer à l'Allemagne : nous sommes 20 % plus pauvres en revenu par tête, un écart qui s'est creusé depuis 2007 (voir les graphiques ci-dessous).

D'où vient que nous ne soyons pas conscients de cela ? Parce que, habituellement, ces chiffres sont corrigés du coût de la vie - la PPP, pour « purchasing power parity ». Mais si on veut mesurer les rapports de force internationaux, ce sont les chiffres de PIB avant correction qui importent, ceux qui déterminent le nombre de tonnes de lithium ou de semi-conducteurs qu'un pays peut s'offrir. Si le prix local d'une coupe de cheveux ou d'une consommation dans un bar est plus basse dans les pays pauvres et atténue l'écart, tant mieux, mais c'est bien qu'ils sont pauvres. On n'échappe pas à cette logique. 

Ce contenu est réservé aux abonnés Access et Premium

Abonnez-vous pour lire la suite et profitez du 1er mois offert !

    Je m'abonneDéjà abonné ? Connectez-vous

    Nos Vidéos

    xqk50pr-O.jpg

    Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

    x0xfrvz-O.jpg

    Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

    qfkr8v3-O.jpg

    La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

    Publicité