La pièce se répète-t-elle ? Nicolas Dupont-Aignan fait face aux départs de deux proches collaborateurs, son directeur de communication et son attachée presse, à quatre mois du scrutin présidentiel. « On en fait tout un fromage », veut évacuer le candidat souverainiste, comme l’an dernier. En décembre 2020, une soixantaine de cadres l’avaient quitté pour former L’Avenir français, petit parti satellite du Rassemblement national (RN) mené par Jean-Philippe Tanguy, aujourd’hui directeur adjoint de campagne de Marine Le Pen, et par Alexandre Loubet, son ex-directeur de communication devenu celui du RN.
La goutte d’eau, cette fois, a été sa propre contamination au Covid-19, intervenue après des mois de campagne anti-passe sanitaire. M. Dupont-Aignan, qui se dit non vacciné, atteint de toux et de fièvre, a appris que son épouse était positive au virus, le 9 décembre au matin. Il est lui-même testé positif le lendemain. Le 8, il avait participé aux travaux de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale et à une interview à Radio Courtoisie. « Tout le monde a été prévenu », assure le député de l’Essonne. Mais le président de la commission, Jean-Louis Bourlanges, dit n’avoir reçu aucune information, pas plus que l’équipe de la radio d’extrême droite.
Le président de Debout la France (DLF) dénonce une « chasse à l’homme » menée par des « vautours » : « Je suis celui qui se dresse contre la propagande des médias pour une vaccination totale et contre le rouleau compresseur de l’oligarchie, comme Raoult ! » Isolé à son domicile, il était toujours testé positif, lundi 20 décembre.
« Ni candidat ni campagne »
Avant cet épisode, sa campagne connaissait quelques remous. M. Dupont-Aignan consacre l’essentiel de son temps à rechercher ses 500 parrainages. « Soixante déplacements en province », vante le député antivaccin, qui assure réaliser un test à chaque fois qu’il monte dans un train. Son équipe s’inquiète tout l’automne de n’avoir « ni candidat ni campagne », leur patron sillonnant les routes.
Les levées de fonds passent au second plan, « NDA » se contentant d’un « petit budget » qu’il espère chiffrer à 1,2 million d’euros. Résultat : il n’a pas les moyens de renouveler les contrats de ses collaborateurs au-delà de février 2022. Lorsqu’il tente d’évacuer le sujet auprès des intéressés, sa conseillère presse, Ella Kelian, s’exaspère lors d’une réunion électrique au QG : « Epargnez-nous vos salades. » « Et si je n’ai pas les parrainages ? C’est dur », reconnaît aujourd’hui M. Dupont-Aignan.
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