A défaut d’un score encourageant à l’élection présidentielle en avril, Nicolas Dupont-Aignan a été réélu, dimanche 19 juin, dans la 8e circonscription de l’Essonne. L’ex-maire d’Yerres a totalisé 57,26 % face à la candidate de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) Emilie Chazette-Guillet (42,74 %).
En 2017, le député sortant avait été bousculé par le score du candidat de La République en marche Antoine Pavamani, qui avait viré en tête au soir du premier tour, avant qu’il ne parvienne à sauver sa circonscription en obtenant 52,05 % des voix au second tour.
Dimanche 12 juin, M. Dupont-Aignan avait réuni 33,34 % des voix, terminant en tête du premier tour cette fois-ci. Il affrontait donc, en ballottage favorable, la candidate de l’union de la gauche Mme Chazette-Guillet (30,50 %), pour tenter de conserver sa circonscription.
Pour sa troisième candidature à une élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan avait réuni 2,06 % des voix au premier tour, dimanche 1er avril, et donc divisé par plus de deux son score de 2017 (4,7 %). Le soir de sa défaite il avait demandé à ses électeurs « de tout faire pour éviter la disparition de la France avec Emmanuel Macron ». « Pour ma part, a dit le président de Debout la France, j’appelle à voter et je voterai Marine Le Pen », avait-il déclaré, avant de poster sur Twitter une citation de Charles de Gaulle, « Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n’ont pas cédé ».
Antipasse sanitaire et antipasse vaccinal
En 2021, le parti de Nicolas Dupont-Aignan a connu une sévère hémorragie. Il reconnaissait du bout des lèvres « vingt-cinq départs ». En réalité, 134 de ses cadres ont rallié Marine Le Pen le 22 mars 2021, dont la suppléante de M. Dupont-Aignan à l’Assemblée, sa vice-présidente, son directeur général et nombre de responsables départementaux.
Se revendiquant du gaullisme, Nicolas Dupont-Aignan défend une ligne souverainiste et eurosceptique. Membre du RPR (l’ancêtre du parti Les Républicains), il a été élu maire d’Yerres pour la première fois en 1995. Sur fond de désaccord avec Nicolas Sarkozy, il a fondé en 2008 son propre mouvement, Debout la République, avant d’obtenir 1,79 % des voix en 2012 lors de sa première candidature à la présidentielle. Il a rebaptisé son mouvement Debout la France (DLF) en 2014.
Lors de la campagne présidentielle, l’élu de l’Essonne entendait multiplier les référendums, sur l’Europe, l’immigration, l’école, la justice, la laïcité, et même imposer un « référendum révocatoire ». En 2021, il a ardemment milité contre le passe sanitaire et le passe vaccinal, aux côtés de Florian Philippot, qui l’a rejoint, pour « la liberté vaccinale ».
Polémiques
En mars, M. Philippot a vanté l’existence d’un « accord » avec Debout la France en vue des élections législatives et a revendiqué un « enrichissement » du programme présidentiel de Nicolas Dupont-Aignan par la « tenue d’un référendum sur l’appartenance de la France à l’Union européenne ». Alors que Florian Philippot était favorable à la sortie de la France de l’Union européenne, Nicolas Dupont-Aignan souhaitait, lui, remplacer cette dernière, « destructrice de notre démocratie », par une « communauté des nations libres ». Les deux hommes proposaient également d’interdire tout confinement dans la Constitution.
Durant la campagne présidentielle, le député de 61 ans avait tenté de susciter plusieurs polémiques pour attirer l’attention sur sa candidature, notamment en dénonçant une élection « truquée ». Il critiquait une « certaine instrumentalisation du drame ukrainien », qui a permis, selon lui, d’éclipser la campagne présidentielle.
« Il y a eu la peur du Covid – mensonges, manipulations, atteintes aux libertés dans notre pays –, et maintenant il y a une certaine instrumentalisation du drame ukrainien pour que les Français détournent les yeux du bilan d’Emmanuel Macron, des propositions des candidats », avait assené le candidat d’extrême droite sur le plateau de France 2, le 2 mars. Au sujet de la guerre en Ukraine, le candidat souverainiste dénonçait les sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie, qui ne sont, selon lui, que des « gesticulations ».
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