Electricité et CO2 : le tableau européen

Le graphique ressemble à un tableau abstrait. Des patatoïdes colorés, dispersés sur la page blanche. Mais avec deux axes qui vous parlent de MWheures et d’émissions de CO2. Un tableau concocté par un twitto malin, à partir des chiffres de production d’électricité de dix pays européens et de leur contenu en CO2, le gaz à effet de serre au cœur du problème climatique. Le côté esthétique du tableau ne permet pas d’imaginer le mettre au Musée – quoique, aurait dit Devos… – mais sa charge didactique est remarquable. A condition de passer par quelques explications. Voici le tableau :

Chaque tache de couleur représente les émissions de CO2 d’un pays (axe vertical en grammes équivalentCO2/kWheure) et la quantité d’électricité produite (axe horizontal, en MegaWattheures). Chaque point correspond à une heure de production et d’émission. L’étalement horizontal mesure la variation de la production au cours de l’année 2018. L’étalement vertical mesure la variation de l’intensité carbone de cette production.Les cercles noirs indiquent la moyenne annuelle de chaque pays. Plus la tache est haute, plus le système émet de CO2 par kWh produit, plus elle est proche de l’axe horizontal et plus elle est climato-compatible.  BE Belgique, DE Allemagne, ES Espagne, FR France, GB Grande Bretagne, IT Italie, NO Norvège, PL Pologne, PT Portugal, SE Suède. Note : les productions d’électricité sont bien connues; les émissions par sources le sont moins. L’auteur du graphique a utilisé la valeur médiane des analyses en cycle de vie complet des différentes technologies que publie le GIEC (p 1335 de l’annexe III du rapport du Groupe-3). Cette médiane masque des disparités.

Bigrement informatif

Ce joli tableau est bigrement informatif des performances actuelles, du point de vue climatique, de ces différents pays en présentant une vision synthétique curieusement obtenue par des données extrêmement précises et nombreuses qui pourraient aboutir à la confusion. Or, c’est à l’inverse une image assez simple qui en ressort.

La taille des pays et donc leur volume de production d’électricité apparaît sur l’axe horizontal, ce qui provoque la dispersions des taches et rend donc lisible l’image globale malgré quelques superpositions. Cela permet de se concentrer sur les performances climatiques de chaque système électrique, sa moyenne et son évolution au cours d’une année entière.

Norvège rose, Pologne grise

Prenons l’exemple de la Norvège, en rose. Son nuage de points est tout en bas à gauche, en partie masqué par celui de la Suède (en bleu ciel). Sa position à gauche indique que sa production est modeste en volume, comparée à celle de la France (rouge) ou de l’Allemagne (orange). Pourtant, la Norvège est de très loin la championne du monde de la consommation d’électricité (environ 23 000 kWh par habitant, trois fois celle des Français). Mais voilà : nos amis Norvégiens obtiennent la presque totalité de leur jus de l’écoulement de l’eau sur leurs turbines. Du liquide plus de la gravité… et l’affaire est jouée. L’électricité norvégienne est donc climato-compatible quelque soit l’heure, le jour ou le mois de l’année comme nous l’indique la très faible étendue verticale de son nuage de points.

Tournons nous maintenant vers la tache grise, en haut du graphique. Plutôt concentrée au plan horizontal, elle indique une assez faible variation de la production au cours du temps. Son intensité maximale se situe, sur l’axe vertical, entre 650 geqCO2/kWh et près de 800 geqCO2/kWh. Un connaisseur a déjà deviné qu’il y a du charbon derrière des émissions aussi élevées. Bingo, il s’agit de la Pologne dont les centrales à charbon crachent le gaz à effet de serre à fond les ballons… et des particules fines accusées de mettre fin prématurément à des dizaines de milliers de vies, chaque année. Si la Pologne a déjà installé des milliers d’éoliennes terrestres, en nombre plus grand que le Danemark, cela ne lui permet de diminuer l’intensité carbone de son système électrique que peu de jours par an, ce qu’indiquent les points gris qui descendent péniblement vers les 500geqCO2/kWh. Pour améliorer la situation, les Polonais envisagent d’avoir plus de renouvelables, moins de charbon, plus de gaz et un programme électro-nucléaire.

Portugal variable, Allemagne itou

La tache verte à gauche, très étendue sur l’axe vertical, nous parle du Portugal. Elle nous dit que les équipements hydrauliques (notamment en stockage par stations de pompage), éoliens et solaires du pays lui permettent parfois de diminuer très fortement ses émissions, affichant certains jours des performances  quasi-norvégiennes. Mais elle nous dit aussi que, lorsque le vent, le soleil ou l’eau font défaut, les centrales à charbon et à gaz du pays font monter son intensité carbone à des valeurs… polonaises. La décarbonation du système électrique portugais passe donc par des solutions permettant de se passer de ces centrales aujourd’hui encore indispensables à son équilibre entre production et consommation.

L’Allemagne, c’est la grosse tache orange, dont la position très  droite du graphique est en conformité avec le poids démographique du pays. Son étalement horizontal indique une forte variation des productions. Sa forte épaisseur montre des performances climatiques elles aussi très variables, allant de moins de 200 geqCO2/kWh à plus de 600 geqCO2/kWh. Avec une moyenne vers 420. Cette dispersion des résultats est conforme à une présentation différente de la production d’électricité pour l’année 2018 avec le graphique ci-dessous (tiré du site connaissance des énergies).

Ajout le 8 mai : suite à des remarques dans les commentaires sur ce graphique produit par le Fraunhofer Institute (les chiffres sont incomplets car il manque l’autoproduction des industriels en particulier), je le complète par cet autre graphique qui semble plus complet (ci-contre). Il provient du rapport pour l´année 2018 de l´AG Energiebilanzen (AGEB 2019a) la production brute d’électricité allemande est donc de 646,8 TWh pour 2018 (les chiffres entre parenthèses sont ceux de 2017). Le graphique vient d’ici. Fin de l’ajout.

Ce graphique – comme cet autre ci-contre de la production allemande le le 26 avril 2019 à 18h – montre également que la disparition de la production nucléaire d’ici la fin de 2022 risque de provoquer une augmentation des émissions de CO2 par la perte de 13% de l’électricité décarbonée qu’elle fournit. Ce graphique alerte aussi sur un point crucial : l’économie du système. Car les deux sources intermittentes, vent et soleil, ne fournissent encore que 29% du total annuel. Or, lorsqu’elles fonctionnent à plein et que la consommation est basse (ce fut le cas le week-end de Pâques) elles peuvent entraîner une chute de son prix sur le marché spot européen… en dessous de zéro. Une chute artificielle, bien sûr, puisque les subventions massives n’entrent pas dans le calcul des coûts, mais qui n’en déstabilise pas moins l’économie du système électrique. Comme indiqué ici par l’économiste de l’énergie Dominique Finon, tant que ce problème économique ne sera pas affronté et résolu l’espoir de construire des systèmes électriques essentiellement basés sur ces deux sources sera en difficulté.

La France climato-compatible

La tache rouge, très étalée horizontalement mais compacte dans le plan vertical, à droite et en bas du tableau, c’est la France. La forte variation de sa production témoigne de l’effet du chauffage électrique des bâtiments (la deuxième source de chaleur après le gaz) durant l’hiver. En revanche, sa très faible épaisseur montre, comme pour la Suède ou la Norvège, que son système électrique demeure climato-compatible tous les jours et chaque heure de l’année.

Cette performance est certes due à son parc de production mais surtout à la productivité du nucléaire.

En effet si les 58 réacteurs nucléaires ne représentent que moins de 50% de la puissance installée, montre le graphique ci-contre au dessus, ils produisent entre 70 et 75% du jus suivant les années. Voici le dernier résultat mensuel connu, pour le mois de mars 2019, tiré des chiffres publié la semaine dernière par RTE. Ce bilan fait état d’une excellente performance climatique du système électrique français en mars. S’il provient pour l’essentiel du nucléaire, les énergies renouvelables s’en sortent bien car la baisse importante de la production hydraulique, due à la faiblesse des pluies depuis plusieurs mois, a été compensée en grande partie par une forte production éolienne durant la première moitié du mois. Mais, alors même que ce mois de mars fut très bon en production éolienne, la courbe de cette dernière explique pourquoi il n’est pas possible d’en faire le socle de la production d’électricité :

Les à-coups de la production éolienne, passant en quelques heures de plus de 10 000 MW à moins de 3000 exigent bien sûr des moyens de production puissants et pilotables pour compenser les chutes de faibles durées. Mais le manque de vent durant plusieurs jours de suite, du 19 au 25 mars par exemple, débouche sur des productions éoliennes très faibles d’environ 1500 MW durant cette période. Cela suppose que ces moyens de production compensatoires soient de surcroît capables de fournir d’importantes quantités d’électricité durant des durées aussi longues. Et la météo peut allonger le manque de vent sur deux ou trois semaines fréquemment. En Allemagne, la part des énergies renouvelables peut ainsi atteindre 75% de la production (le 8 décembre 2018) mais également ne pas dépasser les 15% (le 11 janvier 2018). C’est ce problème qui explique pourquoi l’Allemagne a conservé de très importants moyens de production au charbon et au gaz, montant son parc total à plus de 200 GW, alors que le parc français n’est que de 132 GW. Cette surcapacité explique en partie les prix élevés de l’électricité allemande (voir graphique ci-dessous) et l’importance des exportations allemandes, y compris à prix négatifs lorsque l’électricité devient excédentaire.

Sylvestre Huet

Note : Le graphique proposé  par Thomas Auriel provient d’un article de recherche sur le sujet : Real-Time Carbon Accounting Method for the European Electricity Markets, accessible en préprint ici, qui vise à mesurer les émissions de CO2 des systèmes électriques européens avec un pas de temps horaire et capable de tenir compte des imports/exports à travers les frontières pour distinguer l’intensité de la production de celle de la consommation de chaque pays. Les calculs sont faits pour l’année 2017 dans l’article et donc pour le graphique ci-dessus qui en est tiré, lui aussi très informatif, mais moins que le joli tableau car la moyenne des émissions annuelles (axe vertical) ne permet pas de visualiser la dispersion des résultats dans le temps. Ce graphique nous dit que la part des énergies non fossiles détermine le degré de décarbonation du système électrique (on s’en doutait…), il nous signale aussi que des petits pays peuvent afficher des performances assez différentes en production et en consommation lorsque les flux imports/exports sont massifs, comme le montre le cas du Danemark.

136 réponses sur “Electricité et CO2 : le tableau européen”

  1. Le Nucléaire Civil c’est ce que l’on a de mieux pour de faire de l’électricité « pilotable » en émettant peu de CO2 dans l’atmosphère. Le seul point noir c’est l’accident grave, c’est-à-dire, l’émission incontrôlée d’éléments radioactifs suite à la fusion du cœur. Même dans ce pire des cas on ne risque la mort immédiate mais personne n’a envie de vivre dans un environnement plus radioactif que ce que la nature produit NATURELLEMENT. Les déchets nucléaires c’est secondaire si on ne les traite pas comme une partie non négligeable de nos déchets ménagers avec un enfouissement subsurface.

    Où en est-on de la mise en place des mesures post-fukushima en France et ailleurs?

    Que deviennent nos déchets ménagers et quels impacts sur l’environnement ?

    1. Bonsoir,

      « personne n’a envie de vivre dans un environnement plus radioactif que ce que la nature produit naturellement ».
      Bien, si ce n’est que ça qui vous gêne, vous pouvez aller tranquille à Fukushima (0,15 µSv/h actuellement), parce que sur la plage de Guapari (au brésil), la radioactivité naturelle est de 130 µSv/h.
      Pas l’impression que les habitants en souffrent…

  2. Un excellent papier sur un sujet que je ne connais absolument pas. je suis impressionné par la qualité de l’explication et par le nombre de commentaires et de réponses pertinentes.
    Je suis tout a fait d’accord sur le fait que le nucléaire est le moins polluant, le plus économique et le plus confortable. seul le point du traitement des déchets pose un problème non pas climatique mais écologique, sauf a trouver le moyen de les enfouir au centre de la terre dont le noyau en fusion est sans aucun doute beaucoup plus radioactif que tous nos déchets. l’EPR s’il fonctionne un jour serait il LA solution ?) enfin reste le problème de la sécurité, mais la aussi les chiffres sont largement plus favorables au nucléaire que les autres, même si des accidents rares tels que Fukushima ou Tchernobyl marquent les esprits alors qu’il y a bien plus de morts indirects liés à l’extraction et à l’utilisation du charbon…tout comme un avion qui se crash fait la une de toutes les infos alors que le nombre de morts sur la planète en voiture est largement plus élevé mais moins visible.
    En fait le problème n’est pas l’énergie, c’est l’homme…
    la planète terre nous survivra tout comme elle à survécu à la disparition des dinosaures, 7 milliards d’humains doivent apprendre a économiser les matières premières, y compris l’eau, l’air et l’agriculture, et faire en sorte que nous évitions d’avoir 20 milliards de progénitures. Les virus, les marchands d’armes et les dictateurs feront malheureusement un équilibre.
    Alors stopper le nucléaire, oui quand nous aurons trouvé une alternative plus efficace, plus écologique, plus économique et plus sûre.

  3. Bonjour,

    La figure 2 fausse le résultat de l´Allemagne. Selon cette figure, la production nette en Allemagne serait de 542,5 TWh en 2018 donc inférieure à celle en France (548,6 TWh selon RTE). Ce n´est pas plausible.

    Apparemment un graphique de Fraunhofer ISE a été utilisé. Mais attention, Fraunhofer publie uniquement la production nette injectée dans le réseau public. En effet, si l´on utilise comme base de calcul seulement la part de production nette injectée dans le réseau public (542,5 TWh), au lieu de la production nette totale de 612,6 TWh de l´Allemagne tout en supprimant l´autoproduction de l´industrie on arrive à ce résultat.

    L´industrie utilise majoritairement des centrales thermiques à flamme. Selon le think tank allemand Agora Energiewende, l´intensité carbone moyenne est de l´ordre de 472 gCO2/kWh en 2018.

    cordialement

    1. exact pour la source des chiffres allemands. Je n’avais pas sous la main un graphique raccord avec les données utilisées dans le tableau abstrait, désolé, mais cela change peu la leçon à tirer. J’ai depuis ajouté à l’article un autre graphique avec des données plus complètes.

  4. @Sylvestre Huet
    Après vérification la production d’électricité allemande de 2018 est en réalité d’environ 610 TWh et les émissions de CO2 correspondante d’environ 470 g CO2/kWh. Les valeurs de votre graphique ne tiennent pas compte de l’autoproduction de l’industrie allemande, qui utilise des centrales thermiques. Il s’ensuit que le « nuage » allemand est à décaler vers la droite et vers le haut, ce qui n’arrange pas ses affaires.

  5. La figure 2 fausse le résultat. Selon cette figure, la production nette en Allemagne serait de 542,5 TWh en 2018 donc inférieure à la production nette en France (548,6 TWh selon RTE) !!
    Apparemment vous avez utilisé un graphique de Fraunhofer (production nette injectée dans le réseau public). En effet, si l´on utilise comme base de calcul seulement la part de production nette injectée dans le réseau public (542,5 TWh), au lieu de la production nette totale de 612,6 TWh de l´Allemagne tout en supprimant l´autoproduction de l´industrie on arrive à ce résultat.
    L´industrie utilise des centrales thermiques à flamme. Selon Agora Energiewende, l´intensité carbone moyenne est de l´ordre de 472 gCO2/kWh en 2018 et non pas 420 comme indiqué .
    voir sur l’Allemagne https://allemagne-energies.com/2019/05/06/les-gestionnaires-des-reseaux-de-transport-publient-le-projet-revise-du-plan-de-developpement-des-reseaux-de-transport-a-lhorizon-de-2030/

    1. Exact, mais la contradiction entre les deux données provient des modes de calculs des auteurs. On peut donc corriger à la hausse les émissions allemandes… D’ailleurs, on pourrait aussi corriger à la baisse les émissions française car la valeur prise pour les émissions du nucléaire (12 gCO2/kWh) est probablement deux fois la valeur réelle.

  6. Merci M. Huet, cela fait plaisir de vous lire. Vos textes sont factuels, argumentés, sourcés et accompagnés de graphes compréhensibles. Une bouffée d’air frais dans un journal qui a rompu avec l’information objective depuis bien longtemps. En plus vous répondez à vos lecteurs.
    Bonne continuation et à bientôt pour lire votre prochain article.

  7. La production électrique du Danemark et de la Pologne n’étant pas du même ordre de grandeur, la comparaison entre le nombre d’éoliennes en Pologne et au Danemark n’a pas de pertinence, elle decredibilise l’article. La Pologne n’a que très peu développé l’éolien pour l’instant.
    Aussi si on ramène les émissions de la production électrique au nombre d’habitants, la Pologne (38 millions d’habitants) ne se classe pas si mal.

    On le voit en Chine, l’éolien permet de réduire les émissions de C02 bien plus vite et en plus grande proportion que le nucléaire (10 ans de construction pour un réacteur) même si les 2 sources sont évidemment indispensables pour réduire les émissions de l’électricité, avec la sobriété.

    1. la mention du nombre d’éoliennes terrestres (pas offshore) de la Pologne était là juste pour expliquer les performances temporaires de leur système électrique, donc si vous préférez qu’on informe moins bien les lecteurs sur le sujet… c’est un point de vue assez curieux. La comparaison avec le Danemark provient du ministre de l’énergie polonais, elle montre comment les Polonais réfléchissent, c’est donc intéressant. Quant à la capacité d’une production éolienne à réduire les émissions d’un système électrique elles sont directement dépendantes… de ce qu’était le dit système avant leur introduction. Il n’y a pas de règle sauf celle ci : si l’éolien remplace une production carboné, il va diminuer les émissions… et non dans le cas contraire, lorsqu’il se substitue à une production déjà décarbonée, quelle qu’en soit la technologie.

  8. Certes le taux de CO2 est bas, mais qu’en est-il de la vapeur d’eau, principal gaz à effet de serre et trop souvent négligé ?

    Je ne suis pas anti-nucléaire, loin de là, mais j’attends la fusion avec impatience et je regrette les choix passés qui n’ont servi qu’à produire du plutonium pour construire des bombes, alors que d’autres types de centrales étaient proposés et me semblait tout aussi prometteurs, voire plus sûrs comme le thorium.

    1. Les quantités de vapeur d’eau émises lors du refroidissement des centrales nucléaires sont si petites qu’elles sont négligeables dans le calcul. Quant au lien entre le nucléaire pour l’électricité et le plutonium militaire, il n’est pas ce que vous semblez croire : la totalité du plutonium militaire français a été produits dans des réacteurs différents de ceux utilisés pour l’électricité et dédiés à cette fonction (et de toute façon, cela fait longtemps qu’on en fait plus).

      1. Surtout, la vapeur d’eau « cycle » en quelques jours. Ce qu’on évapore quelque part va simplement hâter les précipitations ailleurs un jour, et dans des proportions en effets faibles et donc comme le dit S Huet sans conséquence. Petit paraxode des effets de serre, car certes l’eau est le plus fort GES de l’atmosphère, mais celui dont la variation reste sans grande conséquence (locale). En revanche, la quantité d’eau dans l’atmosphère est importante pour a survenue des tempêtes tropicales et cyclones, mais c’est en effet surtout de la température de l’océan donc plus du CO2 que de H2P atmosphérique…

    2. Amélie, la vapeur d’eau est le principal gaz à effet de serre, mais du fait de sa recondensation rapide, sa teneur dans l’atmosphère n’augmente pas, à moins que la température de la surface terrestre et celle de l’atmosphère n’augmentent sous l’effet d’une autre cause, dont en particulier l’augmentation des teneurs en gaz carbonique de l’atmosphère, qui lui a une durée de vie bien plus importante. A noter que les centrales à combustibles fossiles rejettent beaucoup plus de vapeur d’eau dans l’atmosphère que les centrales nucléaires, à production égale.

  9. Bravo pour cet article, je vais m’empresser d’intégrer le magnifique « tableau abstrait » dans mes conférences sur la production d’électricité.
    Vous avez mis en évidence le facteur de charge de l’éolien au mois de mars, mois caractérisé par deux périodes distinctes. Il aurait été intéressant de mettre un graphique sur lequel se trouveraient la production éolienne et la production à partir du gaz car ce graphique mettrait en évidence la complémentarité des deux sources de production.

  10. Comment se fait-il que cet(excellent) article disparaisse aussi vite du site Internet du Monde? Serait-il incompatible avec la ligne éditoriale antinucléaire du journal?

  11. Merci pour cette publication qui soulève une série de questions: pourquoi à votre avis les grands médias mainstream ( télé, radio, journaux (dont le monde),…) ne mentionnent quasiment jamais l’excellence Française en matière de d’émission de GES? Pourquoi lorsqu’un Hulot démissionne, ou que divers groupes de pression accablent le gouvernement Français d’inaction le message que la France a déjà une performance climatique excellente est il inaudible? Pourquoi cite t’on toujours l’Allemagne et ses écologistes en exemple alors que ce graphique montre parfaitement que l’Allemagne est et restera encore très longtemps le gros porc de l’Europe en matière de GES?

    Toute la presse est elle inféodée aux déclarations dramatisantes sur l’inaction Française e.g. d’un Hulot par suivisme, quitte à ignorer ou nier l’évidence, ou bien y a t’il d’autres raisons ??

    1. La réponse est double : le suivisme est corrélé à la complexité et l’aspect scientifique d’un sujet. Donc, l’un nourrissant l’autre, par suivisme et incompétence tout à la fois.

    2. Parce qu’il n’y a pas « d’excellence » française en matière d’émission de GES. Tous les chiffres cités au dessus ne concernent que l’électricité qui n’est qu’une faible part de notre consommation énergétique (20% de tête il me semble).

      1. Si la France n’est pas « excellente » sur ce sujet, personne ne l’est d’ailleurs, les performances de son système électrique lui permettent d’être le moins pire de tous les grands pays industrialisés et à revenus élevés (en rapport avec la moyenne mondiale). Surtout, ces mêmes performances pourraient lui permettre d’être encore meilleure en électrifiant rapidement les transports.

    3. Pensez à toutes les émissions que nous avons délocalisées en Chine, en Inde, au Pakistan etc. Le tableau présenté par Huet est juste politiquement correct mais très loin de la réalité…
      Nous émettons énormément de CO2 comme tout habitant d’un paus techniquement moderne mais par délégation…

      1. Robert, le tableau n’est pas loin de la réalité, il en représente une partie, sans prétendre en représenter la totalité, ce serait là qu’il serait « politiquement correct ». J’ai souvent écrit qu’il faut tenir compte des émissions dues aux importations, c’est ce que j’apprends aux étudiants auxquels je fais cours sur le sujet en leur faisant remarquer qu’une manière efficace de diminuer les émissions mondiales c’est de rapatrier en France des productions matérielles utilisant de l’électricité.

  12. A noter l’appli “ElectricityMap” qui donne en temps réel les infos de conso, production et capacité par source.
    Ce qui ne fait que confirmer cet excellent article : pas d’autre choix que de réduire autant que possible notre conso (pas simple surtout quand on veut en plus développer la voiture électrique et supprimer le chauffage fuel) et maintenir un minimum de nucléaire… les éoliennes et le solaire favorisent malheureusement l’éclosion de centrales charbon ou gaz.

  13. Excellent article et beaucoup de mauvaise foi des antinucléaires.
    1 – Les déchets nucléaires sont très bien classés et confinés en fonction des risques de dispersion. Ils représentent des volumes très inférieurs aux déchets du charbon qui sont stockés à côté des centrales. Or dans ces déchets de charbon on trouve des produits radioactifs et des métaux lourds toxiques. L’ASN a demandé aux Amis de la terre de faire des contrôles et analyses sur les rejets liquides qui émanent de ces stocks à l’air libre et vont dans les cours d’eau. J’engage les détracteurs du nucléaire à consulter ces rapports.
    2 – Les extractions de minerai d’uranium exigent de manutentionner des stériles. Mais c’est infiniment plus faible en volume que les stériles du charbon qui représentent des quantités considérables. Les extractions des schistes bitumineux de l’Alberta sont très polluants en hydrocarbure.
    3- Les quantités de matières nobles pour les éoliennes sont considérables. Il faut 15 fois plus de cuivre pour une éolienne de 8 MW que pour une machine hydraulique de même puissance. Il y a aussi le problème des terres rares utilisées pour les aimants permanents. Quant aux immenses pâles en fibre de carbone, il n’y a pour le moment aucune solution de recyclage.
    4 – Enfin pour le PV qui produit 1 100 h/an, il y a une longue éclipse toutes les nuits et il serait infiniment plus judicieux de faire du solaire thermique qui peut se stocker.

  14. Pour bien faire, il faudrait le même graphique avec la quantité de déchets radioactif à vie longue produit par chaque pays pour sa production d’électricité …

    Nul doute que la France, climato-compatible, serait beaucoup mois sexy avec une tâche dominant toutes les autres …

    1. Bonjour Nicolas, voir réponse plus bas : oui les déchets nucléaires sont un problème, mais pas pour le climat.

      1. J’amenderais un peu la réponse de huet quand même « oui les déchets nucléaires sont un problème, mais pas pour le climat », en tout cas, pas en production directe de CO2. Mais il serait bien informatif de voir la production de CO2 qu’entraine le traitement des déchets nucléaires, et il ne semble pas évident du tout que tout ce que ces traitement coutent en terme de matières premières, d’énergie et d’infrastructures soit négligeable, peut-être bien au contraire.

        1. bonsoir RV, les émissions de CO2 pour le traitement des déchets et le stockage géologiques sont pris en compte dans le calcul des émissions du nucléaire. En outre, elles sont très faibles par kWh produit, tout simplement parce qu’il faut très peu d’uranium pour produire beaucoup d’électricité.

    2. Où est l’urgence ? Est ce le réchauffement certain de la planête à cause du CO2 qui va conduire à des catastrophes climatique dans quelques années ou est ce le fait que dans quelques centaines d’années nos descendants (si ils ont survécu aux catastrophes climatiques) devront gérer nos déchets nucleaires (à moins que la technologie ait permis de les traiter)

    3. Nicolas Gavoille, pourquoi seulement les déchets nucléaires et pas les déchets solides des centrales à charbon,1000 fois plus abondants, cendres de foyers, cendres volantes, particules fines, bien plus dangereux pour la santé publique car non confinés et dispersés généreusement en permanence sur toute l’Europe et de plus également radioactifs. On y verrait alors une tache noire, celle de l’Allemagne, dominant de très loin toutes les autres. Vous préoccupez vous réellement de la santé de vos concitoyens ou êtes vous simplement un antinucléaire über alles?

  15. Article très intéressant!
    Mais il est difficile de dire que « Cette surcapacité explique en partie les prix élevés de l’électricité allemande », alors que le graphique montre que le prix hors-taxes de l’électricité allemande est dans la moyenne européenne, et moins cher que le Royaume-Uni par exemple. Les coûts de production se voient sur le prix hors-taxes…
    Votre graphique montre bien que les taxes pèsent beaucoup sur le prix de électricité en Allemagne et Danemark, ce qui est un choix politique.

    1. Bonjour Gilles : la surcapacité n’explique « qu’en partie »… mais nécessairement elle pèse sur le coût de l’électricité allemande puisqu’elle signifie que le système allemand est sous-optimal du point de vue de l’équilibre capacité de production/production avec des entreprises possédant des centrales à combustible fossile (surtout du gaz) qui ne sont pas utilisées assez d’heures dans l’année pour être rentables. Il faut bien que cela pèse sur les prix quelque part. Le signe extrême, encore rare, en est les épisodes de prix négatifs sur le marché : à un instant T, le producteur paye pour qu’on lui prenne son jus, mais il faut bien qu’il se rattrape à un autre moment pour compenser la perte du moment. D’autre part et surtout, il semble que vous fassiez une erreur d’interprétation des taxes indiquées sur le graphique. Si certaines relèvent d’un mécanisme fiscal normal, et alimentent le budget de l’Etat allemand, une grosse partie sont en réalité des coûts de production cachés : il s’agit des taxes type CSPE en France qui rémunèrent les producteurs d’électricité éolienne et solaire sous la forme d’une subvention qui couvre une partie des coûts de fabrication et d’installation des éoliennes et des panneaux solaires et donc de production d’électricité. Pour avoir le « vrai » coût de production il faut réintégrer ces taxes-là dans la partie « coût de production » du calcul. Or, à l’échelle des 20 dernières années, on dépasse les 200 milliards de subventions (estimation basse) ainsi récoltées et distribuées. Cordialement, Sylvestre Huet

  16. Mea culpa pour le premier point de mon précédent post, je n’avais pas lu que chaque point représente une heure de production, c’est donc bien du MWh, la valeur numérique étant évidemment la même que celle de la puissance puisqu’un MW pendant une heure fait …1 MWh. Je vais de ce pas m’infliger le cilice!

  17. Encore un article de pseudo science de M. Huet qui nous noie sous les chiffres et les beaux graphiques colorés… Et un nouveau cocorico pro-nucléaire pas très convainquant.
    Pas d’explications sur combien de CO2 produit chaque source, et surtout tout est basé sur des chiffres de production, et non de consommation.
    Si on prenait en compte les importations françaises d’Allemagne et d’ailleurs pour absorber nos pics d’hiver, je pense que la tache rouge serait bien plus étalée verticalement.
    Promis, j’arrête de perdre mon temps à vous lire, et pire, à commenter.

    1. Bonjour Fred, ce serait mieux déjà de lire tout simplement; J’ai mis dans l’article le lien vers la page du rapport du GIEC d’où provient la valeur utilisée pour le calcul. Vous trouverez d’autres informations sur comment on fait une analyse en cycle de vie complet dans une réponse à un autre commentaire. Quant à la suggestion que vous faites de tenir compte des importations, il vous suffit de regarder le dernier graphique de l’article, dans la note sous la signature pour en voir l’effet sur une année. Pour mémoire, en 2018, il y a une une quinzaine de jours seulement, sur 365, où la France a été importatrice nette d’électricité, l’effet existe mais il est très petit. Cordialement, Sylvestre Huet

  18. Je crois qu’il y a une petite erreur, l’axe des x est la puissance et doit s’exprimer en MW et non en MWh. On retrouve bien la variation entre une belle journée d’été à 40000 MW de puissance moyenne (à condition qu’il ne fasse pas trop chaud à cause de la clim) et un pic d’hiver à plus de 80000 MW.
    Pour l’Allemagne on peut vérifier sur l’excellent site electrictymap que lorsque la production des ENR est insuffisante elle mobilise prioritairement le charbon par rapport au gaz dans un rapport souvent supérieur à 2, privilégiant donc sans vergogne le coût par rapport aux effets sur le climat.
    Il faut souligner qu’il y a un écologiste de renom (quoique retiré des affaires), Brice Lalonde, qui n’est pas anti-nucléaire viscéral et qui estime que l’argent mis dans les ENR serait beaucoup plus efficace dans la rénovation de l’habitat existant.

    1. Chaque point représente une production durant une heure, donc autant de MW que de MWh… par définition.

  19. J’adore votre premier graphique. Y-a-t-il moyen d’avoir les mêmes données pour les années précédentes? Curieux de savoir si les émissions vont en se réduisant?

  20. Très intéressant, cela laisse supposer que le nucléaire est compatible avec l’écologie.
    Cependant, est-ce que l’exploitation de l’uranium est pris en compte dans ces calculs ? J’ai d’ailleurs du mal à trouver si le coût écologique de cet exploitation est négligeable ou non (mis a part quelques articles, datés, sur des pollutions au Niger).
    Je n’ai rien d’un expert, je me trompe peut-être, mais j’ai l’impression que cet aspect est mis de coté quand on parle d’énergie nucléaire. On dit souvent que c’est une énergie « locale », pourtant nous n’avons pas d’uranium en France.
    J’imagine qu’on devrait prendre en compte, pour chaque énergie, son coût total soit l’exploitation de la matière première, son transport et sa transformation.

    1. Bonjour Alex, en ce qui concerne le sujet de l’article, à savoir les émissions de CO2 liées aux différentes sources d’électricité, les calculs tiennent compte de tout, y compris des mines d’uranium. Bien sûr, il y a aussi d’autres pollutions liées à ces mines ou aux usines du cycle du combustible, mais ces pollutions sont à comparer à celles des autres moyens de production d’électricité : un barrage c’est beaucoup de béton et une surface noyée, 1 500 éoliennes de 2 MW (l’équivalent en production d’un réacteur nucléaire de 1000 MW) c’est beaucoup de béton, de métal, de terres rares, de cuivre… etc. Ces comparaisons tournent en général au bénéfice du nucléaire en raison de sa compacité et de son très faible besoin en surfaces et uranium. Mais vous avez raison, il faut tout prendre ne compte pour réfléchir aux choix à opérer. Cordialement, Sylvestre Huet

      1. Il est à noter concernant les mines qu’Areva/EDF avait une solution qui s’appellait superphénix qui consistait à convertir l’Uranium 238 qui compose environ 99% du minerai d’uranium et qui n’est pas radioactif et donc utilisable en centrale nucleaire en Pu239. D’un coup d’un seul on multipliait par 100 les reserves en materiaux fissiles et donc on divisait par 100 les besoins en minerait (qui sont deja incroyablement bas vu la densité energetique).
        Est ce l’option technologique choisie ( du Sodium fondu il faut pas avoir peur), un compromis politique avec les Verts ou bien tout simplement la fin d’une epoque… Toujours est il que le projet fut abandonné corps et bien. Il y a encore 2 ou 3 surgenerateur dans le monde mais qui n’ont pas la taille de superphenix.

    2. Le GIEC fait le calcul des émissions sur le cycle de vie complet de chaque source, et classe le nucléaire au même niveau que l’éolien, à 12g. C’est cette valeur qui est utilisé dans le graphe ci-dessous.

    3. Alex, l’uranium est un élément relativement abondant sur terre. En France, sur une surface de 1000 m2, il y a en moyenne 60 kg d’uranium sur les premiers 10 mètres de profondeur. Les géologues du pétrole utilisent couramment les diagraphies dites gamma, qui enregistrent les teneurs en uranium, mais aussi en thorium et en potassium, pour caractériser la nature des roches rencontrées en forage, et constatent tous les jours l’ubiquité de ces 3 éléments dans la croûte terrestre. L’eau de mer contient également de l’uranium en très faible teneur. Bref, de l’uranium, il y en a pratiquement partout, mais à des teneurs moyennes trop faibles pour en permettre actuellement, en énergie nette, l’exploitation rentable, sauf concentrations locales importantes, dont il reste d’ailleurs encore en France quelques unes d’inexploitées.
      Mais le tableau change avec les réacteurs surgénérateurs. D’une part nous avons accumulé en France suffisamment d’U 238 appauvri en U 235 pour pouvoir produire en ce cas toute l’électricité dont nous avons actuellement besoin dans au moins les mille prochaines années, d’autre part il devient envisageable d’exploiter l’uranium de l’eau de mer, l’uranium pouvant être alors considéré comme inépuisable car apporté sans cesse à la mer par l’érosion des continents.
      Une autre observation: il est souvent dit que le nucléaire n’est utilisable que dans des pays qui en dominent la technologie, ce qui est à peu près exact pour l’instant, mais on oublie de dire en même temps que les pays qui en dominent la technologie sont aussi en très grande majorité ceux qui consomment le plus d’énergie de la planète et émettent donc le plus de CO2. Si comme la France, ils avaient fait le choix du nucléaire, ( ce que qu’ils n’ont pas fait parce qu’ils avaient accès à des ressources suffisantes de combustibles fossiles, mais aussi à cause du travail incessant de sape des antinucléaires) pour produire la plus grosse part de leur électricité au lendemain des chocs pétroliers, la situation serait actuellement beaucoup moins tendue du point de vue climatique. Les antinucléaires ne sont pas les seuls responsables de cette situation, mais leur responsabilité est quand même très importante, et leur difficulté actuelle à faire leur coming out est inquiétante.

  21. @Jean: L’écologiste que je suis aussi (et adhérent à EELV…) a tout autant de mal que vous à faire rentrer ces données tangibles dans la tête de mes camarades écolos…
    Au moins on se rassure en se disant qu’on est pas le seul 😉

  22. Tout à sa croisade pronucléaire, M. Sylvestre se gardera bien de faire l’autre enquête : « Electricité et déchets radioactifs : le tableau européen »…

    1. Bonjour Stéphane, ce tableau serait à vrai dire assez simple à faire, car les quantités de déchets nucléaires sont relatifs à la quantité d’électricité d’origine nucléaire. Du coup, on apprendrait pas grand chose qu’on ne sache déjà : les pays qui ont beaucoup de jus nucléaire ont également beaucoup de déchets nucléaires. Cordialement, Sylvestre Huet

    2. Toute a sa croisade anti nucléaire, Stephane Lhomme se garde bien de parler des déchets de ses éoliennes et autres panneaux solaire, a watt produit équivalent…(sans parler du charbon et du gaz brulé quand ceux ci ne fonctionnent pas.
      au fait combien de morts par watt produit par les panneaux solaires et eoliennes ? (parce que des mines pour sortir les composants de ceux vi font des morts, la maintenance des panneaux et des eoliennes font des morts…etc)

      1. Ce que vous dites est interessant : on ne sait pas si l’absolutisme antinucleaire de Mr l’homme repose sur des peurs irrationnelles infondées, sur une approche factuelle bien documentée ou bien encore sur l’envie de quitter le modele francais de production electrique et d’en prendre un autre.
        Toujours est il qu’il accuse le nucleaire de tous les maux:
        Trop cher, trop dangereux, pas sur, producteur de CO2….
        Le nucleaire a bien des défauts certes et on peut meme discuter de l’opportunite de poursuivre la filiere d’un point de vu philosophique mais ne reconnaitre strictement aucun avantage au nucleaire alors que cette techno a quelques avantages majeurs ca montre juste l’obscurantisme du contempteur et ca annule la critique malheureusement

        La ou on peut rejoindre Mr Lhomme c’est sur le fait que le kwh le plus propre c’est celui non consommé.
        Il est certains que si les milliards d’euros depensés chaque année en france dans l’eolien et autre solaire massivement subventionné etaient utilisée à l’isolation thermique des logements ainsi qu’a l’installation de panneaux Thermique solaire dans le sud pour la production ECS, ce serait drolement plus efficace!

        1. Estienne, n’oubliez pas cependant qu’il y a une relation très forte entre consommation d’électricité et niveau de vie. A vouloir trop de kWh non consommés, on obtient de la pauvreté et des gilets jaunes

    3. Stéphane Lhomme, bien sûr ce serait intéressant, mais ce serait également intéressant à titre comparatif de faire une autre enquête: électricité, pollution atmosphérique et déchets solides de l’électricité produite avec des combustibles fossiles. Et une autre sur les déchets solides de l’éolien et du solaire et leur dangerosité? Peut-on compter sur vous pour cela?

  23. Merci pour ce très bon article qui calcule la pollution au CO2.
    N’oublions pas qu’il existe bien d’autres formes de pollution selon les différentes énergies (matériaux radioactifs, déchets, réchauffement des fleuves et rivières, modifications de l’environnement, …).

    Le premier graphique serait surement plus intéressant si l’axe des abscisses était ramené par habitant, mais cela le rendrait peut-être moins lisible car les nuages se chevaucheraient davantage : comparer l’énergie consommée par 5 millions de Norvègiens avec celle consommée par 83 millions d’Allemands ne me semble pas très juste pour ces derniers.

    1. Bonjour vincent, l’intérêt de ce graphique est justement de ne pas comparer les productions en termes de volume, mais en termes d’émissions de CO2.

  24. Le tableau est clair : si vous voulez consommer beaucoup mais climato compatible, le nucléaire est la réponse.

    1. A noter que si on faisait le classement en conso par nombre d’habitant, les écarts seraient loin d’être si grand, et c’est la Norvège sans nucléaire qui serait numéro 1.
      La conclusion reste valable autrement, les solutions pour alimenter de manière propre et sans nucléaire un pays développé de type européen atteignent leur limite au delà d’une certaine taille, la Suisse avec des montagnes partout représentant en gros le maximum possible.

      1. La norvege a l’autre inconvenient de se pretendre verte et d’exporter massivement du pétrole et du gaz. D’un point de vu macroscopique, elle produit enormement de CO2 sauf que cette production est délocalisée contre de l’argent vers les pays acheteur. Autrement dit il n’y a aucune difference entre la pologne qui produit et consomme son propre charbon et la norvege qui produit et exporte le petrole et le gaz (sauf que ces derniers sont legerement moins emetteur de CO2)
        Le pays Parfait c’est la suede qui a tout compris : pas de petrole dans l’electricite. Une part nucleaire de base et du gros barrage pour le reste. Visiblement la finlande voulait faire de meme mais la gabegie de l’EPR va peut etre les refroidir.

        1. La Finlande a l’inconvénient d’être plate aux latitudes utilisables.
          Tant qu’à faire, leur solution de stockage et leur choix d’un EPR ne me choque pas trop : socle basaltique, stabilité géopolitique (même avec l’ours voisin), etc.
          Et pour la Suède, oui, pas mal, ils commencent même à avoir le « plane shame » (haut niveau de vie = qqs week-end aux baléares chaque année) et sont train-o-phile, ce qui ne fait pas de mal dans l’Europe d’aujourd’hui.

  25. Je ne comprends pas bien, vous écrivez que la Norvège est la championne du monde de la consommation d’électricité par habitant, pourtant d’après le graphe sa production est ridicule… Cela signifierait donc que la Norvège s’alimente principalement grâce au marché énergétique européen ?

    1. Bonjour Sub… vous semblez négliger un léger détail : les Norvégiens ne sont pas très nombreux. Un peu plus de 5 millions, même pas la moitié de l’Île de France. Donc, comme ce qui est présenté sur le graphique c’est la production totale, pas par habitant, il est logique que la Norvège fasse figure de « petit » producteur par sa position très à gauche (comme le Portugal par exemple). Et pourtant, la Norvège est bien championne du monde de la consommation d’électricité par habitant et elle produit tout ce dont elle a besoin et même exporte, notamment vers le Danemark. Cordialement, Sylvestre Huet

  26. Bonjour,

    comment expliquer, pour la GB, cette ténue bande de points (tout en bas à gauche du graphique) complètement détachée du reste des troupes de la GB ?

    Artefact dû à des données incomplètes / erronées pour la GB ou phénomène réel (auquel cas, lequel) ?

    1. Bonne observation. Il ne parait pas possible que la GB puisse produire aussi peu sur un pas horaire.

  27. En réponse à d’autres commentaires …
    Ce tableau ne tient compte que du CO2 et pas de tous les types de pollutions.
    Le problème énorme des déchets d’extraction, de transformation et de combustion du combustible nucléaire est ici totalement oublié.
    Idem pour les soucis de démantèlement des centrales en fin de vie.
    Et on ne parle pas non plus des risques d’accidents …
    Bref on ne peut pas se baser que sur les émissions de CO2.

    1. N’oublions pas que des personnes meurent déjà du réchauffement de la planète du fait de l’intensification des phénomènes climatiques et que le pire avance à une vitesse dont on a déjà évalué la vitesse minimum.
      Quand on sait le temps qu’il faut pour sortir en France des projets d’éoliennes (3 projets en mer bloqués depuis 5 ans par des associations), il faut se dépêcher de fermer les moyens de production polluants, passer au véhicule électrique, maitriser la consommation, mais on aura peut-être finalement besoin du nucléaire !

  28. Comment se fait-il que la tâche britannique soit nettement plus à gauche que la tâche française? La GB produit-elle vraiment 2x moins d’électricité que la France?? Et la France en produit-elle autant que l’Allemagne??

    1. La GB consomme beaucoup plus de gaz que la France, et pas seulement pour son électricité, il y a donc substitution pour le chauffage notamment (la moitié du gaz y est consommé par les particuliers et les commerces. Son industrie a beaucoup baissé, donc sa consommation industrielle aussi. Et l’Allemagne produit presque autant d’électricité que la France (542 TWh contre 549 TWh en 2018).

      1. Ca c’est marrant, parce que par contre la consommation d’électricité en Angleterre est à peu prêt aussi variable en fonction des saisons que celle en France, ce que je pensais jusqu’à présent dû à une consommation pour le chauffage assez proche.

      2. C’est vrai, mais vous ne donnez que la moitié de l’explication. Ce graphique montre de façon limpide cette situation aberrante et pourtant largement méconnue du grand public: l’Allemagne produit légèrement moins d’électricité que la France avec pourtant 15M d’habitants en plus et une industrie lourde et forte consommatrice autrement plus développée.

        Et ce à la suite d’un choix délibéré du gouvernement français lors du lancement du programme électro-nucléaire de surdimensionner largement le parc nucléaire (d’une dizaine de réacteurs environs). Cela fait aujourd’hui de la France le premier exportateur mondial d’électricité et un tampon régulateur depuis des décennies pour nos voisins. Et nulle doute que sans ces exportations, les nuages de points de nos voisins italiens, espagnols, belges ou anglais seraient plus hauts dans le graphique.

        Du point de vue du citoyen-contribuable, il y a de quoi s’interroger. Les milliards d’argent public dépensés pour permettre à EDF de devenir exportateur d’électricité n’ont jamais fait l’objet d’un choix clair des citoyens à quelque élection que ce soit. A l’heure des choix à faire pour remplacer le parc nucléaire vieillissant, la question du remplacement de ces capacités exédentaires sera cruciale.

        Et est-ce bien légitime de faire peser intégralement sur les citoyens français les risques nucléaires (catastrophe, déchets) associés à ces capacités surnuméraires? Nos voisins sont bien contents de disposer d’une électricité pas chère et souvent disponible (sauf quand la moitié des réacteurs sont à l’arrêt), d’autant qu’en cas d’accident ils n’ont subiront que marginalement les conséquences. Bel exemple de théorie du passager clandestin! D’autant que, pas de bol, les centrales situées aux frontières comme Fessenheim ou Cattenom ne sont pas à côté des principaux importateurs.

        1. Bonsoir Bintou ; le différentiel de consommation d’électricité entre France et Allemagne par habitant n’a absolument rien « d’aberrant ». Il résulte de choix différents, en particulier pour le chauffage (plus de gaz côté allemand, plus de jus côté français) tout à fait rationnels. Le solde exportateur français était de 38 TWh alors que celui de l’Allemagne était de 55 TWh en 2017; en 2018 les chiffres étaient de 60 TWh pour la France et 51 TWh pour l’Allemagne, la différence ne saute pas aux yeux. Quant au surdimensionnement du parc nucléaire au regard de la consommation, il est pour le moins relatif puisque le pic de consommation a déjà dépassé les 102 000 MW, tandis que la puissance nucléaire est limitée à 63 000 MW. Enfin, vous vous méprenez sur l’origine de l’argent qui a servi pour la construction de ces centrales nucléaires, elles ont été financée par les recettes d’EDF et par des emprunts de l’entreprise, en aucun cas par de l’argent public (d’ailleurs ces 20 dernières années, EDF a versé à l’Etat plus de 20 milliards d’euros sous forme de prélèvement sur ses bénéfices puis de dividendes).

          1. Un facteur de distorsion des chiffres pour l’Allemagne est que les statistiques de production et de consommation concernent l’électricité commercialisée. L’auto-consommation (particuliers comme industrie et agriculture) joue un rôle croissant. Certaines estimations disent 10%, mais c’est un chiffre peu fiable.

        2. On peut aussi imaginer que le parc nucléaire ait été dimensionné par anticipation d’une hausse de la consommation d’électricité (hausse qui était soutenue et régulière au moment de la construction des centrales) mais qui s’est interrompue par la suite (consommation stable depuis une dizaine d’années au moins). Et puis ces exportations contribuent à réduire le déficit commerciale de la France.

          1. Oui et non: ce sont nos amis suisse qui font de l’argent. Ils achetent l’electricite la nuit, gonflent leur STEP et quand vient le jour et que l’electricite redevient cher au marche spot, ils encaissent la money.

  29. Où l’on voit que même les jours avec du vent et du soleil, la production allemande est encore 2 à 3 fois plus émettrice de CO2 que la production française..

  30. J’ai beacoup circulé en Allemagne et on voit de plus en plus d’éolienne en panne. Apparemment, ces appareils vieillissent mal donc la mainteance coute rapidement cher. Comme les autres moyens de production doivent toujours être disponibles pour les jours sans vent, ils préfèrent payer la maintenance des autres moyens de production.
    Du coté du solaire, depuis quelques années il est devenu obligatoire de retraiter les vieux panneaux. Avant on les stockait. Du coup ils n’en installent presque plus.

  31. Bonjour,
    Ce tableau est très intéressant et montre effectivement que l’énergie nucléaire est indispensable à l’heure actuelle, car elle offre une puissance importante et stable en émettant peu de CO2. (Toutefois, la vapeur d’eau n’est-elle pas aussi un gaz à effet de serre ? Est-elle convertie en équivalent CO2 dans le graphique ou compte-t-elle pour 0 ?)
    Ceci étant, si j’ai bien lu, le premier graphique ne fait pas la différence entre les énergies fossiles et la biomasse, qui n’ont pas le même effet concernant le réchauffement climatique, comme le dit l’article.
    Par ailleurs, l’écologie ne se réduit pas au seul climat. La question des déchets nucléaires et les conséquences irrémédiables d’un accident ne doivent pas être ignorées.
    Si je ne doute pas de la compétence ni de la mobilisation des acteurs nucléaires pour éviter tout accident, il me paraît impossible d’affirmer qu’aucune catastrophe ne se produira. A ce titre, il me paraît normal de chercher à réduire autant que possible le nombre de réacteurs nucléaires.
    Cela doit passer par des économies d’énergie, il faut isoler les bâtiments, quitte à changer certaines règles d’urbanisme pour faciliter l’isolation par l’extérieur.
    Il ne faut réfléchir à deux fois avant de développer voitures et vélos électriques :
    si l’utilisateur laisse au garage un véhicule individuel avec un moteur à énergie fossile, c’est une bonne chose pour le climat. S’il utilisait auparavant les transports en commun ou ses muscles, pas sûr que ce soit une bonne affaire, ni pour le climat, ni pour l’écologie. Le raccourci « ça ne produit pas de CO2, donc c’est bon pour le climat  » ou encore « c’est électrique donc écologique » génère une inflation de l’usage qui n’est sans doute pas si bénéfique que ça.
    Le rechargement des batteries a un rendement relativement faible, ce qui tend d’autant plus à l’élévation de la consommation globale d’énergie.

    Le chauffage des bâtiments par l’électricité est une bonne solution pour assurer un socle de consommation minimal stable, indispensable à une production nucléaire élevée (vu qu’une centrale nucléaire a besoin d’un certain temps pour démarrer ou s’arrêter). Mais est-ce vraiment efficace ?
    Entre le rendement de la centrale et les pertes dans le réseau (d’autant plus élevées que les centrales sont rarement à côté de grands centres urbains), ne vaudrait-il pas mieux recourir à une autre source de chaleur ? (Biomasse, refroidissement de groupes frigorifiques, de datacenter, d’usines…), éventuellement avec un réseau de chauffage urbain (qui permettrait d’envisager la suppression du réseau de gaz
    (risques de fuites et d’explosion) et des installations individuelles de chauffage par combustion (pollution, intoxications, voire incendie))

    1. Armand Thévenin, le nucléaire s’est révélé dangereux dans un nombre très limité d’occasions. Les centrales à combustibles fossiles et en particulier celles à charbon le sont en permanence, et il s’agit là d’au moins un million de morts prématurées PAR AN à l’échelle mondiale.
      D’autre part quand on parle des morts du nucléaire, on ne précise jamais qu’il s’agit aussi de morts prématurées, la mortalité directe étant très faible, tout comme d’ailleurs dans le cas des centrales à combustibles fossiles qui explosent bien plus souvent que les centrales nucléaires, mais dont on ne parle pas. Pour comparer l’incidence du nucléaire et celles des centrales à combustibles fossiles, il faut donc calculer par anticipation des morts prématurées, et donc des réductions d’espérances de vie. Or cela se fait avec les relations doses/effets établies par les médecins spécialisés. Il se trouve que les pentes de ces relations sont très comparables pour les radiations nucléaires et les particules fines PM 2,5. Ce qui veut dire qu’une centrale nucléaire peut devenir, mais occasionnellement (extrêmement rarement dans les faits) aussi dangereuse pour les habitants affectés qu’une centrale à charbon qui fonctionnerait en permanence sur les mêmes lieux pour produire l’électricité de ses habitants!
      La mortalité prématurée du fait des radiations à Fukushima sera très faible. Par contre, le recours au charbon pour compenser la fermeture des centrales nucléaires au Japon, provoquera beaucoup de morts qui auraient été évitées par le maintien en fonctionnement de ces centrales.
      Explique çà à des gens conditionnés par des décades de dénigrement du nucléaire est bien sûr devenu impossible. Et expliquer à des Allemands que leur addiction au charbon provoquera des dizaines de milliers de morts prématurées que leurs centrales nucléaires n’auraient jamais faites, encore plus, tellement ils ont été conditionnés encore plus que nous par leurs médias et leurs politiciens (mais pas tous cependant, et ceux-là commencent à donner sérieusement de la voix).
      Politique de Gribouille, qui consiste à se jeter à l’eau pour éviter la pluie !

  32. Article très intéressant et bien documenté.

    L’énergie la plus propre étant celle que l’on ne consomme pas, si un autre article de la même qualité pouvait nous montrer la conso en KWh/an/habitant, avec en bonus cette valeur séparée réellement entre conso industrielle et conso des particuliers, ce serait super !
    Avec en plus des conseils sur comment NOUS pouvons agir sur notre conso des particuliers, alors là ce serait le top !
    Merci en tout cas.
    (et désolé pour l abrévation « conso », une once de fainéantise m’a envahi)

  33. La chose la plus urgente à mettre en évidence et à faire partager par un plus grand nombre c’est la différence entre puissance installée et consommation (les kW qui ne produisent pas forcément les kWh dont ont a besoin.)

    Autre manière de dire la même chose: de quelles possibilités de stockage aura-on besoin à mesure que les sources intermittentes seront développées?

    J’habite près d’une colline recouverte de panneaux solaires dont il est dit et répété qu’ils peuvent alimenter une ville de plus de 100.000 habitants: ça n’est malheureusement vrai … qu’en plein été et vers midi.

    1. Je suis tout a fait de votre avis ! L’intermittence influe sur plusieurs paramètres importants : l’investissement doit être multiplié par deux pour assurer un production constante (stockage ou centrale d’appoint). Et le contenu carbone du kWh consommé peut être considérablement dégradé : il vaut mieux un kWh nucléaire qu’un kWh mixte Eolien/centrale à gaz. Le bilan devrait être fait aussi sur le stockage en batterie !

    2. Normalement quand on dit « correspond à la consommation d’une ville de X habitants », c’est en comparant la production annuelle de la centrale avec la consommation annuelle de la ville. (evidemment une centrale solaire ne produit pas tout le temps, de même qu’une centrale nucléaire ou toute autre centrale, d’ailleurs)

    3. GL, pour évaluer la demande en stockage, il faut effectivement considérer à la fois la quantité d’électricité et la puissance nécessaires au maximum de la consommation, quand il n’y a ni vent ni soleil, c’est-à-dire pendant les soirées froides d’hiver en période anticyclonique sur l’Europe. Pour une semaine de période anticyclonique très froide, ce qui arrive à peu près tous les ans et même plusieurs fois par an, on peut estimer à 15 TWh et 90 à 100 GW les quantités et la puissance qu’il faut fournir en France. Or les stockages dont nous disposons sont essentiellement ceux des STEP, 100 GWh et 5 GW. Bien sûr, combustibles fossiles, hydroélectricité, éventuellement importations, mais d’où, peuvent fournir une partie de ce qui est nécessaire, mais on peut considérer que les stockages disponibles sont inférieurs en d’environ deux ordres de grandeur à ce qui serait nécessaire pour la quantité d’électricité restituable et de 20 fois en ce qui concerne la puissance disponible. A noter que si l’on était capable de développer les stockages nécessaires à l’éolien et au solaire, ces stockages auraient un coût qui s’ajouterait au coût de production de ceux-ci, tout comme s’y ajoute actuellement le coût de leur gestion à l’aide de nos centrales pilotables. J’en profite pour dire que le développement de l’éolien et du solaire en France a déjà coûté aux ménages environ 20 % d’augmentation de leur facture d’électricité (en Allemagne c’est 100 %) et est depuis 2017 partiellement financé par une taxe carbone ( taxes sur les carburants), belle hypocrisie, bien entendu non dénoncée par les médias, puisqu’ils ne peuvent améliorer que de très peu le bilan carbone de notre électricité.

  34. Merci et bravo pour cet article extrêmement intéressant. Mas il faut encore le répéter : la pollution générée par le nucléaire n’est en effet pas tant en termes d’effet de serre (encore que, pour une telle technologie, il faille un niveau de développement générant nécessairement les émissions de CO2 que l’on connaît actuellement en Europe ; et sans parler non plus de l’extraction et du transport du combustible), mais en termes de néo-colonialisme (nous avons besoin d’un niveau de vie faible dans les pays où sont extraits le combustible, afin de maintenir son faible coût, comme il est pratiqué pour le pétrole) et surtout de destruction de l’environnement à très long terme : les déchets radioactifs créent de larges zones totalement incompatibles avec la vie, pour des MILLIERS d’années… Cette « énergie » est juste une folie pure…

    1. Bonjour Luc : les pays où l’on extrait l’uranium ne sont pas nécessairement pauvres, le Canada par exemple d’où provient une part de l’uranium utilisé en France. Quant aux émissions du cycle de vie elles sont prises en compte dans le calcul. Enfin, pour que des déchets radioactifs contaminent une large zone, il faut qu’un accident les dispersent. Ce n’est pas le but. Encore faut-il se donner les moyens de les éviter. Cordialement, Sylvestre Huet

      1. L’exploitation d’uranium au Canada se fait sur les territoires des populations autochtones au mépris de leurs santé et sans leur reconnaitre les droits sociaux dont disposent le reste du Canada (qui lui les refuse), on est bien dans une énergie coloniale.

        1. >L’exploitation d’uranium au Canada se fait sur les territoires des populations autochtones au mépris de leurs santé et sans leur reconnaitre les droits sociaux dont disposent le reste du Canada (qui lui les refuse), on est bien dans une énergie coloniale.

          Parce que les mines de cuivre et autres metaux rares nécessaires a la fabrication des éolienne et panneaux solaire, (et a toutes l’electronique qui est derrier) elles, se font dans le respect total hein, évidemment….

          La paille, la poutre…et la grosse mauvaise foi des anti nucleaires…

      2. Je me permets de rebondir sur cet échange. Concernant le combustible nucléaire, il est certain que les ressources en uranium ne sont pas inépuisables et qu’elles seraient assez limitées si tous les pays avaient recours à la fission nucléaire de 3e génération. Il existe néanmoins des pistes de recyclage du combustible allant jusqu’à la surgénération, qui permettrait de diminuer fortement le volume de déchets « finaux » du cycle du combustible. Ces technologies posent des questions en termes de sûreté et de modèle économique, mais elles existent.

        Concernant l’extraction et le transport des matières nucléaires, leur intégration au contenu carbone d’un kwh produit par un réacteur nucléaire ne change pas la donne, car la densité énergétique du combustible nucléaire est très élevée. On reste sur une énergie au contenu carbone très compétitif (il n’y a guère que l’hydro et l’éolien qui font mieux aujourd’hui) et qui a l’avantage d’être pilotable et peu consommatrice de terres (ce qui a aussi un impact, notamment en termes de biodiversité dont on parle aujourd’hui). Il y a bien évidemment des inconvénients considérables (sûreté, coûts, déchets, prolifération).

        Concernant les déchets plus spécifiquement, le scénario envisagé du stockage géologique en profondeur présente des avantages en termes de sûreté sur le long-terme. Déjà on circonscrit géographiquement et temporellement la charge de la gestion des déchets, ce qui n’est pas rien Il reste évidemment des scénarios possibles d’accidents, notamment du fait d’une contamination potentielle de nappes phréatiques ou en raison d’un incendie. Cela étant on est loin des scénarios d’accidents sévères dans un réacteur nucléaire de puissance. Et on est très très très loin des conséquences dramatiques prévues en cas de fort réchauffement climatique d’ici la fin du siècle.

  35. J’ai bien du mal à accepter le terme « éco-compatible », quand je vois que justement, la faible émission de CO2 est due à une énergie nucléaire accrue. Les déchets nucléaires ne sont pas tellement éco-compatibles ce me semble, il serait peut-être donc judicieux de revoir certains termes.

    1. Bonjour Alexandra : je suis bien d’accorda avec vous, c’est pourquoi l’article n’utilise pas le terme « éco-compatible », mais « climato-compatible ». Les déchets nucléaires posent des problèmes environnementaux, mais pas climatiques. Ensuite, reste à s’interroger sur la gestion de ces déchets, de manière à en éviter la dispersion et les confiner aussi longtemps qu’ils demeurent dangereux. C’est une discussion légitime et indispensable. Cordialement, Sylvestre Huet

    2. Alexandra, je ne sais pas quelle idée vous vous faites des déchets nucléaires. Tout notre environnement est radioactif, du fait des rayonnements telluriques et des rayonnements cosmiques, et vous aussi principalement à cause du carbone 14 ( demi-vie 5730 ans) et du potassium 40 (demi-vie 1, 25 milliard d’années) que contient votre corps comme celui de tout le monde. Mais aussi les engrais potassiques que les agriculteurs épandent généreusement dans les champs et qui, du fait de l’énorme demi-vie du potassium 40 s’accumulent par ruissellement dans les creux depuis un siècle. Et, comme nous tous vous transpercez vos voisins avec un rayonnement gamma plus énergique que celui du césium 237 qui « pollue » Fukushima ! Tout est une question de dose efficace reçue, et il est extrêmement rare avec la radioactivité que l’on en reçoive des doses léthales (pompiers de Tchernobyl, accidents médicaux … en tout quelques centaines de personnes en 100 ans). Restent les effets à long terme des faibles doses, que l’on évalue avec des relations doses/effets très comparables avec celles utilisées pour évaluer les effets de la pollution atmosphérique; Le calcul montre qu’il y a autant de risques de mourir du fait de la pollution atmosphérique de maladies cardiovasculaires, pulmonaires ou de cancers en vivant en permanence au contact des grands axes de circulation parisiens que de cancers dans les zones évacuées de Fukushima, c’est-à-dire fort peu. Mais il n’était pas concevable pour l’opinion de ne pas évacuer Fukushima, étant donné les images épouvantables qui en ont été présentées. Résultats, des morts dues à une évacuation en catastrophe qui n’avait pas lieu d’être !
      La radioactivité est en fait tout à fait éco-compatible. Elle l’est même tellement que sans la chaleur qu’elle produit dans le globe terrestre, il n’y aurait pas eu de mouvements dans l’écorce terrestre et donc pas de terres émergées. Il n’y aurait pas eu non plus de phase liquide à la périphérie du noyau terrestre, donc pas d’effet dynamo et donc pas de champ magnétique pour nous protéger du rayonnement cosmique, et donc pas de vie sur les continents. Nous sommes donc tous des enfants de la radioactivité.
      Les organismes ont développé des défenses cellulaires tout à fait efficaces tant qu’on reste dans des limites de quelques dizaines de millisieverts par an, et n’auraient jamais pu exister sans cela, d’autant plus que la radioactivité tellurique était en moyenne trois fois plus forte lors de l’apparition de la vie que maintenant.
      On peut aussi faire la comparaison avec les UV durs de la lumière solaire, qui provoquent des cancers de la peau aux trop fortes expositions, environ 2000 cas mortels par an en France. Diriez-vous que la lumière solaire n’est pas éco-compatible?
      Pour en revenir au déchets, ils peuvent effectivement être dangereux à leur proximité immédiate parce qu’ils sont concentrés sous un petit volume. Mais la portée dans l’air des rayonnements alpha est de quelques centimètres, celle des rayonnements beta de quelques mètres et celle des rayonnements gamma de l’ordre du kilomètre ( quelques dizaines de cm dans le béton) . Accumuler tous ces déchets sur une petite surface dans un bunker en béton d’une suffirait donc à les rendre inoffensifs . Les mettre à 500 mètres sous-terre est donc a fortiori éco-compatible.
      Que pensez-vous maintenant des déchets produits par les centrales à charbon, 1000 fois plus abondants chaque année que la totalité des déchets nucléaires accumulés jusqu’à présent. Sont-ils éco-compatibles ?
      Encore une chose, la médecine utilise couramment les rayonnements ionisants pour soigner. Et les patients reçoivent en moyenne en une seule fois des doses bien plus importantes qu’ils ne pourront en recevoir en toute une vie du fait des déchets nucléaires, d’autant plus que ceux-ci seront enfouis en un petit nombre de lieux. Si vous avez peur des déchets nucléaires, alors renoncez à la médecine nucléaire.

  36. Excellent article ou le rationnel l’emporte sur l’irrationnel de la pensée quasi unique vis-à-vis du nucléaire , décarboné et énergie électrique de base la plus efficace en regard du réchauffement climatique.

  37. Graphique bien intéressant, mais certainement réalisé par un Français pour bien montrer qu’ohlala, qu’est ce qu’on est gentils, on produit beaucoup d’électricité, et en plus on ne dégage pas beaucoup de CO2.
    Comme si l’écologie ne pouvait se résumer qu’à ce gaz à effet de serre… Mais on ne sait toujours pas traiter des déchets nucléaires. Alors on les stocke ici ou là à 300 ou 500 m sous terre, et on nous dit que tout va bien, il n’y a pas de contact avec l’Homme ou l’environnement.

    1. Bonjour Sébastien, certes l’idée de stocker en sous-sol géologique les déchets nucléaires est la solution qui est la plus souvent envisagée par la plupart des pays qui utilisent le nucléaire (USA, Russie, Chine, France, Suède, Japon..), mais elle n’est encore vraiment en service nulle part. Ainsi, pour le projet français CIGEO, le calendrier ne prévoit pas d’introduire dans le stockage les déchets nucléaires les plus radioactifs (les produits de fission) avant plusieurs dizaines d’années afin qu’ils soient assez refroidis. Quant au « tout va bien », oui, le principe à la base de ces projets est une analyse géologique et surtout hydrogéologique permettant de s’assurer que, même à très long terme, le confinement géologique naturel (sans tenir compte des barrières techniques) sera capable de maintenir la radioactivité à l’écart de la biosphère assez longtemps pour qu’elle ne soit plus dangereuse pour le vivant.

    2. Je ne sais pas si on est gentils , mais on produit une électricité tres décarbonnée. Et il n’y a pas besoin d’être Français pour le prouver. Veuillez regarder les caractéristiques de l’électricité produite par les différents pays, ici https://www.electricitymap.org/?page=country&solar=false&remote=true&wind=false&countryCode=FR .
      Je ne pense pas qu’il y ait un Français rusé et vicieux derrière ces informations : il y a des techniciens et ingénieurs qui font leur travail.

  38. Excellent papier. Je veux estimer les surcoûts de l’électricité liés au déploiement des renouvelables intermittents (RES)

    J’ai une figure qui donne le prix de l’électricité public en fonction de la puissance d’électricité renouvelable par habitant avec:
    -les diverses valeurs successives de production RES d el’Allemagne
    -les mêmes mesures pour le Danemark
    -Les valeurs récentes de divers pays.
    Je ne sais comment vous l’envoyer (un mail?). On a fait une « régression linéaire » pour estimer cette dépendance. Le résultat est que pour 0 renouvelables, le prix se fixs aux alentours de 110-120€/MWh et qu’avec 800W/habitant de renouvelables, on arrive vers 280€/MWh. On a une très belle loi linéaire. Cela augure mal des diminutions de prix annoncées et critiquées par le papier de Finon que vous avez reproduit pas ailleurs.

  39. On constate sur la courbe annexe que la France est un des rares pays (ou le seul !) pour lequel les importations conduisent à augmenter le contenu CO2 de sa consommation moyenne (cercle orange au dessus du cercle bleu); Normal ! quand on produit à 40 ou 50 gCO2/kWh, on importe (d’Allemagne par exemple) à 300 ou 400 gCO2/kWh. En revanche nos exportations verdissent le courant électrique européen. Quand on entend dire que l’Allemagne, grace à ses énergies renouvelables, est exportateur vers la France, non seulement c’est faux sur l’année, mais en plus le peu qu’elle nous envoit est un courant qui dégrade notre contenu CO2… Vivent les raisonnements écologistes simplistes …

  40. Génial ! J’espère que le graphique du haut, le tableau abstrait sera reconstruit année après année pour suivre l’évolution des différents systèmes. C’est passionnant.
    Un petit mot de la biomasse ? Très (trop?) développée en Allemagne, mais plus régulière que le vent ou le soleil ?

    1. L’Allemagne utilise beaucoup de biomasse et de déchets pour faire du jus, c’est une source peu émettrice et pérenne (sauf si on a la bonne idée de réduire drastiquement les déchets) et non intermittente.

  41. Belle pub pour le nucléaire, quoiqu’un peu facile quand on occulte totalement le risque associé.

  42. Continuez ces articles. Il faut faire comprendre que l’on veut des investissement en pompes a chaleur et en l’isolation. Les ENR c’est pour la pologne. La France est climatocompatible du point de vue de l’electricité depuis 50 ans!

    1. Non Lionel, pas 50 ans ! En 1969 le bilan climat de l’électricité française était déplorable, on fait la majorité du jus avec du fioul lourd et du charbon. C’est seulement depuis le milieu des années 1980 que le bilan est acceptable, et la fin des années 1980 qu’il est bon.

  43. Article très insatisfaisant, car la question centrale et difficile a été ignorée… Combien de CO2 une source d’énergie produit-elle? Et en particulier le nucléaire? L’auteur du graphique a utilisé les données du GIEC. Or c’est là que le bât blesse pour le nucléaire. C’est évidemment une question difficile et les recherches sont partagées, mais si on cite les travaux de van Leeuwen -critiquable certes, mais qui a au moins le mérite de montrer qu’actuellement nous sous-estimons considérablement l’empreinte carbone du nucléaire-, le réel coût des émissions du nucléaire est de 120gC02/kWh (l’éolien est à 10 et la lignite à 1000). Encore une fois, ces chiffres sont critiquables et à prendre avec des pincettes. Cependant en passant entièrement sous silence cette question si essentielle, vos conclusions induisent en erreur et font le jeu des groupes d’intérêt liés au nucléaire aux dépens de la société.
    (Petite remarque: dans les commentaires on renvoie fièrement au site Eco2mix, qui considère que le nucléaire ne produit aucun CO2 et se dédouane en disant que les coûts de CO2 lors de l’extraction, le transport, la transformation des ressources et de la construction des sites ne sont pas pris en compte. Le mensonge de ce site est d’affirmer donc que le nucléaire n’émet pas de CO2, ce qui est faux; mais enfin je comprends que vous êtes les vrais écologistes)

    1. Bonjour ZDN : vous vous trompez carrément, car si le graphique avait été fait avec les vrais chiffres français, la performance climatique du nucléaire eut été encore meilleure. Les chiffres compilés par le GIEC proviennent d’études locales, ils font donc apparaître de grands écarts, mais tiennent compte de toutes les émissions en cycle de vie complet, de la mine d’uranium à la gestion des déchets. L’idée selon laquelle une éolienne serait 10 fois moins émettrice qu’un réacteur nucléaire en coût complet est assez ridicule : au kWh produit (si on fait l’hypothèse d’une durée de vie normale pour les deux équipements) une éolienne va utiliser plus de béton, plus de métal, plus de cuivre, beaucoup plus de terres et métaux rares qu’un réacteur. Le cas français est particulièrement bon en raison d’une électricité décarbonée pour toutes les parties du cycle du combustible dont les phases industrielles se déroulent en France et grâce à la durée de vie des réacteurs (plus elle est longue et plus le bilan CO2 est bon). Pour calculer les émissions de CO2, la méthode de référence reste l’Analyse de Cycle de Vie (ACV). Elle a fait l’objet d’un consensus scientifique international ; elle est utilisée dans tous les secteurs, pas spécifiquement pour le nucléaire, pour calculer le bilan environnemental d’un service ou d’un produit. L’ACV est normalisée depuis de nombreuses années (normes ISO 14040 & 44). Les chiffres doivent être calculé pour chaque système électrique. Lorsque l’on applique cette méthode au cas Français on arrive au chiffre de 6gC02/kWh, en gros la moitié de la valeur médiane des différents cas étudiés dans le monde qui se décompose ainsi :
      – Extraction, conversion et enrichissement de l’uranium : 49 %
      – Fabrication des combustibles UOx et MOx : 1 %
      – Traitement-recyclage des combustibles usés : 7 %
      – Stockage des déchets : 2 %
      – Construction, exploitation et démantèlement des réacteurs : 40 %.
      Pour information, le débat sur la PPE a fait surgir un chiffre étrange de 66gCO2/kWh, issu d’une étude ancienne (2008) dont la méthode n’est pas une étude ACV, mais une « méta-analyse », c’est-à-dire une analyse d’études dont certaines ne sont pas des études ACV. En outre, les chiffres ne sont pas adaptés à la France. Il est assez étonnant de trouver un chiffre aussi ridicule dans un débat officiel. Cordialement, Sylvestre Huet

  44. Le graphique est très intéréssant mais ne suffit pas pour dire que la France est « climato-compatible ». En effet, on parle ici de quantité d’électricité produite sans aborder la notion de quantité consommée qui serait plus proche des besoins réels des Français et on ne met pas en perspective cette quantité d’électricité avec la taille de la population, donc leurs besoins.

    En effet, on peut voir qu’on a une production d’électricité similaire à l’Allemagne mais elle compte 17 millions d’habitants supplémentaires donc (s’il y a corrélation entre la production et la consommation ce qui n’est pas le cas en réalité mais manque d’information oblige…), les allemands ont des comportements moins énergivores ou sont-ils plus efficaces dans leurs façon de consommer ?
    De même, la Grande-Bretagne compte 63 millions d’habitants environ donc comment expliquer que la plage de production d’électricité est en moyenne moitié moindre par rapport à la France. Importation massive ou meilleurs performances de consommation ?

    Clairement, l’article apporte des éclaircissements intéréssants sur plusieurs points mais, sans toucher aux besoins et à la consommation, il manque un peu de perspective et d’informations complémentaires pour affirmer aussi sereinement que la France est climato-compatible ou que le système d’électricité français fait état d’une excellente perfomance climatique.

    1. Vous extrapolez de manière un peu imprudente, le texte ne parle évidemment que du système électrique, pas de l’ensemble de la consommation d’énergie fossile de la France. Mais vous avez raison de dire qu’il faut regarder les autres consommations ce qui montre que les efforts climatiques français doivent être dirigés en priorité sur les transports routiers et sur le contrôle thermique des bâtiments qui consomme beaucoup de gaz. Pour les comparaisons entre pays, vous négligez la substitution entre énergies : les Allemands ne sont pas vraiment plus économes que les Français : l’Allemagne se situe très au-dessus de la moyenne mondiale : 3,77 tep par habitant (Monde : 1,85 tep, France : 3,65 tep, États-Unis : 6,70 tep chiffres wikipédia, 2016 je crois). Cordialement, Sylvestre Huet

    2. Quelques éléments de réponse : les consommations françaises et allemandes d’électricité sont identiques si on les ramène à la population (~7MWh/hab). Il faut voir que la France exporte environ 15% de sa production d’électricité (550 TWh de production contre 475TWh de consommation).
      La consommation en Grande-Bretagne est effectivement plus faible qu’en France et en Allemagne, je ne sais pas exactement pourquoi. Une piste : en France 40% des logements sont chauffés à l’élec, et plus de 50% ont un ballon joule, alors qu’en GB il me semble que plus de 80% des logements sont chauffés au gaz. Ça doit expliquer une partie de l’écart.

  45. Il manque une donnée importante : le pourcentage de risque que 25% du territoire français et européen soit inutisable après un accident nucléaire majeur.

    1. Je ne suis pas certain que l’on puisse baptiser le pourcentage que vous souhaitez apparaître de « donnée ». Pour ma part je ne sais pas où le trouver. Cordialement, Sylvestre Huet

    1. Cet article est payé par Le Monde, à son auteur, donc, si l’on vous suit, Le Monde fait partie du Lobby nucléaire… hum hum… Pour Flamanville, il faut poser la question à EDF qui le fera après autorisation de l’ASN. Moi, je n’ai pas d’informations particulières sur ce point. Cordialement, Sylvestre Huet

  46. A terme, on peut envisager la réalisation du projet ITER répondant à une demande d’énergie mondiale croissante , mais les capitaux privés misent sur Lune, Mars, etc … les ong sur la décroissance , peut-on évoquer cette idée devant l’extension de la pauvreté,du fossé entre pays pauvres ou populations pauvres et les pays riches, le problème est mondiale….

  47. Félicitation. Cet article est très clair. J’attends une prochaine analyse identique pour le parc automobile européen et pourquoi pas sur la quantité de transports aériens en Europe. Là j’aurais l’essentiel pour comprendre qui fait quoi sur le CO2 réellement en Europe…

  48. Merci pour ce pertinent graphe et son analyse. On ne peut malheureusement pas faire apparaitre sur ce graphe le « contrepoids » du déchet nucléaire dont il faut assumer la responsabilité de son activité environnementale néfaste au cours des siècles suivants.

    1. Est-ce qu’un trou avec des cailloux toxiques est pire qu’un dérèglement du système climatique mondial rendant l’agriculture difficile ou impossible et favorisant un ensemble de fléau pour la santé humaine, des vagues de chaleur mortelles au maladies à vecteur?

      Est-ce que rendre inhabitable la zone comprise entre 30 et 45° de latitude nord est une bonne idée ?

      Etc

  49. Perso je suis pragmatique : nous avons besoin du nucléaire pour notre transition énergétique. Son impopularité se résume à deux choses : Tchernobyl et Fukushima. Mais en France où est le problème ? On durcit constamment notre surveillance, et l’enterrement des déchets est un faux problème. Il n’a créé aucune catastrophe écologique à ce jour, contrairement au charbon… Il nous faudra sans doute entre 30 et 50 ans pour avoir soit un vrai réacteur à fusion qui marche comme alternative, soit des batteries gigantesques capables de stocker l’énergie efficacement. Car le renouvelable, c’est bon on l’a. Plus que l’éolien et le photovoltaïque, c’est le solaire thermique qui est probablement l’avenir, bien qu’il ait le même défaut que le nucléaire, à savoir qu’il est gourmand en eau. Et on n’est pas à l’abri d’une découverte dans le photovoltaïque qui ferait exploser son rendement actuellement assez faible (12-15% si je me souviens bien ?).

    En revanche l’article effleure du doigt un problème trop souvent balayé : nous devons baisser notre consommation d’énergie… Car on atteint un stade où les climatiseurs vont se multiplier, et on n’aura plus qu’un seul large pic en hiver, mais on aura également un pic régulier en été, ce n’est pas à sous estimer. Nous allons avoir un climat espagnol permanent, les villes vont être suffocantes.

    1. Gloubi-Boulga, il faudrait 200 lignes pour rectifier vos grosses approximations, revisitez les chiffres ne serait-ce que sur wikipedia avant d’en balancer une série…
      Pour le nucléaire, avec le taux de panne actuel des trois gros accidents (Three Miles Island, ne pas oublier merci), on est à un accident tous les 20 ans. Si on met 5000 réacteurs au lieu de 500 (couverture des besoins d’un peu tout le monde) il faut que la sécurité devienne 10 fois meilleure, sinon on passe à un accident tous les deux ans. Sachant que les meilleurs sites (non sismiques, géopolitiquement correct, bien pour le refroidissement et sans inondations, etc.) ont été déjà pas mal squatté, ça en laisse pas forcément 4500 pour la suite.
      Le photovoltaïque a une palette de rendement suivant la technologie (de 10% à 40%) mais ce qui compte ce serait le prix au kWh d’une part et l’insertion dans des réseaux malgré l’aspect discontinu…
      Le « yaka stocker », faites vos calculs d’ordre de grandeur avec les ressources en Lithium (je vous laisse 1 atome de Lithium à 4 10^-19 joules stockable : 1e- à 2 ou 3 volts utiles, et allez consulter l’état des ressources en Lithium). Rien n’est très simple, il va falloir vous y faire…

      1. Difficile d’aboutir à une règle de périodicité des accidents nucléaires sévères sur la base de trois événements en tout et pour tout. Des statisticiens pourraient y trouver à redire, des assureurs aussi. Concrètement il est permis de constater (notamment sur la base des rejets autorisés) que la situation de la sûreté des installations nucléaires a progressé considérablement depuis Tchernobyl et Fukushima – d’ailleurs l’explosion des coûts en atteste, même si on ne peut jamais exclure un nouvel accident majeur.

        Cela dit je vous rejoins sur le fond : il est totalement irréaliste d’imaginer que le nucléaire sera accessible à un très grand nombre de pays à moyen terme. Cela pose beaucoup trop de problèmes en termes de prolifération, de sûreté et même de ressources en uranium. Je suis personnellement très sceptique à l’idée que des pays qui ne sont pas capables de réguler des questions simples puissent s’attaquer à un programme nucléaire civil. Le nucléaire reste une option utile parmi un éventail assez large de solutions dont on aura besoin, à commencer par les économies d’énergie, les ENRi, les ENR thermiques et tout ce qu’on doit changer en termes économiques et sociaux. Se priver du nucléaire pendant la transition serait assez absurde si on considère que l’impératif est le climat.

      2. Timiota, rien n’est très simple effectivement. Le premier statisticien venu vous dira que vous ne pouvez effectuer aucun calcul de probabilité avec 3 événements seulement, de plus dans trois filières techniquement très différentes, REP, RBMK, REB.
        Par contre, étant donné le nombre de centrales à charbon en fonctionnement actuellement dans le monde, à peu près 10 000 de toutes tailles, situées près ou dans les villes, et en augmentation constante, vous pouvez faire des séries statistiques et prédire avec un très grand degré de confiance qu’elles feront chaque année à peu près autant de morts prématurées par maladies cardiovasculaires, bronchopulmonaires et cancers que l’année précédente, les évaluations actuelles étant de l’ordre du million du fait de la pollution atmosphérique qu’elles provoquent jusqu’à de très grande distances. Ajoutons que la pollution des sols et des eaux est aussi bien plus importante avec le charbon qu’avec le nucléaire, et que les éléments polluants, étant stables pour la plupart, ont une durée de vie infinie. Les centrales à charbon allemandes, c’est autant de Tchernobyls explosant en permanence. Expliquez moi alors pourquoi selon vous c’est le nucléaire qui fait l’objet de toutes les peurs, et pas le charbon.

        1. Oui, la stat sur 3 accidents n’est pas correcte scientifiquement. Ceci dit on n’est pas très loin des taux de panne prévu par les ingénieurs (base de calcul de l’ordre de 1 tous les 20 000 à 1 tous les 100 000 ans PAR REACTEUR de mémoire, dans un domaine où, contrairement à l’aéronautique civile, le chiffrage est difficile).
          Si on multiplie par 500 réacteurs le premier chiffre (1/20 000 ans) , on arrive à un accident tous les 40 ans. Si on passait à 5000 réacteurs (je simplifie, oui) ce serait un tous les 4 ans (voire 2 ans puisqu’on n’est plus dans l’enveloppe de vol cool du point de vue sismique, hydrique, géopolitique etc.). Je ne peux pas en vouloir aux humains de préférer la morte lente et le barbecue qui pollue en attendant (même au charbon de bois) au lieu de l’évacuation de régions de 20 à 50 km de rayon (dans des géographies complexes). Je suis bien d’accord avec vous sans doute que si les compteurs Geiger étaient aussi courant que les thermomètres aux frontons des pharmacies, on aurait moins peur de la radioactivité, mais socio-techniquement, elle est aussi inivisible que la mauvaise chimie (techniquement) et bien qu’elle soit plus directement repérée (Geiger etc.) que des dioxines ou du bisphénol-A elle est vécue comme stressante dans l’état actuel des sociétés, même « avancées ». C’est certes paradoxal, puisque là où l’extractivisme sévit en mal (mines d’Amérique du sud, phosphates d’Afrique, Guano de Nauru, colombo-tantalite du Kivu, terres rares de Chine, Alberta, etc.etc etc.) les gens vivent dans des stress « étalés » et semi-inivisibles (ma maison s’écroulera ou la ville partira ailleurs à cause de la mine) à première vue comparable. Le garrot socio-économique ne se présente vraiment pas pareil, c’est un point intéressant.

  50. Merci pour ce bel article qui est très parlant.
    Un point intéressant qui est très bien illustré par le graphique initial c’est la décorrélation de plus en plus forte entre la puissance produite et le contenu carbone de l’électricité produite (sauf en GB). Contrairement à une idée reçue encore bien présente, ce n’est généralement pas à la pointe que le contenu CO2 est le plus important ! On le voit d’ailleurs bien sur Eco2mix en hiver où le pic de contenu CO2 a généralement lieu en milieu de journée (c’est souvent l’hydraulique qui prend le relai pour passer la pointe du soir, ce qui fait baisser les émissions moyennes).

    1. Bonjour Ingénieur

      Vous devez le savoir, mais pour le reste des lecteurs. C’est le calcul de préséance économique (merit order) dans le choix des productions qui détermine l’utilisation de la production hydraulique. Les barrages, (notamment les STEP https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/06/electricite-une-batterie-liquide-au-c-ur-des-alpes_5458867_3234.html ) ont une production à coût nul mais une capacité limité. Ils sont donc utilisés lorsqu’ils rapportent le « plus », c’est à dire à la pointe lorsque le coût de production marginale est le plus élevé.

  51. Ecomix 2 permet de suivre, pour la France, en temps réel production / consommation / échange européen … si seulement les ong, les politiques, l’ademe , etc pouvait nourrir leur réflexion à partir de la réalité et des besoins des consommateurs que nous sommes …

  52. L’écologiste que je suis peut il faire entrer de force ce tableau dans la tête des écolos?

    1. La question que Jean pose tacitement est « les écolos peuvent-ils accepter le recours à l’énergie nucléaire? », énergie dont ce tableau démontre qu’elle place la France en tête des énergies climato-compatibles.
      Or, l’article ne définit pas le terme de climato-compatible, ce qui pose question: ce terme a-t’il un sens scientifique?
      Si oui, dans quelle classe se situe l’énergie « climato-compatible? »
      1) Lorsqu’il s’agit de traiter la problématique des gaz à effet de serre, les sources d’énergie sont classées en deux catégories:
      – Dans la première, celles ne générant pas de CO2 dans leur utilisation. Y figurent les énergies éolienne, solaire, hydraulique et nucléaire.
      – Dans la seconde, les autres.
      2) Lorsqu’il s’agit de traiter la problématique du changement climatique, les critères de classement sont différents: on distingue les énergies renouvelables (5 familles: éolien, solaire, hydraulique, biomasse, géothermique) des énergies non renouvelables (pétrole, charbon, gaz naturel, nucléaire).
      Peut-on dire qu’une énergie non-renouvelable est climato-compatible?
      Il est permis d’en douter.

      1. Bonjour solulac (?) : le classement entre renouvelables et non renouvelables n’est justement pas pertinent dès lors que l’on s’intéresse au climat. Le changement climatique est provoqué par les émissions de gaz à effet de serre, en particulier du CO2, c’est donc à ces émissions qu’il faut s’attaquer. L’énergie nucléaire à des défauts, mais elle possède la qualité d’émettre très peu de CO2, comme l’éolien ou l’hydraulique par exemple. Donc, oui, une énergie non renouvelable peut être climato-compatible. Reste la question de la durée possible de son utilisation. Pour le nucléaire elle dépend du nombre de réacteurs dans le monde et de la technologie utilisée (à neutrons lents ou à neutrons rapides). Cordialement, Sylvestre Huet

      2. >Peut-on dire qu’une énergie non-renouvelable est climato-compatible?
        Il est permis d’en douter.

        Les eoliennes et panneaux solaire sont encore moins renouvelables que le nucleaire, qui consomme moins de ressources minerales a watt produit equivalent…

      3. Solulac, beaucoup d’écolos ne peuvent accepter le nucléaire parce que l’anti nucléarisme est devenu chez eux un marqueur d’identité, quasiment religieux, le pronucléaire représentant le mal absolu. Toute personne posant chez eux des questions à ce sujet sera donc frappée d’apostasie, et on l’a bien vu avec un certains des plus connus d’entre eux, quant ils ont eu le courage de virer leur cuti.
        L’écologie reprendra des couleurs quand elle arrêtera de fabriquer des croyants et des militants qui accepteront de débattre véritablement des faits avec d’autres qu’eux-mêmes.

    2. @Solulac
      considérez vous l’éolien qui ‘consomme 10 à 100 fois plus de matieres premières au kWh produit que le nucléaire pour sa construction comme renouvelable?
      En tout cas il n’est pas durable (sustainable au sens anglais)
      Les ressources terrestre, en matieres premières et surfaces, seraient peu compatibles avec une grosse extension de l’éolien.
      Pour ce qui concerne la durabilité de l’uranium (sans parler des RNR) le ressources de la mer , qui se reconstituent en permanence en font une source inépuisable

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