Certificat Covid - GastroSuisse ne veut pas d’une «société à deux vitesses»

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Certificat CovidGastroSuisse ne veut pas d’une «société à deux vitesses»

GastroSuisse rejette fermement la possible extension du certificat Covid mise en consultation mercredi par le Conseil fédéral.

Le président de GastroSuisse, Casimir Platzer, pense que l’extension du certificat Covid est «discriminatoire» et «inutile».

Le président de GastroSuisse, Casimir Platzer, pense que l’extension du certificat Covid est «discriminatoire» et «inutile».

20min/Matthias Spicher

GastroSuisse, la fédération de l’hôtellerie et de la restauration, a immédiatement réagi à l’annonce du Conseil fédéral qui va mettre en consultation «de façon préventive» l’extension du certificat Covid dans de nombreux établissements publics suisses, dont les bars et les restaurants. Casimir Platzer, président de GastroSuisse, s’est dit «très inquiet» de cette évolution de la stratégie politique de la Confédération lors d’une conférence de presse mercredi après-midi.

L’extension du certificat mènerait selon lui à «une société à deux vitesses» et elle est «anticonstitutionnelle», violant à son sens le principe d’égalité selon l’art. 5 de la Constitution. «Il n’existe actuellement aucune base légale pour une décision d’une telle importance du point de vue social», a-t-il affirmé. «Cette mesure est discriminatoire et divise notre société», a estimé Casimir Platzer car, a-t-il dit, «environ 40 à 50% de la population sera ainsi exclue d’une partie importante de la vie sociale. Le Conseil fédéral et certains cantons ne semblent pas comprendre qu’aller au restaurant est un acte quotidien pour énormément de gens».

«Inutile et discriminatoire»

Au-delà du principe, le président de GastroSuisse a aussi parlé des pertes économiques potentielles pour la branche. «Selon mes sources, en France, le chiffre d’affaires a chuté jusqu’à 40% dans de nombreux établissements depuis l’introduction du certificat obligatoire.» Le responsable indique que la baisse est de l’ordre de 25% en Italie «alors même que pour l’instant, tout le monde ne doit pas montrer un certificat puisque les terrasses sont encore ouvertes. La même chose se produira en Suisse», craint-il.

GastroSuisse dit maintenant espérer que le Conseil fédéral examinera d’autres mesures avant d’introduire l’extension du certificat. «De nombreuses questions restent sans réponse», estime Casimir Platzer qui pense que «ce n’est pas parce que les pays voisins ont introduit cette exigence de certificat inutile et discriminatoire que nous devons commettre les mêmes erreurs. C’est pourquoi nous rejetons fermement le certificat
obligatoire pour les restaurants et les cafés», a-t-il conclu.

La majorité des partis soutiennent

Les principaux partis politiques ont aussi réagi mercredi à la possibilité d’une extension du certificat Covid en Suisse. Dans un tweet, le PS écrit «L’extension des certificats pour des autorisations d’accès spécifiques devrait être autorisée si elle empêche la fermeture de restaurants et de cinémas, par exemple.» L’UDC rejette en bloc la proposition et se dit contre la politique «irresponsable» et «injuste» du Conseil fédéral.

Le PLR «salue la démarche» du gouvernement sous le slogan «Pas de liberté sans responsabilité». Le Centre soutient aussi la Confédération. «Prévenir au lieu de contempler: éviter à tout prix une nouvelle surcharge des hôpitaux et un confinement!» indique le parti sur Twitter. Les Verts eux, avaient déjà fait part mardi de leurs revendications: «Intensifier la campagne de vaccination pour empêcher la surcharge des hôpitaux. Conserver des tests gratuits pour briser les chaînes d’infection à un stade précoce. Protéger la population qui ne peut pas se faire vacciner». Le parti écologiste n’ayant pas réagi dans l’immédiat spécifiquement sur le certificat Covid.

(Comm/JBA)

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