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GPA et trafic d’organes: trafic d’êtres humains à Moscou

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GPA ET TRAFIC D’ORGANES : UNE ENQUÊTE CRIMINELLE POUR TRAFIC D’ÊTRES HUMAINS EN COURS À MOSCOU

Pour la première fois en Russie, un tribunal examinait lundi le maintien en détention de huit personnes, dont plusieurs médecins, le directeur d’une société de maternité de substitution, un traducteur et une mère porteuse, ayant organisé la naissance de bébés via la gestation pour autrui (GPA). Elles sont poursuivies pour « trafic d’êtres humains ». Selon l’agence Tass, les enquêteurs suspectent d’éventuelles implications dans la vente de nouveau-nés à l’étranger pour le commerce d’organes.

 

Bien que la GPA commerciale soit autorisée dans le pays, une enquête criminelle «  a été ouverte en janvier » après la découverte du corps mort d’un nouveau-né dans un appartement de la localité de Vniissok, proche de Moscou. Trois autres bébés, trouvés dans le même appartement, ont été remis au service de protection de l’enfance. De même cinq autres nourrissons, âgés de six jours à six mois, trouvés en juin dans un autre appartement à Moscou. La perquisition de l’appartement a permis de trouver des documents en russe et en chinois concernant les procédures de FIV et les accords de maternité de substitution. Dix autres bébés sont à naître « mais tous les comptes bancaires ont été gelés et les documents saisis. Les mères porteuses n’ont pas accès à de la nourriture et aux soins ».

 

Pour l’heure, la mère porteuse est assignée à résidence, les autres suspects sont en détention préventive.

 

Par ailleurs, pas moins d’un millier de bébés nés de mères porteuses en Russie pour des familles étrangères ont été laissés en plan dans le pays par la pandémie de coronavirus et la fermeture des frontières internationales.

 

Les bébés, dont certains sont nés dès février, sont pris en charge principalement par des aides-soignants engagés dans des appartements loués à Moscou, Saint-Pétersbourg et d’autres villes russes. Les familles se heurtent aux fonctionnaires russes à qui les parents d’intention demandent des visas spéciaux. Irina Kirkora, chef adjoint du conseil consultatif des droits de l’homme du Kremlin, souhaite que la Russie accepte de pratiquer des tests génétiques pour la délivrer de ces visas aux parents biologiques, mais explique que la procédure sera longue à mettre en place.

 

La fermeture des frontières a mis à rude épreuve les mères porteuses, qui donnent généralement les bébés à leurs parents biologiques dans les jours qui suivent la naissance. Certaines doivent fournir des soins supplémentaires dans l’intervalle. Une mère porteuse qui a accouché en mai a déclaré que l’absence de la famille avait compliqué le processus sur le plan émotionnel. « Vous avez l’impression de donner l’enfant », a-t-elle expliqué. On lui a demandé de rester pour l’aider à s’occuper de l’enfant, mais elle a refusé et l’enfant a été confié à une nounou.

 

Les arrestations ont semé la peur dans le secteur. Des médecins auraient refusé de soigner les mères porteuses par crainte de poursuites judiciaires. Inessa Matovich, directrice d’une entreprise moscovite qui fournit des services de maternité de substitution principalement à des familles en Russie réalise : « Le monde est devenu fou et les êtres les plus petits et les plus sans défense ont été touchés. Et ils sont sans leurs parents ».

 

Des appels ont été lancés pour que la GPA ne soit plus accessible aux couples non russes. La députée Irina Yarovaya a déclaré la semaine dernière que « la Russie ne devrait pas être un pays où les mères porteuses servent d’incubateurs pour les étrangers ».

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