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Banane-radioactive

Ce tableau (plus bas), créé par Randall Munroe du site XKCD, est destiné à présenter les dangers réalistes des fuites récentes de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon. Le contact avec des substances radioactives, fait partie de nos activités quotidiennes comme prendre l’avion, dormir à côté de quelqu’un, ou manger une banane. Une banane ? Pourquoi une banane ? Et comment ?

Je vous laisse tout d’abord observer ce très explicite diagramme que je me suis permis de traduire, un clic pour agrandir. Les mots à connaitre sont le Sievert ou l’équivalent de dose, et l’EPA (United States Environmental Protection Agency) :radiationL’original en anglais est disponible ici : xkcd.com-radiation et toutes les sources pour les données utilisées ici.

Le cas de la banane :

Bien sûr, la dose est faible, une banane expose quelqu’un à un dix millionième de sievert.

Il s’avère que l’utilisation de bananes pour mesurer les doses de rayonnement, a un précédent. Il y a même un nom pour cela, une dose équivalente en banane ou DEB.

Le DEB contribue à mettre en perspective le danger, surtout quand il s’agit de nourriture et de rayonnement, mais le DEB n’est pas aléatoire. Il y a peu d’aliments qui sont naturellement radioactifs, et la banane en est un exemple extrême.

L’élément qui rend la banane officiellement radioactive, est un isotope radioactif du potassium. Le potassium 40 (K-40). Il a une demi-vie d’environ 1,25 milliard d’années, ce qui signifie qu’il ne va pas n’importe où. Le K-40 se désintègre de deux manières différentes. Environ 89% du temps, un de ses neutrons se désintègre en un proton, le transformant du potassium en calcium. Quand il le fait, il émet une particule bêta, un électron. Environ 11% du temps, le potassium se désintègre en capturant un électron et en transformant l’un de ses protons, en neutron. Quand il le fait, il émet des rayons gamma, des rayonnements de très forte intensité. L’exposition aux rayonnements bêta ou gamma peut provoquer la maladie des rayons et des taux élevés de cancer.

La banane subit environ 14 désintégrations par seconde, un taux mesurable par des capteurs de rayonnement commercial. Cela peut sembler important, mais il faudrait la consommation de près de cinq millions de bananes dans un même temps, pour donner la maladie des rayons. Tout aliment qui a beaucoup de potassium a le même pourcentage de K-40 radioactif.

Quelques aliments radioactifs : les pommes de terre, les noix (noix du Brésil en particulier), et les haricots. Ainsi, le repas radioactif parfait serait une pomme de terre et un ragout de haricots rouges avec du pain aux noix et une banane pour le dessert.

Je vous fait un petit copier/coller des équivalence de Wikipédia, dose reçue et signes cliniques :

  • 10 Sv – Pour une dose supérieure à 8 Sv : on observe un syndrome gastrointestinal avec diarrhées aiguës, hémorragie digestive menant à la mort. La mort est pratiquement certaine pour des doses supérieures à 10 Sv.
  • 5 Sv – On définit l’irradiation aiguë globale comme étant la dose tuant 50 % des sujets exposés au rayonnement ionisant. Cette valeur admet un intervalle de 3 à 4,5 Sv. Elle est accompagnée d’un syndrome hématologique s’étalant sur une trentaine de jours. Aucun traitement n’est administré.
  • 2 Sv – Pour une dose de 2 à 4 Sv : on observe en pratique clinique un syndrome hématopoïétique. Les populations de lymphocytes et globules blancs diminuent considérablement. On parle de lymphopénie, leucopénie et l’irradiation peut mener à une anémie (carence en globules rouges).
  • 1 Sv – L’homme présente des signes cliniques dus aux irradiations à partir d’une dose unique équivalente à 1000 mSv (soit 1 Sv), dénommé le « mal des rayons ». L’individu est alors systématiquement hospitalisé.
  • 0,5 Sv – L’observation des nettoyeurs de Tchernobyl a révélé une morbidité anormalement élevée sans signe clinique spécifiquement lié à l’irradiation, suggérant un syndrome immunodéficitaire radioinduit. Le risque de mortalité s’élève de 14 % par sievert dans les trente années suivant la radio-exposition avec un seuil de 0,5 Sv.
  • 0,1 Sv : l’étude des victimes de Hiroshima et Nagasaki n’a pas révélé de risque statistiquement significatif de cancers pour des doses aux organes inférieures à 100 mSv=0,1 Sv. Au-dessus, on estime que le risque de développer un cancer mortel pour ce type d’irradiation (en une exposition uniforme de très courte durée) est de 0,05 par Sv.

rdtn-org

J’allais oublier un dernier lien ! une carte proposé par RDTN.org. Ce site permet aux particuliers de présenter leur propre lecture de mesures et de les rapprocher des sources officielles.

De cette façon, n’importe qui peut se faire rapidement une idée de ce qui se passe sur le terrain. Le site est tout nouveau, mais devrait être très utile. Vous pourrez ainsi grâce à l’indication des Sievert, en faire le rapprochement.

 

Source et Source

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