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Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Le modèle industriel allemand (que l’on vante régulièrement) est en difficulté. Après le diesel, c’est le glyphosate qui le fait tousser.

Quel est le lien entre l'Allemagne et le Glyphosate de Monsanto qui est une entreprise américaine ? C'est probablement le plus mauvais timing de toute l'histoire des rachats d'entreprise. L'américain Monsanto (qui fabrique le glyphosate) a été racheté en juin dernier par l'entreprise allemande Bayer, juste avant tous ces procès avec des amendes en cascade.
Bayer a racheté Monsanto en Juin 2018 et deux mois plus tard (en août 2018) un jury californien a jugé Monsanto coupable du cancer du jardinier et condamné l’entreprise.
La semaine dernière, rebelote ! Mercredi dernier, la société a été condamnée une nouvelle fois mais c’est plus inquiétant car il s'agit du cancer d'un simple particulier.
On n’en est qu'au début puisque 11.200 plaintes ont été déposées contre Monsanto aux États-Unis.
C’est une véritable catastrophe pour Bayer dont l'action s'écroule à la Bourse de Francfort. Évidemment, son patron est très critiqué. D'autant qu'il a racheté Monsanto hors de prix (63 milliards d'euros), un record en Allemagne.
On le surnomme "le plus grand destructeur de valeur de l'histoire économique allemande"

 

C'est incroyable ! Ce PDG allemand n'a pas vu venir tous ces procès liés au Glyphosate ?

Non. Le patron allemand de Bayer continue de croire au bien-fondé de ce rachat. Il continue de croire dans ce modèle Bayer (Champion mondial de l'agro-chimie) visant à nourrir 10 milliards d'êtres humains sur terre.
C'est très révélateur de cette vision productiviste et très industrielle de l'économie allemande. Effectivement, on peut faire le parrallèle avec Volkswagen qui s'est accroché jusqu'au bout au Diesel car c'est l'ADN de l'économie allemande : la moteur diesel, les machines outil, les pesticide et l'agriculture intensive dans les ferme-usine.

Ce modèle-là est très XXe siècle. Aujourd'hui, l'ère est au service, à l'algorithme et au naturel.
Un énorme défi pour l'économie allemande qui doit se réinventer.