Photo et aérovoltaïque : ne tombez pas dans le panneau !

Attention au démarchage téléphonique vantant l’aérovoltaïque ! Les informations données sont souvent « erronées voire mensongères », prévient l’Adil.
Éric BARBIER - 07 sept. 2016 à 05:01 | mis à jour le 07 sept. 2016 à 09:49 - Temps de lecture :
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Depuis 2014, les installations photovoltaïques ne sont plus éligibles au crédit d’impôt.   Archives ER
Depuis 2014, les installations photovoltaïques ne sont plus éligibles au crédit d’impôt. Archives ER

Ils font miroiter les avantages d’une technologie dernière génération. Un dispositif « tout en un » apte à produire de l’électricité et à récupérer la chaleur pour l’insuffler dans votre maison et ainsi réduire votre facture d’énergie. Attention !

Avec la recrudescence, ces trois derniers mois, des coups de téléphone de particuliers désemparés ou en quête d’informations, l’Agence départementale d’information sur le logement (Adil) du Doubs tire la sonnette d’alarme. « À qui peut-on faire confiance ? », s’interroge l’agence spécialisée dans l’info-énergie qui vient d’adresser une lettre d’information aux maires du Doubs et veut médiatiser la chose pour freiner ces démarchages abusifs.

À l’origine de cette lame de fond qui gagne petit à petit la région, l’arrivée sur le marché d’un nouveau système : l’aérovoltaïque. « Comme, depuis 2014, la loi de finances écarte le photovoltaïque de l’éligibilité au crédit d’impôts, ce système a été inventé par des entreprises pour contourner la loi. » Qui autorise, pour 2016, un crédit d’impôt de 30 % (dans la limite attribuée par ménage) sur la partie équipement de l’aérovoltaïque. De plus, il faut que « ce soit installé par une entreprise reconnue garante de l’environnement (RGE). La liste est consultable sur www.renovation-info-service.gouv.fr

Quatre entreprises visées

Après le démarchage par téléphone, on vous propose un rendez-vous à votre domicile. Le commercial ne tarit généralement pas d’éloges sur ce système. Il dresse un devis qui est très rarement détaillé. Impossible, alors, de séparer la partie photo de la partie aérovoltaïque. Donc ce qui est éligible au crédit d’impôt et ce qui ne l’est pas. Ce sont les services fiscaux qui arbitreront. Sachant que les sociétés qui commercialisent ces installations n’apportent généralement aucune garantie sur le crédit d’impôt reversé. C’est donc la responsabilité du déclarant qui est engagée.

L’Adil du Doubs, qui suit attentivement ce dossier, a fait remonter ces informations à la Direction de la protection des populations en visant quatre entreprises qui démarchent par téléphone. Trois Lyonnaises et une Parisienne.

« Techniquement, cela pourrait être un super procédé », indique l’agence, « mais on ne dispose d’aucun document technique et précis sur le matériel utilisé pour émettre un avis. Le client non plus d’ailleurs. C’est comme si on vous disait que vous achetez une voiture mais que vous ne connaissez ni la marque, ni le modèle, ni la motorisation ». Évitez, donc, de dégainer votre stylo trop rapidement. « C’est le problème. La majorité des gens signent le contrat et nous appellent ensuite ! Ils ont même parfois dépassé la période de rétractation qui est de 14 jours. »

Addition salée

Un dispositif photovoltaïque de 20 à 25 m² de surface coûte aujourd’hui en moyenne entre 9 000 et 11 000 €. Ils sont par contre facturés entre 15 000 et 20 000 par ces prestataires. Plus 3 000 à 5 000 € pour l’aérovoltaïque. L’addition est salée, mais le commercial possède des arguments convaincants : l’installation s’autofinance par la vente de l’électricité et le particulier n’a rien à débourser puisque la globalité peut être financée par un emprunt. Exemple concret d’un contrat signé récemment. Coût de l’installation : 28 600 € payés par crédit sur 180 mois, soit, à terme, un montant total de 41 000 € !

« Avec des coûts d’installations aussi élevés, c’est faux », assure l’Adil, « l’opération ne s’autofinance pas. » Pour étayer leurs calculs, les prestataires mentent parfois sur le niveau de production d’énergie. Comme sur ce récent contrat où les douze panneaux génèrent 8,4 kW. « C’est impossible », rétorque l’agence. « Une installation classique de panneaux solaires photovoltaïques couvre environ 20 à 25 m² pour une puissance de 3 kW (soit l’équivalent de 3 bouilloires électriques) et produit environ 3 000 kWh par an (soit l’équivalent de la consommation électrique - hors chauffage et eau chaude sanitaire- d’une famille de 4 personnes plutôt économe) ».

La plus grande vigilance est donc de mise avant de s’engager. Privilégiez, en amont de la signature du contrat, une prise d’informations auprès de l’Adil au 03.81.61.92.41, sur www.adil25.org ou www.info-energie-fc.org