“On croirait le scénario d’un mauvais film d’horreur : une créature mutante à 10 pattes, qui se reproduit de manière asexuée, s’échappe de son milieu confiné en Allemagne et commence discrètement une invasion mondiale, démarre Science. En l’espace de vingt ans, des clones de cet animal vorace se répandent dans toute l’Europe et l’Afrique, détruisant des écosystèmes et menaçant les espèces locales.”

Cette intrigue de série Z est en fait la véritable histoire de Procambarus virginalis – aussi connue sous le nom d’écrevisse marbrée –, une espèce invasive qui serait apparue pour la première fois en 1995 dans un aquarium allemand. C’est en tout cas ce que suggèrent les travaux d’une équipe de chercheurs publiés le 5 février dans Nature Ecology & Evolution.

Pendant cinq ans, l’équipe dirigée par Frank Lyko, un biologiste du Cancer Research Center allemand, a analysé l’ADN de plusieurs écrevisses marbrées de différentes zones du globe. Une gageure : jusque-là personne n’avait jamais séquencé le génome de cet animal. “D’ailleurs, aucun animal s’approchant de l’écrevisse n’avait été séquencé”, remarque The New York Times, qui ajoute :

Les chercheurs ont montré que l’écrevisse marbrée, quoique commune, est l’une des espèces répertoriées les plus remarquables.”

Et ce qui la rend remarquable, c’est que non seulement les femelles sont capables de faire des clones d’elles-mêmes, mais aussi que l’espèce “possède trois copies de chaque chromosome au lieu des deux habituelles”, précise Nature. D’après les

[...]