La consommation de gaz en France a reculé en 2018

  • AFP
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La consommation de gaz a reculé de 5% en France l'an dernier en raison de températures plus clémentes et de sa moindre utilisation pour produire de l'électricité, a indiqué jeudi le gestionnaire du réseau de transport.

La consommation de gaz naturel a atteint 442 térawattheures (TWh) l'an dernier, après 465 TWh en 2017, selon les données brutes de GRTgaz dévoilées dans son bilan annuel. "La raison essentielle en est des températures plus clémentes", a expliqué Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, lors d'une conférence de presse. "L'essentiel de la baisse se situe sur la production d'électricité", a-t-il souligné.

L'usage du gaz pour la production électrique a ainsi chuté de 35% par rapport à 2017, à 35 TWh. Le parc nucléaire d'EDF a en effet été beaucoup plus disponible l'an dernier par rapport à l'année précédente, ce qui a moins nécessité le recours aux centrales à gaz. Par ailleurs, la pluie et le vent ont été au rendez-vous, permettant d'alimenter les moyens de production hydrauliques et éoliens.

Les distributions publiques, à destination notamment des particuliers, se sont pour leur part érodées de 2% à 270 TWh en raison de la douceur relative des températures. L'évolution est stable en données corrigées du climat. Enfin, les usages industriels ont progressé de 2% à 137 TWh. Dans ce domaine, le gaz continue de bénéficier de conversions d'industriels qui abandonnent le fioul et le charbon, essentiellement pour des raisons environnementales.

"Le gaz dans l'industrie reste assez dynamique, avec encore un peu de conversion qui se fait, de manière significative, et pour l'instant en n'en voit pas le bout", observe Thierry Trouvé. Évoquant le cas du biométhane (issu de la fermentation de déchets agricoles, ménagers ou industriels), il a salué une filière "dynamique", même si la production reste encore marginale en France.

Mais il craint aussi des "incertitudes" et des "choses inquiétantes" qui pourraient être inscrites dans la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) qui doit fixer le cap pour les 10 prochaines années. La filière - aux coûts encore élevés - craint en effet que les ambitions en termes de volume soient revues à la baisse, que les prix de rachat soient abaissés, voire que ces derniers soient remplacés par un système d'appels d'offres.

Commentaires

Médard de Char…

Le captage du bio-méthane est-il valorisé pour son équivalent CO2 non relâché dans l'atmosphère ? La filière viande est-elle taxée pour ses émissions de méthane ?

LB

Le bio-méthane dispose de tarifs de rachat supérieur au marché. On peut dire qu'il s'agit d'une valorisation par rapport au fossile, mais il s'agit surtout d'un soutien au développement de la filière (comme pour le solaire ou l'éolien).
A ma connaissance il n'y a pas de taxe spécifique sur les émissions de la filière viande, et c'est pas avec le contexte de contestation actuel que le gouvernement va proposer une taxe sur la viande à mon avis.

Médard de Char…

Certes, mais j'aurais du être plus précis. Cette prime sur le bio-gaz est-elle supérieure au inférieure à à son équivalent CO2 évité ? Les scientifiques indiquent que le méthane a un effet de serre = 25 fois celui du CO2. Ce qui ne me semble pas clair est l'unité de mesure : poids, volume ou masse molaire ?
- la Capacité d'Effet de Serre d'une tonne de CH4 serait-elle égale à la CES de 25T de CO2 ? Ou bien ...
- 25T* 16.4/44 = 9 Tonnes de CO2 si l'on tient compte de la masse molaire ? Ou bien...
- encore autre chose si l'on tient compte du volume ?

Dans le premier cas la prime devrait être de 625 €/T, dans le deuxième de 225 €/T, etc...

Merci de m'éclairer de vos lumières.

Sinon, pour la filière viande, vous me confirmez que nous sommes bien en ochlocratie depuis quelques mois.

LB

Le tarif de rachat dépend de la taille de l'installation :(pour plus d'info http://www.injectionbiomethane.fr/le-montage-dun-projet-dinjection/vent…)
Le cout du CO2 étant faible en ce moment on peut dire que c'est supérieur au CO2 évité.
Les effet GES des gaz sont exprimés à la tonnes. Donc une tonne de CH4 émise à le même impact que 25 tonnes de CO2.
Par contre il s'agit dans ce cas d'émissions directe de méthane, (par exemple conséquence d'une fuite de gaz à l'air libre) ce qui n'est pas pertinent dans ce cas. Le biométhane va être utilisé en étant brulé (CH4+2O2==>CO2 +2H2O) et c'est le CO2 ainsi émis qui va avoir un impact sur l'effet de serre, en supposant une combustion complète, l'utilisation de biométhane à la place du fossile permet pour une mole de méthane d'éviter une mole de CO2, soit pour une tonne de méthane, 2.7 tonnes de CO2.

J'ai appris un nouveau mot grâce à vous "ochlocratie" merci

Médard de Char…

Merci pour votre rapidité et précision. Mais s'agissant du bio-méthane issus de la fermentation des déjections animales, s'il n'est pas capté, et ré-injecté dans le réseau, il part dans la nature. C'est ce que l'on appelle un "tas de fumier" à l'air libre, et vous avez le même phénomène avec le pourrissement naturel des végétaux morts, ou arrachés par les tempêtes ou coupés mais non brûlés.

La question n'est donc pas de quantifier le CO2 issu de la combustion du méthane, extrait du sol (où il aurait pu rester) ou du bio-méthane, qui sort résolument des activités humaines et qui, soit s'échappe dans l'atmosphère, soit est brûlé. Il s'agit de chiffrer cette alternative inexorable entre échappement ou combustion.

Même question pour les végétaux : doit-on les brûler pour diviser par 9,3 l'impact sur l'atmosphère ? (25/2.7=9.3) c'est bien cela ?

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