Selon les experts, les koalas sont à présent « fonctionnellement éteints », et voici ce que cela signifie

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L’Australian Koala Foundation rapporte aujourd’hui « qu’il n’y a pas plus de 80’000 koalas en Australie », ce qui rendrait cette espèce « fonctionnellement éteinte ». Explications.

Bien que ce nombre estimé par l’Australian Koala Foundation soit considérablement inférieur aux estimations universitaires les plus récentes, il ne fait aucun doute que les populations de koalas à travers le monde subissent un fort déclin. Bien qu’il soit difficile d’estimer combien de koalas subsistent encore, dans le Queensland, la Nouvelle-Galles du Sud, Victoria, l’Australie méridionale et le Territoire de la capitale australienne, une chose est certaine : ces animaux sont extrêmement vulnérables aux menaces, notamment à la déforestation, aux maladies et aux effets du changement climatique.

En effet, une fois qu’une population de koalas tombe en dessous d’un certain point critique, elle ne peut plus produire de génération suivante, entraînant de ce fait sa disparition.

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Les koalas jouent un rôle essentiel en ce qui concerne la santé des forêts d’eucalyptus. Crédits : Annick Vanblaere/Pixabay

Que signifie exactement le terme « fonctionnellement éteint » ?

Ce terme peut décrire plusieurs situations périlleuses. Il peut s’agir d’une espèce dont la population a diminué au point de ne plus pouvoir jouer un rôle important dans son écosystème. Par exemple, ce terme a été utilisé pour décrire les dingos dans des endroits où leur nombre est devenu tellement bas qu’ils n’ont qu’une influence extrêmement négligeable sur les espèces dont ils se nourrissent. À noter que les dingos sont des prédateurs supérieurs et peuvent donc (en temps normal) jouer un rôle important dans certains écosystèmes.

Cependant, le koala n’est pas un prédateur : il s’agit d’un animal inoffensif se nourrissant de feuilles, qui ne peut pas être considéré comme un prédateur supérieur. Pourtant, depuis des millions d’années, les koalas jouent un rôle essentiel dans la santé des forêts d’eucalyptus en mangeant les feuilles situées en hauteur et, au sol, leurs déjections contribuent à un important recyclage des éléments nutritifs. Leurs archives de fossiles connus remontent à environ 30 millions d’années. Ils ont donc peut-être été une source de nourriture pour les carnivores de la mégafaune.

Le terme d’extinction fonctionnelle peut également décrire une population qui n’est plus viable. Par exemple, à Southport dans le Queensland, les lits de récifs d’huîtres indigènes sont fonctionnellement éteintes, car plus de 99% de l’habitat a été perdu et il ne reste plus aucun individu pour se reproduire.

Et finalement, le terme fonctionnellement éteint peut également désigner une petite population qui, même si elle se reproduit, souffre d’une consanguinité qui ne peut que menacer sa viabilité future. Nous savons qu’actuellement, il existe déjà certaines populations de koalas vivant dans les zones urbaines qui souffrent de ce problème.

Touchés par les phénomènes climatiques

Nous savons également que les populations de koalas dans certaines régions intérieures du Queensland et de la Nouvelle-Galles du Sud sont touchées par des phénomènes climatiques extrêmes tels que les sécheresses et les vagues de chaleur. Dans ces zones, les populations de koalas ont diminué jusqu’à 80%.

D’autres recherches multidisciplinaires exhaustives sur le koala se poursuivent dans le but de trouver des moyens de protéger les populations de koala sauvages et de garantir leur viabilité actuelle et future. La perte d’habitat, la dynamique des populations, la génétique, les maladies, le régime alimentaire et les changements climatiques sont quelques éléments clés de ces recherches…

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Crédits : BefoPixa/Pixabay

Combien reste-t-il de koalas à présent ?

Malheureusement, il s’agit d’une question bien compliquée. En effet, les koalas sont répartis de manière inégale sur une très vaste étendue englobant des zones urbaines et rurales dans quatre États et un territoire, et sont généralement difficiles à voir. De ce fait, il reste compliqué de déterminer si chaque population de koalas dispersée dans l’est de l’Australie est fonctionnellement éteinte.

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En 2016, un panel de 15 experts a mené des recherches dans le but d’estimer la taille de la population biorégionale de koalas, ainsi que les modifications des tailles de population. Suite à cela, le pourcentage estimé de la perte de population de koalas dans le Queensland, la Nouvelle-Galles du Sud, Victoria et l’Australie méridionale était respectivement de 53%, 26%, 14% et 3%. Le nombre total de koalas estimé pour l’Australie était de 329’000 (dans une fourchette de 144’000 à 605’000), avec un déclin moyen estimé de 24% au cours des trois dernières générations.

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Ce koala âgé de huit mois (ici pesé à l’aide d’un jouet en peluche), est l’un des seuls koalas du Queensland au Royaume-Uni. Malheureusement, les populations de zoos ne peuvent à elles seules sauver les koalas de l’extinction. Crédits : RZSS/AAP

À savoir que depuis le mois de mai 2012, les koalas sont classés comme vulnérables dans le Queensland, la Nouvelle-Galles du Sud et le Territoire de la capitale australienne, car les populations de ces régions ont considérablement diminué, ou risquent de le faire. Par contre, dans les États du sud de Victoria et de l’Australie méridionale, les populations de koalas varient considérablement, allant des populations plutôt abondantes aux populations faibles ou éteintes localement.

À noter que la principale menace pour ces animaux est la perte de l’habitat : l’habitat du koala (principalement des forêts et des forêts d’eucalyptus) continue de diminuer rapidement et, à moins d’être protégé, restauré et étendu, nous verrons effectivement des populations sauvages « en voie d’extinction fonctionnelle », et ce, jusqu’à leur disparition totale et définitive.

Sources : Conservation Genetics, Queensland Koala Expert Panel, Wildlife Research

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