Skip to main content

Full text of "CARNET de la MINGANIE"

See other formats


CARNET DE LA MINGANIE - NITASSINAN 




Carnet de la Minganie - Nitassinan 



Claude Paquet 



Neologisme forme du plus nouveau toponyme (1928) et du plus ancien (- 8 000 
ans) designant cette region. 

Un abecedaire de la moyenne et basse Cote-Nord. 

J'ai voulu ecrire cet abecedaire de A a Z comme un roman ou se retrouvent les 
Amerindiens, les Inuits, les pretes irlandais les Vikings, les Bretons, les 
Portugais, les Espagnols, les Francais, les Anglais et les Acadiens comme autant 
de personnages d'une immense saga qui nous appartient. Saga parseme d'une 
flore et d'une faune unique, de cimetieres marins, de famine, de peche et de 
chasse, d' exploits heroiques, de contrebande, de braconnage et finalement de 
poesies inspiratrices. 

Sans curiosite 

Pas de decouvertes, pas de voyages 

Sans curiosite 

Meme si tu as fait le tour du monde 

T'aurais mieux fait de rester chez toi. 

Car "il faut plus que des bagages pour voyager". 

Claude Paquet 

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA 

AFFRANCHISSEMENT 

En aout 1901, chaque habitant de Pointe-aux-Esquimaux paie 5.00$ a la 
Compagnie de la Baie d'Hudson pour etre proprietaire du terrain qu'il occupe, 
plus une piastre par annee pour la coupe du bois. Vigneau p. 184 

AGENT DES SAUVAGES (1') 

Ainsi etait nomme a l'epoque, l'agent des Affaires indiennes. Louis F. Boucher 
fut le premier nomme a ce poste en 1879. Son mandat decoule de la loi sur les 
Indiens votee en 1876 pour acheminer tranquillement les Indiens vers la 
civilisation. Avec cette loi, les Indiens sont consideres comme mineurs et le 
gouvernement du Canada devient leur tuteur. A chaque ete, l'agent effectue la 
tournee des bandes amerindiennes et distribue l'aide alimentaire (farine, huile 
etc.), l'aide materiel (vetement, articles de chasse et peche). Ainsi se met en place 
la structure administrative qui encadrera les Montagnais pendant un siecle. 
N'etant pas consideres comme des citoyens responsables, ceux-ci n'ont pas droit 
de vote et beneficient de certaines exemptions fiscales. Resultat : la situation 
economique des Montagnais est dans une impasse. Les rivieres a saumon sont 



entre les mains des etrangers et la question de la subsistance est loin d'etre reglee 
par les secours gouvernementaux. Cette degradation economique accelere la 
dependance a l'alcool des Montagnais, victime d'un important trafic de spiritueux 
sur les reserves. Malgre la repression contre les trafiquants et les consommateurs, 
l'alcool demeurera toujours au coeur des preoccupations sociales des bandes 
amerindiennes. Devant la degradation de la situation, on commence a parler de 
compensation, c'est ainsi que la notion d' argent indien (innu-shuniau en 
montagnais) apparait dans le discours de revendications. Selon les Montagnais, 
cet argent provient des revenus que les gouvernements retirent depuis plusieurs 
annees de l'exploitation de leur territoire ancestral. Par consequent, il est normal 
qu'il serve a financer des services sociaux. Apres la deuxieme guerre mondiale, 
la revision des politiques du Ministere des Affaires indiennes se traduira par 
Faeces general a l'education primaire, par le versement d'allocations familiales. 
Par contre, pour recevoir cette aide, les Montagnais devront accepter l'obligation 
sine qua non de se sedentariser definitivement dans les reserves. A partir de 1970, 
le processus de sedentarisation est acheve, les reserves constituant des 
communautes bien etablies. Voir APPROCHE COMMUNE - REDUCTIONS - 
RESERVES Frenette, p.352-356 

AGUANISH (village) 

Du montagnais aguanus, petit abri ou de akuannis pour castor qui prend une 
gueulee de vase au fond de l'eau pour la deposer sur sa cabane. A 20 km a l'ouest 
de Natashquan, ce village fut fonde en 1849 par les freres Xavier et Olivier 
Rochette. Plusieurs habitants de Kegaska et de la riviere Nabisipi s'y installment 
par la suite. Reduites a l'extreme misere, plusieurs families quitterent en 1886 
pour s'etablir en Beauce. Aujourd'hui, la communaute vit de la peche et de la 
coupe de bois. www.toponymie.gouv.qc.ca - Lambert, p. 212 

AHIER Charles 

Le seul peintre resident de la Minganie entre 1870 et 1900. Commercant et maitre 
de poste, il effectue plusieurs esquisses et dessins des habitants et de la nature 
environnante de Pointe-aux-Esquimaux. Frenette, p. 416 

ALCOOL (1') 

Interdite sous le Regime francais, la vente d'alcool aux Amerindiens est peu 
repandue malgre la contrebande. D'ailleurs a cette epoque, les Amerindiens 
boivent peu, la plupart, chassant dans les terres pendant une grande periode de 
l'annee, sont done peu en contact avec les Europeens. Apres la Conquete, les 
Britanniques levent l'interdit sur l'alcool et soudainement les Montagnais ont 
acces a l'eau-de-vie sans restriction. Coutant peu a produire, les spiritueux 
commencent a envahir les celebrations autochtones comme les mariages, les jours 
de fetes et les naissances. Rapidement, plusieurs Montagnais se mettent a en 



consommer de facon abusive; l'eau-de-vie se transforme en eau-de-mort. 
D'autant plus que l'alcool fait maintenant partie des marchandises d'echange 
dans les King's Post. Les epidemies et les ravages de l'alcool amenent une 
diminution dramatique de la population montagnaise, pres des deux-tiers. En 
1820, on craint meme la disparition complete de cette nation. En 1876, retour de 
la prohibition en milieu autochtone avec la Loi sur les Indiens. Maintenant bien 
attrapes dans les filets de l'ivresse, un important trafic de spiritueux se mettra en 
place dans les reserves. Frenette, p. 222 

AMER (un) 

C'est un point de repere, un rocher, une eglise, une maison, un arbre, qui, vu de 
la mer, sert a designer l'emplacement d'une zone de peche. Bien que poetiques, 
les noms donnes aux amers sont essentielles pour la reconnaissance maritime de 
la cote. Voir NASCOPI 

AMERINDIENS (les) 
De 12 000 a 2 000 ans 

Les Amerindiens actuels sont les descendants de groupes qui parvinrent en 
Ameriques en deux vagues : d'abord il y a environ 12 000 ans et ensuite, 9 000 
ans. Ces deux vagues migratrices sont a l'origine de tous les groupes amerindiens 
qui peuplent l'ensemble de l'Amerique au moment de l'arrivee de Christophe 
Colomb en 1492. On estime alors la population autochtone a plus de 50 millions 
de personnes parlant plus de 1 000 langues differentes. Voila selon l'ecole 
americaine d' anthropologic leur theorie sur le sujet. Par contre, des decouvertes 
recentes faites par une equipe francaise repoussent a pres de 40 000 ans, l'arrivee 
des premiers migrants. Elle tire cette conclusion des peintures rupestres trouvees 
sur les sites de Pedra Furada au Bresil en 1986 et celles de Monte Verde au Chili, 
en 1988. Quoi qu'il en soit, il importe ici de retenir que c'est le Jesuite Joseph de 
Acosta qui formula pour la premiere fois, en 1529, la theorie de la penetration en 
Amerique par le detroit de Bering des chasseurs siberiens. 

Migrant de la Siberie vers l'Alaska, les Ancetres se retrouvent en milieu de 
toundra et en quelques siecles atteignent la region de la Prairie et le sud-ouest 
americains en empruntant soit le couloir du fleuve MacKenzie ou le long de la 
cote du Pacifique. A partir de la, en quelques siecles ils coloniserent aussi bien le 
nord que le sud des Ameriques. A cette epoque, la Cote-Nord est englace et 
n'offre aucun refuge ni a la faune ni aux etres humains. 

Apres la fonte du glacier, le climat se rechauffe considerablement au point ou 
New- York jouit d'un climat presque tropical. Vers 10 800 ans, la Nouvelle- 
Angleterre et la Nouvelle-Ecosse recoivent leurs premiers habitants et les groupes 
subsequents se rendront a Terre-Neuve via le detroit de Cabot en provenance de 



l'ile-du-Cap-Breton. C'est a partir de Terre-Neuve que les migrants atteindront la 
Basse Cote-Nord, il y a environ 8 500 ans. Une sepulture datant de cette epoque 
fut trouvee a l'Anse-Amour pres de Blanc-Sablon. On presume que les 
Autochtones de l'epoque se deplacaient en pirogue plutot qu'en canot d'ecorce. 

Vers 6 000 ans, la portion centrale de la Cote-Nord entre Baie Comeau et 
Natashquan ne semble pas etre occupee contrairement a la Basse Cote-Nord. 
Entre 6 000 et 4 000 ans, les populations occupant la haute vallee du Saint- 
Laurent exploitent aussi des regions comme le Saguenay et la Haute Cote-Nord. 
Pour la premiere fois, on atteste la presence de chiens accompagnants les 
chasseurs dans leur voyage. 

Vers 3 000 ans, la migration des tribus iroquoiennes de l'Ohio vers la 
Pennsylvanie et New- York commence. Ces nouveaux venus apportent quelques 
«us et coutumes» dont la cueillette des vegetaux et la fabrication de poterie. A 
Mingan, des populations locales commencent a exploiter les ressources des 
estuaires comme la montaison du saumon. 

Entre 2 500 et 2 000 ans, tout Finterieur de la Cote-Nord jusqu'a Blanc Sablon est 
peuple par de petites bandes amerindiennes de 300 a 400 personnes regroupees en 
vingt ou trente families qui frequentent la cote occasionnellement. Ce sont 
davantage les bassins interieurs des rivieres et les lacs qui les interessent. 

Apres 2 000 ans commencent a emerger des groupes locaux bien identifies et 
apparentes par la langue parlee comme les Algonquiens et les Iroquoiens. 

La famille algonquienne comprend les Micmacs (Gaspesie), les Malecites (Bas- 
St-Laurent, les Abenakis (Centre du Quebec, les Naskapis ( Haute Cote-Nord), les 
Montagnais (Saguenay-Lac-St-Jean-C6te-Nord), les Algonquins (Abitibi- 
Temiscamingue), les Cris (Baie-James), les Attikamek (Haute Mauricie) les 
Outaouais (Gatineau) et les Beothuks (extermines-Terre-Neuve). 

La famille iroquoienne se compose des Mohawks (Lanaudiere-Laurentides- 
Monteregie) et des Hurons-Wendat (Quebec-Pare des Laurentides). 

La bande constituait l'unite socio-economique dirigee par le chef et le shaman 
tandis que la tribu - groupe plus considerable de parents - etait l'unite politique et 
occupait un territoire defini et dote d'un conseil des chefs ou sachems. 

Vers Fan 1 000 arrivent aussi les Norois, peuple scandinave du Groenland, sur les 
rives du Labrador et Terre-Neuve. Voir VIKING. 



Vers l'an 1 300, les Iroquois adoptent 1' horticulture comme principal moyen 
d' acquisition des ressources alimentaires, facilitee par un rechauffement 
climatique de toute la vallee du Saint-Laurent. Toute une variete de produits allant 
du mais au concombre, melon, courge, citrouille, tabac, poix et feves de toutes 
couleurs sont alors cultives. L'arrivee de 1' horticulture a des consequences socio- 
culturelles importantes. On remarque avec l'arrivee du mais une forte 
augmentation de guerres inter-tribales. De tout temps, la chasse et les explois 
guerriers furent les principales sources de prestige des males amerindiens. 
L'epreuve ultime qui permettait a un chasseur de manifester ses talents, son 
courage consistait a assurer la survie a sa famille durant les rigueurs impitoyables 
de l'hiver. Puisque maintenant, 1' horticulture, domaine reserve aux femmes, 
permettait de nourrir adequatement la communaute, les hommes, se sentant 
menaces par cette nouvelle importance accordee aux femmes et aux travaux de la 
terre au detriment de la chasse, se tournerent vers la guerre, seul moyen qu'il leur 
restait dorenavant pour acquerir du prestige personnel. Trigger, p. 140141 

Les Iroquois seront les premiers a contacter les Europeens, dont Jacques Cartier 
en 1534. Par contre, Champlain sera surpris de voir la complete disparition de la 
tribu iroquoise de la vallee du Saint-Laurent en 1603. On pense que les 
Algonquins auraient contraint les Iroquois a migrer vers l'Etat de New York ou 
qu'ils auraient simplement migre naturellement vers le sud a la recherche de terres 
et d'un climat plus propice a 1' horticulture. On sait, a cause de la forte densite 
demographique des villages, que les Iroquois quittaient generalement leurs 
villages 15 ans apres leur etablissement. 

A cette epoque, ce sont principalement les Micmacs de la peninsule gaspesienne 
qui occupent et exploitent les iles de la Minganie : la cueillette des mollusques et 
des oeufs des oiseaux migrateurs, la peche et la chasse des mammiferes marins 
pendant la saison estivale sont les principales activites. Les Micmacs fabriquent 
alors plusieurs types de canots dont ceux destines a la navigation en mer. (huit 
metres de long et pouvant accueillir plus de douze personnes). Leurs incursions 
frequentes en Minganie visent aussi a ravir des femmes et des enfants aux 
Montagnais pour satisfaire les besoins de main-d'oeuvre pour les travaux 
horticoles. Les raids micmacs et le rapt de femmes abondent dans de nombreuses 
legendes montagnaises. 



aucunement preparee au contact avec les Europeens. Ces premieres rencontres 
furent pour lTndien un choc brutal en decouvrant tout a coup un mode sans 
proportion avec le sien. Habitues a interpreter les phenomenes naturels en termes 
spirituels, les Amerindiens furent fortement ebranles dans ce qui etait a la base 
meme de toute la structure de leur vie culturelle : sa religion; surement, les esprits 
avaient, chez les Blancs, une puissance infiniment superieure aux siens au point 
de saper l'autorite des chefs et des sorciers. A mesure que les relations avec les 
Blancs se faisaient plus intimes, l'ame indienne se desintegrait un peu plus. Au 
contact des produits europeens (eau-de-vie, fusils etc.) toute la vie indienne fut 
bouleversee. A chaque fois qu'ils adoptaient un produit europeen, les 
Amerindiens abandonnaient quelque chose de leur culture. Petit a petit, certaines 
traditions fondamentales sont oubliees amenant le deperissement physique et 
moral des communautes. Bien sur, l'eau-de-vie fit son oeuvre destructrice mais ce 
n'est qu'un element parmi beaucoup d'autres dont le plus important est la perte 
de la comprehension spirituelle de sa situation vis-a-vis ce «Nouveau Monde» 
ebranlant ainsi les racines-memes de tout le systeme tribal. Voir NOMADISME - 
INNU - Dictionnaire de l'an 1000 a nos jours, Frenette p.77-118 

ANSE-AMOUR 

Pres de Blanc-Sablon, a l'entree du Labrador. Les archeologues y ont exhume la 
plus vieille sepulture jamais decouverte au Nouveau Monde (7 500 ans). L'anse 
sert depuis la fin du XVe siecle a identifier une petite baie, une portion du littoral 
maritime ou la berge d'un lac, d'un cours d'eau, dont les contours arrondis 
s'avancent facilement a l'interieur des terres. Issu du latin ansa - poignee, ce mot 
est souvent associe a un qualitatif pour designer la forme d'un lieu, un evenement, 
un accident geologique, la vie faunique, etc. Ex : Anse-a-la-Baleine. 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

ANTICOSTI (He d') 49* 30 63* 00' 

Notiskuan (montagnais) : ou Ton chasse l'ours 

Natigosteg (micmac) : terre avancee 

Anticosti (Basque) : avant-cote 

Anciennement nomme lie de l'Assomption par Jacques Cartier. 

"Cette fleur aux petales d'epaves " (Pierre Perrault) 



Apres la venue de Jean Cabot en 1497 sur la cote du Labrador et de Corte Real en 
1501, les pecheurs bretons, portugais et espagnols sont les premiers a exploiter les 
bancs de monies dans le detroit de Belle-Isle. Quarante ans plus tard (1530-40) 
arriveront les chasseurs de baleines basques. Ces deuxiemes contacts (apres ceux 
des Vikings) entre Amerindiens et Europeens s'etablissent mais cette fois-ci, de 
maniere definitive pour le meilleur et le pire. La societe indienne n' etait 



L'ile, d'une longueur de 222 km, de 56 km de largeur km et d'une superficie de 
7 953 km2, est pourvue de longues battures rocheuses formant un littoral de 520 
km. Elle represente 17 fois la superficie de l'ile de Montreal. 

L'ile repose sur la plus ancienne formation geologique au monde : le bouclier 
canadien. Les formations rocheuses, vieilles de 400 a 500 millions d'annees, 



renferment une grande quantite de fossiles. Le sol calcaire de 1'ile est responsable 
de l'erosion rapide du relief parseme de grottes, canyons et de chutes. Tant au 
niveau geologique que geomorphologique, Anticosti appartient a la Minganie. II 
en est ainsi de la flore et de la faune endogenes. Une foret mixte de coniferes et 
de feuillus couvre 1'ile parsemee de tourbieres, de marecages, de plantes 
arctiques-alpines et de fruits sauvages. A l'origine, 1'ile comptait une importante 
colonie d'ours noirs, de renards, de martres et de loutres. L' introduction de 
nouvelles especes animales par Henri Menier, au debut du siecle, a radicalement 
change la composition faunique de 1'ile. Les especes introduites avec succes sont 
les suivantes : le cerf de Virginie, le castor, l'orignal, le lievre, le renard argente 
d'elevage, la gelinotte huppee et la grenouille-leopard pour combattre les 
moustiques. Moins chanceux, le wapiti, le bison, le pekan et le renne n'ont pas 
survecu. La faune ailee (217 especes), la faune marine, les mammiferes marins y 
abondent. 

On peut diviser l'histoire de 1'ile en trois periodes distinctes : avant, pendant et 
apres Menier. 

Avant Menier 

Jusqu'en 1680, 1'ile d'Anticosti, bien que ses eaux soient riches en monies, loups- 
marins et baleines n'accueillent aucune habitation permanente. Cette meme 
annee, Louis XIV ratifiait l'acte de concession de la Seigneurie de 1'ile 
d'Anticosti en faveur de Louis Jolliet (voir JOLLIET Louis) en recompense de 
son fructueux voyage au Mississippi. Le poste de traite fut detruit en 1690 par 
l'amiral Phipps en route pour assieger Quebec. Jolliet mourut en 1700 et laissa sa 
concession a sa famille. Le poste tomba en mine. C'est alors qu'apparut le 
Robinson Crusoe du Canada francais : Louis-Olivier Gamache qui construisit sa 
maison a l'exact emplacement du poste de Jolliet et y mourut en 1854.(voir 
GAMACHE Louis-Olivier) En 1860, le couple Gitony s'y installa. (voir 
GITONY). Apres de multiples transactions, nous nous retrouvons en 1874, 
lorsque la compagnie Forsyth tenta de nouveau la fondation d'une colonie 
permanente. Cette tentative fut un veritable fiasco et plongea dans la misere les 
quelques families que Ton avait fait venir des lies de la Madeleine et de Terre - 
Neuve. Le gouvernement de l'epoque fut oblige d'aller au secours de ces families 
pour les empecher de mourir de faim. En 1895, Henri EA. Menier, chocolatier de 
Paris, France acquiert toute 1'ile pour la somme de 125 000 dollars. 

Pendant Menier 

Ce multimillionnaire francais changea radicalement le visage de 1'ile. Apres avoir 
refuse d'acquitter leurs droits de sejour aupres du nouveau proprietaire de 1'ile, 
des families anglo-protestantes, installees dans 1'ile depuis 1873, sont chassees 
tragiquement par la voie des tribunaux en 1899. A la suite de leur expulsion, Fox 



Bay devient Baie-du- Renard et English Bay prend le nom de Baie-Sainte-Claire 
qui devint un joli village aux rues bordees d'une soixantaine de maisons toutes 
peintes de couleur vert olive et aux toits rouges. Une chapelle, un hopital, un mag- 
asin general, une ecole, une salle publiques et deux hotels completaient le tout. A 
l'extremite du village, la ferme comprenait les ecuries, les granges et une 
porcherie et avait quatre-vingts arpents de terre en culture. Un bon chemin car- 
rossable de huit milles reliait Baie-Sainte-Claire a la Baie-Gamache. Le long de 
la route, on croisait la ferme Rentilly avec deux pares a renards et un pare d'une 
douzaine d' arpents carres appele Sanatorium ou les betes importees dans 1'ile 
dont le cerf de Virginie y subissaient l'epreuve de la tuberculose. Enfin, plus de 
400 arbres fruitiers d'especes variees furent plantes en plusieurs points de 1'ile. 
Du cote des industries, trois scieries etaient en marche et employaient plus de 250 
hommes. C'est a Baie-Gamache (Ellis Bay) que Menier fit construire son chateau 
de la Loire en Saint-Laurent a partir des plans de l'architecte Stephen Sauvestre 
et un quai de 3 500 pieds, le plus long du Canada. Baie Gamache devint Port- 
Menier. Terminee en 1905, la villa Menier etait un etonnant melange des styles 
normand et norvegien. Parsemee de tapisseries des Flandres, de mobilier de Paris, 
baignoires et lavabos de marbre, lits de cuivre, armoires en teck, faience de chine, 
porcelaine brodee d'or, c'est la salle a diner en pin avec ses panneaux de chene 
sculpte representant des scenes de Vikings qui donnait a la villa son allure 
norvegienne. L'orgueil de la villa etait son hall harmonial de dix-huit metres de 
long, neuf de large et neuf de haut, dont un mur etait constitute d'une fenetre en 
fleur de lys importe de Paris, en verre ouvre epais de 5 centimetres; un immense 
foyer en marbre sculpte faisait face a la fleur de lys. Enfin huit chambres a couch- 
er s'ouvraient sur un balcon de style medieval. Mac Kay, p. 80-84 

Pendant 30 ans, le Savoy, un bateau a vapeur, transportera animaux, materiaux et 
marchandises entre 1'ile et la terre ferme. Apres la mort de Henri Menier, son frere 
Gaston vendit en 1926 1'ile a 1' Anticosti Corporation formee de trois compagnies 
forestieres pour la somme de 6 500 000 dollars. L'odyssee des Menier en 
Amerique aura dure trente-et-un ans. En 1929, on evaluait le cheptel a trois cent 
mille chevreuils, il serait aujourd'hui d'environ 120 000. En 1954, rendu vetuste, 
le chateau fut incendie volontairement par la compagnie forestiere peut encline a 
la sauvegarde du patrimoine. 

Apres Menier 

Ici commence l'ere de l'exploitation forestiere industrielle de 1'ile. Avec 
l'Anticosti Corporation, 1'ile devient un petit etat dans l'Etat avec son service de 
police et d' incendie, une eglise, un couvent dirige par les Soeurs de la Charite, un 
magasin general, un service medical, un service d'aqueduc, un service 
telephonique et un service d' immigration. Tout l'outillage necessaire a ses 
chantiers de coupe de bois est fabrique dans de vastes usines. La compagnie 



assure le ravitaillement et le transport a l'ile grace a sa filiale l'Anticosti Shipping 
qui possede quatre bateaux. En 1937, l'economie bat de l'aile, l'ile d'Anticosti est 
mise en vente. Un groupe d'Allemands, dont fait partie Hermann Goering, se 
montre interesse a l'ile. Maurice Duplessis, premier ministre, met fin aux 
pourparlers de crainte de voir les nazis mettre la main sur l'ile et en faire un poste 
strategique. En 1942, une vingtaine de vaisseaux sont attaques dans le Golfe dont 
le Racoon, coule au large de la pointe ouest de l'ile d'Anticosti par un sous-marin 
U-Boot allemand. On croit que le sous-marin allemand se servait de la profonde 
anse a l'ours, sur la rive nord de l'ile, pour se cacher et se ravitailler en cerfs de 
Virginie. 

En 1974, le gouvernement du Quebec se porte acquereur de l'ile pour une somme 
de 24 millions de dollars et met en place des pourvoiries pour gerer la chasse, la 
peche et les activites de plein air dont la plus importante, la reserve Anticosti, 
administree par la SEPAQ, Societe des etablissements de plein air du Quebec. 
Ainsi prend fin l'ere des clubs prives. Depuis 1913, les rivieres a la Patate, la 
Loutre, la Chaloupe, Becsie et Jupiter etaient louees a de riches americains. 
Potvin, p. 321-351 - Gagnon, p. 103 - Santerre, p. 154 
Lambert, p. 200-204 

APPROCHE COMMUNE (1') 

Projet d' entente entre le gouvernement du Quebec et quatre communautes innues 
de la Minganie. L' entente de principe accorde aux Innus une compensation 
financiere de 377 millions de dollars. Elle reconnait et definit les droits ancestraux 
de la nation innue en conformite avec la Constitution canadienne. En vertu de 
l'accord, les Innus obtiendraient l'autonomie gouvernementale et la possibility 
d'etablir des lois sur un terriroire restreint. lis auraient egalement leur mot a dire 
sur la gestion d'un territoire elargi ou les lois canadiennes et quebecoises 
continueraient de s'appliquer, en plus de pouvoir y chasser et pecher. 

ARCHIPEL 

Plusieurs archipels forment le paysage maritime et cotier de la Minganie. Parmi 

celles-ci : 

archipel de Kecarpoui 

archipel du Gros Mecatina 

archipel du Petit Mecatina 

archipel de Mingan 

archipel de Saint-Augustin 

archipel de Ouapitagone 

archipel Sainte -Marie 

archipel de la Tete-a-la-Baleine 

archipel de Harrington 



archipel de Blanc Sablon 
archipel de Washicoutai 
archipel du Vieux-Fort 

ARCHIPEL-DE-BLANC-SABLON 

Longitude ouest 57° 19' 16" Latitude nord 51° 26' 36" 

Ce canton de la Cote-Nord est forme par plusieurs iles situees en front des cantons 
de Phelypeaux et de Brest; les plus importantes sont l'ile Greenly et l'ile au Bois. 
Cette derniere, la plus meridionale, mesure environ 3 km de longueur sur environ 
2 de largeur et ne depasse pas 46 m d'altitude. Quant a l'ile Greenly, a l'ouest de 
la precedente, elle possede un phare sur sa pointe sud. 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

ARCHIPEL-DU-GROS-MECATINA 50* 40' 59* 00' 

L'ile du Gros Mecatina est la plus importante de 1' archipel a 5 km a Test de 
Mutton Bay. L'histoire de l'archipel est intimement liee a celle de la chasse aux 
phoques et a la peche. voir Mecatina (ile). www.toponymie.gouv.qc.ca 

ARCHIPEL-DE-HARRINGTON 50* 30' 59* 28' 

Ce petit archipel compose de sept iles, d'ilots et de rochers est connu sous le nom 
des iles Harrington et sont contenues dans 1' ensemble plus vaste de l'archipel du 
Petit Mecatina. Quatre iles sont habitees, la principale etant Harrington Harbour, 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

ARCHIPEL-DE-KECARPOUI 51* 00' 58* 40' 

Mot montagnais signifiant pore-epic. L'archipel est forme de plusieurs iles, entre 
autres les iles du Mirage, du Guet, des Massacres, des Affliges. L'archipel est 
traverse par le chenal du Petit Rigolet (20 km) accessible qu'au petites et 
moyennes embarcations et par le chenal du Grand Rigolet (30 km) qui lui permet 
aux bateaux de gros tonnage de se frayer un passage entre La Tabatiere et Saint- 
Augustin. www.toponymie.gouv.qc.ca 

ARCHIPEL-DE-MINGAN 50* 13' 63* 35' 

Exceptionnellement et due a l'importance des iles Mingan, nous les avons 
regroupees par ordre alphabetique sous le vocable Archipel de Mingan. Voir 
MINGAN (village) pour la signification du toponyme. 

L'archipel de Mingan s'echelonne des iles aux Perroquets jusqu'a l'ile Sainte- 
Genevieve (26 iles et plusieurs ilots) sur une distance de 80 km. L'archipel et l'ile 
d'Anticosti divisent en deux larges detroits -Honguedo au sud et Jacques-Cartier 
au nord- l'immense embouchure du Saint-Laurent. Avec Anticosti, les iles 
Mingan sont les temoins ultimes des fondations calcaires des basses-terres du 



Saint-Laurent et sont constitutes de roches calcaires de l'ordovicien inferieur et 
moyen ( 400 a 500 millions d'annees) et s'appuient sur le socle granitique de la 
terre ferme. Plus poetiquement, Marie- Victorin nommera cet ensemble d'iles : la 
Minganie et la decrira ainsi : « la Minganie est fille de l'eau, la Cote-Nord est fille 
de feu ». Les iles Mingan sont de veritables cuestas ou cotes offrant du cote nord 
des aplombs nommes corniches et du cote sud des revers ou baies bordees de 
plages de galets. Deux formations geologiques composent la Minganie soit celle 
de la Romaine, a Test de Tile Innu, epaisse de 85 km, elle est la plus ancienne et 
la moins riche en fossiles et celle de Mingan, a l'ouest de l'lle Innu, epaisse de 45 
km, la plus jeune et la plus riche en fossiles. Gauthier Larouche, p. 1 
Tandis que Taction des marees formait le littoral et les erosions, Taction des forts 
courants du golfe serait a Torigine des alignements des iles qui a la lecture des 
cartes s'etablissent comme suit : 1) alignement des lies du Havre de Mingan, du 
Havre et de la Chasse, 2) alignement des iles aux Bouleaux, 3) Tile d'Anticosti 
serait en elle-meme le troisieme alignement. Les plus beaux monolifhes 
d' erosions (pots de fleurs) se dressent au sud-est de Tile Quarry, a Test de Tile 
Niapiskau, au sud de la Grosse ile au Marteau et sur Tile Nue. La naissance des 
pots de fleurs resulte d'une abrasion rapide de couches tendres et fissures, laissant 
en place les noyaux les plus resistants et mieux consolides. 

La flore de Tarchipel est constituee de plus de 500 plantes vasculaires, dont 
plusieurs sont typiques des iles, d'une centaine de mousses et de lichens ainsi que 
nombreux champignons et fruits sauvages. Ce qui frappe le botaniste en 
Minganie, c'est la persistance d'especes de haute montagne, cordileriennes, les 
memes qui poussent dans les Rocheuses. Seule Thistoire de la geologie peut 
expliquer ce phenomene. II faut imaginer que, a Tepoque de la derniere 
glaciation, ces regions ont ete epargnees et ont done conserve leur vegetation 
d'origine. Avec la disparition des glaciers, les plantes du sud, plus envahissantes, 
ont investi de plus en plus le territoire. Si bien que les iles Mingan representent le 
dernier refuge d'une flore ancienne et unique. Les recherches de Marie-Victorin 
confirmeront ce fait. II decouvrira au moins quatre plantes tres rares apparentees 
a des especes de l'ouest americain. Ce sont : Cirsium foliosum var. minganense, 
Cypripedium passerinum var. minganense, Listeria borealis et Botrychium 
minganense. Couture, p.70 

Le paysage des iles Mingan est constitue de la foret, de la tourbiere, de la lande, 
de la falaise, du littoral et du marais sale. La foret coniferienne occupe 80 % de la 
superficie de Tarchipel et est constituee principalement de sapin baumier et 
d'epinette. La tourbiere couvre environ 10 % de Tensemble des iles. Elles sont 
principalement localisees sur les iles a la Chasse, du Havre, Saint-Charles, 
Niapiskau, Quarry et la Grande ile et renferment une grande variete de plantes et 
de mousses. La lande confere aux iles un aspect nordique et couvre environ 5 % 



du territoire. Elle se rencontre aux endroits fortement exposes aux vents, la ou la 
foret n'a pas reussi a s' installer et est composee de plantes ligneuses et de lichens. 
La falaise constitue un milieu ouvert en perpetuel changement du aux 
eboulements et a T erosion. 15 % des plantes vasculaires des iles s'y retrouvent 
ainsi que du lichen dont le Xanthoria elegans, d'une belle couleur orange qui 
couvre abondamment les rochers. Le littoral correspond a la zone situee entre le 
niveau des hautes marees et le debut de la foret. Caracterisees par un sol sablo- 
graveleux, les baies abritent une vegetation halophile qui se plait dans les milieux 
sales tandis qu'une bande de terre pres de la foret abrite des fruits sauvages 
comme la groseille et les fraises. Le marais sale est rare, peu d'iles en possedent; 
le principal etant sur Tile Niapiskau et la flore y est plutot pauvre. Grondin, 
Melancon, p.l et ss 

Etant donne Tinteret exceptionnel que represente Tarchipel pour sa geologie, sa 
geomorphologie, sa faune, sa flore ainsi que pour son archeologie prehistorique 
et historique, le Gouvernement du Quebec decreta en 1978 Tarchipel comme 
arrondissement naturel protege. Propriete de la compagnie Sieben's Oil and Gas 
de Calgary qui voulait transformer a Tepoque les iles en mines de calcaire, elle 
fut done contrainte d'arreter son projet d' exploitation miniere et ceda les iles au 
Gouvernement canadien qui, a son tour, en ceda la gestion a Parc-Canada. 
www.toponymie.gouv.qc.ca Levesque, p. 19 

BOUCHARD (ile a) 50* 12' 63* 21' 

Prolongement de Tile Saint-Charles. Nominee ainsi en Thonneur du capitaine 
Theodore Bouchard de Tile aux Coudres naufrage avec Tequipage de la goelette 
«Marie-Herzelie en 1890. Gauthier Larouche, p. 20 

BOULEAUX DE TERRE (ile a) 50* 14' 60* 00' 

Toponyme employe par la population de Havre-Saint-Pierre et traduit en 

montagnais « Uaskuai ministuk ». Gauthier Larouche, p. 23-24 

BOULEAUX DU LARGE (ile a ) 50* 13' 64* 00' 

Ce toponyme est employe par les gens de Longue-Pointe et se repand dans les 
autres communautes. Appelee aussi Petite ile aux Bouleaux. Gauthier Larouche, 
p. 25 

CALCULOT (ile a ) 50* 12' 63* 37' 

Ce mot est un terme populaire employe par les gens de la Minganie pour designer 
le macareux moine communement appele «perroquet de mer ». Gauthier 
Larouche, p. 28 

CALCULOT DES BETCHOUANES (ile a ) 50* 12' 63* 13' 



Appelee aussi l'ile aux Perroquets de Betchewun, le Sanctuaire et Gunn Island, ile de l'archipel. Vigneau, p. 38 

Cette ile est a proprement parle un veritable sanctuaire d'oiseaux aquatiques qui 

abrite entre autres une colonie de macareux moines (calculot) et de godes (petit 

pingouin), dos noir, ventre blanc, bee noir comprime lateralement marque de 

stries blanches. On peut parfois y observer le guillemot noir (pigeon de mer), 

plumage entierement noir a l'exception d'une tache alaire blanche et des pattes 

rouges. 



GROSSE ROMAINE (la) 50* 16' 63* 49' 

Anciennement ile Moutange. Elle est situee a l'embouchure de la riviere 

Romaine. 



CHASSE (ile a la ) 50* 13' 63* 09' 

Francisation de Hunting Island. Cette ile fait partie des iles Betchouanes, ecrit 
aussi Betchewun, deformation du mot montagnais Ouebitchiouen (Uepetshuan) 
qui signifie « detroit ou le courant est fort dans les deux directions ». Gauthier 
Larouche, p. 32-33 

FANTOME (ile du ) 50* 14' 63* 41' 

Le nom de cette ile prend sa source dans un evenement local. En 1862, la goelette 
Phantom appartenant a Cyrille Fortier y fit naufrage sur la pointe nord. 
Coincidence extraordinaire, l'ile abritait un cap au profil etonnant d'une figure 
fixant l'horizon, d'ou son nom Cap du Fantome qui tomba a la mer au debut des 
annees soixante. Gauthier Larouche, p. 46-47 

FAUSSE PASSE (ile de la ) 50* 12' 63* 23' 

Cette entire geographique « fut nominee ile de la fausse passe pour la raison que, 
a maree basse il n'y avait pas assez d'eau pour passer en petite barge et meme 
avec un canot tant soit peu charge». Vigneau, p. 118 

FIRMIN (ile a ) 50* 13' 63* 41' 

Ainsi nominee en 1861 par Placide Vigneau parce que le pere Firmin Boudeau, 

un des fondateurs de la colonie y fauchait du foin. Gauthier Larouche, p. 50 

GAZON (ile a ) 50* 15' 63* 42' 

Un tout petit ilot situe pres de l'ile de la Pointe aux Morts. 

GOELANDS (ile aux) 50* 12' 63* 35' 

Ce toponymie ne specifie pas l'espece de goelands parmi les goelands a manteau 
noir, a bee cercle et argentes qui survolent l'archipel. Cependant, le goeland 
argente est plus repandu et abondant que les autres especes. (Gauthier Larouche, 

p. 53) 

GRANDE ILE (la) 50* 13' 63* 39' 

Appelee aussi l'ile du defunt Francais. Parti a la chasse aux loups marins, un 

Francais denomme De la Ruelle fut retrouve mort en 1867. C'est la plus grande 



HAVRE (ile du) 50* 13' 63* 37' 

Anciennement l'ile aux Esquimaux et situee en face de Pointe aux Esquimaux sur 
la terre ferme de la cote. En 1860, le gardien de phare Placide Vigneau commence 
a employer regulierement l'ile du Havre dans son journal. Par la suite Pointe aux 
Esquimaux devint Havre-Saint-Pierre en 1927. Dans la grande anse, cote ouest de 
l'ile, nous retrouvons un cimetiere a chaloupes. Gauthier Larouche, p. 61 

HAVRE DE MINGAN (ile du) 50* 17' 64* 01 ' 

Elle tire son nom de la riviere et du village montagnais qui lui font face et s' ecrit 
ainsi pour ne pas etre confondu avec l'autre ile du Havre vis-a-vis Havre-Saint- 
Pierre. Gauthier Larouche, p. 63. La maison de Louis Joliet y fut batie vers 1680 
et devint un important poste de traite. L'archeologue Rene Levesque y decouvrit 
aussi des fours basques ainsi deux sepultures amerindiennes du cote nord de l'ile 
en face du quai de Mingan; un adulte et un enfant entoures de coquillages, du 
traditionnel wampum, de dents d'ours et de castors. Levesque, p. 91 

HERBEE (ile) 50* 12' 63* 25' 

Placide Vigneau la nommait l'ile du Pere Xavier d'apres le nom de Xavier 
Cormier qui y fauchait du foin. Plus tard, le botaniste Marie-Victorin releva le 
toponyme ile Herbee en usage dans le milieu local. Gauthier Larouche, p. 64 

INNU (ile) 50* 12' 63* 12' 

Voisine de l'ile a Calculot des Betchouanes, elle fut appelee soit le Sanctuaire, soit 
l'ile aux Sauvages. Pour eliminer ce flottement, la Commission de toponymie du 
Quebec la nomma Innu qui signifie etre humain, indien en montagnais. Gauthier 
Larouche, p. 66 

JAUNE (ile) 50* 14' 63* 06' 

Son nom fut attribue a cause de la couleur du foin qui y pousse et confirme par le 
toponyme montagnais Uishuaunakau qui signifie « ile aux foins jaunatres ». 
Gauthier Larouche, p. 67 

JOSON(ilea) 50* 16' 63* 42' 

Selon Placide Vigneau, elle tire son nom de Joseph Boudreau (Joson) qui y 
fauchait du foin. Cette ile appelee Atshen par les Montagnais signifie «Geant». 
Selon le geographe Henri Dorion, ce mot peut aussi designer un «genie» bon ou 



mauvais, mais de toute facon, qui inspire la crainte. La tradition veut que sur cette 
petite ile habitait autrefois un mauvais esprit qui, dit-on, venait d'au-dela des 
mers. Gauthier Larouche, p. 67 

MAISON (ile de la ) 50* 13' 63* 12' 

Selon Placide Vigneau, «c'est la plus pres de l'ile aux Perroquets au sud. Les 
habitants de Longue-Pointe la nomment ainsi parce qu'ils y ont trouve des ruines 
de plusieurs cabanes qui avaient ete baties par quelques uns des premiers colons 
de la Pointe-aux-Esquimaux qui y ont fait la peche en 1858-59». Gauthier 
Larouche, p. 72 

MARTEAU ( Grosse ile au ) 50* 13' 63* 33' 

Anciennement l'ile de la Vache Marine (sea cow). C'est Placide Vigneau qui la 
nomme ainsi, terme reprit ensuite par la population locale. Certains pretendent 
qu' autrefois les loups-marins, les morses et autres especes d'oiseaux etaient si 
abondants qu'on pouvait les tuer a coup de baton ou de marteau. Gauthier- 
Larouche, p. 72 

MARTEAU ( Petite ile au) 50* 13' 63* 34' 

Anciennement l'ile de 1' Entree a cause de sa position strategique vis-a-vis Havre- 
Saint-Pierre. Un phare y fut construit en 1916. Gauthier Larouche, p. 74 



PERROQUETS (ile aux) 50* 13' 64* 13' 

Nom local du macareux moine. lie ou habita le premier gardien du phare, le comte 
Henri de Puyjalon qui fut, par la suite, remplace par Eustache Forgues. Apres la 
noyade de ce dernier, Placide Vigneau prit la releve. Les Montagnais la decrivent 
ainsi : « ce qui pousse des cris (sirene de brume) - ce qui eclaire en tournant». Le 
poete Roland Jomphe emploie «lumiere du Perroquet» pour designer le phare. 
Gauthier Larouche, p. 96 

PERROQUETS (iles aux) 50* 13' 64* 12' 

Groupe de quatre ilots comprenant l'ile aux Perroquets, l'ile de la Maison, la caye 
noire et l'ile du Wreck. Par le passe, une immense colonie de macareux moines 
et de fous de Bassan se retrouvaient sur les iles Perroquets. Malheureusement, ces 
colonies ont ete decimees par le pillage des oeufs par les nord-cotiers. Gauthier 
Larouche, p. 96 

PETITE ROMAINE (la) 50* 16' 63* 46' 

Situee a l'embouchure de la riviere Romaine appelee par les Montagnais 

Missipinukus qui signifie «petite ile au gibier d'eau». Gauthier Larouche, p. 99 



POINTE AUX MORTS (ile de la ) 
Voir Pointe-aux-morts. 



50* 15 63* 42' 



MOUTON (ile a ) 50* 14' 63* 10' 

On ignore l'origine de cette appellation. Anciennement, elle a peut-etre servi de 
paturages ou bien son nom rappelle les «moutons blancs» de la mer, l'ecume des 
vagues. Gauthier Larouche, p. 84 

NIAPISKAU (ile) 50* 13' 63* 45' 

Un derive du montagnais, pointe de rochers - l'ile de l'attente aux canards. Fut 
nominee un certain temps lie a Samuel puisque Samuel Doyle y fauchait du foin. 
Remarquable pour ses superbes monolithes calcaires a l'anse des Bonnes Femmes 
et sa grande pointe etalee au nord. Gauthier Larouche, p. 86 

NUE DE MINGAN (ile) 50* 13' 63* 07' 

Nominee ainsi en 1874 par Placide Vigneau qui la decrit comme etant la plus 
remarquable des iles depourvues de bois en face de Longue-Pointe. Plusieurs 
loups-marins la frequentaient. Au sud-est, on remarquera a la pointe des 
fourneaux, les fours basques decouverts par les archeologues. Le monolithe La 
Montagnaise s'y trouve. Gauthier Larouche, p. 90 

OISEAUX (ile aux) 50* 13' 63* 16' 

Cette ile sert de refuge aux oiseaux marins depuis fort longtemps. 



QUARRY (ile) 50* 13' 63* 49' 

En montagnais Pmiskinaw qui signifie «on yvaa l'aviron». Quarry est le seul 
toponyme anglais des iles Mingan qui ait reussi a s'implanter parmi la population 
francophone de Havre-Saint-Pierre. Quarry a deux sens : 1) carriere ou mine, 2) 
proie ou gibier poursuivi. Les fameux monolithes se retrouvent a l'anse aux 
erosions. A Test de l'ile, on apercoit la Pile, un rocher ressemblant a un 
empilement de morue Gauthier Larouche, p. 106 

SAINT-CHARLES (ile) 50* 12' 63* 20' 

II est possible que l'ile porte le nom de Charles, fils de Louis Jolliet, premier 
concessionnaire de la seigneurie des iles Mingan ou de son petit-fils ne a Mingan 
en 1715. Gauthier Larouche, p. 110 

SAINTE-GENEVIEVE (ile) 50* 13' 63* 03' 

Genevieve Bissot, femme en secondes noces, de Jacques de Lalande, le 
concessionnaire associe de Jolliet, serait a l'origine du nom de l'ile. Gauthier 
Larouche, p. 112 

SAINTE-GENEVIEVE (petite ile) 50*. 15' 63* 05' 

Anciennement lie a l'Ancre pour les Blancs et lie aux Cormorans pour les 



Montagnais. Gauthier-Larouche, p. 114 

WRECK (lie du) 50* 13' 64* 11' 

Le «Clyde» (1857) et le «North Briten (1861) s' y echouerent. On l'appelle aussi 
bien lie du Naufrage que l'ile du Wreck, ce mot est pratiquement francise et 
prononce «Rak» pour parler generalement des epaves et des naufrages. 
Gauthier Larouche, p. 123 

ARCHIPEL-DE-OUAPITAGONE 50* 12' 60* 17' 

Appele aussi Jupitagon, deformation du mot montagnais Shushupitagon qui veut 

dire "pierre a aiguiser". Cet archipel de la Basse Cote-Nord comprend des 

groupes d'iles relies par un detroit du meme nom. On y trouvait jadis un oiseau 

rare soit le cormoran a ailes blanches. Les eaux douces de l'ile du Lac ont souvent 

servi dans le passe a l'approvisionnement des navigateurs dont Jacques Cartier. 

www.toponymie.gouv.qc.ca 

ARCHIPEL-DU-PETIT-MECATINA 50* 25' 59* 25' 
Voir MECATINA (ile) 

ARCHIPEL-DE-SAINT-AUGUSTIN 51* 15' 58*22' 

Situe a Test de la riviere Saint-Augustin, cet archipel comprend une vingtaine 

d'iles isolees. Voir Riviere Saint-Augustin et Saint-Augustin (village) 

ARCHIPEL-DE-SAINTE-MARIE 50* 19' 59* 45' 

Appele ainsi par Louis Jolliet en 1694, son origine reste inconnue. II est constitute 

d'iles et ilots qui herissent la cote. 

ARCHIPEL DE TETE-A-LA-BALEINE 

Longitude ouest 59° 13' 52" Latitude nord 50° 36' 39" 

A mi-chemin de Harrington Harbour et de La Tabatiere, sur la Cote-Nord, ce 
village avec une population de 300 personnes est etabli a quelque 175 km au sud- 
ouest de Blanc-Sablon. L'endroit est amenage au fond de la baie Plate dans l'axe 
sud-est - nord-ouest de l'ile de la Tete a la Baleine. Ses pionniers, d'origine 
acadienne, sont venus des iles de la Madeleine au milieu du XIXe siecle. 
L'activite economique repose essentiellement sur la peche a la morue, au 
petoncle, au bigorneau et sur la chasse au phoque. La population passait l'ete sur 
les iles, notamment l'ile Providence, pour se rapprocher de ses activites 
quotidiennes, et ne revenait sur la terre ferme qu'en hiver. Toutefois, cette 
migration saisonniere est plus occasionnelle maintenant en raison de la 
motorisation des barques qui permet d'acceder plus facilement aux bancs de 
peche. Quant a l'appellation du village, elle s'inspire de l'ile de la Tete a la 
Baleine. Dans Labrador et Anticosti, l'abbe Victor-Alphonse Huard note en 1897 



que : " L'une des iles de cet archipel ressemble a une tete de baleine se soulevant 
au-dessus des eaux; et cela suffit pour faire comprendre l'a-propos de l'appellation 
qui s'est etendue plus tard a la localite toute entiere. " Variantes : Whale Head, 
Mistamek Utuskuan.Voir TRANSHUMANCE 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

ARCHIPEL-DU-VIEUX-FORT (Toutes-Isles) 51* 20' 57* 45' 
Les iles sont si nombreuses que Jacques Cartier, desespere de toutes les nommer, 
leur donna le nom collectif de Toutes-Isles. Selon une legende, l'ile-au-Chien y 
renfermerait un fabuleux tresor enfoui la par des corsaires. Voir Vieux-Fort 
(village) et Port-de-Brest www.toponymie.gouv.qc.ca 

ARCHIPEL-DE-WASHICOUTAI 50* 10' 61* 00' 

Mot montagnais signifiant qui surplombe la baie. Situe a une trentaine de 
kilometres a Test de Natashquan, cet archipel comprend des rochers, des hauts- 
fonds et quelques iles. www.toponymie.gouv.qc.ca 

AUDUBON (John James) 

Naturaliste francais, ne aux Cayes en Haiti (1785), mort aux Etats-Unis (1851). 
Apres ses etudes a Paris, il s'expatria aux Etats-Unis. Sur son voilier Kipley, il 
longea en 1833 la Cote Nord de Natashquan jusqu' a Blanc-Sablon. Accident de 
l'histoire, il manqua de peu l'archipel-de-Mingan Ornithologue de reputation 
internationale grace a son grand ouvrage sur les Oiseaux et Quadrupedes 
d'Amerique. Une puissante organisation ecologiste americaine porte aujourd'hui 
son nom : Audubon Society. Les Ilots d'Audubon en face de La Romaine nous 
rapellent son passage. Oneil, p. 137 - Santerre, p. 46 

AUTOCHTONES (les) 

Les Autochtones (Premieres Nations) forment deux groupes bien distincts : les 
Amerindiens et les Inuits. Le Canada recense aujourd'hui 612 nations autochtones 
pour une population de 670 000 personnes appartenant all groupes linguistiques. 
La province de Quebec, quant a elle, compte plus de 71 400 Autochtones 
representant 11 groupes distincts (10 amerindiens et 1 inuit) localises dans 55 
communautes au total. Trois grandes families linguistiques les distinguent : les 
Algonquiens, les Iroquoiens et les Inuits. Le 21 juin est la fete nationale des 
Autochtones du Canada et marque le debut du solstice d'ete. Voir Amerindien et 
Inuit, Innu 

AYLMER SOUND 

En l'honneur de lord Aylmer, ancien gouverneur general du Canada qui se rendit 
sur la Cote Nord et a l'ile d'Anticosti en vu d'y implanter des immigrants. 
Santerre, p. 118 



BBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBB 

BABEL (Louis) 

Ses expeditions a" exploration du sous-sol revelerent la richesse mineral e de la 
region vers la moitie du XIXe siecle et contribuerent a l'essor economique et 
industriel de la Cote Nord. Aujourd'hui la reserve ecologique Louis Babel, situee 
a 200 hm au nord-ouest de Sept-Iles nous rappelle la contribution exceptionnelle 
de ce pere Oblats, missionnaire et geologue. Lambert, p. 18, 96 

BACCHANTE (la) 

Probablement le premier yacht de luxe a frequenter le golfe Saint-Laurent en 
1897. Cette goelette de trois mats, de 1 200 tonneaux, pouvant aller a une vitesse 
de 12 noeuds, appartenait a Henri Menier, le chatelain de l'ile d'Anticosti. 
Specialement fabriquee pour les expeditions nordiques, la goelette possede deux 
coques, une premiere interieure en bois de teck et une seconde exterieure en acier. 
Elle pouvait ainsi affronter sans crainte les banquises et champs de glace. Mac 
Kay, p.77 

BAGOSSE 

Alambic, eau de vie de fabrication artisanale en provenance des lies de la 
Madeleine 

BAIE-JOHAN-BEETZ (village) 

Anciennement Piastrebaie derive du montagnais piashtibe pour baie seche; en 
effet, a maree basse, les navires de tonnage moyen doivent attendre que l'eau 
monte avant de s'y engager. Vers 1840, Joseph Tanguay s'installe a Piastrebaie 
suivi par des families des iles de la Madeleine. En 1897, un Beige a peine 
debarque au Canada et interesse aux animaux a fourrures entreprend un voyage 
sur la Cote-Nord et decide de s'installer a Piastrebaie en achetant pour $500 
dollars la propriete Walker. D'abord chasseur, il commence l'elevage sur une base 
scientifique du renard. Artiste -peintre et sculpteur, Johan Beetz se fit construire, 
apres son mariage avec la telegraphiste Adela Tanguay, une grande et belle 
demeure (style Second Empire) qu'il decora lui-meme avec tout son art : plantes, 
gibiers, fruits de mer l'inspirerent fortement. Apres son depart en 1922, la maison 
fut vendue a des Americains et devint un club prive de peche operant sur la 
riviere. Santerre, p. 87 - Lambert, p.208 www.toponymie.gouv.qc.ca 

BALEINE (la) 

La baleine etait tres recherchee pour fins commerciales. La graisse de baleine 
servait de condiments et etait utilisee pour les fritures. Le foie et la langue etaient 
les plus recherches et se mangeaient rotis. La chair servait de nourriture pour 



animaux. L'huile faisait un bon lubrifiant pour les mecanismes horlogers et autres 
moteurs, en plus de servir d'huile a eclairage domestique et urbain en plus de faire 
un excellent savon et autres produits dont les rouges a levres et autres 
cosmetiques, la nitroglycerine, les pigments de peintures, les encres a imprimer, 
les insecticides, les vernis, la cire, l'antigel, huile a transmission, la gelatine. Les 
os, le cuir et surtout les fanons servent aussi a fabriquer une foule d'objets divers; 
le penis de baleine, faisant 5 a 6 pieds, etait transforme en sac de golf. Si bien que 
Ton peut parler jadis d'une ere de la baleine identique a celle aujourd'hui du 
petrole, ou des empires se sont formes sur son dos. Et ironie de l'histoire, c'est la 
decouverte du petrole en 1851 qui sauva la baleine de l'extinction complete. Les 
prix de l'huile de baleine sont a la baisse et les couts d' exploitation a la hausse. 
Un a un, les baleiniers seront affectes a d' autres commerces ou tout simplement 
mis au rancart. Aujourd'hui, certains pays comme ITslande et le Japon tentent de 
contourner le moratoire contre la chasse commerciale de la baleine sous pretexte 
d'etudes et recherches scientifiques. Belanger, p. 64 

BALBUZARD (le) 

Oiseau en voie de disparition. On peut l'observer a l'embouchure de la Riviere- 
Saint-Jean. Le balbuzard pecheur, tete blanche, dos et queue noirs, plane au- 
dessus de l'eau avant de plonger vers sa proie (poisson) qu'il capture dans ses 
serres. 

BARACHOIS 

Anse fermee par une fleche de sable. Sur le barachois se retrouvent parfois les 
«galets», cabane de peche rudimentaire. 

BASQUES 

Alors que les Normands, les Bretons et les Rochelois avaient des vaisseaux de 50 
a 100 tonneaux, les Basques utilisaient des caravelles de 200 a 400 tonneaux 
montees par des equipages de 40 a 70 hommes. A son bord, entre trois et six 
chaloupes de peche (morue) ou baleinieres de vingt ou trente pieds de longueur, 
a fond plat et a bords evases, servaient au travail de l'equipage. 

Vers 1526, plusieurs douzaines de navires quittent le Pays basque pour aller 
chasser les baleines dans le golfe et l'estuaire du Saint-Laurent au moment de leur 
migration entre juin et aout. En plus de construire des fourneaux pour la 
preparation de l'huile de baleine, ils y dressaient des echafauds pour le sechage 
de la morue par exposition au soleil. Les Basques sont parmi les premiers a 
echanger des produits manufactures en retour de fourrures que reclamaient de 
plus en plus les chapeliers francais. Pour ce faire, ils transportent d'Europe des 
centaines d'objets en metal : couteaux, haches, marmites mais aussi perles de 
verre et vetements. Au debut, les Basques traitaient cordialement avec les 



Esquimaux. Mais en 1610, l'enlevement de la femme d'un chef esquimau, comme 
pour la guerre de Troie, mit le feu au poudre. Pendant tout le siecle, les Basques 
durent se proteger et armer les navires contre 1' incursion des Esquimaux. Par 
contre, les relations restent amicales avec les Amerindiens quoique le Pere 
Lejeune rapporte qu'un jeune Basque fut mange par ces derniers durant une 
famine. Ensuite vers 1636, la guerre entre l'Espagne et la France amene la 
requisition des navires et des equipages basques. Les Anglais et Hollandais en 
profitent pour engager des Basques pour apprendre l'art de chasser la baleine. En 
1685, le Pays basque ne compte plus que 721 marins d'experience, l'effectif de 
18 navires seulement. Ensuite vers 1700, la majorite des Basques et autres 
baleiniers delaissent le golfe Saint-Laurent et suivent les troupeaux de baleines 
maintenant concentres au Groenland. Sur la Cote-Nord, les Basques ont frequente 
Les Escoumins, Tadoussac, Bon Desir, Sept-Iles, Longue-Pointe de Mingan, ile 
Nue de Mingan, ile du Havre de Mingan, Brador. Frenette, p. 11 8- 120 - Belanger, 
p. 17 et ss 

BASSE COTE-NORD 

Situee a l'extremite nord-est du littoral nord-cotier, ce territoire s'etend de 
Kegaska a Blanc-Sablon. Totalement isolee du systeme routier, c'est par bateau 
ou avion qu'on y circule. A cause de sa majorite anglophone (12 villages sur 15), 
elle appartient a une autre culture qui s'apparente davantage a la dynamique terre- 
neuvienne, d'ou proviennent la majorite de ses habitants. D'ailleurs la Basse 
Cote-Nord vit a l'heure des Maritimes. A partir de Kegashka, il faut avancer 
montre et horloge d'une heure. Harrington Harbour et Mutton Bay sont les chefs- 
lieux des Anglicans alors que Blanc-Sablon accueille l'eveche catholique. La 
vegetation subarctique presente une alternance de toundra et de taiga. Parsemee 
d'iles et de milliers d'ilots rocheux, la Basse Cote est le paradis des oiseaux 
aquatiques. Frenette, p. 5 06-5 07 
www.toponymie.gouv.qc.ca 

BAYFIELD Henry Woolsay 

Geographe anglais, l'amiral Bayfield fit, vers 1830, le releve topographique du 
fleuve et du golfe Saint-Laurent et en dressa la carte des Grands Lacs au golfe, de 
la Nouvelle-Ecosse au Labrador. Une ile, anciennement ile-au-sable, porte son 
nom. Santerre, p. 45 

BELLES AMOURS (havre) 

Le havre des Belles Amours s'avance sur plus de 2 km a l'interieur des terres a 
l'ouest de la Baie de Brador. II a servi de mouillage et de refuge pour les navires 
des le XVIe siecle. Appele par les Basques havre Beaulsanim, il identifierait ainsi 
la balsamine, plante odorante, dont plusieurs varietes poussent a l'etat sauvage 
dans la region. C'est le toponyme Belles Amours francise par etymologie 



populaire qui s'est impose par la suite, www.toponymie.gouv.qc.ca 

BELLE-ISLE (detroit) 

Anciennement "Baie-des-Chasteaulx" nomme ainsi par Cartier et designant les 
icebergs et glaciers a la derive. Le detroit separe l'ile de Terre-Neuve de la Basse 
Cote-Nord et du Labrador sur une distance de 130 km de long. Le detroit doit son 
nom a l'ile qui s'y trouve. La Belle-Isle est de forme irreguliere et montagneuse 
au milieu du golfe et separe la Basse Cote-Nord de Terre-Neuve. Elle est la 
sentinelle qui barre la route a l'Atlantique nord. Elle doit son nom au capitaine 
Alphonse Saintongeois, envoye par le sieur de Roberval, en 1542, pour tenter un 
passage vers la Chine par la Mer du Nord et qui la nomma ainsi. 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

BELUGA 

Du russe «Belukka» transcrit par les Francais par «Beluga». C'est le «adhothuy» 
de Jacques Cartier. Les Inuits emploient le mot « Killeluak» tandis que les gens 
de la cote l'appellent «marsouin blanc» et les Anglais «white whale», alors qu'il 
s'agit en realite d'un dauphin blanc, un cetace gregaire avec un sens social tres 
developpe. Perrault, p. 22 

Contrairement aux autres especes de baleines, le beluga est le seul qui demeure 
dans le Saint-Laurent toute l'annee. Son alimentation est tres diversified mais 
opportuniste se concentrant sur la proie la plus abondante du moment. Selon les 
mois de l'annee, son menu se compose de monies, de capelans, de harengs, 
d'eperlans, de crevettes et d'anguilles. A chaque automne, les anguilles du Lac 
Ontario, fortement contaminees par la bouillabaisse chimique des rejets 
domestiques et industriels de quelques 6 000 industries et de plus de 60 millions 
d'individus, descendent le fleuve et se dirigent vers la mer des Sargasses pour s'y 
reproduire. II suffit qu'un beluga consomme 88 kilogrammes d'anguilles, moins 
de 2% de ses besoins alimentaires annuels, au moment ou les anguilles traversent 
les eaux de la Cote-Nord pour expliquer sa mort precoce. II existe, aujourd'hui, 
plus de quatre millions de composes chimiques officiellement employes au 
Canada et aux Etats-Unis dont 33 000 sont employes couramment. En quelques 
decennies, ces polluants ont transforme les Grands Lacs en une immense toilette 
dont les dechets disparaissent dans un grand tuyau d'evacuation appele fleuve 
Saint-Laurent, branche directement sur un super egout nomme ocean Atlantique. 
Le systeme hydrographique Grands Lacs-Saint-Laurent, forme par le retrait d'un 
glacier il y a 15 000 ans, est devenu en quelques decennies, en l'espace d'a peine 
trois generations, l'un des regions les plus contaminees de la planete. Le ventre 
des belugas en est une preuve irrefutable. 

En general, l'autopsie pratiquee par les biologistes confirme la presence de 



metaux lourds (mercure, cadmium, cobalt, chrome, zinc, cuivres) de plusieurs 
produits organiques nocifs (des HAP, des BAP, des BPC, du mirex, du DDT) et 
des pesticides tels que chlordane, lindane et dieldrine. Comme d'habitude, l'etude 
pathologique du cetace se lira comme suit: cancer de la vessie, anevrisme du tronc 
pulmonaire, dermatite, fibrose de la rate, ulceres gastriques perforees ainsi que 
plusieurs tumeurs malignes. La mere transmet done par le lait maternel a sa 
progeniture une contamination telle que le veau devient plus contamine que la 
mere puisque ces contaminants, au lieu de s'eliminer, s'accumulent de generation 
en generation. 

Accuse a tort de detruire les bancs de poissons, le beluga fut chasse pendant tout 
le XIXe siecle (et meme bombarde du haut des airs) pour se terminer vers 1979. 
Reconnu en voie de disparition depuis 1983, le beluga doit faire face a de 
nouveaux dangers pour sa survie comme le bruit des canons sismiques utilises 
pour la prospection du petrole dans le detroit d'Honguedo, pres d'Anticosti. Un 
bruit tel qu'il peut derouter les cetaces sinon les rendre sourd. C'est tout le 
systeme de reperage et communication des cetaces qui est en jeu : une baleine 
sourde est une baleine morte. Voir MARSOUIN 



Terre-Neuve. Quant aux origines ethniques des Beothuks, la plupart des 
anthropologues les classent dans la famille des Montagnais (Innu). Par contre, 
leur culture differait a bien des egards de celle des autres nations amerindiennes. 
En effet, les Beothuks sont les seuls, en plus des tipis en ete, a construire et habiter 
des maisons bois sur bois avec toit pyramidal et calfeutrees avec de la mousse. lis 
sont les seuls a connaitre la navigation hauturiere, c'est a dire naviguer en haute 
mer sillonnant l'ocean loin de la vue des cotes dans leurs grands canots de trente 
pagayeurs. lis sont les seuls a fabriquer des saucisses composees de chair 
d'oiseaux, oeufs et graisse, sorte de confit entasse dans des boyaux de loups- 
marins. Enfin, les Beothuks etaient grands, pres de six pieds, avaient les yeux et 
le teint clair, les cheveux chatains qu'ils enduisaient d'un melange d'ocre rouge 
et d'huile de loup-marin. Pour toutes ces raisons, certains chercheurs commencent 
a croire que vers l'an mille, il y aurait eu metissage, done partage de genes et de 
connaissances (maison, navigation etc.) entre les Vikings et ceux-ci. Gagnon- 
Petel, p. 22 - Frenette, p. 112 - Chantraine, p. 153-154 



BERNEIGE 

Deformation du mot «bernache» 



Baie aux Berneiges 



BEOTHUKS (les) 

Vivants sur l'ile de Terre-Neuve, les Beothuks exploitaient les ressources 
saisonnieres comme le saumon et le phoque ainsi que le caribou. lis furent 
attaques, certains rues, d' autres captures et ramenes comme esclaves par Corte 
Real en 1500. Par la suite, ils furent extermines par les colons anglais qui les 
chassaient et tuaient au meme titre que les chevreuils. Le capitaine Georges 
Cartwright, dans son volumineux ouvrage «A Journal of Transactions & Events 
on the Coast of Labrador», ecrit en 1770 : «Leur nombre doit diminuer sans cesse 
car nos gens assassinent tous ceux (Beothuks) qu'ils peuvent, detruisent leurs 
provisions, saccagent leurs canots et leurs ustensiles, si bien que bien des families 
entieres sont mortes de faim a cause de cela. Je suis desole de dire que les colons 
sont de plus grands sauvages que les indiens eux-memes. (...) Si l'invasion de leur 
territoire par les Europeens se poursuit a ce rythme, ils ne survivront plus tres 
longtemps». Cette prediction s'avera exacte. Suite a ces attaques, ils se 
refugierent a l'interieur des terres refusant tout contact par la suite. Cette strategie 
contribua a les isoler de plus en plus jusqu'a l'extinction de la tribu en 1829. 

«Gens effarables et sauvaiges», expression employee par Cartier. Qui sont done 
ces «sauvages effroyables» que rencontrent Cartier dans le detroit de Belle-Isle ? 
Vetus de peaux de betes et portant des tresses ornees de plumes d'oiseaux, le 
corps peint d'une couleur tannee, ces descriptions semblent correspondre aux 
Beothuks qui utilisaient beaucoup l'ocre rouge (voir ocre rouge) et qui auraient 
ete en expedition de chasse sur la Cote-Nord en dehors de leur territoire habituel, 



BESTES SAUVAIGES 

Expression employee par Cartier. Les animaux inconnus de Cartier sont les 
«apponatz» (grand pingouin), les «godez» gode), les «margaulz» (fou de bassan), 
les «richards» (macareux moine), les «chevaulx de mer» (morse), les 
«adhothuys» (beluga), les «gibards» (epaulards) les «bievres» (castor) ainsi 
qu'une mysterieuse bete bipede qu'il poursuit en vain sur les rives du Saint- 
Laurent. Gagnon-Petel, p. 226 

BETCHOUANE (village) 

Village abandonne en 1885. L'arrivee soudaine et inexpliquee de plusieurs bandes 
de marsouins dans le Golfe mis en fuite la morue et reduisit les pecheurs a la 
misere. Le pere Boutin de Natashquan organisa leur transfert vers la Beauce. 
Santerre, p. 80 

BISSOT Francois (canton) 

Francois Bissot de la Riviere recut en 1661 de la Compagnie des Cent Associes 
le droit et faculte de chasse et de s'etablir en terre ferme aux endroits propices a 
la peche des loups marins, baleines et marsouins de l'ile aux Oeufs jusqu'aux 
Sept-Iles et a la Baie de Brador. Voir seigneurie de Mingan 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

BLAIS Narcisse 

Capitaine de la goelette Marie-Louise puis avec le Stadaconna et le Salic, il fut le 









&*HN^ 



premier qui etablit un lien de communication, de commerce et de ravitaillement qui, en 1713, a fait le releve des cotes du Labrador. Voila pourquoi son nom est 

entre les villages et le sud, principalement des aliments de basse : sel, lard sale, attache a cette region. II fut promu capitaine en 1728 et a servi comme 

boeuf sale, farine, cassonade, levure, allumettes, poudre a fusil, cordages en commandant de Detroit, de 1730 a 1734. Les villages de Mutton Bay et de La 

echange de poissons, pelleteries et huile de loup-marin. Dionne, p. 34 - Voir Tabatiere ainsi que le hameau de Baie-Rouge occupent le sud du canton, pres des 

TRADERS collines de Mecatina. www.toponymie.gouv.qc.ca 



BLANC-SABLON (village) 

Le toponyme Blanc-Sablon viendrait soit du sable fin de la riviere ou aurait ete 
nomme ainsi par les pecheurs bretons; le site rappelant 1 Anse des Blancs-Sablons 
a Saint-Malo, en Bretagne. Des fouilles archeologiques prouvent la presence des 
Basques et Portugais des le XVIe siecle venus y pratiquer la peche. Le capitaine 
basque Martin de Hoyarsabal note dans ses ecrits l'existence de «Beausablon» en 
1579. En 1689, des marchands de la Compagnie du Nord acquierent la seigneurie 
de Blanc-Sablon reprise par Augustin le Gardeur de Courtemanche en 1702. 
Ensuite, le fort de Pontchartrain sera erige a Brador en peripheric de Blanc-Sablon 
qui connaitra done une activite autant militaire que maritime. Entre 1718 et 1760, 
Francois Martel de Brouage, commandant du roi pour le Labrador, vit du 
commerce de la chasse et de la peche. A partir de 1772, La Lymburner-Crawford 
Compagny domine la chasse au phoque sur le littoral du Labrador et du golfe 
jusqu'a la faillite en 1822. Les compagnies William Fruing et Le Boutillier 
Brothers prendront la releve a partir de 1833 amenant dans les parages plusieurs 
pecheurs de la Gaspesie et des lies de la Madeleine qui s'y installeront. 
Aujourd'hui, avec plus de 1 200 membres, cette communaute est l'une des plus 
importantes de la Basse Cote-Nord et vit essentiellement de la mer. 
www.toponymie.gouv.qc.ca 
Lambert, p.248-49 

BONNE-ESPERANCE (ile, baie, havre, hameau, canton) 

Port de peche et de traite a l'epoque du Regime francais, sa situation privilegiee, 
abrite par plusieurs iles et accessible par quatre passages differents, serait a 
l'origine de son nom. En 1880, William Henry Whiteley est proprietaire de l'ile 
et fait construire un magasin general permettant a toute la population dans un 
rayon de plusieurs kilometres de venir s'approvisionner en nourriture. II est 
l'inventeur de la trappe a morue, engin de peche qui fera sa fortune. En 1990, les 
villages de Vieux-Fort, de Riviere Saint-Paul et de Middle Bay ont fusionne pour 
de venir la municipalite de Bonne-Esperance. www.toponymie.gouv.qc.ca 
Santerre, p. 136 - Lambert, p. 246 

BOISHEBERT (canton) 

Ce canton, qui fait face a l'archipel du Gros Mecatina sur la Basse-Cote -Nord, a 
ete denomme en 1907. Son nom evoque le souvenir d'Henri-Louis Deschamps de 
Boishebert (Riviere-Ouelle, 1679 - Quebec, 1736), seigneur de La Bouteillerie 



BOSSE 

Cordage attache a la proue d'un bateau et lui servant d'amarre. "Embosser" : rester 
a l'ancre. 

BOETTE (bouette) 

Harengs et capelans qui servent d'appat pour la peche aux homards et a la morue 

Vigneau p. 179 

BOUILLEE (la) 

Long et large irisement de la mer visible a distance provoque par le maquereau 
qui remonte a la surface. Ce poisson se tient en banc compact de millions d'unite 
en quete de plancton. Voir peche a la seine. Dionne, p. 65 

BOURGEOIS (le) 

C'est le gerant des compagnies forestieres appele a regler totalement la vie des 
villages crees par l'arrivee de ces compagnies. Le bourgeois est a la fois maire, 
juge de paix, commissaire. Le magasin du village lui appartient et les travailleurs 
forestiers achetent avec une monnaie emise par la compagnie (piton), ce qui 
favorise la cherte des marchandises. Cette situation met les habitants a la merci du 
bourgeois sans compter qu'il peut decider arbitrairement de l'embauche ou du 
renvoi d'un employe. Frenette, p. 312-13 

Appele aussi le «jobbeur» dans les chantiers, il etait souvent deteste par les 
bucherons en situation d'esclavage comme en temoigne le dernier couplet de cette 
chanson : 

Mais quand il (le jobbeur) sera mort 
Nous chierons sur son corps 
Ca sera pour embaumer 
Le jobbeur de la compagnie. 

Archives de folklore de l'Universite Laval - collection Lafleur-Ouellet. Lafleur, 
p. 197 

BRACONNAGE (le) 

II y a deux sortes de braconnier : le professionnel qui en retirait un revenu en 



vendant la viande en «canne» et le braconnier de subsistance pour lui et sa 
famille; ce dernier avait la faveur populaire et jouissait de la clemence des 
tribunaux. Le braconnage des oiseaux migrateurs se faisait a l'aide de torche ou 
d'un fanal; le braconnier des lacs et rivieres se servait du verveux, sorte de poche 
en filet ou de la dynamite. L'expression «aller aux flambeaux» designait le 
braconnage du saumon la nuit a l'aide de torche de bouleaux enflamme et de 
harpon. Pour attirer l'orignal, on creait des salines. L'ile d'Anticosti etait le 
paradis des braconniers trappeurs et chasseurs. C'est le braconnage qui serait a 
l'origine de la disparition de l'ours noir sur l'ile d'Anticosti. Le braconnage du 
renard fut a une epoque fort lucratif; les peaux etaient vendues a monsieur Beetz 
de Piastebaie pour la compagnie francaise Revillon. Jeune gibier, oeufs couves, 
lievres, perdrix servaient d'appats si bien que le braconnage detruisait non 
seulement le renard mais tout le reste. La proliferation du chevreuil, depuis son 
introduction sur l'ile d'Anticosti, attira de nombreux chasseurs nord-cotiers. Par 
contre, il faut rappeler les famines et en general les dures conditions socio- 
economiques de 1' epoque pour comprendre que le braconnage devenait parfois 
une question de survie pour la communaute. En juillet 1861 arrive monsieur 
Joseph Beaulieu de Maria, Baie des Chaleurs, le premier garde-chasse et peche 
dans la region. La cueillette des oeufs d'oiseaux aquatiques est prohibee et depuis 
1929, il est interdit de vendre la viande de gibier sauvage. 
Vigneau p. 252 - Lafleur, p. 135 et ss - Pomerleau, p. 424-427 



En 1497, ce Genois a bord du Mathew arrive a l'ile du Cap-Breton et deploie 
comme prise de possession les bannieres d'Angleterre et de Venise. II deceda en 
mer. 

CABOTAGE (le) 

De l'espagnol cabo, cap. Navigation marchande pres de la cote par opposition a 

la navigation au long cours. Voir TRADERS 

CACAOUIS 

Canard a longue queue Oldswaw dont le nom vulgaire est "Kakawi". Anse a 

Cacaouis au sud de l'ile Niapiskau. 

CALCULOT (le) 

Macareux moine - perroquet de mer. Appele ainsi par les nord-cotiers parce qu'il 

hoche la tete constamment comme s'il etait en train de calculer. 

CALMAR 

«Squid» en anglais. Petite pieuvre servant d'appat sur les lignes de peches. 

CALMASSE (la) 

Designe la mer d'un calme plat; une journee de calmasse. 



BRADOR (baie, hameau) 

Ce nom est la forme tronquee de Labrador, amputation de la syllabe la parce 
qu'elle a ete prise pour un article et que Ton retrouve dans plusieurs documents 
ecrit la Brador. Anciennement Anse aux Espagnols, cette baie de 12 km de largeur 
renferme le hameau de Brador a 7 km au nord de Lourdes-de-Blanc-Sablon. Pres 
de l'Anse des Belles-Amours les remarquables collines de Brador s'etendent d'est 
en ouest sur pres de 40 km. www.toponymie.gouv.qc.ca 

BREMEN (Le) 

A midi, le 13 avril 1928, un avion allemand Le Bremen monoplan a un seul 
moteur pilote par Hunefeld, Koehl et Fitzmaurice, qui effectuait l'une des 
premieres traversees transatlantiques est-ouest (Irlande vers New- York) executa 
un atterrissage d'urgence a Greenly Island (ile Verte) en face de Lourdes-de- 
Blanc-Sablon. Les aviateurs allemands furent accueillis sain et sauf par M. 
Letemplier, gardien de phare qui organisa leur rapatriement vers New-York. 
www.toponymie.gouv.qc.ca 



CANADA 

De kannata, amas de cabanes - hameau en langue iroquoise. En 1535, Cartier 
officialisa dans ses ecrits l'emploi de Canada pour designer le territoire. Avant de 
designer le pays, Canada servait aussi a designer le fleuve, la grande riviere de 
Canada, depuis plusieurs decennies. En 1565, alors que Canada est peu utilise en 
France, les Basques avaient deja l'habitude de danser les canadelles, danse en 
grande vogue aupres des jeunes filles qui s'accompagnaient au tambourin. Les 
canadelles indiquent done que le mot Canada etait deja connu des Basques, 
faisant meme partie de leur culture, bien avant que les Francais l'utilisent. Voir 
MUSQUARO - PORT-DE-BREST 

A l'origine, le mot Canadien designe les Autochtones vivants dans des hameaux 
le long de la cote. Par la suite, il designe les colons de souche par opposition aux 
Francais metropolitains de passage. Vers le milieu du XIXe siecle, lorsque les 
colons anglais revendiqueront ce nom, s'y ajoutera le qualificatif francais pour 
eviter la confusion. Carpin, p. 154- 155 



CCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCC 



CABOT Jean 



Qui a done decouvert le Canada ?. 

Nous connaissons deux courants de penetration du continent : la premiere par le 



Pacifique nord amenant les Amerindiens voila maintenant pres de 12 000 ans et 
les Inuits voila 5 000 ans. Ici point de revendication territoriale; on ne revendique 
pas un territoire inoccupe, on l'occupe et l'habite. La seconde par l'Atlantique 
nord. Si nous excluons la legende des ermites irlandais, quoique plausible mais 
non supportee par des decouvertes archeologiques, et qui auraient atteint les cotes 
de Terre-Neuve et du golfe Saint-Laurent au VIII ou IX siecle, nous arrivons en 
l'an 1000 avec les Vikings. 

Ensuite 1497 avec Jean Cabot qui a pris possession du territoire au nom de 
l'Angleterre et de Venise. Par contre, aucun etablissement ne fut construit. 
Premiere revendication territoriale done premier acte guerrier europeen au 
Canada car on s'approprie alors un territoire deja habite depuis plusieurs siecles. 
Ensuite, Corte Real et les pecheurs bretons, espagnols et portugais vers 1500, les 
baleiniers basques vers 1520 et Cartier en 1534. Voir CARTIER Jacques 
CANADIENNE (la) 

La goelette La Canadienne est le premier garde-cote du golfe Saint-Laurent. 
Lancee en 1855, elle est appelee a faire respecter la juridiction territoriale 
canadienne en chassant de nos eaux les pecheurs americains et les contrebandiers 
fort presents a une certaine epoque. Pierre Fortin en fut le premier commandant. 
Vigneau, p. 82 

CANNIBALISME (le) 

Les prisonniers males, lors des guerres amerindiennes, etaient offerts en sacrifice 
au soleil, esprit tutelaire de la guerre et de la fertilite. II semble que les idees 
fondamentales qui inspiraient cette ceremonie se soient diffusees vers le Nord a 
partir de l'Amerique du Sud tout comme le mai's, les haricots et les courges. Le 
culte iroquoien se rapproche des sacrifices humains pratiques dans le sud-est des 
Etats-Unis et de ceux des Azteques du Mexique. La victime est un prisonnier, on 
extrait son coeur, on l'immole sur une plate-forme elevee face au soleil et enfin, 
on cuit et consomme son corps en tout ou en partie. Le Pere Lejeune raconte 
qu'un jeune garcon que les Basques avaient donne aux Amerindiens pour qu'il 
apprenne leur langue fut mange pendant l'hiver lors de la famine 1636. Trigger, 
p. 138 

Le naufrage du Granicus est retenu par les historiens comme la plus sanglante 
tragedie, la plus epouvantable histoire de cannibalisme (anthropophagie) de 
l'histoire de l'Amerique. C'est le capitaine Basile Giasson qui, le 8 mai 1829 dans 
le havre de Belle-Baie a Anticosti, fit la decouverte macabre de pres d'une 
trentaine de naufrages depeces et sales a la facon du lard dans des barriques. Le 
seul corps intact retrouve fut celui d'un mulatre, couche dans un hamac, mort 
depuis quarante-huit heures d'une indigestion. Potvin, p. 321-323 



CANOT D'ECORCE 

Appele «voiture d'eau» par les premiers colons francais, le canot d'ecorce, aussi 
vieux que les Amerindiens de ce pays, fut le principal vehicule d' exploration, de 
trafic commercial et de communication. Le fameux «rabasca», 28 pieds de long 
par quatre de large, etait capable de transporter jusqu'a 28 passagers; il pouvait 
aussi supporter 3 600 livres de marchandises. Les canots des coureurs des bois 
etaient plus petits. Leur longueur variait entre douze et quinze pieds et trois et 
demi de large. Lafleur, p. 165-167 

CAPAILLOU 

Lanterne rudimentaire faite avec une boite de conserve et du suif de loup marin 

comme combustible. 

CARIBOU 

Du Micmac "Xalibu" : animal avec de longues pattes. 

Le cheptel du caribou au nord du Quebec est forme de deux hardes principales : 
le troupeau de la riviere George avec 700 000 teres et celui de la riviere aux 
Feuilles avec 300 000 teres dont les migrations se rejoignent en hiver pour former 
la plus grande harde de caribous au monde avec pres de 1 million de teres. Les 
caribous sont la seule espece de cervides ou le male et la femelle arborent un 
panache. Avec leur deux types de poils et leur museau velu, ces betes et sont 
parfaitement adaptes au froid mordant de l'hiver nordique. Les rayons chauds du 
printemps annoncent la migration vers le nord, vers la toundra ou les femelles 
mettent bas. L'ete est une periode d' alimentation intense autant pour les femelles 
apres le velage et les jeunes faons qui prennent force grace au lait tres riche de 
leur mere, que pour les males qui se preparent a engager de rudes combats en 
automne lors de la periode du rut et de poursuites effrenees des femelles a vive 
allure pour l'accouplement. La perte des bois donne le signal de la migration du 
troupeau vers l'aire d'hiver ou les attendent les loups. 

Depuis des milliers d'annees, le caribou et le loup forment un ecosysteme d'une 
efficacite exemplaire. Selon une legende inuit, le Createur donna vie au caribou 
(tuktu) et au loup (amorak) pour qu'ils prennent soin l'un de l'autre : le caribou 
nourrit le loup et le loup aide la caribou a rester fort en eliminant les faons chetifs, 
les femelles affaiblies par le velage et les males blesses gravement lors des 
combats du rut; tout cela dans le but evident de former une meute et une harde 
saines. Cette cooperation s'etend ensuite aux oiseaux : corbeaux, mesangeais du 
Canada, mesange a tete brune, et pics tridactyles, et aux petits mammiferes : 
renards, martres, belettes, lievres, souris sylvestres, campagnols, lemmings bruns 
et musaraignes cendrees qui tour a tour, profitent de la carcasse delaissee par la 
meute de loups. Ainsi va la vie ! 



Les caribous jouent un role important dans la culture des peuples nordiques en 
satisfaisant les besoins de base, soit la subsistance, l'abri et le vetement. En effet, 
le caribou represente la principale source de proteines alimentaires tout en 
apportant aux peuples du nord une abondante provision de nourriture spirituelle. 
Les peuples nordiques fabriquaient avec adresse des arcs, des fleches, des lances 
et meme des ceuvres d'art en se servant du panache, des os et decoupaient de 
minces lanieres peaux ensuite tressees en corde. La peau servait aussi a 
confectionner des tentes, des couvertures, des vetements y compris des 
mocassins. Russel H. John, L'univers des caribous, Edition du Trecarre, Canada, 
1998 



une voie d'acces a l'Asie et ses richesses. Les explorateurs mandates par ces pays 
avaient pour mission de decouvrir de tels passages et de prendre possession des 
terres nouvellement decouvertes. Entre 1497 et 1600, on denombre au moins une 
vingtaine de missions d' exploration vers la cote de Terre-Neuve et la Terre de 
Baffin. Ce n'est done qu'en 1534 que Jacques Cartier est nomme explorateur et 
mandate a cet effet de revendiquer au nom du roi de France les terres qu'il 
frequente. De tous, Jacques Cartier est le seul a s'aventurer a l'interieur du golfe 
et a pousser son exploration a l'interieur du continent, contrairement a Gaspar 
Corte Real et Cabot. Et le plus important, il s'emploie a nommer le pays. Voir 
Port-de-Brest pour «Terra Corterealis» 



Seuls les chamans etaient investis des pouvoirs magiques permettant de rejoindre 
l'esprit du caribou pour s'assurer de sa cooperation en vue d'une chasse fructueuse 

" Le chaman prepare le rite de l'outlickan meskina, ceremonie des Pistes de l'os 
de l'epaule ou Lecture de l'omoplate. Ce rituel est d'une grande importance 
symbolique et spirituelle pour la communaute innue. Une fois, l'omoplate retire 
de la carcasse du caribou, celui-ci est expose aux charbons ardents. La chaleur du 
feu fait craquer l'os de tous les cotes. Ces felures donnent la connaissance de 
choses qui touchent a la chasse et autres presages. Ainsi, une longue felure en 
ligne droite d'une extremite a l'autre signifie mort ou famine, une courte en zigzag 
sans ramifications veut dire misere. Les felures en forme de rameaux avec de 
petites taches briilees sur les bords indiquent l'abondance. Quand ces taches se 
trouvent pres du pied de l'os, e'est signe que le gibier est tout pres. Plus elles s'en 
eloignent, plus grande sera la distance parcourue pour le rejoindre. Enfin, la plus 
grande tache de brule indique toujours le camp de la tribu a partir duquel les Innus 
peuvent s'orienter dans leur chasse ". Comeau, p. 142-143, p. 248-249 

CARTIER Jacques 

II est important ici de faire une mise au point historique. En 1497, Jean Cabot 
frequente le continent americain suivi de Gaspar Corte Real. Vers 1500 arrivent, 
les pecheurs bretons, portugais et espagnols et fondent des villages comme 
Brador, Port-de-Brest, Blanc-Sablon etc. Ensuite se pointent dans le golfe Saint- 
Laurent les baleiniers basques vers 1540 et finalement Jacques Cartier 
«decouvre» le Canada en 1534. 

II appert que Jacques Cartier frequenta le golfe du Saint-Laurent bien avant 1534 
comme pecheur et connaissait deja l'existence de quelques villages, 
principalement Port-de-Brest fonde par des marins bretons. Du Cap de Bonavista 
pres de Terre-Neuve jusqu'a Port-de-Brest, la cote lui est familiere. II importe 
done de distinguer les pecheurs des explorateurs. En effet, les pays europeens tels 
la France, l'Espagne, le Portugal, l'Angleterre et la Hollande desiraient decouvrir 



Par contre, la presence des pecheurs europeens dans le golfe du Saint-Laurent 
denote une activite strictement economique reliee a la demande croissante en 
poissons sur les marches. Si rivalries il y a, ce n'est que pour l'exploitation des 
bancs de poissons et non pour la possession du territoire. C'est ainsi que Cartier, 
qui se croyait le premier a naviguer a l'interieur du golfe, fit la rencontre 
surprenante a Natashquan d'un pecheur naufrage francais nomme Thiennot 
devenu chef indien et qui lui donna de precieux conseils sur la route a suivre. Voir 
Thiennot. Frenette, p. 116-1 18 

CAYE OU CAILLE 

Grosses roches qui emergent de l'eau 

CERY Philippe-Marie d'Ailleboust de (canton) 

Le canton de Cery fait face a l'archipel du Petit Mecatina et a pour seul patelin le 

village de Tete-a-la-Baleine. Marchand et capitaine de navires, il a obtenu en 

1753 la vaste concession de Saint- Augustin. Membre du conseil de guerre, il 

recommanda la capitulation de Quebec en 1759. 

www. toponymie . gouv. qc . ca 

CHASSE (la) 

Principalement pecheurs, les nord-cotiers pratiquent une chasse de subsistance de 
gros gibiers et d'oiseaux aquatiques. Par contre, le piegeage du renard, du vison 
et du rat musque devient rapidement une activite commerciale lucrative car 
parfois, elle rapporte davantage de revenus que la peche principalement sur la 
Basse Cote-Nord. Frenette, p.266 

La chasse en mer est surtout le propre des Inuit et reposait sur trois especes: la 
baleine, le marsouin (beluga) et le loup-marin. Les Basques furent les premiers 
etrangers a exploiter la baleine comme ressource et frequenterent le golfe vers 
1520. La technique ancestrale qu'ils ont developpe a perdure jusqu'en 1980. Une 
fois, le cetace repere, la baleiniere, 8m,30c de long par lm,80c de large et son 



equipage : cinq rameurs, un timonier et un harponneur, se dirige a voile vers la 
proie. A 200 metres de 1' animal, on abaisse la voile et les rameurs prennent la 
releve jusqu'a ce que le harponneur puisse s'executer. Apres le premier coup qui 
transperce le poumon, un deuxieme harpon est lance avec une bouee qui ralentit 
la plongee et fatigue 1' animal. A chaque remontee, la baleine est frappee de 
nouveau avec des dards et des javelots jusqu'a mort s'ensuive. Ramenee a terre, 
la baleine est depecee et le lard place dans un four ou Ton recueille la graisse 
fondue puis on la coule dans un tamis fin et Ton met l'huile en barriques. 
Belanger, p. 129-136 

Apres le declin (dans le golfe seulement) amorce en 1720, il faut attendre le debut 
du XIXe siecle pour constater une reprise sous l'impulsion des Loyalistes 
americains en provenance du port baleinier de Nantucket qui emigrerent en 
Gaspesie. Vers 1850, cinq baleiniers gaspesiens sont en operation entre Tadoussac 
et Blanc-Sablon. Vers 1900, la Quebec Steam Whaling s'installe sur la Cote-Nord 
et commence l'exploitation avec un petit vapeur, le Falken, muni d'un canon a 
charge explosive. Ce sont principalement des Norvegiens qui composent 
l'equipage tandis que les nord-cotiers travaillent a l'usine de depecage et a la 
fonte de la graisse en huile. En 1985, la Commission internationale de la chasse a 
la baleine ordonne 1' arret complet de la chasse commerciale. 

Peu pratiquee sur la Cote-Nord, la chasse aux marsouins a l'ile aux Coudres est 
une activite importante. A maree basse, on plante des piquets dans la vase et le 
sable qui servent a poser les filets formant un piege en forme d'entonnoir. A 
maree haute, c'est d'abord le hareng qui s'y engouffre suivi des marsouins qui le 
chasse. Pris au piege, le marsouin s'echoue a maree basse. 

A l'automne, le loup-marin est peche aux filets dans des anses. Le filet, une fois 
releve, ferme l'anse qui devient un enclos. En voulant s'enfuir le phoque se prend 
dans les mailles du filet. La chasse aux phoques se pratique au printemps sur la 
banquise. Les chasseurs se rendent sur les lieux en chalutier et ensuite partent a 
pied armes de batons. La mise a mort des blanchons, filmee par les cameras du 
monde entier, precipite le declin de la chasse dans les annees 1970. 
Frenette, p. 188-199, 162, 364 - Pomerleau, p.100-109 



Joseph-Marie en 1747. Chevery est considere comme le centre administratif de la 
municipalite de C6te-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent. Le village est construit sur 
une pointe de sable a 1' embouchure de la riviere Netagamiou, a mi-chemin entre 
Natashquan et Saint-Augustin. www.toponymie.gouv.qc.ca 

CHICOUTAI ou CHICOUTE 

Shikuteu « qui murit avec la chaleur», nom montagnais de la plaquebiere du vieux 
francais «plat-de-bievre», nourriture a castor. Ce fruit de la Cote-Nord est une 
mure, rouge d'abord et ambre-jaune par la suite, poussant dans les grandes 
tourbieres humides - rubus chamoemorus. Sa valeur en vitamine C depasse de 
cinq fois celle de l'orange. En general, un seul plant sur onze est porteur de fruit, 
ce qui rend la cueillette ardue. A la fin de 1950, la Compagnie de la Baie 
d' Hudson commence a commercialiser la chicoute. On en tire egalement une 
liqueur alcoolisee. Dionne, p. 25, - Pomerleau, p. 345-346 

CHIEN-DE-MER 

Sorte de petit requin a la peau de caoutchouc et aux dents acerees. 

CLIMAT (le) 

Toute la Minganie se situe dans un climat subpolaire. La cote elle-meme, incluant 
l'ile d'Anticosti, est dans une zone intermediaire entre un climat franchement 
maritime et un climat franchement continental. La saison sans gel ne depasse pas 
120 jours sur la cote. Les precipitations annuelles sont abondantes et bien 
reparties sur toute l'annee. De 30 a 40 % des precipitations tombent en neige. De 
facon generale, la vitesse moyenne des vents decroit de Test vers l'ouest avec 24 
km/h vers Blanc-Sablon et 20 km/h a Anticosti. Les vents de tempete (+ de 74 
km/h) se manifestent le long de la cote avec une frequence de 46 % en hiver, 30 
% en automne, 20 % au printemps et 4 % en ete. Le brouillard, periode pendant 
laquelle la visibility est moindre de 1 km est de 2 a 4 % toute l'annee. Frenette, 
p.48-50 

COACOACHOU (baie de) 

Ancien poste de traite pres de La Romaine 

voir Riviere Coacoachou 



CHAUFFAUT (un) 

De echafaut, mot normand designant une grande cabane sur pilotis etablie moitie COMEAU Napoleon-Alexandre 

dans l'eau, moitie a terre; construite en planches et rondins pour que Fair puisse II naquit en mai 1848 aux Ilets-de-Jeremie. Nomme garde-chasse en 1860, ce 

y circuler librement. Lieu ou Ton tranche le poisson. Dionne, p. 25 trappeur, chasseur et pecheur devint un naturaliste distingue en relation avec 

plusieurs societes savantes. Pendant plusieurs annees, il fut le seul sur une grande 

CHEVERY (village) etendue de la Cote-Nord a posseder quelques notions de medecine, a pratiquer 

Appele ainsi en l'honneur de Jean-Baptiste Chevery, commandant du voilier l'obstetrique et meme la chirurgie. II mourut en 1923. Baie-Comeau fut appele 



ainsi pour honorer sa memoire. www.toponymie.gouv.qc.ca 

COMETIQUE (le) 

De "kramotik" : traineau a chien employe par les Inuit et utilise grandement par 
les residants de la Moyenne et Basse Cote Nord avant l'arrivee de la motoneige. 
Pour diriger l'attelage de chien: hak! hak!, a droite et la! la! la! a gauche. 

COMPAGNIE DE LA BAIE D 'HUDSON 

En 1670, le roi d'Angleterre accorde a la Compagnie de la Baie d'Hudson, ayant 
son siege social a Londres, le monopole des fourrures dans tout le bassin des 
rivieres se jetant dans la baie d'Hudson. Vers 1783, la Compagnie du Nord-Ouest 
devient sa concurrente immediate puisqu'elle prend possession de la Traite de 
Tadoussac. Une lutte feroce sinon la guerre s'installe entre les deux compagnies 
qui decident de se fusionner en 1821. En 1830, la Compagnie de la Baie d'Hudson 
devient locataire des King's Post et des seigneuries de l'ile-aux-Oeufs et de 
Mingan. Elle jouit du privilege exclusif d' exploitation des richesses et refuse 
toute implantation nouvelle sur le territoire; seuls les Amerindiens avec qui elle 
traite ont le droit de circuler et de s'y installer. En 1850, elle perd son droit 
exclusif sur les cotes de la Moyenne et Basse Cote -Nord. Les Acadiens des iles 
de la Madeleine en profitent pour y installer des villages comme Pointe-aux- 
Esquimaux. Avec l'arrivee de la Confederation canadienne en 1867, elle cede 
alors tous ses droits de propriete en Amerique du Nord au Dominion britannique 
tout en gardant 1' exploitation commerciale des postes de traite. Frenette, p. 234 - 
Pomerleau, p. 62-64 



des fourrures, des vaisseaux etrangers venaient commercer sur la cote contournant 
ainsi les lois protectionnistes francaises. Par la suite, plusieurs bateaux americains 
et autres venaient pecher illegalement dans le golfe et pratiquaient la contrebande. 
Puisque la loi sur les Indiens interdisait la vente d'alcool sur les reserves 
amerindiennes, le trafic de spiritueux s'avera fort lucratif. La contrebande 
d'alcool de St-Pierre et Miquelon vers le Canada a toujours fait parti des us et 
coutumes des nord-cotiers, le whisky y etant fort apprecie et surtout les 
nombreuses iles offraient aux contrebandiers des caches quasi introuvables. St- 
Pierre et Miquelon, avec un couvert forestier quasi-inexistant, manquait 
enormement de bois de construction. Puisque le bois se vendait beaucoup plus 
cher que l'alcool, les goelettes canadiennes arrivaient chargees de bois et 
repartaient les cales pleines de spiritueux. Ce marche noir fort lucratif atteint de 
telle proportion que le gouvernement canadien mis en service le vapeur 
Constance afin de surveiller ce trafic. Hormis les nord-cotiers, on rapporte que les 
contrebandiers les plus actifs furent ceux de l'ile-aux-Coudres et de l'ile 
d'Orleans. Vers 1910, le golfe etant bien surveille par les garde-cotes, on 
commenca sur place la distillation d'une boisson alcoolique; un tord-boyaux 
appele le chien. Dans les annees 1970, un chargement de marijuana tomba 
accidentellement d'un cargo transatlantique et se retrouva eparpille sur la cote. 
C'est ainsi que le fameux "pot sale" de la Cote -Nord fit son apparition durant 
quelques mois sur le marche noir. Pomerleau, p. 245-247 - Vigneau, p. 162, 244 

CORMORAILLERE 

De cormorandiere : lieu ou se rassemblent les cormorans 



COMPAGNIES DES CENT-ASSOCIES 

En 1627, un nouveau cadre colonial est mis en place par Richelieu en creant les 

Cent-Associes et leur cede le monopole du commerce des fourrures en Europe. La 

guerre avec l'Angleterre fait perdre beaucoup d'argent a la compagnie qui cedera 

ses droits a la Communaute des Habitants, formee de marchands actifs dans la Le Copaco 1966 

colonie qui les conservera jusqu'en 1659. Frenette, p. 126 



CORMIER (Louis) 

Ne a Riviere-au-Tonnerre en 1909, decede en 1972. Capitaine du MV Copaco de 

1946 a 1966, il fit du cabotage sur toute la Cote Nord. Santerre, p. 35 -36 



COMPAGNIE DU NORD-OUEST 

Cette compagnie, fondee en 1776 par une association de marchands de Montreal, 
vise a concurrencer directement la compagnie de la Baie d'Hudson pour la traite 
a l'interieur du continent. En liaison terrestre avec le Pacifique, elle controlait les 
deux-tiers du commerce des pelleteries au Canada. A cause de problemes internes 
et une mauvaise reorganisation, elle fut absorbee par la compagnie de la Baie 
d'Hudson, en 1821. Litalien, p. 120 



Apres avoir passe l'hiver 
Enverglace au bout du quai 
Sur le devant ou le derriere 
Revient enfin le mois de mai 

Dans les vingt ans de sa carriere 
Risquant souvent les avaries 
Les deceptions ou la misere 
Dans les grands vents ou le ciel gris 



CONTREBANDE (la) 

La contrebande a toujours existe en Nouvelle-France. Des les debuts de la traite Le capitaine qui l'a vendu 



Ayant au fond le coeur brise 
Le voir partir n'est pas venu 
En lui laissant la liberie 

Au grand matin d'un jour de mai 
Abonne par ses amis 
Quittant le port quittant le quai 
Le Copaco y est parti 

Roland Jomphe 

CORTE REAL Gaspar 

Fils du gouverneur de l'arcliipel des Acores (Portugal), Gaspar et son frere 
Miguel explorerent les cotes de l'Amerique du Nord lors de deux voyages en 
1500 et 1501. On lui doit le toponyme de Labrador. II a commis le premier acte 
esclavagiste europeen en ramenant 53 esclaves indiens Beothuks de Terre-Neuve 
a Lisbonne. II mourut lors de son second voyage en 1501. Litalien, p. 30 
Voir BEOTHUKS - LABRADOR - PORT-DE-BREST 

COTE-NORD-DU-GOLFE-DU-SAINT-LAURENT 
«La Basse Cote Nord d'abord, l'Afrique ensuite! » 

Exclamation de Henri Coiteux, depute du comte de Duplessis, lors du debat en 
deuxieme lecture du bill 23. Son adoption le 4 avril 1963 crea la municipalite de 
la C6te-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent, nom officiel de tout le territoire (Basse 
Cote -Nord) entre le detroit de Belle-Isle (Blanc-Sablon) et la pointe est de l'ile 
d'Anticosti (vis-a-vis Natashquan), soit une longueur de 250 milles (290 km) de 
cotes et d'une superficie totale de 5 240 hm2, soit le plus grand territoire 
municipal du Canada. ( Dionne p. 182) www.toponymie.gouv.qc.ca 

CRAN 
Rocher nu 

CULTURE 

La Minganie a de tout temps inspire nombres d'artistes et ecrivains. En litterature, 
1' autobiographic est un genre fort employe, principalement par les religieux 
comme le Pere Louis Gamier et Gabriel Dionne. Les memoires romances de 
medecin, d'ingenieur, de trappeur abondent dont Paul Provencher, Napoleon- 
Alexandre Comeau et Henry de Puyjalon, sans oublier le journal de Placide 
Vigneau. Les Amerindiens sont aussi tres presents dans ce genre litteraire comme 
Daniel Vachon, chef de bande ou An Antane Kapesh avec un discours plus 
polemique et revendicateur tandis que Michel Gregoire et Richard Dominique 
rappellent a travers leurs souvenirs les traditions autochtones. Dans le roman, 



citons Ashini de Yves Theriault, histoire d'un chasseur autochtone. Roland 
Jomphe et Gilles Vigneault representent avec eclat le genre poetique avec Pierre 
Perrault. Les auteurs scientifiques sont fort nombreux dont Marie-Victorin 
(science naturelle), Remi Savard (anthropologic), Rene Levesque et Michel 
Gaumont (archeologie), Rene Belanger et Pierre Frenette (histoire). Parmi la 
filmographie, citons: Terre de Cain de Pierre Petel, prix du meilleur documentaire 
canadien en 1949, Anse-Tabatiere et Tete-a-la-Baleine de Pierre Perrault, 
Carcajou ou le peril blanc et Le silence des fusils d'Arthur Lamothe, Deux pouces 
en haut de la carte de Daniel Lesaulnier. Enfin, citons Aitnamu, un recueil de 
photographies de Serge Jauvin sur la vie quotidienne d'une famille montagnaise 
de La Romaine et soulignons que presque tous les villages de la Minganie 
possedent une monographic historique. Frenette, p. 554-572 

DDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDD 

DECOLLER 

Couper la tete de la morue 

DEGRADE 

Couramment employe pour designer quelqu'un qui est forcement empeche de 
voyager a cause des mauvaises conditions de la temperature. Aucun sens 
pejoratif. 

DEMOISELLE ( lie de la ) 

Au debut de l'ete 1542, de Roberval en route vers Quebec surprit une liaison entre 
sa niece et un membre de l'equipage. Indigne d'une telle conduite, il ordonna de 
debarquer sa niece et le marin seducteur et les abandonna dans l'ile avec la 
gouvernante de la jeune fille. L'annee suivante, le maitre pilote Roberval 
regagnait la France, il s'arreta a l'ile pour les reprendre avec lui, il ne retrouva 
aucune trace d'eux et il appela l'endroit l'ile de la Demoiselle. De fait des marins 
bretons recueillirent Marguerite de Roberval et ses compagnons pour les rapatrier 
en France. Le livre Histoire des amants fortunes, publie a Paris en 1558 en raconte 
l'epopee. Par contre, Harrington Harbour revendique cette histoire. En effet 
d'anciens souliers de femme auraient ete trouves, a la fin du XLXe siecle, dans une 
grotte ou Marguerite aurait trouve refuge, 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

DEPALER (se) 

Deriver sous la force du courant et des vents. 

DOMAINE DU ROI 

Territoire qui s'etendait de l'ile aux Coudres au Labrador au debut de la Nouvelle- 



France. 

DOUCIN 

Eau douce apportee en eau salee par les rivieres. 

TTIT17I7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7T7 

ECHAFAUD 
Voir CHAFFAUD 

ECHO DU LABRADOR (1') 

Premier journal (6 pages) imprime et distribue sur la cote. II fut lance le ler 

octobre 1903 par le R.R Laize de Riviere-Pentecote. Vigneau, p. 190 

ECHOUERIE 

L'echouerie designe l'endroit ou les morses et les loup-marins s'echouent sur la 
greve pour se reposer. C'est aussi un batiment ou Ton transforme le loup-marin et 
le poisson. 

EGGERS (les) 

Anglicisme designant les pecheurs neo-ecossais qui pratiquaient la cueillette des 
oeufs d'oiseaux aquatiques sur les iles de la Minganie. Plusieurs nord-cotiers 
s'adonnaient aussi a cette pratique devenue illicite vers 1910. Le pillage des nids 
des oiseaux aquatiques et le braconnage ont presque decime completement les 
colonies de moiac, de macareux moines et provoque la complete disparition des 
Fous de Bassan dans l'archipel Mingan. Frenette, p. 236 



Gaspar Corte Real contre les Beothuks de Terre-Neuve en 1500. Sous le Regime 
francais et anglais, plusieurs esclaves amerindiens, principalement des Panis, 
travaillaient dans les seigneuries. 

ESSIPIT (communaute de) 

Essipit - riviere aux coquillages. A 40 km au nord-est de Tadoussac, en bordure 
du Saint-Laurent et enclavee dans la municipalite des Escoumins, la communaute 
innue (382 personnes dont 200 hors reserve) couvre une superficie de 86 hectares. 
Tres dynamique, la communaute a developpe une expertise importante en 
recreotourisme par le biais de ses 5 pourvoiries, ses croisieres aux baleines, ses 
nombreux chalets et sites de camping. 

ESTARLETTE (1') 

Nom commun en Minganie designant la sterne arctique. 

ETAMAMIOU (hameau) 

Du montagnais aitu-mamiu, hauteur des terres, ligne de partage des eaux ou de 
uiahtehau qui signifie les feuilles changent de couleur a l'automne. A 140 km a 
Test de Natashquan. Un poste de traite francais a ete etabli pres de l'embouchure 
de la riviere du meme nom vers 1733 par Jacques de Lafontaine de Belcourt. 
Vendu a des Anglais vers 1764, le poste semble avoir ete en activite pendant 
encore un siecle. Quelques families habitent encore le hameau et s'occupent 
d'une pourvoirie. voir Riviere Etamamiou. 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

FFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFF 



EKUANITSHIT (communaute de) 

Ekuanitshit - la ou quelque chose est echouee. Situee a 28 km a l'ouest de Havre- 
Saint-Pierre, la communaute innue (463 personnes) couvre une superficie de 18 
km carre. En face se dessine le paysage maritime des iles Mingan. Important poste 
de traite au debut de la colonie, les Innus de Ekuanitshit (Mingan) pratiquent 
toujours la chasse, la peche et la trappe sur leur pourvoirie. 

EMBOSSER 

Maintenir une embarcation a l'ancre 

ESCLAVAGISME (1') 

L'esclavagisme etait courant dans les tribus amerindiennes. Les enfants et 
femmes enleves lors de raids faisaient parties du butin de guerre. Les raids 
micmacs contre les Montagnais de la Minganie font parties de plusieurs legendes 
et recits innus. Le premier acte esclavagiste europeen fut commis par le Portugais 



FAUNE 

Les especes indigenes de la Minganie sont nombreuses et bien adaptees a leur 

environnement. 

Parmi les mammiferes, on retrouve : l'orignal, le caribou, le chevreuil, Tours noir, 
le lievre d'Amerique, le renard roux et argente, le loup, le lynx, la marmotte 
commune, le tamia, la moufette rayee, le castor, le rat musque, la loutre de riviere, 
le vison, le pore-epic, le carcajou, l'ecureuil roux, la martre, le pekan. 

Les mammiferes marins : le phoque commun, le phoque gris, le phoque du 
Groenland, le phoque a capuchon, le beluga, le grand rorqual bleu, le rorqual 
commun, le petit rorqual, le globycephale noir, le dauphin a flanc blanc, le 
marsouin commun, le cachalot, l'epaulard. 

La sauvagine se compose des especes suivantes : la gelinotte huppee, le huart, le 



canard noir, le garrot commun, le bec-scie commun, la sarcelle a ailes vertes, la www.toponymie.gouv.qc.ca 
macreuse a bee jaune, l'eider (moiac), le canard kakawi, l'oie blanche, l'outarde, 
la bernache, le lagopede, le terras. 



Les rapaces : l'autour, le balbuzard, la chouette, le hibou, le grand Due, l'harfan 
des neiges, l'aigle, le faucon, l'epervier, la buse, le pygargue a tete blanche. 

La faune ailee maritime : le macareux moine, le goeland argente, le goeland a 
manteau noir, le goeland a bee cercle, la mouette tridactyle, la sterne arctique, le 
guillemot noir, le gode, le cormoran. 

La faune aquatique de la terre-ferme : la truite mouchetee, le touladi, la coregone, 
le grand brochet, la lotte, le meunier rouge et noir, la perchaude, le dore, le cisco, 
le menomini rond. 

La faune aquatique maritime : le saumon de l'Atlantique, l'eperlan, la truite de 
mer, le maquereau, le fletan atlantique, le hareng, le sebaste, la morue, le fletan 
du Groenland, l'esturgeon, la plie grise, le capelan, le poulamon, l'anguille, 
l'aiglefin, le thon, le requin, le calmar. 

Les mollusques : la moule, l'oursin, le buccin ou bourgot, la mye, le bigorneau, 
le petoncle, l'huitre, le couteau, la palourde, la coque. 

Les crustaces : le crabe, la crevette, le homard. 

FERMONT (ville) 

Au 53e parallele, a environ 300 km au nord de Sept-Iles et a deux pas de la 
frontiere du Quebec et de Terre-Neuve, la ville miniere de Fermont, reliee a Port- 
Cartier par une voie ferree, temoigne par son nom meme de la presence 
importante du minerai de fer dont le mont Wright est rempli et qui est exploite par 
la compagnie Quebec Cartier. Plus de 80 % des revenus municipaux proviennent 
de Sexploitation de la mine situee a 25 km a l'ouest de la ville officiellement creee 
en 1974 et construite par la Quebec Cartier. Par ailleurs, le nom de Fermont est 
evocateur et riche d'histoire puisque la premiere forge du Canada a ete etablie en 
1736, dans un village denomme Fermont, ancienne denomination de la 
municipalite de Saint-Maurice, dans la region de Trois-Rivieres. La population 
fermontoise est tres jeune, entre 25 et 35 ans, a l'image de la paroisse de La 
Resurrection et du bureau de poste denomme Fermont crees en 1972, et elle a du 
deployer des tresors d'imagination pour s'adapter a la vie nordique. Notamment, 
on a erige un mur en arc de cercle d'une longueur de 1 km et de 15 m de haut pour 
reduire les effets du vent du nord en hiver. Fermont est dotee d'un centre 
commercial et recreatif qui fait corps avec le vaste complexe d'habitation. 



FER ET TITANE (compagnie) 
En 1941, Octave Dupuis, un trappeur de Havre-Saint-Pierre, se rend au Lac 
Allard dans l'arriere-pays et remarque les gisements. II fait part de sa decouverte 
Russell Johnson Parker, un ingenieur minier americain, dont les travaux 
d'exploration confirment la presence d'ilmenite, un metal compose d'oxyde 
naturel de fer et de titane. En 1948, la Quebec Iron and Titanium Corporation est 
creee et construit un chemin de fer de 43 km et un quai de chargement pour diriger 
le minerai vers les fonderies de Sorel. L'arrivee de la compagnie marque le 
passage de pecheur a mineur pour les habitants de Havre-Saint-Pierre. En 1950, 
Jos Rankin des Metallurgistes-Unis d'Amerique forme le premier syndicat 
regroupant les 150 travailleurs de la compagnie. 
Lambert, p. 194-95 

FLORE 

voir VEGETATION 

FOSSILE (un) 

Les roches de la Minganie sont riches en fossiles et facilement visibles sur les 
affleurements. Au debut du siecle, le geologue americain W.H. Twenhofel en a 
fait un inventaire tres complet en recoltant 111 especes faisant partie des groupes 
suivants: algues, coraux, bryozoaires, brachiopodes, pelecypodes, echinodermes, 
ostracodes, trilobites, gasteropodes et cephalopodes. 

GGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGG 

GAMACHE Louis-Olivier (baie) 49* 48' 64* 22' 

Cette baie de l'lle d'Anticosti rappelle Louis-Olivier Gamache, le flibustier, le 
contrebandier, le sorcier le plus legendaire de l'histoire de la Minganie. Ne a 
ITslet en 1787, cet homme intelligent, habile, roue, hardi, redoutable et redoute a 
vecu toute sa vie d'aventurier a l'lle d'Anticosti. II avait construit sa maison 
precisement a l'endroit ou Jolliet avait jadis bati un fort et y mourut en 1854. 
Appele aussi le croque-mitaine du golfe, moitie feu-follet, moitie loup-garou, il a 
alimente de ses exploits les histoires des marins du pays, de la France, de 
l'Angleterre et des Etats-Unis. Sa reputation est telle que dans les recits 
populaires de l'epoque, il est represente comme un forban qui jouit de l'amitie du 
diable. Seul avec ses compagnons invisibles, il aurait massacre des equipages 
entiers et s'est ainsi empare de riches tresors. Vivement poursuivi par un bateau 
du roi, il a disparu avec sa goelette au moment ou il allait etre saisi et Ton n'a plus 
apercu qu'une flamme bleuatre dansant sur les eaux. Voila en substance, la nature 
de ses exploits si bien que personne ne voulait s'aventurer dans la baie de ce 



Gamache demoniaque. Vers la fin de sa vie, il raconta ainsi son subterfuge. 
Puisqu'en ete, sa baie etait visitee par des navires cherchant un havre et quelques 
fois par des coureurs d'aventures, sa maison et sa famille etaient done exposees a 
l'attaque de ces derniers. II songea done a attacher a son nom le prestige d'une 
terreur superstitieuse comme le diable, voila pour la plaisanterie. Par contre, ses 
exploits de contrebandier sont bien inscrits dans la realite. Gamache s' etait 
declare l'ennemi du monopole des compagnies exploitant les postes de traite. 
Comme il aimait a faire les choses franchement, il allait etaler ses marchandises 
a la barbe des employes de la compagnie, dont il meprisait les menaces. Un jour 
que sa goelette est mouillee dans le port de Mingan et encerclee de canots 
montagnais avec qui il negocie, il apercoit au loin la voile d'un croiseur de la 
compagnie du roi. L'ancre est levee et sa goelette legere et fine voiliere glisse 
rapidement sur les flots. Une poursuite s'ensuit jusqu'a la nuit tombee. C'est alors 
que Gamache lie ensemble quelques bouts de planches pour en faire un radeau et 
depose un baril de goudron avec des tisons enflammes provenant de sa cambuse. 
En larguant ensuite l'amarre du radeau, il se defile dans la nuit et retourne vers 
Mingan. Grande fut la deconvenue des officiers du croiseur, quand, apres une 
chasse prolongee, ils arriverent a un petit feu qui semblait se nourrir des eaux de 
la mer. Pour les matelots, Gamache s' etait envole sous la forme d'un feu-follet. 
Voila pour l'histoire. Grande aussi fut la surprise des commis de Mingan, lorsque, 
le matin du jour suivant, ils apercurent la goelette chassee la veille, tranquillement 
mouillee et environnee d'un triple rang de canots montagnais. Le negoce pouvait 
reprendre et la legende ne fit que s'amplifiee par la rumeur populaire. Belanger, 
p.46-50 

GARDIEN DE PHARE (un) 

La vie de gardien de phare etait parfois tres difficille a supporter surtout au XIXe 
siecle. Ceux, qui habitaient les tours circulaires, devaient affronter le froid intense 
et l'humidite constante de leur residence. Seuls les gardiens des stations insulaires 
pouvaient s'absenter de leur lieu de travail. Ils sont autorises a traverser sur la 
terre-ferme pour voir a 1' appro visionnement de leur famille, ou encore pour la 
bonne marche du phare. Bien qu'essentielles a leur survie, ces traversees les 
exposent souvent a de grands risques. De fait, les noyades, lors de ces traversees, 
figurent au premier rang des accidents mortels chez les gardiens de phare. 
Eustache Forgues, gardien de phare a l'ile aux Perroquets, perit de cette maniere 
en 1892. La corvee quotidienne du gardien de phare est aussi tres exigeante. 
Immediatement apres l'extinction des lampes, les centaines de prismes de verre 
de meme que les lentilles doivent etre nettoyes tous les jours. Vient ensuite 
l'assommante corvee de nettoyage et de polissage des lampes qui ont fume toute 
la nuit, sans parler de la remontee manuelle du poid qui actionne le mecanisme de 
rotation du feu. Par temps de brume, les gardiens de phare ont peu de chance de 
trouver le sommeil puisque le canon de brume entre en action pour permettre aux 



navires de determiner plus ou moins leur position, et ce, pour une periode 
indeterminee. Comme c'est souvent le cas dans le golfe, certains gardiens vivent 
plusieurs jours consecutifs, voire meme des semaines entieres dans le brouillard, 
experience des plus extenuante qui soit. Franck, p. 138-152 

GASPESIENNE (la) 

Voilier de 45 pieds a deux mats possedant aussi un moteur diesel (Ruston) utilise 

comme barque de peche. 

GEOLOGIE (la) 

Quatre grandes regions decrivent le cadre physique du territoire. Ce sont : le 
Plateau et le Piedmont laurentien, les Basses-terres du Saint-Laurent et la Plate- 
forme maritime. Le Plateau, le Peidmont renferment d'importants gisements 
mineraux dans le roc et les Basses-terres, des gisements ferriferes alluviaux 
(sables noirs) dont les plus riches se retrouvent dans les deltas des rivieres Moisie, 
Manitou, au Tonnerre, Saint- Jean et Natashquan. 

Les ruptures de pentes sont nombreuses lorsque Ton passe d'une region a l'autre; 
les plus remarquables sont la chute Vaureal (76m) d'Anticosti, les rapides des 
Murailles (75m) sur la Romaine. La riviere Manitou (72m), la riviere Mingan 
(62m) et la riviere Sheldrake (49m) possedent aussi des ruptures de pentes 
interessantes. 

Le Plateau laurentien est recouvert d'une bonne epaisseur de depots glaciaires. II 
est parseme de collines, de lacs et de rivieres. Peu amenage, il est l'habitat 
privilegie des grands cervides comme le caribou. 

Le Piedmont laurentien fait la transition entre le Plateau et les Basses-terres. Cette 
region est rocheuse et le fond des vallees est recouvert d'importants depots 
fluviaux. D'une largeur moyenne de 40 km, son altitude varie de 150m au sud et 
de 300m au nord. Peu habite, il est le royaume de l'epinette et des animaux a 
fourrures. 

Les Basses-terres du Saint-Laurent varient de 2 a 40 km en largeur et son altitude 
ne depasse pas les 150m. Surfaces rocheuses sur le littoral, parsemee de sables 
dans les deltas des rivieres, la plaine cotiere est bien drainee et la multitude d'iles 
et de recifs sur le littoral temoignent d'un relief ennoye. Avec un taux d'erosion 
de 1 m par annee en moyenne, la cote subit ainsi les contrecoups des tempetes et 
des pluies diluviennes qui provoquent ravinements et glissement de terrain. 
Plusieurs villages ont commence a se proteger par un enrochement de la cote. 

La Plate-forme maritime est une region marine qui se situe a des profondeurs de 



moins de 200m et la largeur varie de 25 km sur la Moyenne Cote-Nord jusqu'a 
100 km sur la Basse Cote-Nord. Parsemee de hauts fonds, la Plate-forme recele 
de bancs de peche dont le plus vaste est le banc Beauge. Plusieurs archipels 
percent la Plate-forme separes de la cote par des chenaux sous-marins qui sont 
d'anciennes vallees fluviales. Frenette, p.29-72 

GITONY (le couple) 

Une jeune quebecoise de famille respectable et a l'aise, d'excellente education se 
preparait a la vie monastique quand la maladie l'empecha de realiser son projet. 
Sur les conseils de son medecin, elle quitta Quebec pour aller respirer l'air 
vivifiant du golfe. En route vers le detroit de Belle-Isle, la goelette fit naufrage a 
la Pointe-aux-Esquimaux. Rescapee et recueillie par les habitants, elle y fit la 
connaissance d'un Francais denomme Gitony, un tonnelier ne a Saint-Malo. 
Apres le mariage, le couple parti s'installer a l'ile d'Anticosti; on presume a 
l'emplacement laisse vacant depuis le deces de Louis-Olivier Gamache. Elle 
devint bientot une chasseresse emerite. Elle y vecut une dizaine d'annee. Apres la 
mort de son mari, elle epousa un pecheur de la Cote et termina ainsi sa vie 
d'insulaire solitaire. Potvin, p. 360 

GLACIATION 

La derniere glaciation, celle de Wisconsin, date de quelque 30 000 ans et 
comprend une calotte epaisse de 10 000 pieds en moyenne qui a couvert la 
majeure partie du Canada et des Etats-Unis. La deglaciation est un phenomene 
assez recent, du au rechauffement du globe et remonte a environ 1 1 000 ans. La 
disparition des glaces s'est faite de la peripheric vers le centre, ce qui explique, 
par exemple, que les iles de la Madeleine, d'Anticosti et de Mingan auraient pu 
connaitre une deglaciation plus hative. La terre ferme de la Minganie et les iles de 
l'archipel Mingan sont parcourues de stries accompagnees de cannelures 
glaciaires formees par la pression des glaciers. On les remarque surtout aux 
pointes des iles. Levesque, p. 24 



eloignes. II est un des principaux agents de la dispersion des poissons dans les 
eaux douces. II transporte, colles a ses pattes par des mucosites particulieres ou 
emmagasines dans son estomac, des oeufs de poissons qu'il depose ou degorge. 
C'est ainsi qu'une multitude de reservoirs separes de toutes les sources 
poissonneuses se sont peuples d'especes variees. C'est ainsi egalement, selon 
toute vraisemblance, que certaines especes exclusivement marines, comme le 
hareng et fluviales, comme l'eperlan, se sont acclimatees dans des lacs d'eau 
douce. Certaines iles comme l'ile Nue de Mingan et quelques pointes comme 
celles d'Anticosti, en sont completement couvertes a la saison de la ponte. Les 
coniferes de l'Archipel-de-Mingan sont tellement couverts de ces oiseaux, que 
Ton est rente de prendre pour de gros flocons de neige, lorsqu'on les apercoit du 
large. Malgre tout, se sont des oiseaux superbes, surtout les manteaux noirs, dont 
l'envergure atteint quelquefois cinq pieds et demi. N'avoir restreint en rien la 
destruction du goeland et de ses oeufs delicieux en omelette est l'une des gloires 
de l'ancienne loi de la chasse, qui helas ! en compte bien peu ". 
Belanger, p. 76-87 

GOELICHE (la) 

Nom vulgaire de la mouette 

GOEMON 

Synonyme de varech, une algue marine qui sert pour engraisser et fertiliser les 
jardins et parfois a nourrir des animaux. 

GOYNISH 

Autre appellation de Aguanish 

GRAVE (le) 

Terrain rocailleux ou Ton fait secher le poisson, ou sont les vignaux. Belanger, 

p.153 



GOELAND 

II s'agit ici du goeland maritime et non pas du goeland des villes nord-americaines 
gave de patates frites, de hot-dogs et de dechets de depotoirs. Le goeland argente 
et le goeland a manteau noir sont les plus frequents en Minganie. Voici ce qu'en 
pense la naturaliste Henry de Puyjalon en 1894 : "Tous les goelands sont des 
bandits de la pire espece. Le goeland est d'une rare gloutonnerie. Putrefaction ou 
chair fraiche, il avale tout, il digere tout. II detruit une quantite enorme de crabes, 
d'oursins, de homards et meme de poissons, surtout d'anguilles, qu'il attrape fort 
adroitement au milieu des algues, car il ne plonge jamais. II detruit en outre une 
quantite considerable de jeune gibier comme les toutes petites moniacs (canard 
eider). II remonte aussi les rivieres et se rend souvent jusqu'au lacs les plus 



HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH 

HABILLAGE (1') 

Ensemble des operations destinees a preparer la morue. Premierement, le pecheur 
commence par decoller la morue en lui coupant la tete et l'eviscerant entierement 
par le ventre en ne conservant que le foie. Ensuite, la morue est tranchee d'un 
coup de couteau par-dessus, puis un autre par-dessous l'arete qu'il enleve d'un 
troisieme coup de couteau. La morue ainsi habillee etait jetee dans une grande 
cuve d'eau salee. La technique de l'habillage est la meme pour tous les poissons 
ou mammiferes marins comme en fait foi cette chanson traditionnelle de marin : 
Pique la baleine 



Joli baleinier 
Pique la baleine 
Je vais l'habiller 

Une fois, l'habillage terminee, la morue est transportee au chaffaud ou on la 
couvre de sel et l'empile par lits pour la faire mariner de 7 a 8 jours. Ensuite lavee 
et egouttee, la morue est portee sur les vigneaux pour etre sechee au soleil. 
Belanger, p. 153 - Landry, p. 87-88 

HALAGE (le) 

En hiver, on tracait des chemins de glace sur la banquise pour transporter le bois 
de chauffage des iles et du foin vers la terre ferme. Au debut, on se servait des 
boeufs qui furent progressivement remplaces par des attelages de chiens. Les 
meutes de chiens devinrent si imposantes ( 3 a 4 chiens par habitants) que 
plusieurs furent abandonnes dans la nature, Ces chiens errants devinrent 
rapidement un fleau; on ne compte plus le nombre de villageois attaques ou 
devores par ces chiens. Les animaux de basse-cour subissaient le meme sort. Si 
bien qu'en 1899, le conseil municipal de Pointe-aux-Esquimaux imposaune taxe 
de $4.00 par chien, plus que le chien ne vaut. Tous les chiens, entre 450 et 500, 
furent abattus et on acheta des chevaux. Vigneau, p. 173 

HANCHE 

Partie de la coque d'un bateau vers les trois-quarts arriere. 

HARRINGTON-HARBOUR 

Le seul village permanent de la Basse Cote-Nord existant sur une ile. Instaure par 
des Terre -Neuviens en 1831 (Families Simms et Chislett), les habitants se 
retrouvent sur les quatre iles de ce minuscule archipel contenu a l'interieur de 
l'archipel du Petit Mecatina. L'ile d'Harrington est la plus importante et doit son 
nom au gouverneur Aylmer qui la nomma ainsi en l'honneur du 3e comte de 
Harrington decede en 1829. Ce village possedait, en 1907, le seul hopital de la 
cote, l'hopital Grenfell, don de la fondation londonienne Deep Sea Mission, 
aujourd'hui ferme. L'ile fut aussi appelee Hospital Island. Depuis 1892, le docteur 
Grenfell parcourait les villages et hameaux de la Basse Cote-Nord avec son 
navire-hopital avant de fonder son hopital sur l'ile. Une americaine du nom de 
Emerson fut la premiere femme medecin de la region. 

En 2002, le village a servi de decor au film La Grande Seduction du realisateur 
Jean-Francois Pouliot et scenariste Ken Scott. 
www.toponymie.gouv.qc.ca - Lambert, p. 228 



HAUTE COTE-NORD (la) 

En montagnais : Attik Iriniouetchs, c'est a dire le pays des gens du caribou. Entre 
1820 et 1840, de nombreuses explorations de l'arriere-pays de la Moyenne et 
Basse Cote-Nord sont entreprises par les officiers de la Compagnie de la Baie 
d' Hudson. De nouveaux postes sont done ouverts sur les grandes voies de 
communication des Montagnais. Mais ces connaissances restent secretes, a 
l'usage exclusif de la compagnie. II faudra attendre les premieres expeditions 
scientifiques vers 1861 pour decouvrir les immenses ressources naturelles de ce 
territoire. Presque tout le territoire ancestral des Montagnais est maintenant 
arpente, cartographies identifie et pret au developpement minier et 
hydroelectrique. www.toponymie.gouv.qc.ca 

HAVRE-ST-PIERRE 

Anciennement Pointe-aux-Esquimaux qui devint Havre-St-Pierre le ler mai 1924 
en l'honneur de Saint-Pierre, patron des pecheurs. Fonde par des Madelinots en 
1857 a 200 km a Test de Sept-Iles, ce village etait nomme Wepmiskaw - pointe 
du castor blanc par les Montagnais. Havre-Saint-Pierre est la plus importante 
municipalite de la Minganie avec ses nombreux services gouvernementaux. 
Ancien secretaire de la municipalite, le poete Roland Jomphe relate dans ses ecrits 
les liens uniques entre l'homme, la terre et la mer et Placide Vigneau dans son 
journal 1857-1926 « Un pied d'ancre» raconte l'epopee des fondateurs et la vie 
maritime de l'epoque. En 1948, au Lac Allard a 40 km au nord, la compagnie Fer 
et Titane inaugure une mine d'ilmenite, minerai compose de fer et de titane et 
constitute depuis la colonne vertebrale de l'economie regionale. Au cours des 
annees, revolution de Havre-Saint-Pierre demeure soutenue et represente un 
modele original de croissance. Contrairement aux villes-champignons comme 
Gagnon ou Schefferville, les mineurs sont transportes par chemin de fer, matin et 
soir; ils continuent done de rester sur place. C'est la porte d'entree de l'archipel 
Mingan sous la supervision des naturalistes de Parc-Canada. 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

HEBERT Jos 

Celebre postilion entre Blanc-Sablon et Havre-Saint-Pierre entre 1879 et 1919. 
Gilles Vigneault lui consacra une chanson relatant ses exploits. 

HONGUEDO (detroit) 49' 15' 64, 00' 

Appele aussi Detroit Saint-Pierre, ce toponyme designe le large passage du golfe 
du Saint-Laurent entre la peninsule de la Gaspesie et l'ile d'Anticosti. D'origine 
micmac, Honguedo designerait un lieu de rassemblement, probablement Gaspe. 
L'appellation actuelle origine des ecrits de Jacques Cartier de 1535-36. 
www. toponymie .gouv. qc . ca 



HYDROELECTRICITE 

La Cote-Nord est l'une des principales regions productrices d'electricite, comme 

en temoigne l'importance de ses nombreux complexes hydroelectriques installes 

sur les rivieres Bersimis, aux Outardes, Manicouagan, Sainte-Marguerite et 

Toulnustouc. Les installations nord-cotieres d'Hydro-Quebec comptent en effet 

pour plus de 30 % de la puissance installee totale au Quebec. A cela s'ajoute la 

production d'une douzaine de petites centrales hydroelectriques privees qui sont 

disseminees un peu partout dans la region. Enfin, la concretisation d'autres projets 

hydroelectriques, la refection et l'amelioration du reseau actuel de meme que le 

developpement du potentiel eolien constituent un apport economique regional 

important. 

Eolien 

La Cote-Nord fait partie des regions administratives les plus favorisees en matiere 

de potentiel eolien au Quebec. En effet, cela est corroboree par les mats de mesure 

de vent installes lors de la realisation du programme de mesures du potentiel 

eolien (PMPE) et dans une etude menee par le Groupe eolien de l'Universite du 

Quebec a Rimouski, financee par le Ministere. On y a defini les regions du golfe 

du Saint-Laurent, de l'ile d'Anticosti et de la Moyenne et Basse-Cote-Nord 

comme des sites a fort potentiel eolien, surtout dans le secteur de Lourdes-de- 

Blanc-Sablon. Ces secteurs presentent des vents qui soufflent de 25 a 30 km/h en 

moyenne. 

Biomasse 

La Cote-Nord regroupe 20 % des activites d'exploitation de la biomasse tourbeuse 

au Quebec. A cause de sa reserve abondante, la tourbe brune bien decomposed est 

une source autochtone d'energie strategique a moyen et a long terme. En effet, ce 

combustible, etant considere comme du charbon pauvre, peut etre transforme en 

electricite ou en chaleur par des technologies thermiques comme la combustion 

ou la gazeification. 

Exploration petroliere et gaziere 

Au cours des demieres annees, le bassin sedimentaire dAnticosti a ete l'objet 

d'investissements majeurs en exploration petroliere et gaziere. Actuellement, les 

compagnies Corridor Resources et Hydro Quebec Petrole et gaz detiennent 33 

permis de recherche couvrant plus de 500 000 hectares. Les travaux de recherche 

en cours permettront de verifier le potentiel en hydrocarbures. 

Activite economique 

L'industrie de l'energie de la Cote-Nord assure plus de 1 600 emplois directs, dont 

la majeure partie se trouve dans les secteurs de l'electricite et de la distribution des 

produits petroliers. Ces emplois represented 4,1 % des emplois totaux en energie 

au Quebec. De plus, la region compte 120 stations distributrices de carburants en 

service, ce qui represente 2,8 % de l'ensemble des etablissements de distribution 

de carburants au Quebec. 



HYDROLOGIE (1') 

Le reseau hydrographique est tres ancien et date du temps ou tout le fond marin 
actuel du golfe etait a l'air libre. Les rivieres ont un debit de 10 a 40 % superieur 
a la moyenne quebecoise. Les rivieres gelent entre la mi-octobre et le debut 
novembre et degelent entre le debut mai et la mi-juin. Frenette, p. 37-38 

Les eaux de l'estuaire et du golfe sont tres salees et froides a cause du courant du 
Labrador qui se fait sentir jusqu'a la pointe des Monts. L'englacement de la cote 
s'effectue vers la mi-decembre et son deglacement vers la mi-mai. De petits 
icebergs peuvent atteindre Harrington Harbour. Les marees sont semi-diurnes, 
c'est a dire une haute et basse maree par jour. Leur amplitude passe de 0,9 m a 
Blanc-Sablon a 3,7 m a Tadoussac. La hauteur des vagues est d'environ 0,8 m en 
ete et de 1,3 m en hiver et peuvent atteindre 6 m lors de tempete. Frenette, p. 50- 
53 

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII 

INDUSTRIE FORESTIERE (1') 

L' absence de routes et de chemin de fer rendent la Minganie peu propice au 

developpement forestier. Seule l'ile d'Anticosti connaitra une exploitation 

forestiere a grande echelle. En 1927, 1 500 bucherons y travaillent. On estime le 

volume annuel de coupe a 300 000 cordes de bois. 

Frenette, p. 377 

INFIRMIERES (les) 

Dans une region fort mal desservie en services de sante, les infirmieres - sages- 
femmes jouerent un role capital aupres des malades. Parcourant un immense 
territoire, elles affrontaient les pires dangers, hiver comme ete, dans leurs 
deplacements. Beaucoup de nord-cotiers doivent la vie a ces femmes dont 
Evelyne Bignell, Pauline Laurin, Germaine Gaudet, Anita Lavoie, Jeanne-d'arc 
Gagnon, Patricia Tremblay-Dion pour nommer que quelques unes de ces 
pionnieres. Lambert, p. 39 

INNU 

Bonjour se dit «KUEI-KUEI» en langue innue. 

Regroupement des Montagnais et des Naskapis done des tribus suivantes : 

Betsiamites, Papinachois, Ouchestigouek, Ounescapis, Oumamiois. 

Geographiquement, les Betsiamites vivent sur le bassin de la riviere Betsiamites, 

les Papinachois sur les bassins des rivieres aux Outardes et Manicouagan, les 

Ouchestigouek et les Ounescapis sur les bassins interieurs de l'Ungava et du 

Labrador, les Oumamiois sur les bassins de la riviere Moisie, de La Romaine, de 

la Natashquan, de l'Olomane et de la Petit-Mecatina. Les Naskapis designent 



toutes les tribus amerindiennes de l'interieur des terres de la Haute Cote-Nord du 
Quebec par opposition aux Amerindiens du littoral nord du Saint-Laurent 
designes par les Montagnais. Cette designation (Montagnais) est attribuee a 
Champlain qui la tiendrait peut-etre des Basques, parmi les premiers Europeens a 
avoir echange avec les populations locales, qui ont identifie trois groupes 
autochtones : les «Esquimaos» (Inuit), les «Montaneses» (Montagnais) et les 
«Canaleses» (Iroquois). A partir de Champlain, les Montagnais designent toutes 
les tribus vivant sur la cote entre Quebec-Tadoussac-Sept-Iles-St-Augustin. 

Au nombre de 14 300, les Innus represented la nation amerindienne la plus 
populeuse du Quebec et 70% d' entre eux vivent dans les reserves de la Cote- 
Nord. Les communautes innues sont : Essipit -riviere aux coquillages (Les 
Escoumins), Pessamit - la ou Ton trouve la lamproie (Betsiamites), 
Kawawachikamach - riviere sinueuse (Shefferville), Matimekosh - petite riviere 
ou petit poisson (Shefferville), Uashat - Maliotenam - la baie, village de Marie 
(Sept-Iles), Ekuanitshit - la ou quelque chose est echoue (Mingan), Nutukuan - la 
ou Ton chasse l'ours (Natashquan), Unamen Shipu - riviere de la couleur (La 
Romaine), Pakua Shipi - riviere seche (Saint-Augustin), Mashteuiatsh - la ou il y 
a une pointe (Pointe-Bleue). Cette derniere, situee au Lac-St-Jean, est la seule 
communaute innue en dehors de la Cote-Nord. Au Labrador, on retrouve deux 
autres communautes, soit Sheshatshiu (Goose Bay) et Utshimassiu (Davis Inlet). 

Les seules institutions autochtones reconnues par le gouvernement federal 
jusqu'en 1960 sont les Conseils de bande, elus a tous les deux ans et dotes de 
pouvoirs tres limites. En novembre 1975, 11 bandes amerindiennes se regroupent 
pour former le premier organisme permanent, le Conseil Attikamek-Montagnais 
qui prepare les dossiers de revendications territoriales, toujours d'actualite. 
Dissous en 1994, ce Conseil est remplace par le Conseil national Attikamek, le 
Conseil tribal Manuitum et le Conseil tribal Mamit Innuat. Frenette, p. p.77-118- 
122-125,544, Dictionnaire de l'an 1000 a nos jours 

INSECTES PIQUEURS (les) 

lis sont la depuis toujours (75 a 100 millions d'annees). lis piquerent les grands 
dinosaures. lis furent temoins de l'essor des oiseaux, puis de 1' apparition des 
mammiferes et de l'homme. lis sont presents sur tous les continents, a 1' exception 
de l'Antarctique. Leurs milieux de vie occupent les espaces ouverts, forestiers et 
montagneux jusqu'a plus de 4 000 metres. En 1512, Jean Cabot ecrit dans son 
rapport de voyage : « De leur agressivite semble se degager leur devise : Nous 
vous aurons !» 

Les insectes piqueurs au Quebec appartiennent a quatre grandes families de 
Dipteres : 1) les Simulies, dites mouches noires, (60 especes au Quebec) avec des 



appendices buccaux qui mordent la chair avant d'en aspirer le sang. 2) les 
Tabanides (40 especes dont les taons, frappe d'abord, mouches a chevreuil, a 
orignal ou a cheval) qui infligent a leurs victimes une morsure cinglante. 3) les 
Ceratopogonides (briilots - 100 especes au Quebec) qui attaquent agressivement 
en nuee. 4) les Culicides ( 52 especes dont les moustiques, maringouins) qui 
piquent a l'aide de leur trompe rigide et perceuse. 

Contrairement a la croyance populaire, la femelle ne meurt pas apres avoir pique; 
gorgee de sang, elle se dirige vers un endroit humide pour completer le 
developpement de ses oeufs, pres de 300 et non pas des milliers comme on le 
croit. La longevite du maringouin s'echelonne de 1 a 4 semaines. Par contre, le 
male meurt peu de temps apres l'accouplement. 

Les maringouins, les moustiques et autres «bibittes» font partie de notre culture 
populaire. Des centaines de recits, de chansons leurs sont consacres; on 
denombre, actuellement au Quebec, au moins 14 lacs, 2 etangs, 2 ruisseaux et 1 
montagne qui portent le nom de Maringouin; 12 lacs portent le nom de Moustique 
et plusieurs lacs et ruisseaux s'appellent «bebite» ou «bibite». 

Pour se soulager rapidement d'une piqure douloureuse, on applique du 
bicarbonate de soude melange a de l'eau froide ouun morceau de glace. Bourassa, 
p. 32 et ss 

INUIT (les) (un Inuk) 

Anciennement Esquimau. Vers 5 000 ans, une premiere vague migratrice inuit 
traverse le detroit de Bering en provenance de Siberie orientale; une deuxieme 
suivra en l'an 1 000. Ces groupes peupleront graduellement la presque totalite des 
lies et la bordure nordique du continent americain jusqu'au Groenland. 
Contrairement aux Amerindiens, il existe encore dans le nord-est de la Siberie des 
groupes apparentes aux Inuit nord-americains. Vers 3 000 ans marque l'arrivee 
des Inuit (Dorsetiens) sur l'ensemble de la cote du Labrador et de Blanc-Sablon a 
Riviere-Saint-Paul, appele «Quitzezaqui», la "Grande Riviere". Un 
refroidissement du climat force les Dorsetiens a migrer le long des cotes a la 
recherche de nourriture. Ces Inuit ne chassent non seulement le loup-marin mais 
aussi le caribou a l'interieur des terres. 

A partir de l'an 1 000, les Dorsetiens sont graduellement remplaces par les 
Thuleens, ancetres directs des Inuit actuels et chasseurs de gros mammiferes 
marins tels la baleine et le morse. Avant la venue des Europeens, les Inuit etaient 
maitres des lieux. lis defendirent leur territoire avec courage et determination 
contre les Indiens jusqu'au jour ou les Francais, leur tournant le dos, se mirent a 
vendre des armes et munitions aux Montagnais. lis furent vaincus en 1640 par les 



Montagnais a l'lle-aux-Esquimaux en face de Riviere-Saint-Paul. Par deux fois, 
ils attaquerent ensuite la garnison de Brador apres 1674. lis furent finalement 
vaincus a Battle-Harbour en 1757. Chasses du Labrador, ils se replierent 
definitivement vers l'Ungava. 

L' alliance des Francais avec les Montagnais contre les Inuit s'expliquerait par des 
motifs commerciaux. Tout comme les Montagnais, les Inuit commercaient avec 
les Francais. Tandis que les Montagnais retournaient a l'interieur des terres vers 
leur territoire de chasse, les Inuit eux restaient sur la cote pour chasser le loup- 
marin et la baleine dont ils avaient un besoin absolu. La chair crue de loup-marin 
leur etait indispensable pour se nourrir eux-memes et pour alimenter leurs meutes 
de chiens; sa peau pour confectionner leurs longs kayaks et des bottes etanches, 
des lanieres et des attelages. De la baleine, ils utilisaient en plus de l'huile et de 
la chair les solides ossements dans lesquels ils taillaient des semelles pour les 
patins de leur traineau (Kramotik, voir cometique). Ainsi, pour les Francais, 
l'lndien representait un collaborates tandis que lTnuk se revelait un serieux 
competiteur. Les etablissements francais ne devaient jouir que deux ans a peine 
de cette treve. En 1759, apres la conquete, tout sera passe aux mains des 
puissantes compagnies anglaises (Compagnie du Labrador et de la Baie 
d'Hudson) qui assumeront pendant pres de cent ans un monopole sur tout cet 
immense territoire. Frenette, p. 77 et ss - Dionne, p. 22-26 

JJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJ 

JACQUES-CARTIER (detroit de) 

Grand chenal maritime de quarante kilometres de largeur separant 1'ile 
d'Anticosti de l'archipel de Mingan, anciennement appele le canal du Labrador. 
II fut nomme ainsi en 1934 pour souligner le quatrieme centenaire du premier 
voyage du navigateur malouin Jacques Cartier. Gauthier Larouche, p. 66 

JERSEYAIS ou JERSIAIS 

Venue de 1'ile Jersey de l'archipel anglo-normand en 1767, la famille Robin 
s'installe a Pasbebiac en Gaspesie pour exploiter la morue du golfe et excerce un 
quasi-monopole. Par la suite, des employes jersiais de la Robin Co. forment a leur 
tour des compagnies maritimes. Ces compagnies creeront des postes permanents 
sur la cote forcant ainsi plusieurs families gaspesiennes a s'exiler sur la Basse 
Cote-Nord. Ces compagnies domineront l'economie regionale des pecheries 
jusqu'en 1930. Ce sont les compagnies : Robin Charles & Co, John & Elias Collas 
Co, Le Bouthillier Brothers, William Fruing Co. Par extension, le mot jersiais 
s'appliquera aux pecheurs gaspesiens qui traditionnellement font commerce avec 
des compagnies jersiaises qui dominent le marche de la morue sechee. La faillite 
de la banque de Jersey, en 1886, affecta durement ces compagnies; de plus, le 



marche delaisse le poisson seche au profit du frais ou du congele, ce qui 
accelerera le declin. Frenette, p. 241 

JOHAN-BEETZ 

Voir BAIE-JOHAN-BEETZ 

JOLLIET Louis 

Ne a Quebec le 21 septembre 1645, il decouvre le Mississippi en 1674. Le 15 juin, 
il atteint avec Marquette la riviere Wisconsin et s'arrete a Quapaw. Ils sont a 10 
jours de 1' embouchure du grand fleuve; ils ont parcouru 1 700 mille. Ils savent 
maintenant que le Mississippi se jette dans le golfe du Mexique. II n'a plus 
d'inconnu, mission accomplie, ils retournent sagement vers Quebec. Sur le retour, 
son canot chavire dans les rapides de Lachine et il perd son precieux coffret qui 
contient tous ses papiers. Cavelier de Lasalle profitera de cette bevue pour 
revendiquer la decouverte du Mississippi. Plus tard, il se marie avec Claire Bissot 
et devient tuteur des enfants de Francois Bissot decede. En 1679, Duchesneau lui 
concede les iles et ilets appeles Mingan et prend Jacques de Lalande comme 
associe. Entre mai et octobre de la meme annee, il part pour la Baie d'Hudson. 
L'annee suivante, l'intendant Duchesneau lui concede 1'ile d'Anticosti et il 
devient l'hydrographe du roi et s'installe avec sa famille a Anticosti. En 1690, il 
est attaque par les Anglais et sub it des pertes considerables et en 1692, une 
nouvelle attaque le ruina completement en detruisant tout les bailments qu'ils 
possedaient. II meurt en 1700. Apres une serie de succession, la Seigneurie de 
Mingan est cedee a la Compagnie du Nord-Ouest en 1803 qui s'unit avec la 
Compagnie de la Baie d'Hudson en 1821. Levesque, p. 43-49 

La derniere trace que nous avons de Jolliet se resume a une signature qui date du 
4 mai 1700 et retrouvee a la cathedrale de Quebec. Parti de Quebec en mai de la 
meme annee, on le perd totalement de vue ensuite. Bien que la tradition orale 
rapporte que les Montagnais avaient coutume de faire un pelerinage en hommage 
a un grand Francais dans une des iles, il semblerait que ce grand explorateur est 
tout simplement disparu lors d'un voyage sur le Saint-Laurent et que son presume 
tombeau sur les lies Mingan n'existerait pas; jusqu'a preuve du contraire. 
Levesque, p. 93 

JOMPHE Roland 

Ne a Pointe-aux-Esquimaux en 1917. Le poete de la Minganie exerce le metier de 
pecheur pendant soixante ans en plus d'etre sacristain et secretaire-tresorier de la 
municipalite de Havre-Saint-Pierre. Passionne d'histoire, il relate dans ses ecrits 
la beaute des paysages, le metier de pecheur et de mineur et temoigne de la vie 
quotidienne de ses habitants. En 1978, il publie un recueil de poesie intitule : De 
l'eau salee dans les veines. 




:i^ 



j&P** 






U*» but U«* £*-> %— ■- -^- " 






"^ mj^t' A r 



J~ 



"6 



^ £ 1m. 



ri. J", 



- ^- JUL ft^A-^*- (*■- 4*"- C*^J>- 





JOVENEAU (Alexis) 

Pretre missionnaire de La Romaine de 1953 a 1993 

KICKKICKKTCKKKICKKTCKKKICKK^ 

KEGASHKA (village) 

Nom montagnais qui signifie baie de chaque cote de la pointe. Poste de traite en 
1831, le village acadien de langue francaise est fonde en 1852 et decime en 1871 
par une epidemie de diphterie. La population fut evacuee vers la Beauce. Par la 
suite, village anglais depuis la venue des Terre-neuviens en 1872 qui acheterent 
les maisons abandonnees. A leur tour, ils desertent le village en 1890. Ce sont des 
families de Perth en Ontario dont les ancetres etaient Terre-Neuviens qui occupent 
les lieux. A partir de Kegashka vers Test, on vit a l'heure des Maritimes; on doit 
done avancer sa montre d'une heure. www.toponymie.gouv.qc.ca - Lambert, 
p.224 

KRILL (le) 

Mot norvegien designant les larves de crustaces de la famille des zooplanctons. 

Principale source de nourriture des baleines. Voir PLANCTON 

LLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLL 

LABRADOR ( peninsule du ) 

Le toponyme Labrador s' applique a 1' ensemble de la peninsule comprise entre la 
baie d'Hudson et l'axe du fleuve Saint-Laurent et bordee par la cote Atlantique au 
nord-est. Avant la decision du Conseil prive de Londres en 1927 qui fixa de 
nouvelles frontieres localisees a la limite interieure du bassin atlantique 
(Churchill Fall), e'etait la riviere Saguenay qui jouait le role de frontiere au sud- 
ouest; de la, l'utilisation de cote du Labrador pour designer ce qu'on appelle 
aujourd'hui la Cote-Nord. Labrador viendrait du surnom attribue a l'explorateur 
portugais Joao Fernandes dit llavrador (le laboureur) qui frequenta la region vers 
1500. Au debut, Labrador designait les terres du Groenland pour s'appliquer 
ensuite au terres du continent americain; Terra Dellabrador en 1566. 
www.toponymie.gouv.qc.ca 



peuple de la riviere de l'ocre rouge s'y retrouvaient durant l'ete apres avoir 
abandonne temporairement leurs quartiers d'hiver de l'arriere-pays. La creation 
d'un poste de traite vers 1710 par les Francais devait etablir par la suite de cadre 
des relations avec les Blancs et asseoir les bases de la sedentarisation plus poussee 
que connaitront les Montagnais au XXe siecle. Le comptoir devient la propriete 
de la Labrador Compagny en 1780 et s'en departira au profit de la Compagnie du 
Nord-Ouest qui le vendra a son tour a la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1822. 
Cette derniere l'exploitera pendant un siecle. Vers 1860, des pecheurs acadiens 
commencent a s'y installer suivis par des Terre-Neuviens en 1920. En 1955, le 
pere Alexis Joveneau dote le village d'une chapelle et d'une ecole. Voir Riviere 
Olomane www.toponymie.gouv.qc.ca 

LA ROMAINE (Complexe de) 

Hydro-Quebec Production a obtenu l'autorisation de construire un complexe 
hydroelectrique de 1 550 MW sur la riviere Romaine, au nord de la municipality 
de Havre-Saint-Pierre, sur la Cote-Nord. Ce complexe sera compose de quatre 
amenagements hydroelectriques dont la production energetique moyenne 
annuelle s'elevera a 8,0 TWh. Les travaux de construction devraient commencer 
au milieu de 2009 et etre termines en 2020. La premiere mise en service est 
prevue pour 2014. Le cout total du projet est evalue a 6,5 milliards de dollars. 

LA TABATIERE (village, baie) 

Du montagnais "tabaquen" qui veut dire sorcier. Des missionnaires racontent que 
les Amerindiens avaient coutume de consulter un sorcier-jongleur qui donnait des 
indications quant aux augures de leur voyage de retour vers leur campement 
d'hiver au fond des bois. Fonde en 1820, l'Ecossais Samuel Robertson y installe 
un etablissement permanent que ses descendants occupent encore aujourd'hui. 
Des Jersiais viendront se joindre aux Robertson en 1855 pour faire la peche a la 
morue et la chasse aux loups marins. En 1941, Louis-Telesphore Blais etablit la 
St-Lawrence Sea Product Compagny, une fonderie de graisse de loup-marins qui 
se specialisera par la suite (Primonor) dans la transformation du poisson frais. 
C'est aujourd'hui le plus important centre de transformation des produits de la 
peche en Basse Cote-Nord. 
www.toponymie.gouv.qc.ca - Lambert, p. 238 



LALANDE Jacques de LEGENDES (les) 

Concessionnaire associe a Louis Jolliet pour 1' exploitation de la seigneurie des La vie des Minganois est agrementee de recits et legendes bien typiques selon 

iles Mingan. leurs lieux de residence. C'est a Riviere-au-Tonnerre que resident les sirenes du 

Saint-Laurent qui charment les pecheurs et chasseurs de phoques tandis que les 

LA ROMAINE (village) chevaux de malheur de Longue-Pointe venaient hanter les pecheurs esseules sur 

Du montagnais unaman (ouroman - Oloman) qui veut dire ocre rouge, une glaise les iles Mingan. Le grand serpent de mer de Pointe-aux-Esquimaux mesurait plus 

qui teinte le rivage. Depuis des temps immemoriaux les Unaman-shipiulnut ou de cent pieds de longueur et ne cedait en rien a la fabuleuse sciegouine des mers 



dans la destruction des bateaux et la perte des equipages. Les marins de 
Natashquan doivent combattre les feroces oiseaux voleurs qui s'emparent des 
filets remplis de poissons; alors qu'a Tete-a-la-Baleine, les corps des defunts sont 
enleves par le grand cometique noir mene par un attelage de chiens noirs conduit 
par le diable lui-meme. Heureusement, existe a La Romaine, Tshakapesh 
Pinvincible, un jeune Montagnais qui combat les monstres et les mauvais 
manitous avec ses fleches qui peuvent fendre les montagnes. Enfin, les aurores 
boreales de Blanc-Sablon se transforment en marionnettes aux danses macabres 
petrifiant de peur ceux et celles qui les regardent trop longtemps comme cette 
roche rappelant Rose-Anna, la femme petrifiee de Blanc-Sablon. Dupont, p. 29-57 

Mais que representait, au niveau mythologique pour un Amerindien, l'arrivee des 
Europeens ? Selon les legendes recueillies par la tradition orale, les navires etaient 
des iles flottantes pousses par des nuages (voiles) accompagnees par la foudre et 
le tonnerre (coups de canons). A son bord se trouvait l'Homme-Lapin blanc, sorte 
de heros mythique qui pouvait guerir les maladies. L' attitude des Amerindiens 
envers les Europeens changea rapidement lorsqu'ils s'apercurent qu'a la suite de 
contacts repetes les maladies se repandirent. Les Blancs devinrent des esprits 
malefiques apportant la mort. Trigger, p. 177-178 

Les legendes esquimaudes racontent quant a elles, la presence des Tunnits, tribu 
d'hommes gigantesques qui chassait et pechait a la Terre de Baffin et au Labrador. 
Tout laisse croire que ces etres surnaturels etaient des Vikings venus dTslande. 
Dictionnaire de l'an 1000, p. 19 

LESCARBOT Marc 

Cet avocat francais presenta en 1606 a Port Royal sa piece «Theatre de Neptune», 
la premiere representation theatrale en Amerique du Nord. Poursuivant son 
voyage vers la Huronnie, il identifia plusieurs lieux d'habitation amerindiens de 
la Cote Nord. Lambert, p. 21 

LEVESQUE Rene 

Archeologue originaire de Quebec. Ses fouilles sur 1'ile du Havre de Mingan et 
Pile Nue ainsi qu'a Brador permirent d'identifier de nombreux artefacts basques, 
amerindiens et francais. Ses travaux permirent aussi d'authentifier la presence des 
postes de traite de Jolliet en Minganie. 

LEWIS Harrison F. 

En 1920, il fut charge d'appliquer en Basse Cote -Nord la nouvelle loi canado- 
americaine sur les oiseaux migrateurs. II creera par la suite une dizaine de 
reserves ornithologiques et a les faire connaitre aupres des residents et a la 
communaute scientifique internationale. Frenette, p. 399 



LONGUE-POINTE-DE-MINGAN 

En montagnais Nemiskat - endroit poissonneux. A 16 km de Riviere-Saint- Jean. 
Anciennement Paspaya, deformation de Paspebiac qui rappelle l'origine 
acadienne du village. Aujourd'hui, Longue-Pointe doit son nom a la fleche de 
sable qui avancait jadis dans le fleuve. Cette langue de terre traduit "mingain" en 
basque offre une des interpretations retenues sur l'origine de ce toponyme. En 
effet des 1550, les Basques venaient chasser la baleine dans les eaux de l'archipel, 
Le comte de Puyjalon nota, a la fin du XIXe siecle, dans son journal les structures 
de maconnerie tandis que des fouilles archeologiques entreprises par Rene 
Levesque dans les annees 70 confirmerent l'utilisation d'un four a 1'ile Nue de 
Mingan par les Basques. En 1833, le capitaine Philippe Le Brock amenage des 
comptoirs de peche saisonniers mais ce n'est qu'en 1870 que des acadiens s'y 
installent en permanence 

En face de Longue-Pointe commence l'Archipel-de-Mingan avec l'lle-aux- 
Perroquets ou habitent les gardiens de phare depuis 1888, dont le comte de 
Puyjalon, le premier, suivi de Eustache Forgues qui se noie en retournant a la terre 
ferme en 1892 et Placide Vigneau qui lui succeda jusqu'en 1912. 

En 1942, l'armee americaine construit un aeroport militaire. Du coup, les 
habitants trouvent du travail et ne sont plus totalement dependants de la peche. La 
fin de la deuxieme guerre mondiale precipite la fermeture de la base en 1949. 
www.toponymie.gouv.qc.ca - Lambert, p. 182-83 

LOUP-MARIN (chasse au) 

Les Amerindiens, les Inuit les marins francais et les nord-cotiers le chassaient 
pour la nourriture, l'huile et les peaux. A chaque printemps, depuis des 
millenaries, la banquise de l'Atlantique nord, qui couvre le Labrador et le golfe 
Saint-Laurent, sert d'habitat a d'innombrables phoques gris, communs ou du 
Groenland. Les femelles viennent donner naissance a leurs nouveau-nes, appeles 
«blanchons», sur les glaces derivantes. L'arrivee du blanc hon sur la banquise en 
mouvement s'appelle la «mouvee». La mouvee sera grande ou petite selon les 
annees. La chasse traditionnelle se passe sur le debarri, c'est a dire 
l'amoncellement de glace colle a terre par les vents. Une escouade de quatre a 
cinq chasseurs cotiers traine un canot sur les glaces mouvantes. Le canot sert a 
traverser les saignees, ces cours d'eau qui apparaissent a travers les glaces. On 
utilise le gourdin pour ecraser le crane des blanchons. Les chasseurs cotiers 
reviennent a chaque soir au rivage. Une bonne chasse represente 30 peaux de 
loups-marins. On est loin des milliers de peaux ramassees quotidiennement par 
les phoquiers de haute mer terre-neuviens et norvegiens. Pour les chasseurs nord- 
cotiers, le loup-marin represente la moitie de leur gain annuelle, l'autre etant la 
morue. 



En 1794, le premier bateau en bois arme pour la chasse aux phoques fit son 
apparition suivi des bateaux a vapeur en 1863. Ce sera le debut de 1' exploitation 
commerciale de ce pagophile qui ira en progressant jusqu'au milieu du XXe 
siecle. Comme toujours l'avarice et l'appat du gain des grands conglomerats 
phoquiers transformerent cette chasse traditionnelle en un veritable carnage 
industrielle. Au fil des ans, le nombre de prises ne cesse de decroitre jusqu'a 
mettre en peril la survie meme de l'espece. Dans les annees 60, l'arrivee de 
l'helicoptere augmente la pression de chasse sur le troupeau. En 1964, le film de 
Serge Deyglun sur la chasse au phoque provoque la polemique : la chasse est 
presentee comme un massacre. Ces images feront le tour du monde. Le 
mouvement ecologiste Green Peace envoie le bateau Sea Shephard perturbe la 
chasse annuelle des loups-marins. Une campagne mediatique mondiale s' engage 
contre la chasse. Depuis, c'est l'industrie touristique qui profite de la grande 
mouvee du golfe. Aujourd'hui, le troupeau de loups-marins se compose ainsi : 5 
millions de teres pour le phoque du Groenland, 600 000 phoques a capuchon, 200 
000 phoques gris et 30 000 phoques communs. 
Landry, p.47-62 - Chantraine, p. 214-215 

LOURDES-DE-BLANC-SABLON (village) 

Vikings, Inuit, Amerindiens. Basques, Bretons, Espagnols, Francais, Anglais et 
Acadiens frequenterent a differentes epoques les eaux de cet important village de 
la Basse Cote-Nord. Le havre avec son port de mer naturel, ses batiments et ses 
barques temoignent de son activite traditionnelle de peche. Blanc-Sablon mot de 
l'ancien francais designant un sable fin, fut utilise bien avant les explorations de 
Jacques Cartier et designerait les sables blancs de la riviere. Lourdes derive du 
nom de la mission Notre-Dame de Lourdes installee au village. Le village fut 
fonde en 1824 par Odule Guay, un francophone de Quebec suivi par de 
nombreuses families dont les Beaudoin, Dumas, Labadie, Joncas et Lavallee. Des 
Terre-Neuviens s'y installent entre 1870 et 1885. 
www.toponymie.gouv.qc.ca 

LOW Albert P. 

C'est sous l'egide de la Commission geologique du Canada qu'est realisee 
l'exploration globale de l'arriere-pays de la Cote-Nord et du Labrador. Le 
Montrealais Albert P. Low dirige l'expedition entre 1892 et 1896; la publication 
de ses rapports marque la fin du monopole des compagnies de fourrures sur ce 
territoire. Dorenavant, les ressources minieres et le potentiel hydroelectrique 
retiendront l'attention des gouvernements, c'est a dire les fameux depots de fer de 
la fosse Labrador et les grandioses chutes Churchill que les Montagnais ont 
depuis fort longtemps nomme Mishta-paushtik : la Grande Chute. Frenette, p. 348 

MMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMM 



MACAPvEUX MOINE (le) 

Avec son gros bee colore, sa face blanche et ventre blanc, son dos et son collier 
du cou noir, le macareux moine est certainement l'embleme de la Minganie. Le 
veritable nom de cet oiseau n'a jamais servi a designer quelque entire que ce soit 
en Minganie. Ce furent plutot les termes locaux comme perroquet de mer ou 
calculot qui furent employes. - lies aux Perroquets - lie a Calculot. Certains 
l'appellent aussi le macareux arctique. Gauthier Larouche, p. 96 

MAGASIN GENERAL (le) 

Heritier des postes de traites, le magasin general, veritable coeur des villages de 
la Minganie, est gere soit par la Compagnie de la Baie d'Hudson ou la Labrador 
Fischeries. La seule concurrence viendra du magasinage par catalogue, alors tres 
populaire a partir des annees 1940. Frenette, p. 486 

MAGPIE 

Nom anglais designant le geai gris du Canada, la pie bavarde. 
A 25 km de Riviere-au-Tonnerre. Le site est frequente des 1849 par des 
Gaspesiens venus pecher la morue et le saumon et devient le plus important port 
de peche a la morue au debut du siecle dernier. Encastre dans une baie 
magnifique, le village connait un essor important avec l'installation des 
compagnies de peche Charles Robin et John Collas & Elias et Le Bouthillier vers 
1870. Sur la riviere, un barrage etune centrale hydroelectrique de deux megawatts 
datent de 1958. voir riviere Magpie, www.toponymie.gouv.qc.ca 

MAISON DES PASSANTS (la) 

Une maison ou un foyer designe et reconnu par tous pour accueillir et heberger le 
voyageur durant tout le temps que les conditions de voyage l'obligeraient a y 
rester, et cela gratuitement ou selon sa generosite. Dionne, p. 48 

MALLE (la) 

La distribution du courrier postal en Minganie etait une entreprise perilleuse. 
Effectuee par les goelettes en ete, en cometique pendant l'hiver (voir Hebert Jos), 
la livraison du courrier fut confiee aux pilotes de brousse en 1927 via la Canadian 
Transcontinental Airways de Quebec. Les avions les plus populaires etaient le 
Canso, un amphibie et le Beaver. Une fois par semaine, le pilote de brousse 
survolait les differents villages de la Moyenne et Basse Cote-Nord et larguait du 
haut des airs le sac de malle en visant au plus pres le drapeau du bureau de poste. 
En hiver, on pouvait chercher pendants des heures et meme des jours le fameux 
sac postal tellement il etait bien enfoui dans la neige poudreuse. Pomerleau, p. 481 

MARCOUX Camille 

Medecin ne a Tete-a-la-Baleine en 1930. Apres de brillante etude, il declina un 



stage de specialisation en Europe et l'assurance d'un poste tres remunerateur a 
l'hopital de Sherbrooke pour plutot se consacrer a la "medecine de brousse" en 
Basse Cote-Nord. Etabli a Blanc-Sablon, il doit couvrir plus de cinq cents 
kilometres de cotes et d'iles en canots, chaloupes, bateau, raquette, cometique, 
motoneige, avion, et helicoptere. En 1972, il trouve la mort avec sa femme 
Claudette, une infirmiere Diane Dupuis et le pilote de 1' helicoptere qui les 
ramenait d'une urgence a La Tabatiere. Santerre, p. 142-143 

MANICOUAGAN (reservoir) 

Situe a 220 km au nord de Baie-Comeau, le reservoir Manicouagan, d'une 
longueur de 200 km et d'une capacite de 139 milliards de metres cubes, s'est 
forme a partir de deux nappes d'eau de dimensions a peu pres egales, disposees en 
arc de cercle vis-a-vis l'une de l'autre : a l'ouest, le lac Mouchalagane, alimente 
par la riviere du meme nom et par la riviere Seignelay; a Test, le lac Manicouagan 
ou se jetaient les rivieres de la Racine de Bouleau, Themines et Hart Jaune. La 
decharge du lac Mouchalagane rejoignait ensuite le pied du lac Manicouagan pour 
alimenter la riviere de ce nom. Ces lacs, epousant le rebord d'une cavite creusee 
par un meteorite il y a plusieurs millions d'annees et par suite de l'elevation du 
niveau de l'eau depuis les annees 1960 en raison des amenagements 
hydroelectriques, se sont rejoints au nord et au sud pour former, en s'etalant, un 
anneau lacustre au centre duquel l'ile constitute se nomme " lie Rene-Levasseur 
". Les premiers Blancs semblent avoir atteint le " lac de Manikouagan " en 1664. 
En effet, le jesuite Henri Nouvel y arrive le 9 juin 1664 et y trouve 64 Papinachois 
faisant du commerce avec " leurs Compatriotes qui habitent le long du grand 
fleuve Saint Laurens ". Deux jours plus tard, fete de Saint-Barnabe, le 
missionnaire decide que le lac allait dorenavant porter le nom " Lac de Saint- 
Barnabe ", " patron particulier de ce grand lac ". Cette appellation qu'on retrouve 
sur la carte du pere Laure en 1731 comme toponyme parallele a celui de " 
Manikouagane " est toutefois tombee en desuetude au profit du toponyme 
amerindien qui se presentera sous la forme de " Tshimanicouagan " sur la carte de 
Gustave Rinfret en 1913. Un poste de traite se trouvait sur le lac en 1749, selon 
un Memoire de Francois-Etienne Cugnet. A une cinquantaine de kilometres au 
sud du reservoir, les eaux sont retenues par le barrage Daniel- Johnson dont les 
centrales Manic-5 et Manic-5-PA fournissent une puissance hydroelectrique 
combinee de 2 235 MW. Selon le pere Arnaud, Manicouagan signifie la ou on 
enleve l'ecorce de bouleau pour reparer les canots d'ecorce. Les peres Lacombe et 
Guinard, ainsi que monseigneur Lafleche lui donnent le sens de vase a boire. 
www.toponymie.gouv.qc.ca 

MARIE-VICTORIN Frere 

Ne Conrad Kirouac, le 3 avril 1885 a Kingsey Falls. En 1890, la famille 

demenage dans le quartier Saint-Sauveur a la basse-ville de Quebec. Apres ses 



etudes, il choisit d'etre professeur dans la communaute des Freres des Ecoles 
chretiennes ou il recoit le nom de Marie-Victorin. Son ignorance de la botanique 
changea radicalement sa vie. Incapable d' identifier Tail des bois, il se mit a 
l'etude des plantes. Ce fut le debut d'une passion qui fit de lui une sommite 
mondiale. En 1924, pendant cinq etes consecutifs, a bord du Virginia, une 
ancienne goelette de peche, il explore l'archipel de Mingan et creera le 
neologisme de la Minganie pour les designer. Ses recherches lui apporteront la 
celebrite en identifiant des plantes endemiques, uniques au sol minganien comme 
le pissenlit du Saint-Laurent, le chardon de Mingan, un scirpe ( scirpus Rollandii) 
considere comme la plus typique des iles Mingan avec l'orchidee Cypripedium 
passerinum var minganense. En 1935, il publie la Flore laurentienne, une oeuvre 
colossale sur la flore du Quebec. On lui doit aussi la fondation du Cercle des 
jeunes naturalistes et du Jardin botanique de Montreal. Couture, p. 65-72 

MARSOUIN ( voir BELUGA) 

Tel que relate par Placide Vigneau, gardien de phare : « depuis le 10 juillet (1919), 
une quantite prodigieuse de marsouins blancs longent la cote en descendant pres 
des terres et font un tort considerable pour la peche; ils chassent tout devant eux, 
bouette et morue. J'ignore si dans les anciens temps, on en a vu de la sorte. Mais 
ce dont je suis certain c'est qu'il n'en avait jamais ete vu de puis que cette partie 
de la cote est habitee par les pecheurs de la Gaspesie et des lies de la Madeleine, 
c'est a dire depuis 1854-55. Le plus curieux c'est de voir la quantite 
extraordinaire ! Ce n'est pas par douzaines ni par centaines que Ton peut les 
compter mais par milliers.» Vigneau, p. 266-267 

MATIMEKOSH (communaute de) 

Matimekosh - petit poisson ou petite riviere. Situee a 520 km au nord de Sept-Iles, 
pres de Sherfferville, la communaute innue (1 400 personnes) est composee de 
Montagnais et de Naskapis (communaute de Kawawachikamach - riviere 
sinueuse) et se divise en deux territoires, soit celui de Matimekosh, au bord du lac 
Pearce, d'une superficie de 68 hectares et celui du Lac-John, d'une superficie de 
23 hectares. La communaute n'est accessible que par avion ou par train. Autre 
trait distinctif, la communaute de Kawawachikamach, d'origine Naskapi, est la 
seule communaute de cette nation dans tout le Canada et la chasse au caribou reste 
une activite communautaire. Chaque communaute possede une pourvoirie. 

MASHTEUIATSH (communaute de) 

Appelee autrefois Ouiatchouan, Pointe Bleue, aujourd'hui Mashteuiatsh - la ou il 
y a une pointe - est la seule communaute innue du Quebec en dehors de la Cote- 
Nord. Les Montagnais du Lac-Saint-Jean (Pekuakamiulnuatsh,4 555 personnes 
dont 2 595 hors reserve) vivent sur un territoire de 15 km carre entoure de la ville 
de Roberval et de la municipality de Saint-Prime. 



MECATINA (lie du Gros, ile du Petit) 

De makatinau : c'est une grosse montagne en montagnais. Le Gros Mecatina est 
la plus haute montagne de la Basse Cote- Nord. Son cote sud descend de facon 
abrupte vers la mer a partir de la terre ferme. L'ile du Gros Mecatina est situee en 
face a environ sept kilometres sur la mer. Par contre, l'ile du Petit Mecatina est 
2.5 fois plus vaste que cette derniere. Les qualificatifs Petit et Gros s'appliquent 
a l'importance des anciens postes de traite et non pas a la superficie des iles. 
Mecatina sert aussi a designer deux archipels : archipel-du-Gros-Mecatina et 
archipel-du-Petit-Mecatina et deux rivieres du meme nom. 
www.toponymie.gouv.qc.ca 

MICHON (hameau de l'ile) 

Le hameau de l'ile Michon est situe sur le littoral, face a l'ile du meme nom, a 3.5 

km de Aguanish. Pour certain, le nom tire son origine du naufrage a cet endroit 

du capitaine Michon en novembre 1876. Pour d'autres, il fait reference a Jean 

Michon, artisan etabli sur l'ile en 1850 pour y construire des barques. 

www.toponymie.gouv.qc.ca 

MIDDLE BAY 

Hameau d'origine terre-neuvienne a 25 km au nord-ouest de Blanc-Sablon. II est 
blotti au fond de la baie du Milieu dont il tire son appellation puisque cette baie 
se trouve en effet, entre celles du Vieux-Fort, a l'ouest et de Brador, a Test. 
www.toponymie.gouv.qc.ca 

MINGAN (village) 

Ce toponyme important est a 1' origine de plusieurs interpretations et viendrait : 1) 
de Mahingan, mot de la famille linguistique algonquienne signifiant «loups» et 
qui designerait la nation montagnaise vivant a l'embouchure de la riviere; 
2) de Mingain, mot d'origine basque signifiant «langue de terre» et qui 
designerait la fleche de sable qui s'avancait dans le fleuve a Longue-Pointe; 3) de 
Menguen, mot breton «la pierre blanche» et qui designerait le calcaire blanc des 
iles ou de Maencam, «la pierre courbe» et se rapportant aux monolithes d'erosion 
des lies Mingan et qui rappelleraient les formes megalithiques naturelles que Ton 
retrouve en Bretagne A cet effet, il faut se rappeler que les pecheurs bretons ont 
frequentes le golfe St. -Laurent bien avant les baleiniers basques. Enfin il faut 
savoir que Mingan n'est pas un nom derive du montagnais. Ceux-ci emploient 
Ekuanitshit pour designer leur communaute et leur village et signifie «la ou 
quelque chose est echoue». 

Des documents historiques attestent aussi que les Inuit auraient habite Mingan. En 
1703, le baron de Lahontan relate que le pays des Esquimaux est grand « car il 
s'etend depuis la Cote, qui est vis-a-vis des isles Mingan jusqu'au detroit 



d' Hudson » et Louis Fornel de raj outer par la suite «autrefois les Esquimaux 
montaient jusqu'a Mingan». lis furent ensuite chasses de l'endroit par les 
Montagnais. II est vraisemblable qu'apres avoir ete pourchasses par les 
Montagnais, ils aient vecu un certain temps dans le groupe d'iles a Test de 
l'archipel, ce que suggererait l'ancien nom collectif lies aux Esquimaux. Gauthier 
Larouche, p. 13-14 

Une communaute innue (Ekuanitshit) est cree en 1963 et la reserve a une 
superficie 1 823 hectares. En 1988, la Federation quebecoise du saumon 
atlantique decerne une bourse meritoire aux Montagnais pour leur contribution a 
la conservation du saumon dans la region. L'eglise innue a ete construite au debut 
du siecle dernier par John Maloney, le «Jack Monoloy» de Gilles Vigneault. 
Gauthier Larouche, p. 79 - Lambert, p. 186-88 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

MINGAN (la seigneurie de) 

En 1661, La Compagnie des Cent-Associes offre la concession de la seigneurie 
de Mingan a Francois Bissot de la Riviere. En 1679, Louis Jolliet et Jacques de 
Lalande construiront un poste de traite sur l'ile du Havre. Ainsi debute la traite 
des fourrures qui se perpetuera jusqu'au XXe siecle. Cette immense concession 
s'etend de l'ile aux Oeufs jusqu'a Brador. La compagnie du Nord-Ouest puis celle 
de la Baie d'Hudson y maintiendront des postes jusqu'au debut du XXe siecle. Ce 
n'est qu'en 1950 que le Gouvernement du Quebec retrouvera la peine juridiction 
sur la terre-ferme de Mingan. 
www. toponymie .gouv. qc . ca 

MINGAN (les iles ) 

Exceptionnellement et due a l'importance des lies Mingan, nous les avons 
regroupees par ordre alphabetique sous le vocable Archipel-de -Mingan. Voir 
Mingan (village) pour la signification du toponyme. 

MINGANIE 

C'est le frere Marie-Victorin qui a cree le toponyme Minganie. II l'utilise des 1928 
dans le titre d'un article : « Deux epibiotes remarquables de la Minganie». Dans 
la Flore de lAnticosti-Minganie (1944), l'auteur mentionne l'ensemble des iles de 
l'archipel de Mingan sous le nom de Minganie. Aujourd'hui, ce toponyme designe 
une region beaucoup plus vaste. En effet, elle designe une region de 128 473 km2 
qui s'etend du Labrador jusqu'au milieu du detroit d'Honguedo y compris l'ile 
d'Anticosti et comprend la Moyenne Cote -Nord et l'arriere-pays de la Basse Cote- 
Nord. Etablie en 1982, la MRC de la Minganie comprend huit municipalites entre 
Sheldrake et Natashquan, cependant 89% de sa superficie represente un territoire 
sauvage forme par les Laurentides boreales et le plateau du Petit Mecatina. Havre- 



Saint-Pierre en est le chef-lieu avec 50% de la population totale et deux territoires 
non organises qui couvrent plus de 89 % de sa superficie. Comme pour les autres 
MRC de la Cote-Nord, l'interieur se perd dans les Laurentides boreales tandis 
qu'une plaine suit le littoral. L'arriere-pays de la Basse-Cote -Nord est quant a lui 
couvert par le plateau du Petit Mecatina, une region plus uniforme que les 
Laurentides boreales mais de composition identique. L'archipel de Mingan et le 
littoral y attenant, fameux pour leurs figures d'erosion du calcaire, et l'ile 
d'Anticosti, qui forme un petit monde en soi, demeurent les grandes particularites 
naturelles du pays minganois.. Principalement rurale mais non agricole, de langue 
maternelle francaise, avec une minorite de langue maternelle autochtone de pres 
de 9 % concentree dans les reserves indiennes de Mingan et de Natashquan, la 
population de la MRC est egalement jeune, car le nombre de personnes de mo ins 
de 25 ans y est de 25 % superieur a la moyenne quebecoise. Les travailleurs du 
batiment, des transports, les mineurs, les pecheurs et les trappeurs s'y trouvent 
aussi en plus grande proportion qu'au Quebec en general. Une grande part de 
l'activite economique de la MRC tourne autour de la poissonnerie de Riviere-au- 
Tonnerre. Si Ton fait exception de la croissance soutenue de Havre-Saint-Pierre 
grace au tourisme et investissement minier, revolution negative de cette region est 
largement tributaire de la lente deterioration des activites traditionnelles et 
saisonnieres telles que la peche a la morue ou au saumon, le piegeage des 
animaux a fourrures ou la chasse au loup-marin. Un taux de chomage eleve 
associe a une demographie negative accentue Immigration de la population vers 
les grands centres. Frenette, p. 506 www.toponymie.gouv.qc.ca 

MISSIONNAIRES (les) 

Les Recollets et les Jesuites furent les premiers religieux a frequenter la Moyenne 
et la Basse Cote-Nord. En 1615, les Recollets debarquent a Quebec a la demande 
de Champlain. lis travaillent dans un climat de confrontation avec les marchands 
protestants car ceux-ci offrent aux indiens l'image d'une division religieuse. 
L' entree en scene des freres de Caen, marchands protestant de La Rochelle, qui 
obtiennent le monopole de la traite des fourrures en 1620, accentue l'ampleur du 
conflit. Les Recollets demandent a Richelieu, ministre responsable des colonies, 
de revoquer le monopole des freres de Caen. En 1627, il met fin au monopole 
protestant en creant la Compagnie des Cent-Associes composee de marchands 
catholiques. Puisque les Recollets sont farouchement opposes a un mode 
d' exploitation coloniale reposant essentiellement sur le commerce, ils seront 
remplaces par les Jesuites qui comprennent que sans ce commerce, il n'y aurait ni 
presence francaise en Nouvelle-France, ni mission. Par cette alliance avec les 
marchands, les Jesuites peuvent infiltrer les communautes amerindiennes 
eloignees et se servir du commerce des fourrures comme outil de financement de 
leur mission. De plus, afin de favoriser la conversion des Amerindiens au 
catholicisme, la Compagnie des Cent-Associes adopte une politique commerciale 



plus avantageuse pour les baptiser : dorenavant, ils obtiendront plus pour leurs 
fourrures que les paiens. Mais ce seront surtout les epidemies ( variole, typhus, 
cholera, grippe, rougeole, rubeole, varicelle, etc.) amenees d'Europe qui 
favoriseront l'accroissement des baptises. Sans defense immunologique contre 
ces nouvelles maladies, les Amerindiens fournissent un grand nombre de malades 
que les Jesuites peuvent baptiser in extremis. Laissant des milliers de veuves et 
d'orphelins qui ne peuvent subvenir a leurs besoins, ces epidemies favorisent leur 
dependance aux missionnaires pour survivre. Mais surtout, ces maladies 
contagieuses ebranlent tout le systeme magico-religieux amerindien et sapent 
l'autorite des chamans, incapables de demontrer l'efficacite de leur pouvoir 
contre ces calamites, Les Jesuites n'hesitent done pas a clamer haut et fort 
l'inefficacite des pratiques de guerison traditionnelle : seule la croyance en Dieu 
pourra sauver les Amerindiens des fleaux qui les exterminent. C'est alors que les 
anciennes explications du monde basculent, ne pouvant fournir une explication 
rationnelle a cette serie d'evenements bouleversants tandis que le discours 
missionnaire base sur la mort-delivrance et le salut se revele bien adapte puisqu'il 
donne un sens a la souffrance et a la mort. 

Des 1623, Le recollet Gabriel Sagard est le premier missionnaire a donner des 
renseignements sur les Amerindiens de la cote lors de son voyage a La Romaine 
et laisse aussi quelques ecrits sur l'ile d'Anticosti. En 1634, le jesuite Paul Le 
Jeune passa l'hiver avec les Montagnais. A la suite de ces premiers missionnaires, 
les Peres Oblats de Marie-Immaculee prennent le relais de 1' evangelisation au 
peril de leur vie comme Pierre -Clement Parent qui se noie dans la riviere 
Natashquan. Les peres Charles Arnaud et Louis Babel parcourent inlassablement 
le territoire cotier et aussi la Haute Cote-Nord afin d'ameliorer les conditions de 
vie des communautes amerindiennes et participent a l'etablissement des premiers 
villages acadiens sur la cote. Le pere Alexis Joveneau, pendant plus de quarante 
ans, exercera son ministere a La Romaine. Grace a son apprentissage de la langue 
montagnaise, ce sympathique missionnaire laissera des ecrits fort bien 
documented sur la communaute. Les peres Lionel Scheffer et Gabriel Dionne 
interviennent a maintes reprises pour assurer le developpement socio-economique 
de la Cote-Nord en plus de creer le premier organisme de concertation et de 
developpement de la region. Lionel Scheffer sera nomme premier vicaire 
apostolique du Labrador et donnera son nom a la ville de Schefferville. Mgr. Rene 
Belanger, l'historien de la cote, nous laissera des documents tout a fait inedits 
entre autres sur la presence des baleiniers basques dans le golfe. II fonde en 1947 
la Societe historique de la Cote-Nord. Le pere Labrie, pretre-colonisateur a La 
Tabatiere, premier vicaire apostolique du golfe-Saint-Laurent, deviendra le 
premier eveque issu de la Cote-Nord. 

En 1902, en France, plusieurs congregations religieuses se voient obligees de 



quitter leur pays a la suite de la loi Combes qui leur interdit d'enseigner. C'est 
ainsi que les peres Eudistes arrivent au Quebec en 1903 et s'installent sur la cote, 
lis deviendront les chefs de file, dont Louis Gamier, pour la construction des 
ecoles, des hopitaux, des eglises, des quais et des routes et travailleront en concert 
avec la population a 1' amelioration des conditions de vie des pecheurs, des 
travailleurs forestiers et des mineurs. Voir REDUCTIONS 
Beaulieu, p.44-50 et 118-123 - Lambert, p. 22-28 

MISTANOQUE (baie, ile) 

Du montagnais "Grande lie). Jadis, Baie de Jacques Cartier 

MOIAC - MONIAC - MOYAC - MOYACQUE 

Nom donne au canard eider sur toute la Cote-Nord. La femelle est brune, le male 
est blanc et noir. Le moiac est present toute l'annee dans les parages de la 
Minganie. Malheureusement, la cueillette irrationnelle des oeufs et le braconnage 
des oiseaux durant la periode de nidification ont grandement decime la colonic 
Le duvet d'eider sert a isoler certains vetements d'hiver et sacs de couchage. Un 
permis special est necessaire pour ramasser le duvet. 

MONOLITHES (les) 

Formees par 1' erosion du vent et des marees, ces sculptures naturelles de calcaire 

sont tres presentes dans l'archipel de Mingan. Parmi les principales : la bonne 

femme de Niapiskau, la Montagnaise de l'ile Nue, le pain de Sucre de l'ile a 

Bouleaux de Terre, le petit Perce, l'anse aux erosions, la pile de l'ile Quarry. Voir 

Pots-de-fleurs. 

MOISIE (village) 

Les premiers residents permanents arrivent a Moisie en 1850. Les families 
Hamilton de Matane et Bernachez de Montmagny s'y installent avec quelques 
families montagnaises. En 1861, le peintre naturaliste William Hind realise 
plusieurs centaines de croquis des paysages de la region et des gestes quotidiens 
de ses habitants et des coutumes montagnaises qui contribuent aujourd'hui a sa 
reputation. Seize lithographies en couleurs et plus de vingt gravures sur bois 
illustrent le rapport final de 1' expedition de son frere Henry intitule Exploration 
in the Interior of the Labrador Peninsula, publie en 1 863 . Une forte teneur en fer 
du sous-sol amene a la creation de la Compagnie de Mines de Moisie par David 
Tetu. A la suite de la destruction des installations par le feu, William Molson, fils 
du fondateur de la brasserie Molson, prend la direction des operations de la 
Moisie Iron Compagny qui fonctionnera de 1867 a 1875. 
www.toponymie.gouv.qc.ca 



MONTAGNAIS 

Aujourd'hui innu. Nom donne par Champlain a tous les Amerindiens de la cote 

entre Quebec et Brador. Voir INNU - NOMADISME 

MORNE (un) 
Montagne denude 

MORUE (la) 

La morue est a la peche en mer ce que represente la chasse a la baleine entre le 
XVIe et XXe siecle, c'est a dire une industrie florissante, batisseuse d'empires. 
Voila 120 millions d'annees apparaissent les morues qui, au sens large, incluent 
dix families et plus de deux cents especes. De la famille des gadiformes, la morue, 
comme l'aiglefin, est essentiellement un poison d'eau froide et salee sauf, la lotte 
qui, elle, se retrouve en eau douce dans plusieurs lacs. La morue est omnivore, 
elle nage la bouche ouverte et avale tout sur son passage. Chaque femelle peut 
pondre jusqu'a 3 millions d'oeufs, si bien qu'on la croyait eternelle, la suite 
prouvera le contraire. La morue accompagne le marin; sechee a l'air libre et 
glacial, elle devient le biscuit de mer des Vikings; salee et sechee, elle sera le 
delice des Basques et son commerce deviendra internationale. Elle sera l'objet de 
guerre entre nations et de plusieurs tractations politiques comme en 1867, l'achat 
par les Americains de l'Alaska aux Russes pour justement mettre la main sur les 
importants stocks de la morue du Pacifique. Tout le developpement de la Basse 
Cote-Nord en premier et de la Moyenne en second lui est redevable. Les 
compagnies et pecheries jersiaises emmenerent des centaines de Madelinots, 
Acadiens et Gaspesiens en Minganie. Sa chair blanche contient peu de gras et est 
riche en proteines. Fumee ou salee, elle se conserve facilement et s'exporte 
aisement. On assiste alors a une veritable ruee vers la morue. Les flottes 
maritimes de plusieurs pays se disputent les bancs, si bien qu'a partir du XVIe 
siecle et pour les deux siecles suivants, 60% du poisson consomme en Europe, 
done du marche, est relie a la morue; les morutiers rochellois sont les plus actifs 
suivis des Basques, Espagnols, Portugais et Anglais. La methode la plus courante 
de peche consistait a se rendre sur les bancs en gros bateau (morutier) puis de 
mettre a l'eau de plus petites embarcations a deux hommes appelees : les doris. 
La ligne a main (jigger) reste la technique la plus courante jusqu'a l'arrivee du 
filet maillant. L'arrivee des schooners, voiliers tres rapides, permettait d'accelerer 
le voyage aller-retour sur les bancs et donna lieu, entre 1866 et 1938, aux 
fameuses courses entre le Canada et les Etats-Unis. Entre 1921 et 1938, le 
schooner canadien Bluenose remporta toutes les courses et se retira sans jamais 
avoir subi la defaite. L'arrivee du filet maillant combinee a l'arrivee du vapeur 
(chalutier) et a la decouverte de la congelation (1924) ouvre toute grande la porte 
au bateau-usine de l'apres seconde guerre. Cette surpeche entraine deja une 
diminution importante des stocks; on accusera naturellement les belugas et les 



loups-marins d'en etre responsable. La plupart des scientifiques affirment que les 
phoques ne sont pas responsables de l'effondrement des stocks de monies mais 
affirment egalement qu'ils sont responsables par leur consommation de la faible 
reconstitution des stocks. Malgre le moratoire sur la peche a la morue qui a dure 
7 ans, il n'y a aucun signe positif de reconstitution. La disparition de la morue 
nous demontre toute la complexity de l'ecologie marine. La surpeche des bateaux- 
usines qui ramassent tout sur leur passage - meme les especes peu 
commercialisees (lancons capelans etc.) sont transformees en farine - privent 
phoques et monies de nourriture. Pire sans capelans, eperlans, le phoque 
augmente sa consommation de monies, ce qui nuit considerablement a la 
reconstitution de cette derniere. Bref, c'est toute la chaine alimentaire qui doit se 
reconstruire. Sans poissons, pas d'oiseaux marins, sans poissons, pas de larves de 
poissons, sans planctons, pas de baleines et ainsi de suite. Et surtout, sans 
poissons, plus de pecheurs. Kurlansky, p. 50 et ss 

MOUVEE (la) 

Ce nom designe le troupeau de loups-marins qui met bas sur la banquise en 

mouvement perpetuel a chaque printemps. 

MOYENNE COTE-NORD 
Voir Minganie 

MUSQUARO (hameau) 

Du montagnais mascouarou qui signifie courte comme la queue de l'ours noir. 
Important poste de traite, vers 1710, a une vingtaine de kilometres a Test du 
village actuel de Kegashka. Cet emplacement historique etait depuis un temps 
immemorial le lieu de retour, a chaque printemps, de pratiquement tous les Innus 
de la Basse Cote-Nord charges alors de leurs precieuses fourrures. 

«Nova Francia», une des provinces de l'Amerique, telles que decrites par Roberts 
dans son « Guide du Commerce », aurait eu comme capitale Canada qui signifie 
campement, amas de cabane. Selon Roberts, Canada etait situe au degre de 
latitude 50* 20', soit pres de l'embouchure de la riviere Musquaro. II souligne 
bien qu'elle est uniquement habitee par des indigenes et quelques Francais et 
qu'elle ne produit que des fourrures que les Francais apportent en Europe. La 
Province de Nova Francia et sa capitale Canada est de beaucoup moindre 
importance que la Province Terra Corterealis et sa capitale Brest, (voir Port-de- 
Brest) Dionne, p. 18-21 www.toponymie.gouv.qc.ca 



et de chasse aux phoques. Le village est fonde en 1872 par des Terre-Neuviens a 
40 km a l'ouest de Saint-Augustin. Une cinquantaine de families de langue 
anglaise y peche le homard et le petoncle geant. La petite riviere Mecatina divise 
le village en deux. La signification de ce nom revet deux hypotheses : la premiere, 
une metaphore correspondant a l'ecume des vagues; la seconde evoque la forme 
arrondie et moutonnee des collines encerclant la baie. 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

NNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN^ 

NASCOPI 

Nom courant pour designer un amer : une balise formee par un objet remarquable 
facilement visible en mer. "Reste pas perche comme un nascopi." Voir AMER 

NATASHQUAN (village) 

Notiskuan (montagnais) : lieu ou Ton chasse Fours. Ce toponyme est aussi 
employe pour designer File d'Anticosti. 

Village natal du poete et chansonnier Gilles Vigneault. Frequentee par les 
pecheurs basques, espagnols et francais avant l'arrivee de Jacques Cartier, la baie 
de Natashquan etait reputee poissonneuse grace a l'arrivee du doucin en 
provenance de la riviere. Sur la rive, pres de la riviere, Louis Jolliet posseda un 
poste de traite vendu a la Compagnie de Baie d'Hudson en 1830 et qui resta en 
operation jusqu'au debut du siecle dernier. En 1855, des Acadiens en provenance 
de Havre -Aubert aux iles de la Madeleine (les families Cormier, Vigneault, 
Landry et Talbot) fonderent le premier village et vecurent des fruits de la mer. En 
1857, les freres De la Perrelle, des Jersiais, mettent sur pied un etablissement de 
peche qu'ils vendront a la Charles Robin & Collas Compagny en 1887. A signaler 
l'importance des etablissements Robin qui comprend plus de quinze edifices, dont 
six «cookrooms» et deux chauffauts. En 1996, le troncon de la route 138 reliant 
Havre-Saint-Pierre a Pointe-Parent est inaugure tirant ainsi Natashquan de son 
isolement. www.toponymie.gouv.qc.ca - Lambert, p. 218-19 

Natashquan pour moi 

C'est 1' grand nord avec ses neiges 

Natashquan c'est loin d'ici 

Natashquan pour moi 

C'est le ciel a perte d'ailes 

Natashquan Natashquan 



MUTTON BAY (village) J'arriverai par la grand' baie 

En 1739, Jean-Baptiste Pommereau acquiert les droits d' exploitation des Porte par le grand vent 
ressources marines de la region et construit un important etablissement de peche A la risee de la bordee 



Comme au premier temps 
Mouillerai dans l'anse 
Pres de terre au bord du quai 
Sur les chemins de mon enfance 
Avant que d'y debarquer 
Natashquan Natashquan 

Natashquan pour moi 

C'est l'grand nord avec ses neiges 

Natashquan c'est loin d'ici 

Natashquan pour moi 

C'est le ciel a perte d'ailes 

Natashquan Natashquan 

(Gilles Vigneault - compose en 1963) 

NAUFRAGE 

Bien que les naufrages des navires de Phips en 1690 et de Walker en 1711 ont 
servi la cause de nos ancetres francais de la Nouvelle-France, d'autres comme 
celui du Saint-Olaf en 1900 et la perte de nombreux equipages de peche ont 
fortement eprouve les communautes nord-cotieres. L'ile d'Anticosti et ses 
nombreux naufrages lui ont valu le surnom de cimetiere du golfe et l'ile aux 
Naufrages. De 1828 a 1899, 144 navires sont venus s'abimer sur les recifs qui 
l'entourent. Devant cette hecatombe maritime, le gouvernement canadien se 
decida a construire quatre grands phares. Le premier a ete edifie en 1831 sur la 
pointe ouest suivi d'un second construit en 1835 sur la pointe est. En 1858, un 
troisieme est construit a l'extremite de la pointe ouest enfin un quatrieme sur la 
pointe sud en 1871. Cependant, les naufrages des bateaux de grande ligne 
commerciale comme le North Briton coule aux lies aux Perroquets ou le delestage 
du Norvegian echoue sur les recifs qui a du jeter a l'eau une quantite considerable 
de marchandises pour se renflouer, permettaient aux nord-cotiers de se livrer a 
une veritable course aux tresors. En effet, la recuperation des ces marchandises 
pouvait rapporter gros lors de la revente sans compter les importants stocks de 
nourriture ainsi recuperes. Le naufrage a Anticosti, en 1903, du Manchester 
Traders, en route pour 1' Europe avec 450 bestiaux et 300 moutons rapporta plus 
de 50 000$ a Henri Menier qui sauva cette cargaison benite des Dieux. On dit 
meme que des feux imitant les phares auraient ete allumes sur Anticosti pour 
provoquer quelques naufrages lucratifs mais aucune preuve a ce jour vient etayer 
ce mefait. Par contre, on sait que les cartes maritimes, d'avant 1830, montraient 
l'ile d'Anticosti de plusieurs milles plus courte qu'elle ne 1' etait, si bien que 
plusieurs navires frapperent des recifs la ou l'eau devait etre profonde. La 
situation sera enfin retablie avec l'arrivee des premiers phares en 1831. Voir 



CANNIBALISME. Lambert, p. 18 - Vigneau p, 22-23-27-43-72 - Potvin p. 321 
et ss - Mac Kay, p. 38 

NISULA (site) 

En aout 1985, Mme Nisula Saint-Jules de Montreal pechait tranquillement sur le 
lac Cassette, a l'ouest de Forestville. En levant les yeux vers la falaise, elle vit des 
peintures rupestres ressemblant a celles deja observees dans sa Finlande natale. 
Elle en fit des croquis. Elle fut la deuxieme europeenne a les contempler, apres le 
pere Laure qui le premier les remarqua vers 1731. Depuis le silence penetrant de 
l'histoire tomba pendant deux cents cinquante-quatre ans sur ces peintures 
rupestres a l'ocre rouge qui datent d'environ deux mille ans. 
O'Neil, p. 45-46. Voir ocre rouge. 

NITASSINAN 

Nom innu designant le territoire ancestral habite par les communautes 
montagnaises et naskapis. Cet immense territoire couvre tout le Labrador, la 
Haute Cote -Nord, le Saguenay et tout le littoral du fleuve entre la communaute de 
Essipit (Les Escoumins) et celle de Pakuashipi (Saint-Augustin). Voir Minganie 

NOMADISME 

Des les origines, deux groupes distincts occupent le territoire de la Minganie : ce 
sont les Montagnais de la foret et les Montagnais de la mer. En realite, tous 
frequentent a la fois la foret et le fleuve mais dans des proportions inverses. Les 
Montagnais de la mer restent sur la cote de septembre a avril et chassent le loup- 
marin dans des baies libres de glace. En tout temps, ils peuvent ainsi echanger les 
peaux et l'huile contre de la nourriture dans les postes de traite. II leur arrive 
parfois dans le cas d'une chasse peu fructueuse de se rabattre sur la chasse d'hiver 
aux gros gibiers en foret. Que ce soient 1' habitation, les methodes de transport, 
l'outillage, les pieges, tout etait adapte a la culture nomade des Amerindiens. On 
a peine a imaginer toute la logistique necessaire au deplacement nomade, ce sont 
de veritables artistes du transport adapte a l'environnement. Bref, la simplicite 
volontaire existe depuis longtemps; bien avant la philosophie actuellement 
moderne. Avant leur complete sedentarisation, le cycle annuel des nomades 
montagnais de la foret etait marque par sept grands deplacements : 

1) La montee vers l'interieur des terres jusqu'a la riviere Churchill s'effectuait a 
partir de la mi-aout jusqu'a la fin septembre. Les families campent sur des sites 
qu'ils ont l'habitude d'occuper. Les embranchements de riviere marquent la 
division des voyageurs en petits groupes, generalement par families, et 
constituent le territoire de chasse ancestrale qui leur est devolu. Petits gibiers, 
poissons et gros gibiers sont captures et font surtout l'objet de reserves laissees 
dans des caches pour les saisons a venir. 



2) La chasse d'automne se fait a partir d'un camp de base ou les lignes de 
trappage sont installees apres une tournee de reconnaissance du territoire. 

3) La descente vers la cote s'effectue vers la mi-decembre pour certaines families, 
d'autres preferant demeurer a l'interieur des terres. Avec l'arrivee des Europeens, 
en effet, des families decident de retourner rapidement vers les postes de traite 
pour echanger des fourrures contre de la nourriture avant les froids d'hiver. 

4) La chasse d'hiver se fait a partir d'un camp de base bien abrite des vents et ou 
le bois de chauffage est abondant. En Janvier et fevrier, les hommes delaissent la 
trappe pour se concentrer sur la chasse aux gros gibiers alors ralentis par la 
couverture de neige. A la mi-fevrier, le trappage des animaux a fourrures reprend 
de facon plus intensive. 

5) La chasse d'hiver-printemps marque le debut du retour vers la cote ou les 
families s'arretent environ une semaine a differents camps de chasse differents de 
ceux de la chasse d'automne. 

6) La chasse de printemps a lieu a moins de 40 km du littoral de la mi-mai a la 
mi-juin. C'est le temps des captures de sauvagines et des oeufs, du poisson d'eau 
douce, du pore-epic, de l'ours. 

7) Les activites estivales ont lieu sur la cote entre la mi-juin et la mi-aout. On 
profite de cette periode pour fabriquer de nouveaux canots, reparer les pieges, 
chasser le loup-marin et pecher le saumon, C'est le temps des manages et des 
alliances entre differentes communautes. 

Pour comprendre ce qui arrive aujourd'hui a la population innue, il faut savoir que 
les compagnies de traite sont allees ouvrir des avant-postes de traite a l'interieur 
des terres, la ou vivaient les Montagnais, hommes de la foret. L' operation des 
avant-postes fit passer les populations autochtones d'une economie de chasse a 
une economie de trappe, e'est-a-dire d'une economie d'autosubsistance a une 
economie de marche. Les problemes commencerent lorsque les compagnies, sous 
pretexte de rentabiliser leurs operations, deciderent de demenager ces postes de 
traite en bordure du Saint-Laurent. Habitues aux marchandages creant ainsi une 
dependance economique, les Montagnais durent se resigner a abandonner la foret 
pour se retrouver sur le bord de la mer. Certains anthropologues n'hesitent pas a 
employer 1' expression «deportation des Montagnais» pour decrire ce phenomene. 
Un vaste mouvement de sedentarisation se mit en branle afin d'extirper le virus 
du nomadisme de ces populations. 



cultivateurs et ainsi acceder au «paradis de la civilisation occidentale». 

« Le nomadisme est le malheur de cette nation; je crois qu'ils sont descendus de 
Cain ou de quelque autre errant comme lui.» Paul Lejeune, relations de 1637. 

Le passage des tentes aux maisons ainsi que l'obligation de la frequentation 
scolaire de septembre a juin pour les enfants amerindiens sont des facteurs 
determinants et decisifs dans 1' acculturation des communautes innues. 
L'epuisement rapide du territoire de chasse et peche, le «clubbage» des rivieres a 
saumons ont contraint ceux-ci a commercialiser leur artisanat et a dependre de 
l'assistance directe du gouvernement canadien. L' acculturation des Innus se 
mesure par la difference entre la foret et la reserve. Voir REDUCTIONS - 
RESERVES. Plourde, p.25-26 

NORDET 

Deformation de nord-est. 

NOROIS (les) 

Essentiellement, des Islandais et des Scandinaves qui naviguerent vers 

l'Amerique du Nord. Voir VIKING. 

NOROIT 

Deformation de nord-ouest. 

NORTHSMAN 

Premier avion a faire le transport courrier-passager en Basse Cote -Nord. Ce 
monoplan a helice sur skis et sur flotteurs pouvait transporter sept ou huit 
passagers. Son rayon de decollage est tres long. Dionne, p. 262 

NUNAVIK 

«La tres grande place ou Ton vit» est le territoire ancestral des Inuit du Quebec et 

s'etend au nord du 55e parallele entre la Baie d'Hudson et le Labrador. Voir Inuit. 

NUTUKUAN (communaute de) 

Nutukuan - la ou Ton chasse l'ours. Situee a 336 km a Test Sept-Iles, sur les rives 
du Saint-Laurent, la communaute (819 personnes) possede un territoire de 21 
hectares enclave dans celui de la municipalite de Natashquan et accessible par la 
route 138. Les principales activites economiques sont liees a la pourvoirie, a la 
peche commerciale et a la construction. Depuis l'ouverture de la route 138 en 
1996, l'activite touristique est en croissance. 



Les Eglises et les gouvernements virent l'occasion revee d'en faire des 



000000000000000000000000000000000000 

OCRE ROUGE ou HEMATITE 

A cause de sa couleur et de sa finesse, l'ocre rouge, reduit en poudre, a servi de 
pigment pour la decoration du corps et des objets. Cet oxyde de fer est frequent 
sur la Cote-Nord et atteste par des mots montagnais comme Romaine et 
Olomanne qui se referent a la couleur rouge. Les Beothuks faisaient grande 
consommation d'ocre rouge puisqu'ils s'en peignaient le visage et enduisaient les 
vetements et objets usuels de cette matiere. L'expression Peau-Rouge 
proviendrait de cette pratique. L'ocre rouge est tres efficace comme agent de 
conservation en empechant la deterioration d'aliments et d'objets organiques 
comme les canots en ecorce. On s'en servait aussi lors de pratiques funeraires en 
recouvrant d'ocre les depouilles. La decouverte, en 1985, de peintures rupestres 
sur une paroi rocheuse d'un lac pres de Forestville (site Nisula) met en lumiere 
l'utilisation artistique de l'ocre rouge. Lors de ceremonies, le chaman dessine des 
formes humaines, animales ou geometriques pour representer la relation entre le 
groupe et le milieu, pour adresser aux divinites des messages permanents ou pour 
conserver a un lieu une valeur symbolique transmise de generation en generation. 
En 1882, la famille Argall venue d'Angleterre tenta 1' exploitation industrielle des 
depots et construisit une usine ou on lavait, sechait et calcinait l'ocre naturelle. 
Les operations ont ete definitivement abandonnees en 1923. Voir Nisula. Frenette, 
p. 93 - www.toponymie.gouv.qc.ca 



quelques fois le matin, quelques fois le soir a differents intervalles. II a ete aussi 
vu a Magpie et a plusieurs autres endroits.» Vigneau p. 257 

PPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPP 

PADOUES (les) 

Nom local designant les petoncles geants qui contiennent un gros muscle au gout 

de homard et de la dimension d'un filet mignon. Perrault, p. 98 

PAKUA SHIPI (communaute de) 

Pakua Shipi - riviere seche. Situee a 550 km au nord-est de Sept-Iles, sur la rive 
ouest de la riviere Saint-Augustin, pres de 1' embouchure du Saint-Laurent, Pakua 
Shipi ( 259 personnes) est la plus eloignee des communautes innues de la 
Minganie et n'est accessible que par avion ou en bateau. Les activites 
traditionnelles de chasse et peche sont plus importantes que toute autre. 

PAPAE IRLANDAIS (les) 

«Papae» du grec pour «pere». Histoire ou legende, les «papae» irlandais seraient 
les premiers europeens a fouler le sol americain. En voici done la saga (recit) 
puisqu'elle figure, des le onzieme siecle, dans les pages que recitaient les 
«skaldes» ou chroniqueurs islandais avant d'etre transcrites sur parchemin aux 
siecles suivants. 



OCCUPATION EUROPEENNE 

Avant 1840, des immigrants d'origine anglaise, ecossaise, jersiaise et canadienne- 
francaise s'installent sur la Basse Cote-Nord entre Musquaro et Blanc-Sablon. Par 
contre, toute la region cotiere entre La Romaine et Tadoussac (450 milles de 
cotes) etait le fief de la Compagnie de la Baie d'Hudson qui en interdisait Faeces 
aux populations emigrantes et possedait meme son propre bateau garde-cote. Les 
principaux postes etaient : Portneuf, Bersimis, Godbout, Sept-Iles, Mingan, 
Natashquan et Musquaro. Toutes les rivieres a saumon possedaient leur station 
d'ete. Vers 1853-54, le bail exclusif de la Compagnie etant sur le point d'expirer, 
des Jersiais et des Gaspesiens fonderent des etablissements a Sheldrake, Riviere - 
au-Tonnerre, Magpie, Riviere Saint- Jean et Longue-Pointe. En meme temps, des 
Acadiens s' installment a Kegashka, Aguanish et Natashquan et a Pointe-aux- 
Esquimaux en 1857. Si bien que Ton peut affirmer que toute cette partie de la cote 
a ete etablie dans l'espace de quatre a cinq ans. Vigneau, p. 11, p. 213 

OVNI 

Tel que relate par Placide Vigneau dans son journal : «Dans le cours de ce mois 
(decembre 1917), on a vu un globe de feu de la grosseur d'un seau a une hauteur 
de quelques mille pieds, quelques fois plus haut, quelques fois plus bas ou 



Peuple de Celtes, l'lrlande se convertit au christianisme au cinquieme siecle. Vers 
500, de nombreux monasteres surgirent et des moines qui prirent le nom de 
«papae» partirent alors vers la mer a la decouverte de nouvelles terres desertes. 
Vetus de leur grande robe blanche et transports par leurs barques a deux rangs 
de rames, ils gagnerent les lies Hebrides, les Orcades et d'autres pousserent au 
nord jusqu'aux Shetlands et aux lies Feroe ou des noms de lieu evoquent encore 
leur presence. Ainsi des le debut du huitieme siecle vers 700 et tel que rapporte 
par Dicuil, grand annaliste de l'epoque, ils menaient une existence paisible de 
solitude et d'ascetisme jusqu'a ce que les drakkars des pirates scandinaves se 
jettent a l'assaut des lies Hebrides, Shetlands et Feroe. Des hordes de Vikings 
devasterent et incendierent les monasteres irlandais vers 770. De nouveau en exil 
et decides a fuir la domination de ces pa'iens barbares, ils s'enfoncerent de 
nouveau dans 1' ocean vers une ile lointaine qu'ils savaient habiter par de petits 
groupes de pecheurs et de refugies celtiques. C'etait ITslande, l'«ultima Thule», 
la derniere connue dans l'Atlantique nord. Ils s'y etablirent et fonderent les 
etablissements de Papey, Papos et Papylee, tous des noms d'origine irlandaise, et 
vecurent pres d'un siecle dans la paix. En 874, deux chefs norvegiens Ingolf et 
Hjorlaf debarquerent sur la cote sud-ouest de ITslande et fonderent une colonie 
sur l'emplacement actuel de Reykjavik. Devant cette nouvelle irruption de 



l'ennemi seculaire et barbare, la pacifique population irlando-celtique comprit 
que ses jours de liberie sociale et religieuse venaient de prendre fin. Une nouvelle 
caravane maritime mit le cap a l'ouest vers des terres inconnues. Pousses par les 
vents du nord-est, les fugitifs irlandais aborderent ainsi la cote du Labrador et se 
laisserent entrainer par les courants dans le detroit de Belle-Isle et le golfe du St- 
Laurent et se fixerent a l'lle du Cap-Breton entrant par la suite en relation avec 
les nomades de File : les Micmacs. C'est ainsi que vers 880, les papae irlandais 
devinrent les premiers europeens a fouler le sol de FAmerique, six cents ans avant 
Christophe Colomb, Cabot, Corte Real et Jacques Cartier. 

Les annales islandaises (1006) rapportent des temoignages recueillis aupres des 
Esquimaux par les premiers Vikings qui racontent qu'au sud dans le golfe " 
habitaient des hommes, qui marchaient, vetus de blancs, portant devant eux des 
perches ou etaient fixes des morceaux d'etoffe, tout en chantant tres fort "; c'est 
a dire la description d'une procession de papae irlandais en costume monastique. 
Aussi les annales islandaises ajoutent qu'il s'agit du territoire nomme « 
Huitramannaland» c'est a dire le "Pays des hommes blancs" et situe a l'ouest du 
«Vinland » viking (Terre-Neuve) soit l'lle du Cap-Breton. Puis le temps 
accomplit son oeuvre et la petite communaute irlandaise disparut. Les Micmacs 
transformerent la croix en un fetiche de protection et de veneration et en 
plantaient d'autres sur les lieux de chasse et de peche. Sept siecles plus tard, 
Champlain trouvera en 1604 dans cette region une croix de bois vieillie, " signe 
evident, ecrit-il, qu' autrefois, il y avoit este des Chrestiens," A leur tour, les 
premiers missionnaires s'etonneront de voir les Micmacs mettent des croix 
partout et meme d'en porter le signe sur leurs vetements. Telles furent les 
dernieres survivances de la colonie irlando-celtique en terre canadienne. Gagnon 
G., p. 7-17 



pechait le phoque au filet en automne et qu'on le chassait au printemps sur la 
banquise. Le role des femmes etait indispensable chez les pecheurs; les femmes 
venaient aider a ouvrir, vider, laver et saler les morues avant de les etendre sur les 
vignaux. Durant la saison froide, elles tricotaient les mitaines et reparaient les 
vetements de peche. C'est la peche qui decidait des manages, des departs ou des 
arrivages, des migrations a divers endroits, des esperances, de la fortune ou de la 
misere; c'est la peche qui conduisait generalement tout : les achats et les ventes, 
les prets et les emprunts, la renovation ou non de l'outillage et des goelettes, de 
l'embauche et du chomage. Vers 1900, l'industrie de la peche connait une periode 
de marasme qui force plusieurs a quitter le metier pour travailler dans les scieries 
et les chantiers de coupe, d'autres quittent pour les manufactures des villes. Au 
cours des annees 1930, le Service des pecheries du gouvernement du Quebec 
tente de relancer l'industrie en mettant a la disposition des pecheurs des entrepots 
frigorifiques afin de favoriser la mise en marche de produits frais et congeles. 
C'est la peche aussi qui permit aux pecheurs de se regrouper en cooperative pour 
mettre fin a 1' exploitation des marchands. La premiere fut la Cooperative 
Acadienne fondee en 1920 a Havre-Saint-Pierre. Jusqu'a la fin des annees 1970, 
la situation est desastreuse. Arrive alors le redressement considerable de 
l'industrie provoque par le crabe des neiges. Pour la premiere fois dans toute 
l'histoire des peches en Minganie, cette production detrone celle de la morue. 
Milieu des annees 1990, c'est de nouveau la crise, non seulement en Minganie 
mais dans tout Test du Canada ou les stocks de morue ont pratiquement disparu. 
La surexploitation du crabe des neiges, la disparition de la morue, de l'aiglefin 
risquent de mettre fin, faute de ressources, a cette industrie plusieurs fois 
centenaires. L'effondrement des ressources oblige les pecheurs a commercialiser 
certains poissons comme la baudroie, la raie et le requin. Frenette, p. 264-265, 
p.480-481 Belanger-1971,p.l06 Vigneau, p.271 



Nous retiendrons Fodyssee des «papae» irlandais comme une legende, quoique 
plausible, jusqu'a ce que des decouvertes archeologiques viennent la propulser 
dans le domaine de l'histoire officielle. 

PAUMOYER 

Mot employe couramment par les pecheurs de la Basse Cote- Nord et qui signifie 
visiter les filets et les lignes de peche, ou bien les trappes a homards. 

PECHE (la) 

En 1880, l'industrie de la peche formait la base de Factivite socio-economique de 
la region. Les principales activites etaient la peche a la morue, la peche au 
homard, la peche au maquereau, la peche au saumon. Les peches au hareng, au 
capelan, au lancon etaient dites complementaires car elles servaient surtout a 
obtenir de la boette, appat necessaire a la capture de la morue. A noter que Ton 



PECHE A LA FASCINE 

Technique de peche a partir du rivage. Les filets, retenus par des fagots de bois, 
forment une sorte d'entonnoir qui emprisonne le poisson a la maree basse. 
Lafleur, p. 141 

PECHE AU NIGOT 

Ancienne methode de peche qui consistait a piquer le saumon et l'esturgeon avec 

un nigot. Le nigot est un manche de bois de six a huit pieds de longueur muni a 

une extremite de branchons. Le nigot ressemble a une fourche a foin. Lafleur, 

p.141 

PECHE A LA MOPPE 

En nettoyant leur bateau, des pecheurs s'apercurent que les ours ins restaient 
accroches aux cordons de leur vadrouille. De la Fidee de s'en servir pour la peche. 



PECHE A LA SEINE 

Filet geant servant a la peche au maquereau. Des qu'une bouillee de maquereau 
est reperee, les pecheurs rorientent si possible, vers une anse peu profonde. La 
barque maitresse en fait alors le tour en meme temps qu'elle deplie en mer la 
grande seine lestee du bas et bouee du haut. Les pecheurs s'empressent aussitot 
d'en arrimer solidement les deux extremites. Un puissant cordage de fond, qu'on 
hale en vitesse, permet alors de faire de cet enclos mobile une immense escarcelle 
de laquelle le poisson ne peut plus s'echapper. Dionne, p. 66 

PECHE AU TRALE ET A LA FAUX (Jigger) 

Technique simple de peche traditionnel se pratiquant a partir d'une petite barque 

non pontee (barge). Frenette, p.255 

C'est le mode de peche des anciens cordiers qui frequentaient les bancs de Terre - 
Neuve avant la venue des chalutiers. II s'agit d'une ligne de milliers d'hamecons 
appates avec la «boette» que Ton laisse a la traine Perrault, p. 94 

PECHE AUX TRAPPES 

Engin de peche le plus productif et le mieux adapte aux conditions locales. La 
trappe a morue est un pare de forme rectangulaire utilise a proximite du rivage. 
On attribue son invention a William H. Whiteley, Bostonnais d'origine, vivant a 
l'lle-de-Bonne-Esperance dans l'archipel de Vieux-Fort. La trappe a morue se 
diffuse par la suite rapidement sur tout le littoral de la Basse Cote-Nord. Frenette, 
p. 255-256 

"La peche au «trappe» consiste a tendre sur la mer un immense sac de mailles et 
non pas un simple filet. Le sac reste ouvert du cote terre par une breche au milieu 
de laquelle aboutit un filet ancre a une «caille» ou au rivage d'une ile que le 
poisson remonte et qui se nomme l'«aile de terre » ou le «guide». Perrault, p. 88 

PECHE AUX VERVEUX 

II s'agit de trois a cinq cercles de fer de trois pieds de diametre. Les ailes (bannes) 
mesuraient de dix a quinze pieds de longueur et trois de hauteur. Le dernier 
entonnoir etait ferme par une corde, c'est par la que Ton retirait les prises. On 
tendait le verveux les ailes ouvertes dans le sens du courant. Lafleur, p. 138 

PECHE SEDENTAIRE (la) 

Peche qui se fait le long de la cote a l'aide de chaloupes. Ce nom lui vient de ce 
que le navire principal reste mouille dans un havre tout le temps de la campagne. 
Les chaloupes vont et viennent se ravitailler et laisser leur chargement. S' oppose 
a la peche errante telle que pratiquee sur les grands bancs de Terre -Neuve. 
Belanger, p. 153 



PESSAMIT (communaute de) 

Pessamit - la ou Ton trouve la lamproie. Sise en bordure du Saint-Laurent a 54 

km au sud-ouest de Baie-Comeau, la communaute innue (Betsiamites - 3 147 

personnes) couvre une superficie de 255 km carre. Autrefois, a cet endroit, avait 

lieu le plus grand rassemblement des Innus de la cote lors de la peche au saumon 

et la chasse aux loups-marins pres de la riviere Papinachois - riviere des gens 

rieurs. 

PETIT PINGOUIN (le) 

Appele localement gode du vieux francais godez, il est facilement reconnaissable 
a son gros bee comprime noir traverse a la pointe par une barre blanche. II capture 
surtout des poissons qu'il poursuit en plongeant a partir de la surface. Cet oiseau 
fait partie des especes rares et menacees de la Minganie. Comme le macareux 
moine, il niche en colonie sur quelques ilots rocheurs de l'archipel de Mingan. 

PHARES (les) 

Sur l'ile d'Anticosti, le premier phare (Pointe sud-ouest) fut construit en 1831. 
Suivi du phare de la Pointe-Heath (1835), de la Pointe-Ouest (1858), de la Pointe - 
Sud (1871), du Cap de Rasbast, de Pointe-Carleton et Cap de la Table (1919).Un 
phare flottant fut ancre a 13 km de Pointe-Heath, il etait connu sous le nom de 
bateau-phare d'Anticosti. En 1899, la telegraphiste Grace Pope devient la 
premiere gardienne de phare du Canada, phare situe au sud de l'ile d'Anticosti. 
En Minganie, les autres phares sur la cote sont situes sur l'ile aux Perroquets et la 
Petite lie au Marteau dans l'archipel de Mingan, a la Pointe Natashquan, au cap 
Whittle pres de La Romaine, a l'ile Sainte Marie, a l'ile Plate et Greenly Island 
(ile Verte) en face de Lourdes de Blanc-Sablon. Anciennement, un phare 
consommait plus de 1 000 gallons d'huile de loup-marin par annee. 

De 1830 a 1963, pres de huit bateaux-phares ont ete utilises sur le fleuve Saint- 
Laurent. Ancres a proximite d'obstacles sournois ou il est virtuellement 
impossible de construire un phare, faute d'assise suffisamment stable, les 
bateaux-phares servaient a signaler la presence de zones dangereuses pour la 
navigation. L'equipage d'un bateau-phare peut exiger jusqu'a une douzaine 
d'hommes. Les conditions de vie a bord sont tres penibles. L'eventualite d'etre 
frappe par d'autres navires s'ajoute a l'inconfort du roulis, l'une des pires 
experiences a supporter. Lors de fortes tempetes, les bateaux-phares pouvaient 
trainer leur ancre et meme casser leurs chaines, ce qui les entraine carrement a la 
derive. En pareille circonstance, ces navires presentent un veritable danger pour 
la navigation, puisqu'ils indiquent, des lors, une fausse route aux navigateurs. 
Lambert, p.202 - Mac Kay, p. 37-38 - Franck, p. 156-157 



PLAN NORD 

_s'etend a l'ensemble du territoire du Quebec situe au nord du 49e parallele puis 

au nord du fleuve Saint-Laurent et du golfe du Saint-Laurent; 

_couvre pres de 1,2 million de km2, ce qui represente 72 % de la superficie du 

Quebec; 

_ dispose d'une des plus importantes reserves d'eau douce au monde; 

_represente plus des trois quarts de la capacite de production hydroelectrique 

installee au Quebec et le potentiel de ressources hydrauliques, eoliennes et 

photovolta'iquesl non encore exploite est tout aussi considerable; 

comprend plus de 200 000 km2 de forets commerciales du Quebec; 
_renferme des ressources fauniques exceptionnelles, dont des rivieres a saumon 
reconnues internationalement; 

_constitue un des derniers potentiels de conservation de vastes territoires naturels 
intacts au monde; 

_ comprend 63 villes, villages et communautes relies au reste du Quebec par un 
ensemble d'infrastructures routieres, ferroviaires, maritimes ou aeroportuaires. 

est regi en grande partie par la Convention de la Baie-James et du Nord 
quebecois et la Convention du Nord-Est quebecois. 

_ assure la totalite de la production quebecoise de nickel, de cobalt, des elements 
du groupe du platine, de zinc, de minerai de fer et d'ilmenite, ainsi qu'une part 
importante de la production d'or. II recele egalement du lithium, du vanadium et 
des elements de terres rares 

Les populations qui le composent : 

_ regroupent moins de 2 % de la population quebecoise, soit un peu plus de 120 

000 personnes, dont 33 000 Autochtones; 

_ incluent des Jamesiens, des Jeannois et des Nord-Cotiers, dont 30 % sont ages 

de moins de 24 ans, une proportion qui atteint plus de 50 % chez les Autochtones; 

_ occupent 63 villes, villages et communautes regroupes au sein de 5 conferences 

regionales des elus (CRE) et de 9 municipalites regionales de comte (MRC). 

Toutefois, il n'existe pas de MRC dans la region du Nord-du-Quebec. Celle-ci est 

divisee, au 55e parallele, en deux grands ensembles : la Baie-James/Eeyou Istchee 

et le Nunavik. 



_ la nation innue compte 9 communautes (8 sur la Cote-Nord et 1 au Saguenay- 
Lac-Saint-Jean) regroupant plus de 16 000 personnes, dont plus de 9 300 vivent 
sur le territoire du Plan Nord; 

_ la nation naskapie rassemble pres de 1 000 personnes dans la communaute de 
Kawawachikamach, a 15 km au nord de Schefferville. 

Caracteristiques demographiques de la population 

De 1991 a 2006, tandis que la population quebecoise connaissait une hausse de 
pres de 10 % au cours de cette periode, les communautes du territoire du Plan 
Nord subissaient une baisse de pres de 3 %, passant de 124 500 a 121 000 
habitants. Pendant ce temps, la population autochtone connaissait une forte 
croissance ce qui a fait passer son poids de 17,7 % a 27,1 % de la population totale 
du territoire du Plan Nord. 

PLANCTON (le) 

Le plancton est essentiellement un element nutritif qui se divise en deux grandes 
families : le phytoplancton et le zooplancton. Le phytoplancton est le premier 
maillon des chaines alimentaires marines et se compose principalement d'algues 
microscopiques, les plus petits vegetaux de la planete. Forme d'une cellule 
unique, il se laisse deriver au gre des courants du Saint-Laurent. Le zooplancton 
regroupe presque tous les poissons, crustaces et mollusques au stade larvaire 
comme les larves de morue, de capelan et de crustaces. Les larves de crustaces 
appelees krill, nom donne par les baleiniers norvegiens, offrent une nourriture 
abondante et fortement concentree formant des bancs de plusieurs kilometres de 
long qui atteignent plus de 100 metres d'epaisseur; la principale source de 
nourriture des baleines. 

PLAQUE (le) 

Grande etendue de pierre de granit lisse et propre pour faire secher la morue. 

PLEIN (le) 

Nom donne par les pecheurs au rivage, specialement lorsqu'il est en pente douce. 

"Le capelan roule sur le plein." Dionne, p. 53 



Les Inuits et les Premieres Nations : 

les Inuits, pres de 10 000 personnes, sont repartis majoritairement dans 14 
villages nordiques, comptant de 200 a 2 200 habitants. Ces villages nordiques 
sont situes sur les littoraux de la baie d'Hudson, du detroit d'Hudson et de la baie 
d'Ungava; 

la nation crie, quelque 16 000 personnes, est surtout concentree dans 9 
communautes situees sur la cote est de la baie James ainsi que dans l'arriere-pays 
de ce bassin hydrographique; 



PONCHON (un) 

Barrique d'eau-de-vie en provenance de Saint-Pierre et Miquelon. On se servait 

aussi des ponchons pour entasser la morue salee. Voir CONTREBANDIER 

POINTE-AUX-ESQUIMAUX 

En 1737, lord Dorchester, troisieme gouverneur anglais du Canada donne les iles 
de la Madeleine au sieur Isacc Coffin de Londres. A partir de ce moment, un bail 
avec rente annuelle est introduit. Au lieu de cultiver une terre qui leur appartient 



plus, ces Acadiens qui ont deja connu la Deportation, se tournent vers la mer, 
deviennent pecheurs et commencent a vouloir migrer. Le 27 mai 1857, cinq 
families acadiennes, auparavant deportees a Savannah en Georgie (USA), 
partirent du Havre aux Maisons, lies de la Madeleine, a bord de la Chaloupe 
Mariner a la recherche d'un endroit favorable a la fondation d'un nouvel 
etablissement. Les families Firmin Boudreau, Benjamin Landry, Francois Petit- 
Pas, Louis Cormier et Joseph Boudreau firent done voile pour la cote du 
Labrador, ancien nom de la Cote-Nord. Apres quelques jours de navigation, ils 
arriverent a Mingan. La, ils furent repousses energiquement par l'agent de la 
compagnie de la Baie d'Hudson. Avant de reprendre la mer, ils rencontrerent le 
Pere Arnaud, en mission chez les Montagnais, qui les renseigna sur la possibility 
de trouver un endroit propice a 1' etablissement de leurs maisons entre Mingan et 
l'lle Sainte-Genevieve. De nouveau en mer, ce sont les femmes qui 
convainquirent les hommes d'aborder la cote pres de cette belle bande de sable 
appelee Pointe-aux Esquimaux. Apres un court examen des lieux, ils deciderent 
de debarquer les bestiaux et leurs materiaux pour construire des maisons d'ete. 

En 1885 les Soeurs de la Charite fondent le couvent de Pointe-aux-Esquimaux 
repondant au manque flagrant d'institutrices. Le couvent devient l'Ecole normale 
Saint- Joseph, la seule institution d'enseignement superieur de la Minganie avant 
la deuxieme guerre mondiale. Voir Havre-Saint-Pierre. Vigneau, p. 8-10 - 
Lambert, p. 192- Pomerleau, p. 184 

POINTE-AUX-MORTS 

Nemetetouchka en montagnais, de sens inconnu. C'est une bande de terre basse 
et humide a 4 km a l'ouest de Havre Saint-Pierre qui s'avance dans le Saint- 
Laurent. Sur cette pointe, une importante bataille entre Inuit et Indiens se deroula 
dont l'enjeu etait la suprematie du territoire. Ce fut une bataille extremement 
meurtriere pour les belligerants. Les Inuit ont ete repousses ainsi plus au nord 
jusqu'a Riviere Saint-Paul (ile-des-Esquimaux) ou ils furent de nouveau chasses 
en 1640. voir Inuit Santerre, p. 70 www.toponymie.gouv.qc.ca 

POINTE-PARENT 

A proximite de Natashquan existe un hameau nomme en l'honneur de Clement 
Parent, missionnaire qui vecut plusieurs annees avec les Montagnais et deceda en 
1784. Pointe-Parent avec son promontoire sablonneux qui s'avance tres loin vers 
le sud, forme la frontiere naturelle entre la Moyenne et Basse Cote-Nord. Les 
Montagnais appellent 1' endroit matshiteu, ce qui veut dire la pointe de terre. 
www.toponymie.gouv.qc.ca - Santerre, p. 92 

PORT-DE-BREST 

Anciennement "Ancien etablissement" (Bellin). Aujourd'hui Vieux-Fort. Des 



marins bretons, basques francais et espagnols des le debut du XVIe siecle 
frequentaient regulierement cette region et y fonderent un des premiers villages 
au Canada : Brest ou Port-de-Brest. Les pecheurs, tres nombreux et bien 
organises, ne maintenaient les activites que l'ete. Ils s'amenaient tot le printemps, 
se livraient a la peche et ils preparaient leurs poissons sur place grace a des 
«saloirs» et des «fumeries». L'automne venu, ils retournaient dans leur pays. 

Dans The Map of Commerce (Guide du Commerce) publie a Londres en 1638, 
l'auteur Lewes Roberts fait des revelations etonnantes. L'ouvrage situe les villes 
les plus importantes existant dans le monde connu. Dans la section qu'il intitule 
« L'Amerique et ses Provinces », Roberts divise le continent americain en dix 
provinces. L'une d'elles s'appelle « Terra Corterealis » en l'honneur du portugais 
Gaspar Corte Real qui la decouvrit en 1500. Ce territoire possede quelque chose 
d'unique : un fleuve fameux de neuf cents milles de long, navigable sur huit cents 
milles qui porte le nom de Canada. Sa capitale est Brest qui devint done la 
premiere capitale du Canada codifiee dans un document officiel. Plus qu'une 
capitale, Brest etait aussi une metropole commerciale ou des armadas de voiliers 
de toutes nationalites s'y donnaient rendez-vous a chaque annee; au moins cinq 
cents de ces voiliers pour l'Angleterre seule. Pour l'Europe tout entiere, cette 
manne de poissons seches («new-landfish» pour l'Angleterre, «morleux» en 
France, «bacalio» en Italie et «abadesses» en Espagne) represente une grande 
richesse. Ensuite, Roberts donne la description de ce qu'il entend par une cite 
commerciale de l'epoque : une ville munie de services normaux comme denrees 
necessaires a la survie de ses habitants, armes et fortifications contre les ennemis, 
soldat pour la proteger, cour de justice, gouverneur, pretres, commercants et 
artisans. Et termine en ecrivant : " Voici les sortes de cites et villes dont il sera 
generalement question dans ce «Guide de Commerce)). Dionne, p. 18-21. 
Selon des historiens, Jacques Cartier, pecheur de metier, y ancrait une premiere 
fois, plusieurs annees avant son premier voyage officiel en 1534. Ensuite, Port- 
de-Brest devint le principal poste de la Nouvelle-France, la residence d'un 
gouverneur, d'un aumonier et de quelques autres officiers; les Francais en 
exportaient de grandes quantites de monies, des barbes et des huiles de baleine 
ainsi que des castors et autres fourrures. Ferland, p. 24 
www.toponymie.gouv.qc.ca Voir MUSQUARO. 

PORT-MENIER (village) 

Construit au fond d'une baie profonde, ce village emprunte son nom a une celebre 
famille de chocolatiers de France qui fut proprietaire de l'ile d'Anticosti de 1895 
a 1926. Des l'achat, Henri Menier entreprend de fabuleux travaux de construction 
avec l'aide d'ingenieurs, d'agronomes et architectes. En quelques annees, les 
maisons, les ateliers, les scieries, les magasins, l'ecole, l'infirmerie et l'eglise se 
dressent dans un ordre strict; le tout complete par un quai de plus 1km de long. 



L' exploitation forestiere, les pecheries et homarderies, l'elevage du renard argente 
faconnent l'economie locale. Jusqu'au deces de Henri Menier en 1913, le village 
connait une periode d'activite intense et commencera a decliner sous le regne de 
Gaston Menier, son frere, qui vendra l'ile a une compagnie forestiere vers 1926. 
Aujourd'hui, le village est toujours la porte d'entree du territoire anticostien 
devenu une immense pourvoirie de chasse et peche. (Voir Anticosti) 
www.toponymie.gouv.qc.ca 

PORT-SAINT-SERVAN (lieu-dit) 

Aujourd'hui Baie-des-Rochers pres de La Tabatiere. D'une importance historique 
considerable puisque c'est a cet endroit que Jacques Cartier planta la premiere 
croix au Canada le 12 juin 1534 et ensuite a Gaspe le 24 juillet 1534. De plus ce 
meme jour du 12 juin, le "decouvreur du Canada" rencontre un autre voilier 
francais venu de La Rochelle dans la baie de Napetipi "passe outre le Port-de- 
Brest", lis firent route ensemble vers un lieu que Cartier decrit comme un des 
meilleurs ports au monde et qui fut nomme Port-de-Jacques-Cartier. Saint-Servan 
est un toponyme emprunte a un village fonde au Moyen-Age et situe dans la 
region natale de Jacques Cartier. Dionne, p. 15-16 - www.toponymie.gouv.qc.ca 

POSTE DE TRAITE (le) 

Destine a n'abriter que de trois a cinq hivernants, chaque poste ne compte 
generalement que deux batiments : le magasin qui sert aussi de residence et une 
remise. Pendant la saison intense d'activite, printemps et ete, le nombre de 
travailleurs atteint la vingtaine. L' exploitation du loup-marin se traduit par une 
augmentation des employes dans les postes nord-cotiers. Un poste nord-cotier 
regroupe habituellement, un commis, un interprete, un tonnelier, un forgeron, 
deux ou trois journaliers et un cuisinier. Cette augmentation se reflete aussi sur le 
bati. Le commis et sa famille ont leur propre maison tandis que les employes 
habitent le magasin. Les jours de fetes, en l'absence de femmes, des hommes 
portant un mouchoir rouge au bras gauche deviennent le temps d'une soiree de 
danse les partenaires feminins. Des batiments de service (etable, atelier, grange, 
hangar, chapelle) font leur apparition. Les marchandises de traite offertes par les 
Europeens se divisent en quatre categories. La premiere en importance se 
compose d'armes et de divers objets comme poudre et pierre a fusil, balles, fers 
de fleche, dards a castor, couteaux, haches, hamecons, marmites. Viennent en 
second lieu du fil, des aiguilles, des couvertures et tissus, des vetements. 
Troisiemement, de la nourriture de base : farine, pois, ble Inde, melasse, biscuits, 
prunes et raisins sees. En dernier lieu, des objets de luxe comme miroirs, perles 
de verre, peignes, bagues et surtout du tabac; l'alcool n'est pas une marchandise 
de traite sous le Regime francais mais le deviendra avec les Anglais apres la 
Conquete de 1760. En retour, outre le castor, laprincipale monnaie d'echange, les 
Amerindiens troquent le vison, le renard, la loutre, le pekan, le glouton, la martre, 



l'hermine, le rat musque, le loup, le lynx, le coyote, l'ours, le raton laveur, le 
lievre, la mouffette, le blaireau, la belette et parfois l'orignal et le caribou. En 
1654, la valeur des peaux de castor s'etablissait ainsi : une peau = une livre de 
poudre ou quatre livres de plomb ou deux grandes haches ou dix couteaux; cinq 
peaux = une couverture, etc. Voir ALCOOL. Frenette, p. 197, 204-206 

POT-DE-FLEUR 

Pour designer les monolithes calcaires couverts de fleurs et de verdure. Ce nom 
etait deja employe en 1857 avant meme l'arrivee des pionniers acadiens des lies 
de la Madeleine. Gauthier Larouche, p. 42 

PUYJALON Henry, comte de 

Ne en France au sein d'une noble famille de Limousin en 1840, il arrive a 
Montreal en 1873. Chasseur et naturaliste, il devient le premier gardien de phare 
de l'lle-aux-Perroquets en 1888 puis se retire en solitaire a l'ile a la Chasse ou il 
meurt en 1905. II est l'un des fondateurs de la Societe d'histoire naturelle du 
Labrador. Autrefois, la Cote-Nord etait appelee Labrador. Voici un extrait de ses 
Recits du Labrador ou il raconte tres bien sa situation d'ermite vis-a-vis de la 
population locale. 

" J'appartiens a la categorie des gens que persecute le guignon (malchance) et, 
sans doute a cause de cela, la voix publique me tue tous les ans, a des dates a peu 
pres fixes. Lorsqu'elle me fait grace du trepas et me laisse le benefice du doute, 
elle n'en repand pas moins le bruit que je suis, tout au moins, en danger de mort. 
En general, on me tue pendant l'ete, epoque de la navigation ou je suis emporte 
par le premier coup de vent qui passe. Cette annee-la, apres m'avoir noye par le 
travers de la Pointe-aux-Anglais - un peu au-dessus de Natashquan,- la 
Renommee mecontente, sans doute, de son insucces des jours chauds, publiait en 
hiver que, blesse au pied et sans provisions, j'allais mourir en plein bois sans 
revoir la mer. Mon cure l'avait appris et, seul - tout le monde ayant refuse de 
l'accompagner a cause de la tempete - sans autre outil que sa hache de chasse, 
sans comestibles de route, il s'etait mis en chemin par ces jours de temps 
epouvantable, jouant sa vie pour me venir a mon aide. II m'avait trouve revant et 
etait reparti sans rien me dire du devouement qui l'avait amene jusqu'a moi. 
Quelques fois, je pense a lui, quand la neige tombe et que le vent plie la tige des 
arbres, et mes yeux deviennent humides ! Et vous, chers lecteurs, que dites-vous 
de mon cure du Labrador ? (Henry de Puyjalon) Belanger, p. 87 

PYGARGUE (le) 

Le pygargue a tete blanche se retrouve essentiellement sur l'ile d'Anticosti. Ce 
grand rapace fonce avec tete et queue blanches, ressemble beaucoup a l'aigle 
royal. II se nourrit de poissons, d'oiseaux et de mammiferes. L'abondance de 



carcasses de chevreuils a Anticosti l'aide a passer l'hiver sur l'ile. II fait partie des 
especes rares et menacees de la Minganie. 

QQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQQ 

QUITZEZAQUI 

Aujourd'hui Riviere Saint-Paul. Quitzezaqui, nom inuit signifiant la "Grande 
Riviere" devint la Riviere-des-Esquimaux tandis que les Montagnais la nommait 
Aiahtshimeu Hipu, de sens identique. Le seul nom inuit qui a reussi a s'implanter 
comme toponyme sur le territoire innu. 



RRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR 

REDUCTIONS (les) 

Les reductions sont des enclaves territoriales ou les Autochtones, convertis au 
Catholicisme, peuvent s'installer a cote ou parmi les colons francais. La reduction 
est un projet des missionnaires jesuites pour convertir et assujettir les 
communautes amerindiennes. Les reductions sont creees au Paraguay par les 
Jesuites et proposent un mode de colonisation permettant 1' exploitation des 
ressources du Paraguay tout en assurant 1' evangelisation de ses habitants : les 
Guaranis, nation la plus populeuse du Paraguay. Cela impliquait qu'il fallait 
reduire la liberie du «Sauvage» pour le dompter et le mener a la civilisation 
chretienne. La reduction de l'espace physique n'est que le prelude a leur reduction 
aux valeurs chretiennes par la pratique religieuse pieuse et au renoncement a toute 
coutume autochtone contraire aux regies de l'Eglise. Ce modele d' evangelisation 
des Autochtones d'Amerique du Sud sera repris par les Jesuites en Nouvelle- 
France, le but : transformer les nomades en parfaits neo-Francais auxquels on 
accorderait protection. Les reductions s'inscrivent done dans le processus 
politique de tout Etat colonial expansionniste. Les Jesuites creeront ainsi 5 
reductions pour 5 nations amerindiennes : les Algonquins, les Montagnais, les 
Hurons, les Iroquois et les Abenaquis. Les reductions sont done les ancetres 
directs des reserves amerindiennes que Ton connait aujourd'hui; les reductions 
donnant priorite au salut des ames sous le Regime francais et les reserves, sous le 
Regime anglais, donnant preseance aux interets economiques coloniaux. Autre 
difference notable : meme si les reductions visaient a devaloriser la culture des 
Premieres Nations, les dirigeants de la Nouvelle-France consideraient les 
Amerindiens convertis dignes de vivre en societe avec les Francais tandis que la 
mise en «reserves» des Autochtones par les Anglais s'inscrivait dans une 
politique segregationniste coloniale. 
Voir NOMADISME - RESERVES - Jetten, p.9-25 et 148 



RESERVES (les) 

En 1850 et 1851, le parlement du Canada-Uni adopte deux lois qui jettent les 
bases de nouvelles reserves au Bas-Canada. Desormais, le gouvernement a le 
pouvoir d'administrer les terres amerindiennes en leur nom. Les titres aborigenes 
ne seront jamais officiellement supprimes, mais les terres et les sommes allouees 
a partir de 1851 ($4 000 par annee) se veulent une forme de dedommagement. II 
est toutefois precise que la plus grande partie de cette somme doit servir a seden- 
tariser les Amerindiens et non pas subvenir a leur besoin immediat. Voir 
REDUCTIONS - AGENT DES SAUVAGES. Frenette, p.334 

RICHARDSON John 

Le premier geologue qui a explore les lies Mingan en 1860. 

RIGOLET 

Enchevetrement de chenaux, comme des rivieres sur le Saint. -Laurent, 
contournant des centaines d'iles a fleur d'eau, formant un immense labyrinthe 
aquatique. Les rigolets sont situes tout le long de la cote principalement entre 
Aylmer Sound et Saint-Augustin. (Rigolet a vison, rigolet a eau chaude etc.) 

RIVIERE AGUANISH 
Voir AGUANISH (village) 

RIVIERE-A-LA-CHALOUPE 

Entre Moisie et Sheldrake. Cette riviere de 35 km est navigable seulement pour 
les petites embarcations dites chaloupes ou elles trouvaient la un havre excellent 
pour se proteger. Petit hameau de pecheurs aujourd'hui disparu. Au nord-est du 
hameau, une grande tourbiere de 4 km est appelee Grande plaine de la Chaloupe. 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

RIVIERE-A-LA-PATATE 

Situee sur l'ile d' Anticosti, cette riviere est reconnue pour avoir ete le site du pire 
feu de foret qu'a connu cette ile. Appele par les insulaires le «feu de la Patate», il 
briila pendant 5 mois et a couvert 1/10 de l'ile. Les lueurs des flammes d'une 
intensite inoui'e etaient apercues de la Gaspesie et de la Cote-Nord. L' equivalent 
d'un million de cordes de bois fut perdu et forca la Consolidated Bathurst a 
abandonne son projet de quai a la riviere-a-la-Patate. www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE-AU-TONNERRE 

Francisation de "Thunder River". A 10 km de Sheldrake. Ce village doit son nom 
aux grondements particuliers des rapides drainant l'eau de la riviere vers le fleuve 
dans une chute vertigineuse et un roulement de tonnerre perpetuel. La riviere de 
85 km termine sa course dans un port naturel pour les petites embarcations auquel 



on accede par un etroit chenal. En 1860, la compagnie de peche Le Boutillier 
Brothers s'y installe suivi de families de Paspebiac, Baie des Chaleurs. En 1926, 
l'infirmiere Evelyne Bignell devient responsable du premier dispensaire 
subventionne. Les succes remportes par ce service de soins infirmiers incitent le 
gouvernement a etendre ce systeme d'assistance medicale a d'autres 
municipalites de la Minganie. Depuis 1975, une importante usine de 
transformation du crabe procure de l'emploi saisonnier a 1' ensemble du village. 
Santerre, p. 48 - Lambert, p. 175 www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE-AUX-GRAINES 

La riviere tire son nom des baies rouges qui poussent en abondance. Recoltees 
tard l'automne, ces graines, (airelles ponctuees) appelees localement "pomme de 
terre") murissent sur la terre. La fleur de cette plante ressemble a celle des 
pommiers. Entre Moisie et Sheldrake. Santerre, p. 44 

RIVIERE CHECATICA 

Du montagnais shikatikau qui signifie la ou il y a des buissons autour de l'eau. 
D'une trentaine de kilometres, cette riviere debouche dans la baie de Jacques 
Cartier, un plan d'eau encombre de pointes et d'iles. A l'ouest un hameau isole de 
quelques maisons subsiste sous le nom de Shekatica. www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE COACOACHOU 

Du montagnais koakoachu et designe le carcajou, carnassier tres ruse appele aussi 
glouton qui occupe une place importante dans les legendes et les contes. Situee a 
une centaine de kilometres de Natashquan, cette riviere de 12 km se deverse dans 
la baie du meme nom qui offre le seul havre sur cette partie de la cote ou les 
navires de moyen tonnage peuvent s'abriter. Primitivement, elle portait le nom de 
Natistagoua, riviere du caribou, car elle donnait acces a leur terrain de chasse vers 
le lac Sale, www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE COXIPI 

Du montagnais Kak Sipi signifiant pore-epic pour certains et sorcier pour 
d'autres. D'une longueur de 55 km, elle fut longtemps appelee Riviere Leandre et 
rejoint le fleuve pres du Petit Mecatina. www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE-DU-GROS-MECATINA 

Longue de 55 km, elle prend sa source au lac Boucher, a 15 km a Test de la 
Riviere du Petit Mecatina et se jette dans le golfe pres de l'archipel du meme nom. 
www.toponymie.gouv.qc.ca 



jette dans le Golfe pres de 1'ile du meme nom. Les qualitatifs Petit et Gros 
Mecatina servaient a distinguer deux postes de traite au XVIIIe siecle. Par la suite, 
on se servit de cette distinction pour nommer les rivieres, les iles et l'archipel. 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

RIVIERE ETAMAMIOU 

Du montagnais uiahtehau qui signifie les feuilles changent de couleur a l'automne 
ou de aitu-mamiu, hauteur des terres, ligne de partage des eaux. Cette riviere est 
une suite de lacs multiformes et de toutes dimensions ou la truite et le saumon 
abondent et la region environnante est un territoire de chasse de premier ordre. 
L' embouchure principale offre un havre de qualite. Voir Etamamiou (hameau). 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

RIVIERE JUPITAGON 

Du montagnais ouapitagon qui signifie riviere ou Ton trouve des pierres a 
aiguiser. Cette riviere de 50 km etroite et peu profonde est beaucoup frequentee 
par les saumons de l'Atlantique. www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE JUPITER 

Le plus important cours d'eau de 1'ile d'Anticosti (75 km). Cette riviere, 
renommee pour ses fosses a saumons, s'engouffre dans un canyon qui atteint 
parfois 100 metres de profondeur. On croit qu'elle tire son nom d'un navire qui 
aurait fait naufrage dans une anse a proximite de son embouchure situee a 80 hm 
a Test de Port-Menier. www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE MAGPIE 

D'une longueur de 200 hm, la riviere prend sa source a la frontiere du Quebec et 
du Labrador et n'est pas navigable meme pour les barques legeres. Par contre son 
estuaire assez large offre un havre accessible aux embarcations de peche. Voir 
Magpie, www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE-MANITOU 

Mot montagnais qui se traduit par "esprit". Entre Moisie et Sheldrake. Le nom de 
Manitou est relie a la guerre qui opposa les Micmacs de la Gaspesie aux 
Montagnais de la Cote-Nord. On raconte que la chute d'une hauteur de 25 m, qui 
se trouve pres de la cote, fut la scene d'une bataille au cours de laquelle le chef 
des Micmacs qui etait sur le point d'etre defait, empoigna le chef des Montagnais 
et l'entraina avec lui dans un plongeon mortel du haut de la chute. C'est ainsi que 
les chutes devinrent un endroit sacre et la riviere baptisee du nom de Manitou. 



RIVIERE-DU- PETIT-MECATINA «... par l'effet du au bruit de la chute et de l'echo des rochers, Ton entend quelque 

Du montagnais makatinau, grosse montagne. D'une longueur de 545 km, elle se chose qui ressemble a des paroles». Pere Arnaud. Santerre .44 



RIVIERE-MATAMEC 

Du montagnais "riviere a la truite". Entre Moisie et Sheldrake. 
En 1910, l'Americain Copley Amory fonda une entreprise de construction de 
bateaux a son embouchure et attirera quelques families qui viendront s'y etablir. 
Aujourd'hui, la riviere a saumon est protegee et interdite de peche. La Matamek 
Research Salmon Fondation y entretient une station biologique dans le dessein 
d'approfondir les etudes entreprises sur la vie et les moeurs du saumon. En 1966, 
le Gouvernement du Quebec cree la reserve de la Riviere Matamec. L'acces au 
public y est limite. Santerre, p. 42 www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE MOISIE 

D'une longueur de 410 km, cette imposante riviere fut frequentee au temps de 
Jacques Cartier par des morses appeles «chevaux aquatiques». Moisie vient de 
l'ancien francais moyse et designe des berges humides et vaseuses. Pour les 
Montagnais, deux variantes soit Mist-grande sipi et Masashibou signifiant toutes 
deux «la grande riviere». La riviere coule dans une profonde vallee glaciaire avec 
des caps et des falaises impressionnants. Elle est considered comme l'une des plus 
belles rivieres a saumon au monde. Elle vient au premier rang de toutes les 
rivieres a saumon de la Minganie en ce qui concerne le nombre, la taille et la 
distance sur laquelle ils peuvent remonter le courant. En effet l'absence de 
denivellation brusque permet au saumon de remonter la riviere facilement sur une 
tres grande distance. En 1880, le gouvernement emet le premier bail pour la 
pratique de la peche au saumon (la Moisie Salmon Club) En 1907, Ivers Adams 
achete le lit de la riviere sur une distance de 12 km et fonde le Club Adams. Cette 
pratique des clubs prives a droit de peche exclusif prepare deja le terrain des 
affrontements de la fameuse guerre du saumon pour le «declubage» des rivieres a 
saumon. Voir SAUMON (guerre) www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE MINGAN 

Sur ses 120 hm de longueur, elle est navigable sur ses 15 premiers hm a partir de 
la cote jusqu'au rapides. La chute de la riviere Mingan est d'une beaute 
remarquable. Ce cours d'eau termine son parcours a travers des falaises 
sablonneuses apres avoir traverse le granit du Boucher Laurentien depuis sa 
source. Elle debouche sur le golfe Saint-Laurent en face de 1'ile du Havre de 
Mingan. www.toponymie.gouv.qc.ca 



des femelles, se retrouvaient nombreux dans ce cours d'eau. Cette riviere prend 
sa source au lac Saumur et se jette dans le fleuve pres d'Aguanish parcourant ainsi 
une distance de 158 hm. www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE NAPETIPI 

Synonyme montagnais de nabisipi- riviere du male. Longue de 113 km, son 
parcours devient le lac Jamyn et le lac Napetipi avant de rejoindre le Saint- 
Laurent a 50 km a Test de Saint-Augustin. Un rapport datant de 1890 relate «que 
les loups marins sont nombreux dans le lac Napetipi». 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

RIVIERE NATASHQUAN 

La riviere Natashquan constitue l'un des elements les plus importants du bassin 
de drainage du sud du Labrador ou elle trouve sa source pour ensuite se deverser 
dans le golfe Saint-Laurent pres du village de Pointe-Parent. D'une longueur de 
378 hm, son bassin-versant totalise une superficie de 16 110 hm carre. La petite 
riviere Natashquan ( 22 hm) se deverse au coeur du village de Natashquan. A 
l'epoque du frai, le saumon remonte la Natashquan jusqu' a la hauteur de la riviere 
Masquamanaga, mot montagnais qui signifie endroit ou les ours viennent pour 
manger du saumon. La St-Laurence Salmon Fishing Club y installe l'un des 
premiers clubs de peche prives au Quebec. En 1889, un groupe de new-yorkais 
forme le Natashquan Salmon Club qui sera suivi du Labrador Fish & Game Club, 
www. toponymie . gouv. qc . ca 

RIVIERE NETAGAMIOU 

Mot montagnais qui signifie riviere qui passe sous terre. En hiver, une couche de 
glace recouvre la riviere et son cours qui semblent invisibles jusqu 'a ce que l'eau 
devienne parfaitement apparente sous 1' effet d'une rupture de pente. Cette image 
aurait influence les Montagnais dans le choix de cette appellation. A 80 km en 
aval de la reserve de La Romaine, la riviere Petit Mecatina se divise en deux 
branches et donne naissance a la riviere Netagamiou. Apres un trajet de 23 km, 
elle debouche sur le Saint-Laurent mais des brisants et un banc de sable en 
rendent l'acces difficile par mer. A 3 km au sud-est de l'embouchure, un groupe 
d'iles porte le meme nom. On y cueille de nombreux fruits sauvages. 
www. toponymie .gouv. qc . ca 



RIVIERE MUSQUARO 
Voir MUSQUARO (hameau) 



RIVIERE OBSERVATION 

Sur File d'Anticosti, cette riviere se faufile dans un magnifique canyon de 5 hm 

compose de deux branches, est et ouest, qui debutent toutes deux par une chute de 

RIVIERE NABISIPI 15 a 25 metres. La gelifraction (action du gel et du degel) et la dissolution du 

Mot montagnais signifiant riviere de l'homme ou riviere du male rappelant en calcaire sont les deux principaux phenomenes d'erosion de ce canyon apparu 

cela la saison ou, chez les oiseaux aquatiques, les males, temporairement separes apres le depart des grands glaciers du Wisconsin, il y a environ 12 000 ans. 



www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE 0L0MANE 

Du montagnais unaman (ouroman - Oloman), couleur rouge et qui signifie riviere 
a la peinture a cause de l'ocre rouge qui teinte l'eau. D'une longueur de 220 km, 
elle se jette dans le golfe a Test de la reserve indienne de La Romaine qu'il ne faut 
pas confondre avec Riviere Romaine pres de Havre Saint-Pierre. Voir OCRE 
www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE PASHASHIBOU 

Du montagnais pishi-shebau, riviere seche puisque peu praticable en canot ou 

riviere aux rochers pointus puisque des hauts fonds s'etendent jusqu'a cinq km 

de 1' embouchure. Entre le lac Costebelle et le fleuve, elle parcourt 17 km. 

www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE PIASHTI 

Du montagnais Piastebe ou Piashbe qui signifie baie seche puisque les bateaux 
doivent attendre la maree haute pour acceder a la baie. Ce nom tres ancien devint 
par la suite Piastrebaie et enfin Baie Johan Beetz. II designe aujourd'hui la riviere 
et les lacs de ce nom. www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE-PIGOU 

De l'algonquin Pikiou "riviere a la gomme". Entre Moisie et Sheldrake. D'une 
longueur de 35 km, elle designe l'endroit ou Ton trouve la gomme resineuse 
extraite du sapin et du pin. Des iles et un banc de peche, situes a proximite, portent 
aussi ce nom. Pres de la, le cap du cormoran, marque le debut du territoire de la 
seigneurie de Mingan (1733). www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE PUYJALON 

Le nom de cette riviere rappelle la memoire du comte Henri de Puyjalon (1841- 
1905), originaire de Puyjalon, Bas-Limousin, qui immigra au Canada en 1872. 
Pendant les 25 annees qu'il a vecues sur la Cote-Nord (1880-1905), il a fait ceuvre 
de geologue, de zoologiste et de protecteur de la faune. Un des fondateurs de la 
Societe d'histoire naturelle du Labrador, il a ete gardien de phare et inspecteur 
general pour la chasse et la peche. Puyjalon s'est attache notamment a demontrer 
la necessite de lois de protection des richesses naturelles. Decede a son camp de 
l'ile a la Chasse, il y fut inhume, suivant son desir, pres de la baie qui porte son 
nom, non loin de Havre-Saint-Pierre. On avait surnomme Puyjalon le solitaire de 
l'ile a la Chasse et aussi l'homme du Labrador. En plus de nombreux rapports de 
ses missions, il a publie Labrador et Geographie (1893) ainsi que des Recits du 
Labrador (1894). www.toponymie.gouv.qc.ca 



RIVIERE ROMAINE 

Du montagnais unaman (ouroman - Oloman) qui signifie la couleur rouge. Cette 
riviere coule sur un depot d'argile rouge (ocre) qui teinte ses eaux. D'une 
longueur de 240 km, la riviere se jette dans le Saint-Laurent vis-a vis les iles 
Mingan, 15 km a l'ouest de Havre Saint-Pierre. II ne faut pas confondre cette 
riviere avec le village de La Romaine situe a 220 km plus a l'est ou coule la 
riviere Olomane. www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE SAINT-AUGUSTIN 

Appelee pegouasiou par les Montagnais au XVIIe siecle signifiant riviere 
trompeuse en raison des sables qui se deplacent a son embouchure et de sa faible 
profondeur. D'une longueur de 193 km, elle debouche dans la baie du meme nom. 
Voir Saint- Augustin (village) www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE-SAINT-JEAN 

A 12 km de Magpie. Une des rivieres les plus importantes de la Minganie. 
Navigable sur une longue distance, elle compte plus de 75 fosses a saumon. Les 
pecheurs de ce hameau, fonde en 1850, souffrirent longuement des degats 
provoques par le grand feu de juillet 1881 qui detruisit toute la partie boisee de la 
cote entre Riviere-au-Tonnerre et Mingan, privant ainsi les families du bois de 
chauffage dont elles avaient besoin. C'est l'ancienne frontiere civile entre Quebec 
et Terre-Neuve entre 1763 et 1825. Plusieurs compagnies importantes comme la 
John Collas and Elias, la William Fruing, Le Bouthillier Brothers et Charles 
Robin Compagny s'installent ici ou au village de Magpie attirant ainsi de 
nombreuses families de pecheurs acadiens de la Gaspesie. Le site est propice a 
l'observation du balbuzard, oiseau de proie en voie de disparition. En 1910, de 
riches americains fondent le St-Jean Salmon Club. Santerre, p. 52 - Lambert, 
p. 182 www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE-SAINT-PAUL 

Portait au debut un nom inuit : Quitzezaqui, la "Grande Riviere" puis devint la 
Riviere-des-Esquimaux alors que les Montagnais la nommait Aiahtshimeu Hipu, 
de sens identique. En 1640, les Montagnais vainquirent les Inuit sur l'lle-des- 
Esquimaux. En 1706, la riviere et les terres la bordant furent concedees a Jean- 
Amador Godefroy, sieur de Saint-Paul. Ce fut un poste de traite tres important 
exploite par plusieurs marchands dont Louis Chevalier et son usine de saumon. 
Le village est implante du cote ouest de son embouchure apres un parcours de 160 
km. www.toponymie.gouv.qc.ca - Lambert, p. 246 

RIVIERE-SAULT-PLAT 

A 58 km de Moisie, riviere coulant dans une cannelure glaciere, un phenomene 
geologique tres rare. 



RIVIERE SHELDRAKE 

Riviere tumultueuse qui prend sa source dans une zone montagneuse ou des 
sommets culminent a pres de 850 metres. Une succession de chutes et de rapides 
sur une distance de 106 hm lui donne son caractere unique. Elle se faufile ainsi 
jusqu'au village de Sheldrake et se jette dans le fleuve. 
www.toponymie.gouv.qc.ca 

RIVIERE TOULNUSTOUC 

Important tributaire de la riviere Manicouagan dont l'embouchure se trouve a 45 
km au nord-nord-ouest de Baie-Comeau, dans l'arriere-pays de la Cote-Nord. Sa 
source se situe a 253 km en amont, a une quinzaine de kilometres a Test du 
reservoir Manicouagan. Les eaux de la riviere Toulnustouc traversent les lacs 
Fortin et Sainte-Anne, deux lacs imposants par leurs dimensions et qui 
apparaissent comme un elargissement considerable de la riviere. La carte de la 
province de Quebec publiee en 1898 par le departement des Terres et Forets 
indique " R. Todnustook ", l'une des variantes graphiques du nom Toulnustouc. 
On connait aussi Tudnustouk, Tootnustook, Tulnustuk, Toulnustook, 
Toulnoustouc. Les avis divergent sur le sens de ce nom montagnais. Selon J. 
Bignell, cite par Eugene Rouillard (1906), il signifie riviere qui fait coude ou qui 
fait un angle. De leur cote, les rapports de la Commission de geographie du 
Quebec et de la Commission de geographie du Canada presentent riviere ou Ton 
fait des canots, riviere ou ils fabriquent des canots, la ou il faut des canots. D'autre 
part, des enquetes menees en 1979 en pays montagnais precisent que les 
Amerindiens nomment cette riviere Kuetutnustuk Shipu ou Kuetunustuku Shipu; 
ces expressions, qui apparaissent apparentees a Toulnustouc et a ses variantes, 
signifient riviere parallele a la riviere Manicouagan. La riviere Toulnustouc a deja 
ete connue sous le nom de Riviere du Coude, denomination qui rejoint 
1' interpretation de l'arpenteur Bignell. Situee a 100 km au nord de Baie-Comeau, 
la centrale de la Toulnustouc a ete inauguree le 18 aout 2005, a la suite de travaux 
de construction entrepris en 2001. Ce douzieme complexe hydroelectrique du 
bassin de la riviere Manicouagan, propriete d'Hydro-Quebec, a une puissance de 
526 megawatts, ce qui est suffisant pour alimenter l'equivalent de 100 000 
residences. La riviere Toulnustouc, ou s'elevent les installations, est a l'origine de 
la designation, www.toponymie.gouv.qc.ca 



RIVIERE WATSHISHOU 

Mot montagnais qui signifie montagne blanche ou brillante en reference a une 
colline de 45 metres en granit poli a Test de l'embouchure et visible de tres loin. 
D'une longueur de 80 km, elle se deverse dans le detroit de Jacques-Cartier entre 
Havre Saint-Pierre et Natashquan. www.toponymie.gouv.qc.ca 

ROUTE 138 (la) 

En 1943, la route 138 se rend jusqu'a Baie-Comeau pour etre ensuite prolongee 
jusqu'a Sept-Iles en 1960, jusqu'a Havre-Saint-Pierre en 1976 et finalement 
jusqu'a Natashquan en 1996. La «138» est la plus longue route du Quebec. Elle 
debute a la frontiere americaine au sud de Huntingdon, traverse le pont Mercier, 
devient la rue Sherbrooke a Montreal et ensuite le Chemin du Roy via Trois- 
Rivieres jusqu'a Quebec. De la, le Chemin royal traverse la cote de Beaupre et St- 
Fereole-des-Neiges le plus long village du Quebec (27 km) en direction de 
Charlevoix. Devenue la route des baleines, elle sillonne la cote de Tadoussac a 
Havre Saint-Pierre et s'arrete en plein coeur de la Minganie a Natashquan. De la, 
le bateau vers Blanc-Sablon. Mais comme elle ne veut pas mourir, elle continue 
en troncon souvent de gravier comme a Kegashka, Tete-a-la-Baleine, Saint- 
Augustin. Tous esperent qu'un jour ces troncons seront enfin reunis pour que la 
«138» puisse alors s'elancer de la frontiere americaine a Blanc-Sablon. Frenette, 
p.484 - O'Neil, p.62 

SSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS 

SAINT-AUGUSTIN (village) 

Augustin Le Gardeur de Courtemanche, commandant du roi de la cote du 
Labrador est le premier concessionnaire d'un territoire d' exploitation en 1702. 
Par la suite, un poste de traite y est fonde en 1720 par Francois Margane de La 
Valtrie, l'un des plus vieux villages de toute la Cote-Nord. L'acces maritime de ce 
village, le plus populeux de la Basse Cote-Nord, se fait au travers des grands 
rigolets avant d'arriver au Carre de Saint-Augustin, un grand havre protege par les 
iles de l'archipel de Kecarpoui a l'ouest et par l'archipel de Saint-Augustin a Test. 
Une communaute montagnaise importante nominee "Pakuashipi" y habite. 
www. toponymie . gouv. qc . ca 



RIVIERE VAUREAL SAINTE-ANNE ( la Bonne) 

Cette riviere de l'ile d'Anticosti tire son nom d'un lieu de l'Oise en France en La Patronne veneree de plusieurs bandes amerindiennes principalement des 

souvenir d'une ancienne possession royale dont Henri Menier etait jadis Montagnais. Plusieurs Autochtones se rassemblent a la Basilique Sainte-Anne- 

proprietaire. A partir de la chute, haute de 76 metres, se dresse un impressionnant de-Beaupre, pres de Quebec, pour leur pelerinage annuel du 26 juillet, fete de la 

canyon de 3 kilometres, dont les parois peuvent atteindre plus 90 metres de Sainte. Son nom montagnais Ann Tshikanino indique l'amouret la confiance que 

hauteur. La partie ouest du canyon renferme plusieurs petites grottes. toute mere de clan possede. 

www.toponymie.gouv.qc.ca 



SAINT-LAURENT (fleuve) 

Anciennement Riviere de Canada, Riviere de Hochelaga. Jacques Cartier 
employa le premier le specifique Saint-Laurent qui fut officialise en 1604 par 
Samuel de Champlain qui utilisera dorenavant Fleuve Saint-Laurent sur ses cartes 
maritimes. D'une longueur de 1 200 kilometres entre le Lac Ontario et l'ile 
d'Anticosti, il se jette dans le golfe du meme nom. En montagnais, Saint-Laurent 
se dit Wepistukujaw Sipo. www.toponymie.gouv.qc.ca 

GOLFE du Saint-Laurent 48*15' 62*00' 

Ce tres vaste rentrant du littoral, prolongement du fleuve du meme nom, couvre 

une superficie de 150 000 km2. En 1535, Jacques Cartier explore la Cote-Nord et 

baptise le 10 aout un rentrant de cote «baye sainct Laurens», jour de la fete du 

diacre Laurent, martyr a Rome en 258. Cette appellation est a l'origine du nom 

actuel de cette entite geographique. 

www.toponymie.gouv.qc.ca 

" La mer etant grosse d'evenements caches aux rivages... 

dans des forets d'algues 
voies lactees de crevettes 
buissons d' ours ins 
nuages de meduses 
colliers de coquillages 
et cheveux du varech... 

une lune de juin rassemble toutes richesses et met en sardines les fruits du 
microscope ! 

La mer etant grosse d'evenements caches aux rivages... 

loups-marins indolents 
monies goulues, 
pourcils petillants 
marsouins malins et blancs... 

empresses autour d'une lune ronde font leurs emplettes de la saison sur les 
battures refrigerees par les courants du Labrador. 

Ce spectacle inquietant, eleve, magique, trouble l'eau ineffable de sauts, de rapts, 
et d'encens tenace... indiquant la pierre des sacrifices. 

Parfois melodieux, un huart huant, repu d'une truite de mer, egrene le chant sacre 
d'un soir lune comme si toutes les ecailles d' argent des victimes dans sa gorge 



haute et manifeste devenaient substance de melodies. 

Tel est le chant eternel des saisons, voisin des sacrifices et des holocaustes ". 
Perrault, p. 70-71 

SAISONNIERS (les) 

L'ete, depuis le debut du XVIe siecle, la morue et la baleine attirent des flottilles 
de navires etrangers de tout tonnage. Les Basques, les Rochellois, les Hollandais, 
les Espagnols, les Anglais et apres la conquete de 1760, les Americains 
frequentent les eaux du golfe, principalement les eaux de Brador et de Blanc- 
Sablon. Les greves adequates pour le sechage de la morue deviennent une 
preoccupation constante et la competition pour l'utilisation des meilleures d'entre 
elles entraine une lutte parfois virile entre nations et renouvelee tous les ans; c'est 
la loi du premier arrive, premier servi, sauf qu'il n'y a pas d'arbitre. A partir de 
1870, les saisonniers se transforment en capitaines de caboteurs qui de village en 
village sillonnent la Minganie pour apporter courrier et marchandises. Mars, c'est 
la grande mouvee des blanchons sur les banquises en derive, avril, les baies et 
havres se liberent des glaces sous l'effet des courants et marees, mai marque le 
retour des oiseaux migrateurs, juin, retour des baleines migratoires, debut de la 
montaison du saumon en riviere, les crabiers et homardiers prennent la mer; tout 
est en place, depuis l'ouverture de la route 138 vers Havre-Saint-Pierre en 1976 
et vers Natashquan en 1996, pour la relance de l'industrie touristique saisonniere. 
Frenette, p. 156-158 

SALIN 
Eau de mer 

SALINE (une) 

Petit entrepot ou est arrimee la morue salee. Se dit aussi d'un piege de sel employe 

par les braconniers pour attirer l'orignal et le chevreuil. 

SAUMON (le) 

Apres les Autochtones et les Vikings, les Anglais sont les premiers a s'interesser 
a la peche au saumon; les Francais preferant la morue. Aussi, les nouveaux 
arrivants du debut de la Nouvelle-France, sont generalement des agriculteurs ou 
des coureurs des bois. II faudra attendre Jolliet qui en 1680 commence a 
approvisionner Quebec en saumon sale a partir de son poste de traite sur l'ile 
d'Anticosti. Vers 1700, les Francais intensifient leur effort de peche au saumon 
dans la Baie de Brador pres de Port-de- Brest ou Augustin Le Gardeur de 
Courtemanche etablit le premier poste de peche sedentaire au Quebec. Le succes, 
remporte par cette station de peche fixe, incite les autorites coloniales a 
augmenter le nombre de concessions seigneuriales de peche. Des stations sont 



ainsi etablies a la riviere Etamamiou (1733), aux rivieres du Petit et Gros 
Mecatina (1740-49), et aux rivieres Saint-Paul et Saint-Augustin en 1750. La 
signature du Traite de Paris, en 1763, change radicalement le portrait de la peche 
des especes anadromes comme le saumon. 

En effet, la France cede alors a la Grande-Bretagne les territoires qu'elle possedait 
au nord et a Test du Mississippi, ce qui favorisera 1' exploitation accrue des riches 
pecheries des cotes et des rivieres de la Cote -Nord; les stations franchises de 
peche deviennent des King's Post au profit des marchands britanniques dont la 
famille Lymburner (Labrador Compagny) qui loue la seigneurie de Mingan en 
1807 pour s'adonner a la peche au saumon. Vers 1825, la Compagnie de la Baie 
d'Hudson prend possession de la Minganie et erige 11 postes de traite dont neuf 
comprennent des pecheries de saumon. Vers la fin des annees 1840, les activites 
de la peche au saumon de la compagnie ont progresse de facon phenomenale : 500 
000 livres de poisson sont prises chaque annee. La peche est devenue si excessive, 
incontrolee et destructrice que le gouvernement envisage enfin une 
reglementation. De plus, les corsaires americains viennent de plus en plus 
braconner le saumon dans les rivieres de la Cote -Nord. Pour mettre fin au 
braconnage et a la surpeche, le gouvernement se range du cote des riches nantis 
de la societe en accordant des droits de peche exclusifs; ce sera le debut des clubs 
prives de peche sportive a la ligne. Dunfield, p. 27 et ss 

SAUMON (guerre du) 

Ce sont des officiers de la marine et de l'armee britannique qui, les premiers, 
pratiquent la peche sportive a la ligne entre 1760 et 1840. En 1859, le 
gouvernement decide de vendre a de riches etrangers des droits de peche a la 
mouche sur les rivieres a saumon de la Cote-Nord. Cette mainmise de l'Etat au 
profit des clubs prives mene a une veritable epreuve de force avec les Montagnais 
pour qui le probleme de la subsistance devient de plus en plus aigu. En 1861, le 
gouvernement commence a indemniser les Montagnais et s' engage a les nourrir 
apres avoir accapare une ressource sur laquelle ceux-ci comptaient pour vivre, 
accentuant ainsi leur dependance envers l'Etat. En 1873, La St-Lawrence Salmon 
Fishing Club possedait des droits de peche sur des rivieres tres prolifiques comme 
la Natashquan, la Romaine, la Magpie tandis que la Moisie Fishing Club voit le 
jour en 1880 sur l'une des plus belles rivieres a saumon au monde. Vers 1900, 
Henri Menier transforme plusieurs rivieres d'Anticosti en clubs prives, politique 
qui sera maintenue et acceleree sous le regne de Consolidated Paper en 1935; 27 
rivieres de File d'Anticosti sont classees riviere a saumon. Dans les annees 1970, 
les Autochtones commencent une lutte a finir contre les fameux clubs de peche 
controles par des interets etrangers qui detiennent l'exclusivite de la peche au 
saumon sur les rivieres les plus poissonneuses de la region. Ces batailles 
debouchent sur des victoires importantes pour les Amerindiens qui obtiennent, en 



tout ou en partie, la reconnaissance de leurs droits sur les rivieres des Escoumins, 
Betsiamites, Romaine, Natashquan, Manitou et Mingan. En 1988, la Federation 
quebecoise du saumon atlantique decerne une bourse meritoire aux Montagnais 
pour leur contribution a la conservation du saumon dans la region. 
Frenette, p.338-41 et 513 

SCHEFFERVILLE 

En 1937, un trappeur montagnais, Mathieu Andre rapporte de son expedition au 
lac Knob un echantillon de minerai. L'annee suivante, il guide le geologue Retty 
sur les lieux de sa decouverte. Ironie du sort, c'est done un Montagnais qui aura 
permis la creation non seulement de Schefferville mais aussi celle de la Iron Ore 
Compagny of Canada par Jules Timmins en 1947 et la ligne de chemin de fer de 
675 hm entre Sept-Iles et le lac Knob en 1954. L'annee suivante, Schefferville 
devient officiellement ville en l'honneur de Lionel Scheffer, premier vicaire 
apostolique du Labrador. Seule municipalite avec Fermont - puisque la ville de 
Gagnon a ete fermee en 1985 et demantelee par la suite - du territoire de la MRC 
de Caniapiscau, dans ce vaste arriere-pays de la Cote-Nord, Schefferville doit son 
existence a l'exploitation miniere. Implantee au coeur de la peninsule du Labrador, 
entre les lacs Knob et Dauriat, a 200 km de Labrador City et a 533 km au nord de 
Sept-Iles, a laquelle elle est toujours reliee par la voie ferree, cette ville miniere a 
vu le jour en 1955. Fondee par la Quebec North Shore dont l'activite y debute en 
1953 dans le cadre de la grande aventure du fer, Schefferville agonise depuis la 
cessation des activites de la compagnie miniere IOC (Iron Ore Company) en 
1982. Sa population a litteralement fondu, passant de 5 000 habitants a la fin des 
annees soixante a environ 110 personnes en 1991. C'est a cet endroit que le 
premier ministre du Quebec, Maurice Duplessis, rendra l'ame en 1959. Le 30 
juillet 1986, la Gazette officielle publiait la loi sanctionnee le 19 juin precedent, 
qui mettait un terme a l'existence juridique de la ville, qui devenait une partie de 
la MRC a laquelle elle est rattachee. Se ravisant, le gouvernement adoptait, en 
1990, un nouveau projet de loi annulant la fermeture de la ville et assurant ainsi 
sa survie sur le plan juridique. Celle-ci ne mourra pas tout a fait tant qu'une 
population amerindienne significative continuera de l'habiter, de meme que 
certains proprietaries de pourvoiries. D'ailleurs, a proximite, on retrouve la 
reserve indienne de Matimekosh et le village naskapi de Kawawachikamach 
peuples de Montagnais et de Naskapis. En 1996, le territoire de Schefferville est 
annexe au village naskapi de Kawawachikamach situe a 1 5 km au nord-ouest de 
l'ancienne ville. Lambert, p. 164-66 www.toponymie.gouv.qc.ca 

SHELDRAKE 

Premier village de la Minganie, fonde en 1851 par Philippe-Gedeon Touzel de 
File anglo-normande de Jersey qui y installe une exploitation de peche. II tire son 
nom de "sawbill" mot anglais designant bec-scie ou harle d'Amerique, sorte de 



canard plongeur. En 1857, La John Collas and Elias Compagny s'y installe pour 
ses activites de peche. Declare a Sheldrake durant l'ete 1882, un important 
incendie cause des dommages considerables au village de Riviere-au-Tonnerre et 
a toute la foret environnante. A 107 km de Moisie. Voir Riviere Sheldrake 
www.toponymie.gouv.qc.ca - Lambert, p. 174 

SIEBEN'S OIL & GAS 

Cette compagnie de Calgary, filiale de la compagnie de Baie d'Hudson, acquiert 
en 1973 les iles Mingan. Riches en calcaire, ces iles contiendraient pres de un 
milliard de tonnes de pierre a chaux utilise dans la concentration du fer. Son projet 
: transporter litteralement des centaines de millions de tonnes de calcaire vers 
Sept-Iles pour le traitement du minerai de fer. La destruction de l'archipel de 
Mingan fut empechee in extremis par le classement des iles comme 
arrondissement naturel protege par le Gouvernement du Quebec en 1978. 

STERNE (la) 

Oiseau familier de la Minganie, appele estarlette par ses habitants, la sterne, avec 
son bee rouge et sa longue queue fourchue, capture des poissons a la surface de 
l'eau et plonge que tres rarement sous l'eau. C'est un migrateur experimente qui 
hiverne en Antarctique, soit un voyage aller-retour de plus de 35 000 km. 

TERRA CORTEREALIS 

Voir Port-de-Brest 

TERRE DE CAIN 

Expression employee par Jacques Cartier en relation avec le bord de cote qui est 

necessairement un terrain rocheux et generalement impropre a la culture. De la 

son allusion a Cain que la Bible mentionne comme premier agriculteur. Dionne, 

p.254 

TERRE-NEUVIERS (les) 

Bateaux de fort tonnage utilises pour la peche a la morue (morutier) et la chasse 
a la baleine (baleinier); la baleiniere etant une barque de moindre cabarit. Un 
terre-neuvier baleinier transportait de 5 a 6 baleinieres dont 1' equipage chassait la 
baleine a vue. Un terre-neuvier servait done a la peche, a la chasse et a la traite 
des pelleteries et parfois a la contrebande. Pendant les nombreuses guerres entre 
l'Espagne, la France et l'Angleterre, les terres-neuviers etaient requisitionnes par 
leur gouvernement respectif, ce qui provoqua leur declin. Voir CHASSE 



TETE-A-LA-BALEINE (village) 

Nomme ainsi a cause d'un rocher ressemblant a une tete de baleine Tete-a-la- 
Baleine est le village d'hiver sur la terre ferme tandis que le village d'ete (pour se 
rapprocher des bancs de peche) occupe l'lle Providence de l'archipel Toutes- 
Isles.Toutefois, cette migration saisonniere est plus occasionnelle maintenant 
avec la motorisation des barques qui permettent d'acceder plus facilement aux 
bancs de peche. Fonde par des Acadiens venus des iles de la Madeleine, 
l'economie du village reposait essentiellement sur la peche a la morue, au 
petoncle, au bigorneau et la chasse au phoque. Deux personnalites legendaries de 
la region y sont inhumees soit le postilion Jos Hebert et le docteur Camille 
Marcoux. www.toponymie.gouv.qc.ca - Voir transhumance. 

THE DU LABRADOR 

Comme son nom l'indique, le the du Labrador se retrouve dans les parties 
septentrionales de la foret boreale circumpolaire, la toundra subarctique et 
arctique; principalement dans les tourbieres et forets de coniferes. L' infusion des 
feuilles en tisane est largement connue comme breuvage tonifiant. 

THIENNOT (Cap) (Tiennot) 

C'est tout pres de Natashquan, sur un merveilleux cap que Jacques Cartier 
s'entretient avec un chef indien, Thiennot, concernant les possibilites d'entrer 
plus profondement dans le Saint-Laurent. Or, ce Thiennot etait en fait un jeune 
pecheur francais recueilli par les Indiens a la suite d'un naufrage ou tous ses 
compagnons perirent. II decida de vivre avec eux et devint leur chef. II confia 
done de precieux renseignements a Cartier, le "decouvreur du Canada", qui en 
souvenir de cette rencontre, nomma Thiennot le cap ou ils se rencontrerent. (Cap 
Thiennot ou Pointe de Natashquan). Santerre, p. 91 

TOURTES (les) 

Lahontan raconte qu'un vol de tourtes passa au printemps, un voilier de 300 
milles de long sur un mille de large. Le chanoine Groulx dit qu'au XIXe siecle, 
les tourtes se comptaient par milliards causant des dommages irremediables aux 
semailles et recoltes. Si bien qu'elles furent pourchassees sans repit des Grands 
Lacs jusqu'au golfe Saint-Laurent. La technique de chasse consistait a tendre un 
filet entre des arbres et on y dirigeait les tourtes en les pourchassant. Les tourtes 
etaient vendues a la criee sur les parvis des eglises ou gardees, ailes coupees, dans 
un enclos pour l'engraissement. La derniere tourte est morte en septembre 1914 
mettant a une histoire sans pareille dans les annales ornithologiques. 
Pomerleau, p. 232-33 

TOUZEL Philippe-Gedeon (canton) 

Moins connu que le comte Henri de Puyjalon, Tourzel, de son vrai nom, est le 



premier Europeen etabli a Sheldrake vers 1851. Ne a l'ile Jersey, il a fonde une 
importante exploitation de peche, gere un magasin general et exerce les fonctions 
de juge de paix, directeur de la poste et d'agent du telegraphe. Hospitalier et 
genereux, il a aide de nombreuses personnes dans le besoin y compris plusieurs 
Amerindiens des environs. Un canton, nomme a son honneur, est situe entre les 
rivieres Sheldrake, a l'ouest et au Tonnerre, a l'est. www.toponymie.gouv.qc.ca 

TRADERS (les) 

Anglicisme designant les traiteurs : ces capitaines de goelette, veritables 
marchands itinerants, qui sillonnaient la Cote-Nord jusqu'a Blanc-Sablon. En 
general, les capitaines etaient associes ou louaient leur goelette aux marchands de 
Quebec qui expediaient ainsi d'importantes cargaisons de nourriture (lard et boeuf 
sale), de vetements et de materiaux divers. Ces produits sont alors echanges 
contre du poisson, de l'huile de phoque ou des pelleteries. Le troc des 
marchandises est la base economique de ce systeme, appelee le cabotage, qui 
n'accepte aucun credit ; c'est dormant, donnant. Les principaux traiteurs etaient 
Daniel Conan de Halifax, Narcisse Blais et fils de Berthier. A partir de 1940, le 
cabotage se trans forme en service de livraison de marchandises deja achetees ou 
commandees chez les marchands. Pomerleau, p. 300-303 

TRAITE DE TADOUSSAC (la) 

L'annee 1652 marque la creation de la Traite de Tadoussac, une entire a la fois 
commerciale et geographique englobant la totalite de la Haute Cote-Nord et une 
partie de la Moyenne Cote-Nord pour repondre a la liberalisation de la traite des 
fourrures mettant fin a la periode du monopole individuelle qui accordait a un seul 
individu le droit exclusif de pratiquer la traite et le commerce. La Traite de 
Tadoussac relevera de quatre organismes : de la Communaute des Habitants entre 
1652 et 1666, de la Compagnie des Indes occidentales jusqu'en 1674, du 
Domaine d'Occident de 1675 a 1759 et finalement de la Couronne britannique 
jusqu'en 1859. Apres la conquete britannique, la Traite de Tadoussac sera appelee 
King's Post et sera finalement abolis le 14 novembre 1859. Frenette, p. 181-185 

TRANSHUMANCE 

Plusieurs families de Tete-a-la-Baleine, de Riviere-St-Paul et de Saint-Augustin 
perpetuent un systeme original de double habitat apparente a la transhumance des 
peuples nomades. Ainsi, l'ete, les families amenagent dans les residences des iles, 
a proximite des lieux de peche. A l'automne, apres la chasse aux oiseaux 
migrateurs, les families demenagent dans leurs maisons du littoral a l'abri des 
intemperies hivernales et plus rapprochees des reserves de bois de chauffage. 
Frenette, p. 508 

"Car une maison de pecheur a besoin pour vivre d'un immense territoire de mer 
pour le poisson, d'une ile avancee a la fine pointe des vents qui lui sert de tangon 



et de havre, d'une autre ile pour les oiseaux et les oeufs d'oiseaux, en un mot de 
toutes les largesses du large. A partir de ce jour ils renoncent a la terre.(...) Une 
procession de barques transforme en une semaine un village de terre en un village 
d'iles, un village d'hiver en un village d'ete, un village du bois en un village de 
la morue ! " Perrault, p. 74 

TRILOBITES (Baie des) 

Anciennement baye Saint-Charles a cause de sa proximite avec l'ile du meme 
nom dans l'archipel de MIngan. C'est l'hydrographe Bayfield qui lui donna ce 
nom a cause de la presence de fossiles en cet endroit. Gauthier Larouche, p. 119 

TROC (le) 

Ce systeme d'echange de marchandise sans l'intermediaire de la monnaie est la 
base meme de la traite des fourrures entre Europeens et Amerindiens. Nous avons 
tous entendu parle de 1' exploitation economique des Amerindiens dans ce 
commerce. Mais qu'en est-il vraiment ? II est difficile de comparer des cultures 
diametralement opposees. II est vrai que les marchands europeens ont amasse des 
fortunes colossales par ce commerce; ce qui rehaussait leur prestige social. En 
Europe, le prestige social repose principalement sur la possession de biens ou 
d'argent. Au contraire, dans les societes amerindiennes, le prestige tribal repose 
essentiellement sur la redistribution des gains, des marchandises. C'est pourquoi 
des anthropologues ont decide d' analyser le phenomene du troc entre 
Amerindiens et Europeens non pas en fonction des avantages economiques mais 
en fonction du prestige social que chacun en retirait. Dans les tribus autochtones, 
la generosite sous toutes ses formes etait remarquee et celebree publiquement, 
devenant ainsi une importante source de pouvoir et d' influence. Les produits 
europeens etaient redistribues lors de ceremonies d'echange. Le profond desir 
d'acquerir du prestige constituait le mobile fondamental des activites 
economiques amerindiennes. De plus, l'accumulation exageree de biens 
europeens etait incompatible avec le mode de vie nomade base sur de frequents 
deplacements. Une chose est certaine : s'ils cherchaient a obtenir un meilleur prix 
pour leurs fourrures, ce n' etait pas pour se procurer plus de marchandises 
europeennes mais pour reduire les efforts et le travail necessaire a la satisfaction 
de leurs besoins; contrairement a 1' Europeen sedentaire qui, lui, travaillait de plus 
en plus pour accumuler le plus de richesses possibles done de prestige. Malgre les 
enormes differences entre les systemes economiques europeens et amerindiens, 
les marchands des deux types de societes faisaient done de bonnes et prestigieuses 
affaires. Sauf que l'Etat colonial expansionniste, qu'il soit francais ou anglais, 
retirait, lui, son prestige dans l'acquisition de nouveaux territoires et la, la 
situation ira de mal en pis pour les Amerindiens. Voir REDUCTIONS - 
RESERVES. Trigger, p.265-270 



TRUCHEMENTS (les) 

Nom donne aux coureurs des bois envoyes par Champlain dans les tribus 
indiennes pour y apprendre la langue, les us et coutumes. Les missionnaires 
rapportent que plusieurs truchements adopterent definitivement le mode de vie 
des amerindiens, de la l'expression «indien blanc». Ces interpretes se sont charges 
d'amorcer les negociations de paix avec les Francais et souvent a maintenir 
l'liarmonie entre tribus voisines. Lafleur, p. 29 et ss 

uuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu 

UASHAT - MALIOTENAM (communaute de) 

Uashat - la baie, Maliotenam - village de Marie. Enclavee dans la ville de Sept- 
Iles, a la limite ouest, la communaute de Uashat couvre une superficie de 1,08 km 
carre tandis que Maliotenam, situee a 16 km a Test de Sept-Iles, s'etend sur 5,02 
km carre. Les deux communautes (3 180 personnes) possedent des services 
sociaux et culturels bien adaptes. Son musee met en evidence la culture innue de 
la region. 

UNAMEN SHIPU (communaute de) 

Unamen Shipu - riviere de la couleur. La communaute (913 personnes) de 

Unamen Shipu (La Romaine) est situee a 400 km au nord-est de Sept-Iles, sur la 

rive nord du golfe Saint-Laurent. Accessible que par bateau ou avion, elle couvre 

une superficie de 40 hectares. La communaute gere une pouvoirie de chasse et 

peche. 

vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv 

VACHE MARINE (la) 

Nom populaire du morse. Deja en 1534, Jacques Cartier souligne l'importance 
des colonies de morses : «les grandes bestz comme grans beuffz» qui 
frequentaient alors la Minganie. Sur l'ile a la vache marine, aujourd'hui la Grosse 
ile au Marteau de l'archipel de Mingan, les ancetres racontaient que les morses 
etaient si nombreux que Ton pouvait les tuer a coup de marteau. La vache marine 
etait connue depuis longtemps en France et en Angleterre; l'ivoire de ses dents 
etait considere comme l'or blanc des pays nordiques. Sa peau etait aussi tres 
resistante et bien sur l'huile tiree des graisses de l'animal ajoutait une valeur 
interessante a sa capture. Si bien que les Anglais et Francais en premiers et les 
Americains ensuite decimerent completement le troupeau de morses du golfe 
Saint-Laurent des 1798. Landry, p. 15- 19 

VAPEURS (les) 

La premiere navette destinee a la Cote-Nord est la Margarita Stevenson, 



inauguree par William Molson pour ravitailler les forges de la Moisie. Par la suite, 
la Clarke Steamship Co. prend le monopole du transport maritime dans la region 
et creee en 1928 le premier service de navigation d'hiver avec son brise-glace le 
Sable I. Deja fort critique, le monopole des Clarke le sera encore plus lorsque 
l'une de ses filiales la Labrador Fischeries et leur reseau de magasins leur 
permettra une mainmise totale sur le commerce en Minganie. Frenette, p. 374-376 

VEGETATION (la) 

La foret de la Minganie est essentiellement composee d'une sapiniere et d'une 
pessiere. La sapiniere est une foret mixte qui suit la cote sur quelques 10 
kilometres de largeur jusqu'a La Tabatiere et couvre aussi l'ile d'Anticosti. Les 
essences recensees sont le sapin baumier, le bouleau a papier, l'epinette blanche, 
le pin gris et blanc, le peuplier faux-tremble tandis que le sorbier, l'erable rouge, 
l'erable a epis, le peuplier baumier et le frene noir abondent a l'ile d'Anticosti. 
Tout l'interieur des terres (arriere-pays) est couvert par la pessiere a epinette noire 
relativement dense au sud du 51e parallele; plus au nord, elle prend alors le nom 
de taiga et devient plus clairsemee avec un large couvert de mousses, de lichens 
et de tourbieres. 

La vegetation marine est constitute par les grandes algues, qui peuvent etre 
vertes, brunes ou rouges. Les algues vertes, fines (celles qui rendent les roches 
glissantes) se trouvent sur le littoral et compte 13 especes. Les algues brunes (31 
especes) sont abondantes dans les zones de marees. Les fucales sont caracterisees 
par leurs receptacles gonfles (celles qui eclatent en marchant dessus) et les 
grandes laminaires (appele aussi lasagne) peuvent atteindre plusieurs metres de 
longueur. Les algues brunes forment le fameux goemon echoue sur les plages et 
qui sert d'engrais. Les 24 especes d' algues rouges sont, quant a elles, 
constamment submergees. Voir ARCHIPEL-DE-MINGAN 
Frenette, p. 53-54 

VENT D'EN BAS 

Vent d'est 

VENT D'EN HAUT 

Vent d' ouest 

VIEUX-FORT 

Anciennement "Ancien etablissement" (Bellin). Aujourd'hui Vieux-Fort serait le 
site de Port-de-Brest frequente au XVIe siecle par des pecheurs francais. Voir 
Port-de-Brest. 



VIGNEAU Placide (1842-1926) 

Ne aux Iles-de-la-Madeleine en 1842, il passa presque toute sa vie a Havre-Saint- 
Pierre et comme gardien de phare de l'ile-aux-Perroquets ou il remplace le comte 
de Puyjalon et Eustache Forgues en 1892. Dote d'une memoire etonnante et 
precise, il redige un journal (1857-1926) intitule un Pied d'Ancre, sorte de carnet 
de bord de la vie maritime. II decede en 1926. Une longue et profonde baie pres 
de Havre-Saint-Pierre porte aujourd'hui son nom. Belanger, p. 212 

VIGNEAULT Gilles 

Ne a Natashquan en 1928, il fit ses etudes classiques au Seminaire de Rimouski 
et decrocha sa licence-es Lettres a l'Universite Laval en 1952. II publie ses 
premiers poemes dans le journal L'Aquilion en 1952. Ses poemes et ses chansons 
expriment avec une grande authenticite les mille et une facettes de la Cote-Nord; 
celle des types d'autrefois et d'aujourd'hui, celle des pecheurs et des bucherons, 
des Amerindiens, des contrebandiers, des aventuriers, des marins et des 
capitaines, des goelettes et des oiseaux de mer, des barrages et des etablissements 
miniers. Fervent nationaliste et defenseur de la langue francaise, il recut en 1965 
le Prix international de la chanson a Sopot et le diplome de l'Academie Charles 
Cros en 1970. 

VIGNAUX 

Claies elevees de trois pieds de terre sur quatre de large ou Ton etend la morue. 
Belanger, p. 153 

VIKINGS (les) 

Un des plus interessants travaux geographiques qui ait vu le jour au sujet des 
decouvertes des Scandinaves en Ameriques est bien celui de M.P Stensby, 
professeur de geographie a l'Universite de Copenhague, travail publie en 1918. 
Voici la route suivie par 1' expedition viking partie du sud du Greenland et dirigee 
par Thornfin Karlsefui en l'an 1000, telle qu'interpretee par M. Stensby. 

Elle aurait tout d'abord remonte a une grande distance la cote occidentale du 
Greenland puis elle aurait cotoye le Labrador jusqu'au detroit de Belle-Isle 
(region appelee Helluland) ou elle serait entree dans le Golfe Saint-Laurent en 
longeant la Cote-Nord (appelee Furdustrand) jusqu'a la Pointe-aux-Vaches pres 
de Tadoussac que Karlsefui designa sous le nom de Kjalarnes. De cet endroit, il 
remonta le fleuve Saint-Laurent (appele Straumfjord) et atteignit et hiverna a 
l'ile-aux-Lievres (appelee Straumey). En continuant de remonter le Straumfjord, 
l'expedition viking aurait enfin atteint Montmagny (appele Hop designant le petit 
bassin a l'embouchure de la Riviere-du-Sud). D'apres Stensby, le fameux pays de 
Vinland (le plus occidental des pays decouverts par les Vikings) ne serait nul autre 
que la region sud du fleuve, aux environs de Montmagny. Potvin, p. 167. 



Cependant, selon les donnees historiquement reconnues, les Vikings (Norois) sont 
partis de Scandinavie au IXe siecle vers L'Islande et le Greenland et ont par la 
suite poursuivi leurs explorations vers l'Ouest pour atteindre la cote du Labrador 
et l'lle de Terre -Neuve. Pour 1' instant et jusqu'a preuve du contraire, le Helluland 
serait la Terre de Baffin et le Markland, le Labrador. La Terre de Baffin fournissait 
l'oiseau le plus prise pour la fauconnerie, c'est a dire le faucon blanc tandis que 
le Labrador fournissait le bois dont ils avaient besoin. Vinland serait situe a 
l'Anse-aux-Meadows (Terre-Neuve) ou Leif Eriksson, fils du celebre Eric le 
Rouge, aurait fonde une petite colonie de commerce appelee Leifsbudir. Son fils, 
le premier Viking ne en Amerique, s'appelait Snorri. Les Vikings de l'Anse-aux- 
Meadows seraient ainsi les premiers (?, Voir PAPAE) europeens a fouler le sol de 
l'Amerique et a etablir des contacts avec les Amerindiens et les Inuit. Les 
legendes scandinaves, appelees «saga», font en effet mention d'individus 
nommes «Skraelings» qu'on associe generalement aux Autochtones du Nouveau- 
Monde. L'hostilite des Inuit envers les Vikings pousserent ces derniers a 
abandonner leur essai de colonisation a Vinland. Frenette, p. 115 
Dictionnaire de l'an 1000 a nos jours, p. 18-19 



WWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWWW 

WAMPUM 

Collier de pierres et de coquillages qui servait au shaman de la tribu (spiritualite) 

et servait de tree pour le commerce entre amerindiens. 

WATSHISHOU 

Refuge de plusieurs colonies d'oiseaux aquatiques. A Test du village de Baie- 
Johan-Beetz. 

WHISKY EN ESPRIT 

aAcool de contrebande provenant de Saint-Pierre et Miquelon, appele aussi du «3 

pour 1». 

WHITTLE (cap) 

Phare a 1' entree de l'archipel de Ouapitagone pres de La Romaine. 

WOLF BAY 

Fonde en 1850 par des Terre-neuviens, le toponyme de ce hameau designe les 
loups-marins fort presents a l'arrivee des Europeens dans la Baie des Loups. 
www. toponymie . gouv. qc . ca 



XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX nord, Peches et Ocean Canada, 1986. 

XALIBU DUPONT Jean-Claude, Legendes de la Cote -Nord, Editions J.C. Dupont, 1996. 

Du Micmac : animal a longues pattes - voire caribou 

FERLAND J.B.A., Le Labrador, Montreal, 1858. 
XANTHOMA ELEGANS 

Lichen d'une belle couleur orange qui couvre abondamment les rochers partout FRANCK Alain, Naviguer sur le fleuve au temps passe 1860-1960, Les 
sur la cote. Publications du Quebec, 2000. 

YYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY FRENETTE Pierre, Histoire de la Cote-Nord, Les Presses de l'Universite Laval, 

1996 

GAGNON Louis, SCHELL Jose, Anticosti, Broquet, 1994. 

zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz 

GAGNON Francois-Marc, PETEL Denise, Hommes effarables et bestes 
ZOSTERE (la) sauvaiges, Boreal, 1986. 

Une herbe maritime fort repandue sur les rivages de la Minganie. En 1895, La 

Marine Hay Compagny en commence l'exploitation pour l'industrie du GRONDIN Pierre, MELANCON Michel, Apercu de la vegetation des iles 
rembourrage. Frenette, p. 363 Mingan, Universite Laval, 1977. 

GAUTHIER LAROUCHE Georges, Origine et formation de la toponymie de 
SOURCE BIBLIOGRAPHIQUE l'archipel de Mingan, Commission de toponymie, 1981. 

BEAULIEU Alain, Convertir les fils de Cain, Edition Nuit Blanche, Quebec, JETTEN Marc, Enclaves amerindiennes: les «reductions» du Canada 1637-1701, 
1990. Editions du Septentrion, 1994. 

BELANGER Rene (Mgr), La Cote-Nord dans la litterature, Belisle Editeur, 1971 KURLANSKY Marc, Un poisson a la conquete du monde, Edition J.C. Lattes, 

1999. 
BELANGER Rene (Mgr), Les Basques dans l'estuaire du Saint-Laurent, Presses 
de l'Universite du Quebec, 1971. LAFLEUR Normand, La vie traditionnelle du coureur de bois aux XIXe et XXe 

siecles, Edition Lemeac, 1973. 
BOURASSA Jean-Pierre, le Moustique, Editions du Boreal, 2000. 

LAMBERT Serge, ROY Caroline, La C6te-Nord,Une histoire d'appartenance, 
CARPIN Gervais, Histoire d'un mot, Editions du Septentrion, 1995. Edition GID, 2001. 

CHANTRAINE Pol, La Grande Mouvee, Editions Heritage, 1980. LANCTOT Gustave, Une Nouvelle-France inconnue, Librairie Ducharme, 1955. 

COUTURE Pierre, Marie-Victorin, le botaniste patriote, XYZ Editeur, 1996. LANDRY Frederic, Pecheurs de metiers, La Boussole Editions maritimes, 1987. 

DIONNE Gabriel, La voix d'un silence, Editions Lemeac, 1985. LEVESQUE Rene, La Seignerie des lies et des Ilets de Mingan, Edition 

Lemeac, 1971. 
DUNFIELD R.W., Le saumon de l'Atlantique dans l'histoire de l'Amerique du 



LITALIEN Raymonde, Les explorateurs de l'Amerique du nord, Editions du 
Septentrion, 1993. 

MAC KAY Donald, Le paradis retrouve - Anticosti, Edition La Presse, 1979. 

O'NEIL Jean, La dicte Coste du Nort, Libre Expression, 1996. 

PERREAULT Pierre, Toutes Isles, Fides, 1963. 

PLOURDE Michel, D'Escanimes a Pletipishtuk, Publications du Quebec, 1993 

POMERLEAU Jeanne, Gens de metiers et d'aventure, Edition GID, Quebec, 
2001 

POTVIN Damase, Le Saint-Laurent et ses iles, Editions Lemeac, 1984 

PUYJALON Henry de, Recits du Labrador, Imprimerie canadienne, 1894 

ROBERTS Lewes, 1596-1640, The map of Commerce , Londres, 1638. 
(Microfilm) 

RUSSEL H. John, L'univers des caribous, Edition du Trecarre, Canada, 1998 

SANTERRE Louis A., De Sept-Iles a Blanc-Sablon, Editions Lemeac, 1981 

TRIGGER Bruce G., Les Indiens, la fourrure et les Blancs, Boreal / Seuil, 1990. 

VIGNEAU Placide, Un pied d'ancre, Edition Gerard Gallienne, 1963