Par Nicolas César
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Dans le cadre de la semaine de l'industrie, la Saft, qui dispose de son centre de recherche mondial à Bordeaux et d'une usine, a ouvert exceptionnellement ses portes à l'élue locale, Virginie Calmels, et à la presse

"Les usines à Bordeaux sont rares", a rappelé, dès le début de sa visite, Virginie Calmels, l'adjointe au maire, chargée de l'économie, de l'emploi et de la croissance durable. Celle de Saft est d'autant plus rare que le champion des batteries haute technologie abrite ici, au 111 boulevard Alfred Daney, sur 78 500 m², à la fois un site de production et son centre de recherche mondial. Une présence de longue date, depuis 1949.

Le groupe, qui emploie plus de 4 000 collaborateurs dans 18 pays , n'a que trois sites en France, dont un autre dans la région à Nersac, en Poitou-Charentes, spécialisé dans les télécommunications. Le site bordelais est un maillon essentiel pour Saft, car il apporte une forte valeur ajoutée aux pièces, notamment sur la gestion électronique. 659 salariés travaillent ici, dont 252 au service recherche et développement. Il réalise à lui seul 122 millions d'euros de chiffre d'affaires (759,4 millions pour le groupe) en fabriquant chaque année 670 000 éléments pour 337 clients différents (Alstom, Airbus, Dassault, Ferrari, SNCF, Thales...).

Des marchés en pleine mutation

Aujourd'hui Saft est présent sur quatre grands marchés : à 38% sur les applications stationnaires de secours (télécoms, infrastructures industrielles et énergies renouvelables), 23% sur les transports, essentiellement le ferroviaire et l'aviation, mais aussi l'électronique civile (27 %), ainsi que l'espace et la Défense (12 %).

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, à l'heure où les batteries lithium-ion se développent à grands pas, Saft Bordeaux fait 90% de son activité sur le nickel-cadmium, une ancienne technologie. " Pour basculer une nouvelle technologie de batteries dans le ferroviaire, par exemple, il faut 30 ans" , rappelle Serge Llompart, responsable de la production du site bordelais. Des technologies, qui nécessitent de longs développements. Il a fallu six ans à Saft Bordeaux pour concevoir les batteries lithium-ion de l'A350.

Saft Bordeaux, bientôt centre de maintenance des batteries haut de gamme ?

Cette transition des marchés de batteries nickel-cadmium vers les batteries lithium-ion, qui se fera dans les dix prochaines années, ne devrait pas trop affecter le site bordelais, à en croire Serge Llompart. Grâce notamment à la présence du centre de recherche et développement. "L'usine de Bordeaux va se tourner, à terme, vers du service et de la maintenance ", explique-t-il. Depuis décembre dernier, le site gère déjà la hotline des batteries pour l'A350.

Demain, des batteries au lithium soufre et sodium-ion

Chaque année, le centre de recherche et développement de Saft Bordeaux dépose entre 6 et 16 brevets. Actuellement, il travaille sur deux technologies d'avenir. Le sodium-ion, qui a l'avantage de réduire le coût de la batterie, mais n'augmente pas ses performances. Et le lithium soufre, qui permet de doubler la densité d'énergie, et semble idéal pour le marché du spatial.

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