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Bertrand Piccard: "Avec des technologies propres, on peut réaliser l’impossible"

Bertrand Piccard a été nommé ambassadeur de bonne volonté pour l'environnement.
Bertrand Piccard a été nommé ambassadeur de bonne volonté pour l'environnement. © PATRICK KOVARIK / AFP
Camille Hazard, au Bourget , Mis à jour le

Le pilote Suisse Betrand Piccard vient de boucler son tour du monde à bord de l'avion solaire "Solar Impulse". Dans un entretien à Paris Match, l’explorateur de 57 ans explique les enjeux de la transition énergétique pour un monde durable.

Paris Match. Vous avez été fraîchement nommé ambassadeur de bonne volonté pour l'environnement auprès des Nations Unies. Comment percevez-vous cette distinction ?
Bertrand Piccard. C’est la possibilité d’être encore plus efficace pour passer le message. Il faut montrer qu’il existe des solutions pour protéger l’environnement et qu’il est possible d’atteindre l’impossible avec des technologies propres.

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Au delà de l’exploit, Solar Impulse n’est-il pas un excellent moyen pour doper les aptitudes des énergies renouvelables ?
J’ai remarqué que la question des technologies propres, de la protection de l’environnement et des énergies renouvelables n’était pas bien comprise. Les individus l’appréhendent comme un retour en arrière avec ses effets négatifs, c’est à dire une diminution de la mobilité, du confort de vie, ainsi qu’un handicap pour la croissance. C’est faux ! Ce que je veux montrer avec Solar Impulse , c’est qu’avec les énergies renouvelables et les technologies propres, on peut faire des choses à priori impossibles. C’est un saut en avant et désormais, tout le monde peut les utiliser.

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Vous avez dit que l’humanité pouvait réduire de moitié leurs émissions de CO2. Par quels moyens ?
Par la transition énergétique. Aujourd’hui, on ne se rend pas compte que la solution ne vient pas de la production massive d’énergies propres, mais avant tout, de l’économie d’énergie que pourrait entrainer la disparition des vielles technologies. On utilise encore des technologies qui ont 100 ans, comme les moteurs à combustion, des matériaux d’isolation, les lampes à incandescence, les systèmes électriques archaïques etc. Pourquoi sommes-nous aussi exigent avec les téléphones portables, les ordinateurs ou les télévisions et tellement peu avec les technologies plus efficaces en énergie ? C’est maintenant que tout ça doit changer pour pouvoir en profiter. Si on attend, ça sera trop tard.

"Si on ne parle qu’un langage écologiste, on ne convaincra que les écologistes"

Et vous-même avez vous changé cela ?
Dans ma maison, j’ai isolé spécifiquement mon toit, et j’y ai installé des pompes à chaleur. En outre, une partie du chauffage est alimentée par l’énergie solaire. Je roule également en voiture hybride. Tout cela m’a permis de diviser par trois ma facture énergétique mensuelle. Donc il ne faut pas dire que les énergies renouvelables et les technologies durables coutent cher : c’est totalement l’inverse. On peut offrir au consommateur des économies sur ses factures d’électricité et aux industriels de nouveaux débouchés pour leurs produits.

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Bertrand Piccard au Bourget.
Bertrand Piccard au Bourget. AFP PHOTO / ERIC FEFERBERG

De fait, selon vous, la technologie est-elle l’avenir d’une planète durable ?
Je pense que si on demande aux gens de faire des sacrifices, ils ne les feront pas. Si on leur dit de moins rouler avec leur voiture, d’avoir de plus petites maisons, de consommer moins, ils ne le feront pas. Ce n’est pas l’individus qui doit changer mais la technologie qu’il a à sa disposition. Si les gens peuvent continuer à vivre bien sans sacrifice tout en divisant leur facture énergétique et leurs émissions de CO2 grâce au recours de la technologie, alors faisons-le ! Je pense que c’est la voie à prendre.

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