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Pourquoi la Libye traîne Goldman Sachs en justice

Le procès intenté par le fonds souverain libyen contre la banque américaine s’ouvre ce lundi à Londres. Goldman Sachs aurait profité du manque d’expérience des responsables du fonds. L’établissement est aussi soupçonné de pratiques douteuses pour décrocher des contrats.

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La banque américaine est mise en cause pour avoir profité du manque d’expérience des responsables du fonds souverain et pour des pratiques douteuses qui lui ont permis de décrocher des contrats.

Par Étienne Goetz

Publié le 13 juin 2016 à 14:08

Huit semaines de procès à plus d’un milliard de dollars. La bataille juridique opposant la banque américaine Goldman Sachs et le fonds souverain libyen (LIA) qui s’ouvre ce lundi à Londres promet d’être haute en couleurs. Notamment sur les pratiques de la banque pour décrocher ses contrats avec la Libye.

1,8 milliard de dollars de pertes

L’affaire remonte à 2008. Peu de temps avant la crise, pour placer la manne issue du pétrole, le régime de Kadhafi met sur pieds un fonds souverain, la Libyan Investment Authority (LIA). Goldman est de la partie et conseille les responsables du fonds sur des investissements, empochant au passage une commission. Le fonds doté de 60 milliards de dollars se met alors à spéculer sur les dérivés de valeurs bancaires avec à la clé des pertes colossales estimées à 1,8 milliard dont la moitié liée aux seuls produits de Goldman. Le fonds libyen reproche à la banque d’avoir profité du manque d’expérience des responsables ainsi que de leur naïveté et de les avoir poussés à investir sur ce marché risqué.

« Victime d’une dépression financière »

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« La crise du crédit et son impact sur les marchés dans le monde entier se sont révélés bien plus longs que ne l’avaient prévu LIA et la grande majorité des acteurs du marché », a défendu l’avocat de la banque . « LIA a été victime d’une dépression financière non anticipée et non des méfaits » de Goldman Sachs, poursuit-il.

Dans un deuxième volet de l’affaire, la banque américaine est mise en cause par la LIA pour ses pratiques douteuses qui lui ont permis de décrocher des contrats avec l’institution. Goldman aurait ainsi tenté de s’attirer les largesses du fonds en offrant, selon le Financial Times, un stage de 13 mois rémunéré 50.000 dollars à Haitem Zarti, petit frère de Mustafa Zarti, qui n’était autre que le chef adjoint du fonds. De telles places sont chères : rien que pour les stages d’été, la banque a reçu 250.000 candidatures. Goldman Sachs dément en bloc les faits qui lui sont reprochés.

Luxe, alcool et filles

Par ailleurs, la banque aurait également recouru à des méthodes peu orthodoxes pour obtenir des contrats : en payant par exemple des voyages luxueux au Maroc, mais aussi en organisant des soirées alcoolisées avec des jeunes filles, raconte le Financial Times (lien payant). Le procès sera l’occasion d’en savoir un peu plus sur la réalité de ces pratiques commerciales.

Le cas Société Générale

Goldman n’est pas la seule banque incriminée. Société Générale l’est également pour des faits de corruption via Leinada, une structure basée au Panama et dirigée par Walid Giahmi, proche de Seif al-Islam Khadafi, fils du colonel. Le fonds réclame 1,5 milliard de dollars (1,09 milliard d’euros) de compensations. Selon lui, des paiements s’effectuaient en contrepartie de supposés services de conseil portant sur l’investissement par la LIA de 2,1 milliards de dollars (1,5 milliards d’euros) dans des obligations émises par la Société Générale et plusieurs de ses filiales entre fin 2007 et mi-2009.

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