Du biocarburant obtenu grâce à une bactérie

L'entreprise française Deinove se dit en mesure d'atteindre une production industrielle de ce bioéthanol de deuxième génération en 2014.

Source AFP

Les biocarburants dits de deuxième génération, l'éthanol ou le biodiesel, utilisent des déchets ou des végétaux non comestibles par l'homme, par opposition à la première génération qui utilise les céréales, des plantes sucrières ou des oléagineux pour faire du carburant.
Les biocarburants dits de deuxième génération, l'éthanol ou le biodiesel, utilisent des déchets ou des végétaux non comestibles par l'homme, par opposition à la première génération qui utilise les céréales, des plantes sucrières ou des oléagineux pour faire du carburant. © Sipa

Temps de lecture : 2 min

La société française de biotechnologies Deinove a annoncé jeudi être parvenue à produire du bioéthanol de deuxième génération via une bactérie, revendiquant une "première mondiale" qui simplifie le processus de fabrication habituel et permet d'en réduire le coût. Ses équipes de recherche et de développement "sont parvenues à isoler et à optimiser une souche de bactéries déinocoques capable de produire de l'éthanol à partir d'une biomasse végétale industrielle à base de blé", indique l'entreprise basée à Montpellier dans un communiqué. Une solution contenant plus de 3 % d'alcool - et donc 3 % d'éthanol pouvant être utilisé dans ou à la place de l'essence - a été obtenue, précise Deinove.

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Pour parvenir à une application industrielle, il faudrait atteindre 8 %, a expliqué son directeur général, Jacques Biton. "Mais nous sommes partis de 0,0001 %", a-t-il souligné. Selon lui, le procédé - soutenu par le groupe français du sucre et de biocarburants Tereos et la banque publique Oséo - pourrait atteindre une production industrielle en 2014. Outre le fait qu'il n'utilise pas de matière végétale comestible, le procédé mis au point a aussi l'avantage de ne nécessiter qu'une étape, sans l'ajout habituel d'enzymes ou de levures, souligne l'entreprise. S'il valide son concept, Deinove pense pouvoir réduire de 20 à 30 % le coût de fabrication actuel des biocarburants.

Percée technologique

Cela faisait plusieurs années que la société du sud de la France, qui a déposé des brevets en 2009, cherchait à obtenir du biocarburant grâce aux déinocoques. Conséquence de son annonce, son cours de Bourse a bondi de près de 50 % depuis le début de la semaine.

Les biocarburants dits de deuxième génération, l'éthanol ou le biodiesel, utilisent des déchets ou des végétaux non comestibles par l'homme, par opposition à la première génération qui utilise des céréales, des plantes sucrières ou des oléagineux pour faire du carburant. Cette percée technologique intervient alors que le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, vient d'annoncer mercredi une "pause" de la France dans les biocarburants de première génération, accusés de contribuer à la flambée des cours des céréales. Outre la mise au point d'un procédé compétitif, le développement des carburants de deuxième génération fait aussi face à l'obstacle logistique de l'approvisionnement en biomasse (paille, sons de céréales, bois...), moins riches en énergie que les grains par exemple. Cela implique que d'importantes quantités soient transportées jusqu'aux usines de transformation, ce qui nécessite du transport routier consommateur de... carburant.

Commentaires (8)

  • KA!

    À 117 dollars le baril, et sachant qu'une production de pétrole synthétique revient à 30 dollars de le baril, certes 3 fois plus qu'un baril de pétrole fossile. Sachant que le cours ne va cesser de grimper dans les mois, les années avenir sans plus jamais redescendre. Sachant qu'il faut rechercher du pétrole de plus en plus profondément et notamment en haute mer avec tous les risques écologiques. Sachant que la véritable cause du réchauffement climatique est le dégagement de méthane dans l'atmosphère notamment par les puits de pétrole (et non le CO2 qui représentante moins de 10 % de gaz à effet de serre). Voyant le marasme économique dans lequel l’Europe se trouve. On est en passe de croire que nos hommes politiques sont complètement incompétents.

  • jpb157

    Non seulement c'est l'avenir mais nous savons déjà le faire ! Comment croyez-vous que l'Allemagne nazie produisait ses carburants durant la seconde guerre mondiale ? Par synthèse à partir du charbon faute de disposer de gisements ! Qu'attendons-nous pour développer cette filière en France ? On se le demande !

  • KA!

    L'utilisation de matière alimentaire comme biomasse pour les carburants est une pure débilité. On en a eu la preuve, avec la flambée du prix du blé sur les marchés internationaux en 2010 qui finit par le printemps arabe. On a tellement de biomasse utilisable, même nos "propres excréments" sont efficacement utilisables et abondant pour faire des carburants. Toutes les matières hydrocarbonnées sont utilisables. Alors pourquoi se créer des problèmes en plus.