VIDEO. 3 315 km parcourus avec 1 litre d'essence

 Ce week-end a lieu aux Pays-Bas un concours d'ingénieurs cherchant à faire rouler un véhicule le plus longtemps possible avec un litre d'essence. De quoi donner des idées aux constructeurs.

Rotterdam (Pays-Bas), jeudi. Les participants au Shell Eco-marathon peuvent utiliser des carburants, essence, diesel, éthanol et gaz liquéfié, mais aussi l’électricité.
Rotterdam (Pays-Bas), jeudi. Les participants au Shell Eco-marathon peuvent utiliser des carburants, essence, diesel, éthanol et gaz liquéfié, mais aussi l’électricité. (LP/Arnaud Journois.)

    Pour un peu, on se croirait au coeur d'une course de Formule 1. Tout y est : les voitures aux couleurs vives, recouvertes des logos des sponsors, la tribune où trépigne un public frénétique, les équipes qui s'affairent dans les paddocks... Et bien entendu le circuit, où s'affrontent près de 200 pilotes pendant les quatre jours que dure la compétition ! A deux ou trois détails près. Le silence tout d'abord, à peine quelques pétarades de mobylette, au mieux un feulement de moteur électrique digne d'une Autolib' parisienne. Mais surtout la vitesse. Affichant pourtant des allures de véritables bolides, les compétiteurs ne dépassent généralement pas les... 25 km/h ! Car le Shell Eco-marathon, qui a lieu jusqu'à ce soir en plein coeur de Rotterdam aux Pays-Bas, n'est pas une compétition comme les autres. Organisée depuis près de trente ans par la compagnie pétrolière d'origine britannique et néerlandaise, elle est même l'objet de toutes les attentions de la part des plus grands constructeurs automobiles et de leurs équipementiers

    (voir ci-dessous).

    Ils y voient à la fois un laboratoire de nouvelles technologies et un banc d'essai en conditions réelles. L'objectif de la compétition n'y est en effet pas la vitesse mais... la sobriété. « Il s'agit de parcourir le plus grand nombre de kilomètres avec un seul litre de carburant, ou son équivalent énergétique », explique Gilles Vanier, directeur technique de l'événement.

    Il ajoute : « Né en Europe, le Shell Eco-marathon se décline également en Asie, à Manille, la capitale des Philippines, et à Houston aux Etats-Unis. » Mondialisation oblige, de nouvelles éditions pourraient également voir le jour dans d'autres régions du globe, notamment au Qatar.

    Dans la version européenne, 200 écoles et universités européennes, mais aussi turques et africaines, s'affrontent dans deux catégories principales : les prototypes, sortes de fusées à trois roues pesant à peine 30 ou 40 kg, et les UrbanConcept, plus conventionnelles et aux allures de voitures pour enfants. Plusieurs sources d'énergie sont admises : les moteurs à combustion (essence, diesel, éthanol et gaz liquéfié), mais aussi l'électrique (batterie et pile à combustible utilisant de l'hydrogène). Avec au final des performances surréalistes ! « J'ai parcouru hier 3 315 km avec un seul litre d'essence », annonce, très fier, Florian Ménard, 19 ans, étudiant et pilote du prototype de l'école d'ingénieurs de la Joliverie à Nantes, spécialisée notamment en motorisation. C'est 335 km de plus que le record de l'année précédente, déjà détenu par cette école. « Nous avons participé à toutes les éditions depuis la création de cette course, témoigne son professeur, Philippe Maindru, 62 ans. Avec d'autres records mondiaux à notre actif, dont celui de l'UrbanConcept en hydrogène

    (NDLR  : 1 311 km parcourus),

    et aussi celui du prototype électrique

    (NDLR  : 10 017 km !). »

    Les grandes marques y voient aussi l'occasion de repérer leurs futurs Geo Trouvetou. Ceux qui, au sein de leurs grands laboratoires de recherche et développement, concevront demain la voiture sobre de Monsieur Tout-le-Monde.


    VIDEO. Rouler 1000 kilomètres avec 1 litre d'essence, c'est possible