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Brouille entre Londres et Téhéran après l'attaque de l'ambassade

La Grande-Bretagne tient l'Iran pour responsable de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour protéger son ambassade.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 novembre 2011 à 14h11, modifié le 30 novembre 2011 à 14h43

Temps de Lecture 4 min.

Le ton montait entre Londres et Téhéran, après l'attaque, mardi 29 novembre, de deux complexes diplomatiques britanniques, dont l'ambassade du Royaume-Uni dans la capitale iranienne, par des manifestants qui protestaient contre les sanctions décidées par Londres contre le pays en raison de son programme nucléaire controversé.

"Nous tenons le gouvernement iranien pour responsable en raison de son incapacité à prendre les mesures nécessaires pour protéger notre ambassade, comme il est tenu de le faire", a déclaré le chef de la diplomatie, William Hague.

"Bien qu'il ait affirmé qu'il était désolé de ce qui est arrivé et qu'il allait prendre des mesures, il n'en demeure pas moins que cette affaire constitue une très sérieuse erreur du gouvernement iranien", a souligné dans un communiqué M. Hague.

"Il y aura assurément d'autres conséquences graves", même si aucun membre du personnel diplomatique ne manque à l'appel, a ajouté le secrétaire au Foreign Office.Londres a demandé à tous ses ressortissants en Iran "de rester chez eux" et "d'adopter un profil bas".

DES FORCES ANTIÉMEUTE PASSIVES

Des dizaines de manifestants iraniens ont pénétré dans l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran, le 29 novembre 2011.

En début d'après-midi, des dizaines de manifestants ont escaladé le mur d'enceinte du parc et brisé les vitres de la chancellerie avant d'y pénétrer et de jeter des objets par les fenêtres, selon des images de la télévision d'Etat. Ils ont ensuite retiré le drapeau britannique pour le remplacer par le drapeau iranien, a constaté un journaliste de l'AFP. Les manifestants ont également brûlé des drapeaux britanniques et israéliens, selon la télévision d'Etat.

Les forces antiémeute qui protégeaient l'ambassade ne sont pas intervenues pour empêcher cette attaque qui s'est produite alors que plusieurs centaines de manifestants, qualifiés d'"étudiants" par la télévision, étaient rassemblés devant la mission diplomatique pour réclamer sa fermeture et l'expulsion "immédiate" de l'ambassadeur. Plusieurs dizaines de policiers en tenue antiémeute ont finalement pénétré à leur tour dans l'enceinte de l'ambassade pour leur faire évacuer les lieux, selon les images de la télévision.

Après cette évacuation, le chef de la police de Téhéran, le général Hossein Sadjadi-Nia, est venu personnellement devant l'ambassade britannique pour demander aux manifestants toujours présents "de mettre fin à leur rassemblement". Mais en début de soirée, les manifestants sont entrés une deuxième fois dans l'ambassade pour y brûler des documents avant d'être définitivement évacués.

> Un portfolio de l'attaque de l'ambassade du Royaume-Uni à Téhéran sur le site de l'agence de presse semi-officielle Fars News.

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Moins d'une heure plus tard, quelque deux cents étudiants de la milice islamiste des bassidjis ont pénétré dans un deuxième complexe diplomatique britannique dans le nord de Téhéran, a rapporté l'agence officielle d'information IRNA. La police antiémeute s'est déployée en début de soirée devant l'entrée du site pour "mettre fin à la manifestation", selon les médias iraniens.

VIVES TENSIONS BILATÉRALES

Selon la correspondante du Financial Times en Iran, ces événements sont survenus dans le cadre d'une manifestation à laquelle participaient trois cents à cinq cents personnes pour marquer le premier anniversaire de l'assassinat du scientifique iranien Majid Shahriyari. Les services de renseignement israélien et occidentaux sont soupçonnés d'avoir orchestré cet assassinat.

La police antiémeute iranienne déloge les manifestants ayant pénétré dans l'ambassade britannique à Téhéran, le 29 novembre 2011.

Bien que Londres ait toujours nié toute implication dans cet assassinat, l'Angleterre est considérée par les Iraniens les plus radicaux comme le chef de file des ennemis étrangers de l'Iran. Les tensions se sont à nouveau cristallisées après la décision du Royaume-Uni, comme d'une grande partie de la communauté internationale, de prendre des sanctions contre la République islamique à la suite de la publication, le 8 novembre, d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui établit que l'Iran travaille à la conception d'une bombe nucléaire. L'Iran a rejeté les conclusions du document, le jugeant "politique".

Les attaques contre la représentation diplomatique britannique sont les plus violentes depuis celle de l'ambassade américaine par des étudiants iraniens en 1980, qui avaient pris en otages cinquante-deux diplomates pendant quatre cent quarante-quatre jours et avait entraîné la rupture des relations entre Téhéran et Washington. Comme alors, les manifestants ont qualifié l'ambassade britannique de "nid d'espions" et ont affirmé y avoir trouvé des "documents confidentiels d'espionnage".

"INACCEPTABLE" POUR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

De hauts responsables britanniques "se sont entretenus avec le chargé d'affaires iranien à Londres pour demander instamment aux autorités iraniennes d'agir au plus vite afin de reprendre le contrôle de la situation et de protéger [leur]"se sont entretenus avec le chargé d'affaires iranien à Londres pour demander instamment aux autorités iraniennes d'agir au plus vite afin de reprendre le contrôle de la situation et de protéger , a indiqué le Foreign Office dans un communiqué, "scandalisé" par "l'intrusion inacceptable" des manifestants dans son ambassade à Téhéran.Une réunion de crise s'est également tenue à Downing Street en présence du premier ministre, David Cameron. Mercredi, le secrétaire au Foreign Office, William Hague, fera une déclaration sur l'Iran devant le Parlement.

L'Union européenne et plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la Russie ont également fermement condamné l'attaque "inacceptable" contre la mission britannique, que les Occidentaux ont indiqué vouloir porter devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Ce dernier a immédiatement réagi, en condamnant "dans les termes les plus sévères" cette attaque.

Dans un communiqué publié par l'agence Mehr, le ministère des affaires étrangères iranien "se sont entretenus avec le chargé d'affaires iranien à Londres pour demander instamment aux autorités iraniennes d'agir au plus vite afin de reprendre le contrôle de la situation et de protéger et affirme avoir "se sont entretenus avec le chargé d'affaires iranien à Londres pour demander instamment aux autorités iraniennes d'agir au plus vite afin de reprendre le contrôle de la situation et de protéger pour mettre fin à l'occupation de l'ambassade.

Le Monde avec AFP

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