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Glyphosate : Angela Merkel désavoue le vote allemand

Le revirement du ministre de l’agriculture, conservateur, a permis la réautorisation du pesticide en Europe.

Par  (Berlin, correspondant)

Publié le 29 novembre 2017 à 10h56, modifié le 29 novembre 2017 à 10h57

Temps de Lecture 5 min.

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Le ministre allemand de l’agriculture, Christian Schmidt, et la chancelière, Angela Merkel, à Berlin, le 28 novembre.

Aux conservateurs bavarois, le glyphosate reconnaissant ! L’histoire retiendra que c’est l’un des leurs qui a permis que cet herbicide controversé puisse continuer à être utilisé en Europe dans les cinq ans à venir. Son nom : Christian Schmidt, le ministre de l’agriculture allemand. Lundi 27 novembre, à Bruxelles, c’est à son initiative que l’Allemagne a voté pour le renouvellement de la licence du glyphosate, qui devait expirer le 15 décembre.

Un vote décisif : sans l’Allemagne, la majorité qualifiée requise n’aurait pas été atteinte. Un vote inattendu : la dernière fois que les Etats membres de l’Union européenne avaient été consultés sur le sujet, le 9 novembre, l’Allemagne s’était abstenue. Un vote, enfin, qui suscite un malaise vif outre-Rhin, obligeant Angela Merkel à désavouer son ministre de l’agriculture.

Trois questions majeures se posent auxquelles manquent encore certaines réponses : pourquoi l’Allemagne a-t-elle changé de position ? Quel est le rôle d’Angela Merkel dans cette affaire ? En quoi cette décision risque-t-elle d’entraver les pourparlers à venir entre les conservateurs et les sociaux-démocrates en vue de la formation d’un gouvernement de « grande coalition » ?

Riposte graduée

Interrogé, mardi matin, sur la chaîne de télévision publique ARD, M. Schmidt a assuré avoir agi seul et sans concertation avec Mme Merkel. « J’ai pris cette décision par moi-même et dans le cadre de ma compétence ministérielle », a-t-il affirmé.

Pour Mme Merkel, la décision prise par son ministre de l’agriculture « ne correspond pas à la position sur laquelle le gouvernement s’était accordé »

Le propos n’a guère étonné de la part de ce notable de la région de Nuremberg, en Bavière, élu pour la première fois au Bundestag en 1990, spécialiste à l’origine des questions de sécurité et de défense et qui, depuis sa nomination au ministère de l’agriculture, en 2014, s’est scrupuleusement « aligné sur les revendications du lobby agro-alimentaire », comme l’a rappelé, mardi, la Süddeutsche Zeitung. Adversaire déclaré des écologistes, M. Schmidt s’était rendu célèbre, en 2015, en déclinant le slogan « Je suis Charlie » en « Je suis le Salami Greussener », en référence à une célèbre marque de charcuterie allemande.

Cohérente avec les positions traditionnellement défendues par la CSU en Bavière, la décision de M. Schmidt aurait été mûrie depuis plusieurs mois. D’après plusieurs médias allemands, c’est en effet le 7 juillet que le ministre de l’agriculture aurait demandé à ses services s’il était juridiquement possible que l’Allemagne vote pour la réautorisation du glyphosate à Bruxelles sans devoir obtenir l’accord préalable de sa collègue chargée de l’environnement, la sociale-démocrate Barbara Hendricks (SPD), qui y était opposée.

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