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Gaz de schiste : les industriels français forent à l'étranger

Un chevalet de pompage, en Californie. © Lucy Nicholson / Reuters/REUTERS

Décidés à ne pas passer à côté d'une révolution technologique majeure, des groupes comme Vallourec investissent massivement dans l'exploration ou l'exploitation du gaz de schiste hors des frontières françaises.

Pendant ce temps, les affaires continuent. La volonté réaffirmée de François Hollande d'interdire l'exploration des gaz de schiste pendant toute la durée de son mandat n'empêche pas les groupes français concernés de continuer à pousser leurs pions. Mais à l'international uniquement et avec la volonté, affirment-ils à l'unisson, de ne pas passer à côté d'une révolution énergétique majeure. Parmi les plus actifs, Vallourec, le leader mondial des tubes en acier haut de gamme, a inauguré à la mi-juin sa nouvelle usine de Youngstown dans l'Ohio, dont les produits sans soudure sont destinés aux puits horizontaux de pétrole et de gaz de schiste.

Aux États-Unis, près de 80 % de l'activité de Vallourec dans le pétrole et le gaz sont désormais articulés autour des hydrocarbures non-conventionnels. À Youngstown, l'investissement dépasse le milliard d'euros, soit le deuxième plus important de l'histoire du groupe. Au moment où a été lancé le chantier, l'activité des schistes démarrait à peine en Amérique du Nord: le groupe dirigé par Philippe Crouzet se félicite aujourd'hui de s'être positionné d'emblée pour alimenter ce marché.

En Europe, même à un niveau bien moindre, Vallourec livre ses équipements en Pologne, au Danemark et en Allemagne. Enfin, il regarde très attentivement la Chine, considérée comme l'une des zones plus prometteuses pour le secteur.

Même s'il n'est pas directement concerné par la production de gaz de schiste, le spécialiste du parapétrolier Technip en bénéficie indirectement: grâce à une énergie bon marché, les installations pétrochimiques aux États-Unis, auxquelles le français fournit des équipements, redeviennent soudain beaucoup plus compétitives. Ce qui leur permet de déployer une large gamme de projets. Technip cible également le marché des terminaux d'exportation de gaz, car les États-Unis sont passés en quelques années du statut d'importateur structurel de gaz à celui d'exportateur potentiel.

Total au Texas

Du côté des producteurs d'énergie, Total a signé dès 2009 un accord avec l'américain Chesapeake pour l'extraction de gaz de schiste dans le bassin de Barnett Shale au Texas. Dans le cadre d'un joint-venture, la compagnie tricolore détient 25 % du portefeuille de Chesapeake dans cette région. En 2011, quelque 300 puits ont été forés - puis une centaine en 2012. Toujours aux États-Unis, Total a acquis une autre participation de 25 % dans les gisements de l'Utica (Ohio) aux côtés du même Chesapeake. L'année dernière, une petite cinquantaine de puits ont été mis en production dans cette zone. En Europe, enfin, le groupe pétrolier détient des permis d'exploration en Pologne et au Danemark.

C'est aussi en Europe du Nord (Allemagne et Pays-Bas) que GDF Suez se développe dans les «tight gas» - ces gaz emprisonnés dans des roches compactes - avec à la fois des gisements on-shore (terrestres) et offshore (en mer). Au passage, le groupe précise que «le développement des gaz de schiste en France et en Europe n'est pas envisageable autrement qu'avec comme objectif premier la prise en compte de la dimension scientifique et environnementale». Parmi les pays cibles, outre la Chine, GDF Suez guette le Royaume-Uni - qui a démarré cette semaine des forages d'exploration dans le sud du pays -, l'Algérie, le Brésil et, à plus long terme, l'Indonésie. Un concert des nations auquel la France a décidé de ne pas se joindre.

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148 commentaires
  • nausicaa59

    le

    vous me faites bien rire avec vos commentaires anti-ecolo. renseignez vous un minimum avant d'avancer vos grandes phrases moralisatrices. je trouves ca simplement scandaleux que des gens comme vous puissent mettre de coté les intérêts de santé publiques tant de notre génération que celles de nos futurs enfants et petits enfants, sans parlé des conséquences irréversibles sur notre belle planete.... à croire que certains être humain ne savent définitivement pas apprendre des erreurs de nos aïeux. pour ma part, vu l'impact tant sur la qualité de nos sols et sous sol, sur le paysage, sur la faune, la flore, sur l'air que l'on respire et le problème de santé que ce procédé d’extraction de gaz engendre, je ne comprends pas un instant que ca ne soit pas encore interdit sur l'ensemble de la planète !!

  • leïdantoura

    le

    Et nous, pauvres Français, nos gouvernants surdoués nous destinent à la bougie !!

  • Milordmick

    le

    On ne va pas nous autres pourrir notre pays... Quand toute la planète sera polluée, nous nous mourrons en bonne santé...

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