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« Je t’en veux vraiment, Charb », le pavé dans la mare d’un ancien de Charlie Hebdo

Dans l’Obs paru jeudi, Delfeil de Ton enrage sur le destin tragique de ses anciens compagnons. Il estime que Charb a entraîné l’équipe dans la « surenchère ».

Par Aurélie Abadie

Publié le 15 janv. 2015 à 17:13

Charlie Hebdo a-t-il été trop loin ? Le deuil national , suite à l’attentat qui a décimé la rédaction du journal satirique, n’a pas empêché certains de se poser la question. Il y a eu les « je ne suis pas Charlie », musulmans pour la plupart qui dénoncent une  « provocation » répétée dans la représentation du prophète Mahomet. Et puis, jeudi, cette chronique dans l’Obs de Delfeil de Ton, l’un des fondateurs de Charlie Hebdo.

Bien qu’il affiche son soutien aux survivants et pleure ses camarades perdus, le chroniqueur âgé de 80 ans pointe aussi les responsables. La politique étrangère, tout d’abord, voyant dans ces attentats « une guerre déclarée à la France », notamment en raison des « guerres que mène la France, se mêlant d’intervenir militairement dans des conflits où sa participation ne s’imposait pas, (...) auxquelles nos bombardements ajoutent des morts aux morts ». Delfeil de Ton évoque notamment le conflit en Libye dans lequel est intervenu Nicolas Sarkozy, ainsi que la Syrie où une intervention de François Hollande était probable « si Barack Obama ne l’avait pas retenu ».

Charb, « une tête de lard »

Avant de s’en prendre, sans concessions, à son ancien camarade Charb. Premier sur la liste des assassins, le « chef » a « entraîné l’équipe dans la « surenchère », estime Delfeil de Ton. Tout en s’excusant « je sais, ça ne se fait pas, j’ai trop de peine », déclare-t-il en préambule, ce « gars épatant » était aussi « une tête de lard », affirme-t-il.

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Il rappelle ainsi l’attentat de novembre 2011 survenu dans les locaux de Charlie après la parution du numéro « Charia Hebdo ». Wolinski avait alors eu ces mots  : « Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire ».

Provocation répétée

Une provocation réitérée un an plus tard en septembre 2012, alors que toutes les ambassades de France dans les pays musulmans sont « en état de siège ». Delfeil de Ton fait alors part à Charb de sa désapprobation dans l’Obs  : « Sous le titre « Mahomet  : une étoile est née », montrer un Mahomet nu, vu de trois quarts dos, en position de prière, couilles pendantes et vit gouttant, en noir et blanc mais avec une étoile en jaune à l’anus, tournez-le dans tous les sens, en quoi est-ce drôle, spirituel  ? »

Charb, celui-là même qui clamait préférer « mourir libre que vivre à genoux » était alors déjà la cible des fanatiques... Jusqu’à l’ultime provocation et ce dessin quelques jours avant sa mort « Toujours pas d’attentats en France  ? ». « Je t’en veux vraiment Charb », conclut son ancien ami.

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