Logo Volkswagen à Wolfsburg (Allemagne) le 19 mai 2017

Le groupe Volkswagen est visé par les révélations du magazine allemand Der Spiegel.

afp.com/RONNY HARTMANN

L'industrie automobile allemande face à un nouveau scandale. Selon les informations du magazine Der Spiegel, les plus gros constructeurs d'Allemagne (Volkswagen, Audi, Porsche, BMW et Daimler) auraient eu depuis les années 1990 des réunions secrètes pour s'accorder sur nombre d'aspects techniques de leurs voitures, lésant ainsi les consommateurs.

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Selon le Spiegel, le cartel des constructeurs allemands est en effet en partie lié à la fraude sur ces rejets polluants. Les marques se seraient rencontrées de nombreuses fois pour déterminer ensemble la taille des réservoirs d'Adblue, un additif qui permet de réduire les émissions d'oxyde d'azote, et auraient opté par souci d'économie pour de petits réservoirs ne contenant pas assez de liquide pour réduire de manière suffisante les gaz émis.

Risque d'amende vertigineuse

Volkswagen se serait dénoncé aux autorités anticartel en juillet 2016, de même que Daimler, certainement dans l'espoir d'obtenir un peu de clémence de la part des gendarmes de la concurrence.

La facture peut être en effet extrêmement douloureuse. En théorie, l'amende de Bruxelles ou de l'Office anticartel allemand peut aller jusqu'à 10% du chiffre d'affaires de l'entreprise, et donc atteindre presque 50 milliards d'euros pour les constructeurs allemands, en se fondant sur leurs revenus de l'année dernière.

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Ce à quoi il faudrait ajouter les poursuites intentées par des clients. Le responsable de la fédération allemande des associations de consommateurs, Klaus Müller, évoque la possibilité de dizaines de milliers de plaintes d'automobilistes, qui auraient éventuellement payé un prix trop élevé pour leur véhicule.

Pour l'heure, aucune enquête n'est encore ouverte mais Bruxelles et l'Office allemand anticartel ont déclaré avoir "reçu des informations". Celles-ci "sont en train d'être examinées par la Commission", a précisé samedi l'exécutif européen.

Les actions des constructeurs en baisse

Volkswagen, dont le conseil de surveillance va se réunir pour une réunion exceptionnelle mercredi, n'a pour le moment rien dit. Daimler s'est contenté d'indiquer qu'il appliquait son programme interne de respect du droit de la concurrence. BMW a lui nié dimanche toute entente avec ses concurrents, concernant les émissions nocives de ses voitures diesel, et affirmé qu'aucun de ses modèles n'avait été manipulé.

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"Si cela s'avère vrai, cela coûtera des dizaines de milliards d'euros à l'ensemble des constructeurs concernés et au moins quelques milliards d'euros à chacun d'entre eux", a estimé Frank Schwope, un expert de la banque allemande Nord/LB. Une crainte partagée par les investisseurs de la Bourse de Francfort, où les actions des constructeurs ont été sanctionnées ce lundi. Volkswagen a perdu 1,38%, Daimler 2,65% et BMW 2,77%.

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