Anadenanthera peregrina

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Anadenanthera peregrina
Description de l'image Anadenanthera_peregrina.jpg.
Classification APG III (2009)
Règne Plantae
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Noyau des Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Clade Fabidées
Ordre Fabales
Famille Fabaceae
Genre Anadenanthera

Espèce

Anadenanthera peregrina
(L.) Speg., 1923

Synonymes

  • Acacia angustiloba DC.[1] [2]
  • Acacia microphylla Willd.[1] [2]
  • Acacia niopo (Willd.) Kunth[1] [2]
  • Acacia peregrina (L.) Willd.[1] [2]
  • Anadenanthera peregrina var. peregrina[2]
  • Anadenanthera peregrina (Benth.) Reis[1]
  • Inga niopo Willd.[1] [2]
  • Mimosa acacioides Benth.[1] [2]
  • Mimosa niopo (Willd.) Poir.[1] [2]
  • Mimosa parvifolia Poir.[1] [2]
  • Mimosa peregrina L.[1]
  • Niopa peregrina (L.) Britton & Rose[2]
  • Piptadenia niopo (Willd.) Spruce[2]
  • Piptadenia peregrina (L.) Benth.[2]

Anadenanthera peregrina, appelé localement yopo, est une espèce d'arbres de la famille des Fabacées originaire d'Amérique du Sud.

Les fruits sont des gousses dont les graines entrent dans la composition de poudres traditionnelles hallucinogènes qualifiées d'enthéogènes. La poudre hallucinogène préparée à partir des graines s'appelle aussi « yopo ». La fabrication de cette poudre s'effectue également à partir d'autres espèces d'Anadenanthera.

Description[modifier | modifier le code]

C'est un arbre de taille moyenne à l'écorce sombre et épaisse, dont les feuilles ressemblent à celles des acacias.


Liste des variétés[modifier | modifier le code]

Selon Catalogue of Life (14 janvier 2017)[3] :

  • variété Anadenanthera peregrina var. falcata
  • variété Anadenanthera peregrina var. peregrina

Répartition[modifier | modifier le code]

Il pousse dans les plaines des Llanos, dans le bassin de l'Orénoque en Colombie et au Venezuela, dans les forêts de l'ancienne Guyane britannique et au Brésil dans les prairies de la région du Rio Branco ainsi que dans le bassin inférieur du rio Madeira[4].

Le yopo comme poudre à priser[modifier | modifier le code]

La poudre est connue sous différents noms en fonction des régions et des groupes ethniques, voire de sa composition : yopa, yupa, cojoba, cohoba, kohobba, niopo, nopo. Yopo est généralement utilisé pour Anadenanthera peregrina et cebil, vilca ou huillca pour Anadenanthera colubrina et Anadenanthera colubrina var. cebil.

Sa préparation varie d'un groupe ethnique à l'autre, elle est surtout utilisée chez les Otomaques.

Ainsi, selon José Gumilla dans son ouvrage El Orinoco ilustrado y defendido paru en 1741, la poudre s'obtient en broyant les cosses, puis en les mélangeant avec des coquilles - d'escargot notamment - jetées dans le feu afin d'être réduites à l'état de chaux, le tout étant ensuite réduit en fine poudre[4].

Selon Alexander von Humboldt, les cosses sont cassées et mises à macérer dans de l'eau où elles fermentent. Quand les graines sont attendries et noires, elles sont pilées en petites boulettes qui sont mélangées avec de la farine de manioc et la chaux des coquilles d'escargot. Le tout étant de nouveau réduit en fine poudre[4].

D'autres modes de préparation existent, où la poudre s'obtient à partir des graines grillées, pétries avec de la farine et du calcaire, transformées en galettes qui sont ensuite réduites en poudre[5].

La poudre se prise et, selon la tradition, il est même courant qu'elle soit insufflée par un tiers[5].

Dans certaines ethnies, les graines sont broyées puis fumées.

Historique[modifier | modifier le code]

La première publication en référence à une poudre préparée à partir de Anadenanthera peregrina date de 1511 dans la compilation consacrée au Nouveau Monde de Pierre Martyr, où il la décrit comme « une herbe toxique si puissante que ceux qui en prennent en perdent conscience ».

L'utilisation du yopo est signalée dès le XVe siècle sous le nom de cohoba aux Antilles où elle est alors confondue avec du tabac à priser jusqu'au début du XXe siècle[5]. La première description de l'utilisation du yopo vient de l'explorateur allemand Alexander von Humboldt en 1801[5].

Il est probable que le yopo était déjà utilisé par des tribus d'Amérique du Sud entre 400 et 100 ans avant J.-C.

Pharmacologie[modifier | modifier le code]

Les graines contiennent environ 1 % d'alcaloïdes à noyau chimique de type indole, du groupe des tryptamines dont la diméthyltryptamine (DMT), la bufoténine et la méthoxy-N,N-diméthyltryptamine[5].

À faibles doses, le yopo est psychostimulant et peut parfois être consommé quotidiennement. À doses plus fortes, c'est un hallucinogène considéré comme enthéogène[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j BioLib, consulté le 14 janvier 2017
  2. a b c d e f g h i j k et l The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 14 janvier 2017
  3. Catalogue of Life Checklist, consulté le 14 janvier 2017
  4. a b et c Richard Evans Schultes (trad. de l'anglais), Un panorama des hallucinogènes du nouveau monde, Paris, Édition L'esprit frappeur, , 116 p. (ISBN 2-84405-098-0)
  5. a b c d e et f Denis Richard, Jean-Louis Senon et Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Paris, Larousse, , 626 p. (ISBN 2-03-505431-1)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

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