Amine aromatique

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Formule chimique de l'aniline, la plus simple des amines aromatiques.

Les amines aromatiques sont des amines liées à un ou plusieurs cycles aromatiques, plus ou moins toxiques selon leurs caractéristiques chimiques.

Des amines aromatiques sont utilisées ou produites dans de nombreux processus industriels (dans l'industrie chimique principalement).

Classification[modifier | modifier le code]

Elles sont regroupées dans une même famille chimique mais leur toxicité est variable d'une substance à l'autre.

Toxicologie[modifier | modifier le code]

Dispersées dans l'environnement, l'eau ou les aliments, ces amines sont des polluants ou contaminants indésirables. La population générale peut y être exposée de diverses manières principalement via le tabagisme et lors d'apports alimentaires.

Les voies de contamination peuvent être cutanée, respiratoire (inhalation) et digestive).

Les effets toxiques aigus connus sont :

Les effets chroniques sont notamment :

Risque cancérogène[modifier | modifier le code]

Un certain nombre de ces composés (benzidine, β-naphtylamine) sont connus pour être cancérogènes chez l'homme et classés comme tels dans la catégorie 1 (cancérogènes certains pour l'homme) du CIRC.

Benzidine[modifier | modifier le code]

L’association entre une exposition à la benzidine et un risque élevé de cancer de la vessie est connue depuis les premières décennies du XXe siècle.

Malgré les difficultés d’interprétation en raison de l’exposition concomitante à d’autres amines aromatiques ou à des impuretés, les preuves sont considérées aujourd’hui comme suffisantes[1].

La diminution de l’incidence de nouveaux cas chez les salariés exposés après 1950, date à laquelle des mesures de prévention ont permis de réduire très nettement l’exposition, en a encore apporté une preuve supplémentaire.

La pénétration du produit peut se faire par voie orale (mains souillées), respiratoire et surtout cutanée.

L’effet cancérogène est retardé dans le temps avec un temps de latence particulièrement long (16 à 18 ans d’après les études épidémiologiques)[2].

D’autres dérivés aminés et nitrés des hydrocarbures aromatiques sont également classés cancérogènes.

Liste annexée à l'arrêté du 5 avril 1985[modifier | modifier le code]

  • Dérivés aminés du diphényle
  • Amino-4-diphényle (xénylamine)
  • Benzidine et les dérivés suivants : o-dianisidine (3,3' diméthoxybenzidine), 3,3' dichlorobenzidine (O-dcb), o-toluidine (3,3' diméthylbenzidine)
  • Colorants directs dérivés de la benzidine : noir 38, bleu 6 et brun 95
  • Naphtylamines : 2-Naphtylamine (β-naphtylamine)
  • Dérivés aminés du diphénylméthane : méthylène bis orthochloroaniline, auramine O (chlorure de N.N'-tétraméthyldiamino-4,4'diphénylméthylèneiminium), ditolyl bas (méthylène bis orthométhylaniline)
  • o-Toluidine
  • m- et p-crésidine
  • o-anisidine
  • 4 chloro O-phénylène diamine
  • o-aminoazotoluène
  • p-diméthylaminoazobenzène

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. IARC monographs on the evaluation of the carcinogenetic risk of chemicals to humans. Lyon Centre international de recherche sur le cancer; 1982, vol.29:149-183 et 391-397.
  2. Meigs JW et al.- Bladder tumour incidence among workers exposed to benzidine : a thirty years follow up. Journal of the national cancer institute, 1986 ; 76 : 1-8 .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]