"Vous avez dit GLYCOL ? Attention !"

Domaine

Certains circuits sont glycolés pour :

  • la protection antigel des éléments exposés à la température extérieure :
  • â aérorefroidisseurs (dry cooler de salle informatique par exemple),

    â installations solaires,

    â pompes à chaleur air/eau en toiture,

    â batteries de récupération sur CTA,

    â refroidisseurs de groupes électrogènes,

    â tours de refroidissement à double circuit…

    • la protection des évaporateurs pour les boucles eau glacée < + 6°C.

    A retenir

    Tous les antigels (monopropylène-glycol alimentaire ou monoéthylène-glycol) se dégradent au vieillissement par craquage et hydrolyse de la molécule en donnant des composés acides.

    Ce phénomène est particulièrement rapide lorsque la solution antigel est en contact avec des éléments chauds (thermoplongeur électrique d’appoint fortement chargé, parois d’échangeur ou de chaudière…)

    Conséquences :

    1. CORROSION des équipements
    2. DIMINUTION DU DEGRE DE PROTECTION

    Prévention

    Surveiller régulièrement l’évolution du pH des circuits, en particulier après les périodes de fonctionnement soutenu (pH < 8 pour les circuits en acier noir ou en cuivre).

    On a pu observer des déclenchements de corrosion généralisée très rapide aboutissant à des sinistres importants.

    La décomposition de l’antigel ne modifiant pas la densité du mélange, le contrôle par densimètre est totalement illusoire.

    Pour un fluide glycolé de moins de 4 ans, le réfractomètre est un moyen de surveillance fiable.

    Pour un mélange plus ancien, procéder comme suit :

    • prélever un échantillon de fluide en flacon plastique
    • disposer dans le flacon un thermomètre
    • placer le tout dans un congélateur
    • observer, en sortant régulièrement le flacon, à quelle température se fait la prise en masse de l’échantillon (forme pâteuse avant solidification).

    Quelques minutes suffisent pour obtenir un résultat.

    Consigner les résultats dans les documents de l’installation afin de faire foi en cas de litige.

    Entretien

    En cas de dérive significative du pH ou du degré de protection initial :

    • Ne pas rajouter de glycol
    • vidanger
    • renouveler le mélange eau/glycol en l’additionnant d’un produit de condition-nement compatible pour circuits fermés : réducteur d’oxygène, alcalinisant et inhibiteur de corrosion multi métaux (le cuivre est quasi toujours présent sur ce type d’installation).

    On prendra soin d’approvisionner un glycol de marque (Shell, Mobil, Du Pont, Dehon, RP).

    Il existe sur le marché des produits bas de gamme, d'une pureté chimique insuffisante, très vulnérables à la dégradation bactérienne et qui vieillissent très vite.

    Elimination des eaux glycolées

    Le rejet des eaux glycolées dans les eaux usées est interdit.

    Leur destruction est réalisée en centre spécialisé;

    Coût variable de 500 à 3 000 F/HT la tonne en fonction de la teneur en glycol déterminée par analyse et des conditions de transport.

    Dans le cas de faibles quantités, le service local d’assainissement autorise, dans certains cas, la mise à l’égout sous une forme très diluée (les glycols sont très toxiques pour les colonies bactériennes oeuvrant dans les stations d’épuration).

    Contrats

    En raison des coûts élevés du glycol et de son élimination lorsque nécessaire, il est indispensable de prévoir la partie en charge de cette fourniture, que l’on doit toujours considérer comme un consommable, et les sujétions impliquées par son remplacement.

    Conclusion

    Le glycolage d’un circuit est une opération à risques.

    Hormis les cas où cette disposition s’impose