Le BPA, c'est quoi ?

Le bisphénol A (C15H16O2) ou BPA est une molécule organique. Le composé comprend deux groupes similaires au phénol et un équivalent d'acétone. Originellement classée comme une hormone, la molécule est aujourd’hui principalement utilisée en plasturgie. Elle est par exemple le monomère nécessaire à la fabrication du polycarbonate (PC), un plastique très répandu. En termes chimiques, « le polycarbonate est un polymère issu de la polycondensation du bisphénol A et d'un carbonate ou du phosgène, ou par transestérification », ce qui signifie que cette matière plastique est constituée de longs enchaînements de bisphénol A et de phosgène. Sa réaction de synthétisation est détaillée ci-dessous :

Cette réaction est répétée de nombreuses fois pour former un chaîne polymérisée, une fibre de plastique à base de bisphénol A.

Le polycarbonate est un plastique intéressant de par ses propriétés mécaniques et optiques remarquables :
• Transparence
• Résistance aux chocs
• Bonne absorption de la chaleur
• Propriétés mécaniques exploitables de -135 à +135 °C
Il est ainsi utilisé pour la fabrication de verres de vue, de lentilles de caméras infrarouges, de CD ou DVD, mais aussi d’équipements automobiles (phares, vitres) ou encore des casques de moto. Une réglementation sur le BPA implique donc de nombreux investissements industriels pour tous les domaines concernés.
D’autre part, le bisphénol A entre aussi dans la composition de beaucoup de résines époxydes, et de certains plastiques car il possède des propriétés antioxydantes et inhibitrices de polymérisation. Il recouvre l'intérieur de nombreuses boîtes de conserve et d'autres contenants alimentaires. Enfin, il imprègne certains tickets de caisse et jusqu’à récemment, le bisphénol A était utilisé dans les encres des machines de paiement par carte bancaire.

Quel est donc le problème du bisphénol A ? Il semblerait que le BPA puisse se « détacher » de la chaîne sous certaines contraintes, notamment en présence d’humidité ou bien encore dans un micro-onde.

En 2008, plus de 90% des biberons contenaient du bisphénol A. En 2010, la substance a été bannie des biberons et en 2015, elle sera interdite dans tous les contenants alimentaires. De plus, un étiquetage systématique des produits en contenant sera rendu obligatoire.



Le bisphénol A présente une grande facilité à franchir les barrières primaires de l’organisme : le contact épidermique suffit pour qu'on en trouve des traces dans l'organisme ; il passe aussi au travers des muqueuses et des parois sanguines. Les deux groupements phénols (les deux hexagones de carbone) confèrent de nombreuses propriétés à la molécules de bisphénol A. En particulier, ils lui permettent de mimer plutôt bien l’action (taux d’occupation de 3‰) d’une molécule qui lui ressemble (parmi d’autres) : le 17β-œstradiol, une hormone du groupe des œstrogènes.

Et c’est là le nœud de la controverse : le bisphénol A a-t-il un pouvoir mimétique suffisamment fort chez l’homme pour être nocif ?