Thorium: l'avenir du nucléaire?

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Remundo
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Re: Thorium: l'avenir du nucléaire?




par Remundo » 26/07/19, 22:58

sicetaitsimple a écrit :
Remundo a écrit :il faut savoir que partout où Bardal et Sicétaitsimple passent, ils font l'union pour ridiculiser leurs interlocuteurs avec une morgue non feinte.
donc le débat s'en trouve d'une qualité très médiocre.C


J'assume "ridiculiser" quelqu'un qui appelle à signer une pétition dans laquelle il est écrit que méthaniser nos épluchures et nos excréments permettrait "aux pays producteurs de s'affranchir de toute dépendance extérieure......".

Aucune morgue là-dedans.

je ne crois pas que Guy se restreignît à nos cacas et à nos épluchures, mais avait une vision plus large sur toute la biomasse mobilisable,

et dans un débat plus courtois, nous sommes arrivés à la conclusion que c'est UNE filière intéressante, qui doit se conjuguer avec d'AUTRES.

le "dada" de Guy, c'est le gaz, moi j'ai le mien aussi, c'est le biomasse vers liquide par gazéification + synthèse de méthanol ou éthanol.
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sicetaitsimple
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Re: Thorium: l'avenir du nucléaire?




par sicetaitsimple » 26/07/19, 23:26

Remundo a écrit :et dans un débat plus courtois, nous sommes arrivés à la conclusion que c'est UNE filière intéressante, qui doit se conjuguer avec d'AUTRES.l


Bien entendu c'est une filière intéressante,je n'ai jamais dit le contraire, elle a juste ses limites.
Je recopie le teste de la pétition (au départ contre le véhicule électrique qui pose effectivement quelques questions), mais on ne répond pas à des questions par des mensonges:

" La vraie solution pour la transition énergétique est le biogaz: il est produit à partir de nos déchets organiques (ressource renouvelable à l'infini: tout le monde mange, fait des épluchures et défèque). Il permettrait aux pays producteurs de s'affranchir de toute dépendance extérieure, s'adapte à toute automobile à essence, avec à la clé : https://www.gaz-mobilite.fr/dossiers/av ... ntaux-gnv/ En outre le prix de l'auto est tout à fait raisonnable comparé à l'électrique (même moins cher que certains modèles essence ou diesel). Pour rappel il y a 823 000 véhicules roulant au gaz naturel en Italie, 100 000 en Allemagne mais 3 500 000 en Iran, 3 000 000 en Chine... et à peine 13000 en France, pays du Diesel! Réveillez-vous et refusez la voiture électrique! Prenons également en compte d'autres utilisation du Biogaz: En équipant toute nouvelle construction collective d'un générateur de Biogaz, on peut chauffer gratuitement (une fois l'installation amortie) les bâtiments et utiliser ce gaz pour cuisiner. En équipant les élevages animaux de ces mêmes générateurs, on peut chauffer les installations, les fermes. En optimisant la production de Biogaz et en équipant nos incinérateurs avec cette technique (nécessite le tri des déchets), on pourrait réduire drastiquement la pollution de ces ouvrages et faire tourner avec le gaz produit, des générateurs produisant de l'électricité.

PS: je sais que ce n'est pas le topic, mais comme on me relance....
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Re: Thorium: l'avenir du nucléaire?




par bardal » 27/07/19, 05:49

Ben oui, une vision idyllique mais totalement naïve, ne tenant aucun compte des ordres de grandeur.

Ici ( http://www.amisdelaterre40.fr/spip/spip.php?article230 ) l'analyse que font les Amis de la Terre de la méthanisation appliquée à une échelle un peu plus réaliste (mais loin de couvrir une part significative des besoins) en Allemagne; il y a loin de la coupe aux lèvres.

Alors, oui la biométhanisation est une voie possible, ou les biocarburants liquides, mais c'est loin de constituer la solution miracle présentée par cette pétition; c'est tout au plus un moyen de compléter à la marge un mix énergétique, peut-être pour quelques besoins spécifiques... avec des nuisances et des limites bien pointées par les Amis de la Terre, peu suspects d'être nucléaristes et anti-écolos...

D'ailleurs, pour éviter de nous enfermer dans de faux débats, serait il si difficile de reconnaitre qu'une transition énergétique décarbonée conduira obligatoirement à un mix mondial composé de toutes les énergies peu émettrices de GES, développées de façon différenciée selon les situations géographiques et climatiques. Il n'y a pas de solution miracle universelle, et personnellement, je n'ai aucun problème à affirmer que le solaire est parfaitement valable en zone intertropicale et l'éolien dans les pays ventés régulièrement, que les possibilités de l'hydroélectricité sont encore largement inexploitées en Asie, en Afrique et en Amérique (mais pas en Europe), et que le nucléaire est une solution évidente pour les pays manquant d'autres ressources. Mais toutes ces sources d'énergie ont des inconvénients (toutes), et il convient de faire ses choix en fonction des disponibilités locales...

Personne n'a jamais affirmé que le nucléaire devait constituer, partout, la seule source d'énergie (en France, malgré certaines affirmations imprudentes, le nucléaire ne représente qu'à peine 20% de l'énergie consommée); par contre, il remplacerait idéalement le charbon et une partie des hydrocarbures.

Les avantages évidents qu'apporterait une filière thorium-sels fondus en termes de sécurité, de diminution drastique des déchets et de pérennité de la ressource (plusieurs millénaires) suffisent ils à rendre le nucléaire acceptable pour ceux qui y sont violemment opposés ? J'ai quelques doutes compte-tenu de la dose d'irrationnel inhérente à ces débats, mais le réchauffement climatique se faisant plus pressant, et les ressources en carburant s'épuisant, on peut penser que la nécessité fera loi... Autant préparer l'avenir...

n.b. On a axé ce débat sur le thorium, mais une centrale à sels fondus surgénératrice peut tout aussi bien brûler de l'uranium238, dont le stock en France atteint plusieurs centaine de milliers de tonnes (soit plusieurs millénaires sans importation, ni minage); c'est un peu moins vertueux que le thorium, mais c'est intéressant quand même...
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Re: Thorium: l'avenir du nucléaire?




par izentrop » 08/12/19, 22:45

Rosatom sera peut-être le premier à exploiter un réacteur à sel fondu http://www.atomic-energy.ru/news/2019/11/28/99544 dans une centrale nucléaire existante dans une mine.
Selon le service de presse de la société minière et chimique de Zheleznogorsk, il est prévu, dans un premier temps, de créer une installation de référence pour la recherche, sur laquelle seront obtenues les données initiales pour la conception du JSS, qui aura une capacité suffisante pour la post-combustion des actinides mineurs: américium, curium et neptunium. Ce sont ces éléments qui contribuent le plus à la forte radioactivité de ce qui reste après le retraitement des déchets de combustible nucléaire irradié (SNF).

Dans un réacteur à sel liquide, le combustible n'est pas des assemblages combustibles traditionnels, mais un sel métallique fondu. En général, selon les experts, l'extraction de ces actinides mineurs des déchets de retraitement SNF et leur «combustion» ultérieure dans le réacteur réduiront la quantité de déchets radioactifs les plus dangereux. Jusqu'à présent, tout ce qui peut être fait avec eux, c'est d'enfouir en profondeur. Les technologies avancées d'élimination des SNF donneront à la Russie d'énormes avantages sur le marché international.

En Russie, les développements théoriques dans ce sens ont commencé dans la seconde moitié des années 70 à l'Institut Kurchatov. Les résultats de la recherche ont confirmé l'efficacité des réacteurs à sel, mais après la catastrophe de Tchernobyl et en relation avec la stagnation générale de l'énergie nucléaire, cette direction a également été réduite. Bien que le principal avantage du JSS soit peut-être précisément l'impossibilité de répéter un accident majeur. À Tchernobyl, il y a eu une explosion thermique à haute pression. Et dans les réacteurs à sel, la pression de la zone de travail ne dépasse pas une atmosphère. Et en cas de fuite dans le rejet de substances radioactives, la solution saline fusionnera simplement dans un réservoir de réserve et la réaction de fission s'arrêtera. En conséquence, la température baissera également et toute pollution restera dans la salle du réacteur. Autrement dit, un fort rejet de substances radioactives est en principe impossible. Et il ne sera pas inutile de dire que la capacité de JSR à brûler des actinides apportera une contribution inestimable à l’avenir de l’humanité. Le Neptunium et l'américium ont une demi-vie de centaines d'années. Et 20 réacteurs à sel liquide pourront traiter tout ce qui a été accumulé par les scientifiques nucléaires au cours du dernier demi-siècle. «Ce type de réacteur peut fermer le cycle du combustible, c'est-à-dire retraiter le combustible usé accumulé avec une réduction significative de la quantité de déchets.

Cela élimine le processus coûteux et complexe de fabrication d'éléments combustibles avec des opérations de retraitement ultérieures, exclut les piscines de stockage de combustible usé. Il s'agit également d'une énergie peu coûteuse générée, car l'efficacité de ce type de réacteur en raison de la température plus élevée dépasse considérablement l'efficacité des réacteurs traditionnels. Autre avantage: l'utilisation de l'uranium 238 et du thorium 232 comme combustible, qui durera plusieurs centaines d'années. Et les réserves d'uranium 235, qui sont utilisées dans les réacteurs traditionnels, ne dureront que 50 ans. En fait, avec l'introduction généralisée des réacteurs à sel, l'énergie nucléaire est transférée à d'autres matières fissiles, avec le traitement de grands volumes accumulés de combustible nucléaire irradié. Si nous parlons du calendrier, alors, en fonction de la situation actuelle,il faudra au moins 5-7 ans pour construire le réacteur et deux autres années pour le mettre en place. Tout dépend du financement ...

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Re: Thorium: l'avenir du nucléaire?




par Exnihiloest » 09/12/19, 22:17

Et pourquoi pas reprendre les RTG soviétiques au strontium 90? On booste un peu la puissance, on les sécurise mieux, chacun en met un chez lui, plus besoin de réseau, plus besoin d'abonnement EDF, la vie est belle, non ?
https://bellona.org/news/nuclear-issues ... nerators-2
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Re: Thorium: l'avenir du nucléaire?




par izentrop » 10/12/19, 00:45

Ils ont probablement été tous pillés depuis ou les autorités s'en sont chargé. Le plus difficile doit être de trouver la matière première aujourd'hui. En tout cas, même l'Europe n'en avait pas la maîtrise en 2009, alors le particulier http://www.flashespace.com/html/nov09/16a_11_09.htm :roll: :mrgreen:
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Re: Thorium: l'avenir du nucléaire?




par izentrop » 22/12/20, 22:35

La Chine livre sa première cuve https://fissionliquide.fr/2020/12/21/la ... iere-cuve/
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Avec un diamètre de 2,37m et une hauteur d’environ 3,5m, la cuve et le couvercle qui l’accompagne accueilleront un cœur avec un modérateur en graphite pour assurer un fonctionnement dans le spectre thermique, une boucle primaire de sels fluorures fondus, un échangeur et une pompe – une configuration similaire au réacteur prototype MSRE qui a fonctionné avec succès au laboratoire d’Oak Ridge aux États-Unis entre 1965 et 1969.

Avec une cible de démarrer ce premier réacteur de 2MW en mars 2021, la Chine est en trajectoire pour devenir un leader dans la course à la commercialisation des réacteurs nucléaires à combustible liquide.
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Re: Thorium: l'avenir du nucléaire?




par GuyGadeboisLeRetour » 29/12/20, 19:52

energies-fossiles-nucleaire/thorium-l-avenir-du-nucleaire-t13084-250.html?hilit=Thorium#p363302
Déjà qu'Areva et EDF sont quasi en faillite, ça donne du baume au cœur... de savoir que les impôts des Français ne pourront qu'exploser pour continuer à aller droit dans le mur et continuer de prétendre que le KW nunuc est le moins cher de toutes les autres solutions.
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Re: Thorium: l'avenir du nucléaire?




par Obamot » 30/12/20, 08:31

Exnihiloest a écrit :Et pourquoi pas reprendre les RTG soviétiques au strontium 90? On booste un peu la puissance, on les sécurise mieux, chacun en met un chez lui, plus besoin de réseau, plus besoin d'abonnement EDF, la vie est belle, non ?
https://bellona.org/news/nuclear-issues ... nerators-2

A cause de la prolifération nucléaire, tel que c’est marqué dans ton lien. Mais si tu nous faisais un résumé de ce très très long article, ce ne serait pas plus mal. Tu l’as lu ?
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Re: Thorium: l'avenir du nucléaire?




par izentrop » 20/07/21, 03:03

Dans sa course au développement de sources d’énergies alternative au charbon, Pékin affirme avoir désormais franchi une nouvelle étape. Une équipe de l’Institut des sciences appliquées de Shanghai vient en effet de dévoiler, dans une revue spécialisée chinoise, le projet d’un nouveau type de centrale nucléaire. Selon des chercheurs chinois, en effet, dès 2030 un premier réacteur fonctionnant au thorium, appelé aussi réacteur à sels fondus, pourrait être pleinement opérationnel et commercialisable. Et proposé notamment aux pays qui sont partie prenante du projet des Nouvelles routes de la soie . http://www.provencedaily.com/culture/nu ... rium-5720/
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