Pourquoi démanteler les centrales nucléaires?

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moinsdewatt
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par moinsdewatt » 01/12/15, 14:14

Areva choisi pour démanteler la cuve du réacteur nucléaire Superphénix

Par Astrid Gouzik - Usine Nouvelel le 01 décembre 2015,

Areva a annoncé, mardi 1er décembre, la signature d'un contrat de "plusieurs dizaines de millions d'euros" avec EDF pour démanteler les équipements internes de la cuve du réacteur nucléaire Superphénix, à Creys-Malville (Isère).

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A 30 km de la centrale nucléaire du Bugey, le site de Creys-Malville abrite le réacteur Superphénix. Il s'agissait à l'origine d'un prototype de réacteur à neutrons rapides à caloporteur sodium, il faisait suite aux réacteurs nucléaires expérimentaux Phénix et Rapsodie. Ce modèle de 1 200 mégawatts (MW) en bordure du Rhône, a été opérationnel de 1986 à 1996 mais n'a produit de l'électricité que quelques années en raison d'avaries à répétition. Sa fermeture a été décidée par le gouvernement de Lionel Jospin après la victoire de la gauche plurielle aux élections législatives anticipées de 1997.

Depuis 1999, EDF s'applique à démanteler la centrale... Un lourd chantier prévu pour durer 30 ans. En 2015, devaient être initiés les travaux de démantèlement de la cuve du réacteur. Une opération qui devrait s'achever en 2024 selon le planning établi par EDF.

Plusieurs dizaines de millions d'euros

Pour accomplir cette tâche, démanteler les équipements internes de la cuve, c'est Areva qui vient d'être choisi. Le contrat porte sur les études préalables, la qualification des procédés, la fabrication des outils et les travaux de démantèlement des équipements, a précisé le spécialiste public du nucléaire dans un communiqué. Le marché comprend également le conditionnement des déchets, notamment fortement radioactifs.

Areva a souligné qu'il s'agissait du premier chantier de démantèlement de tels équipements sur un réacteur de plus de 1 000 mégawatts en France. Il sera réalisé par l'activité Démantèlement et services d'Areva et mobilisera plus de 50 personnes en phase de pic de chantier.

Une fois le démantèlement de la cuve terminé, viendra ensuite l'étape de la démolition des bâtiments qui devrait prendre 4 ans.

http://www.usinenouvelle.com/article/ar ... ix.N366065
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grelinette
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par grelinette » 01/12/15, 15:55

Sans vouloir jouer à la mouche du coche et faire l'oiseau de mauvaise augure, je pressens la situation future suivante :

1) Le coût de démantèlement des centrales nucléaires (et accessoirement celui de traitement/stockage des déchets) n'a pas été anticipé ni provisionné ; il n'y aura donc pas d'argent pour ses activités de "nettoyage" quand elles devront être assurées (ce qui commence à venir).

2) la population, vous et moi, nous sommes non seulement fortement incité à réduire notre consommation d'électricité, mais aussi à s'équiper de moyen de production local pour se rapprocher d'une certaine autonomie énergétique (petit éolien, photovoltaïque, géothermie, etc).

1) + 2) => mécaniquement le marché de la consommation d'électricité produite et vendue par les grosses industries devrait progressivement se réduire, et en conséquence le Chiffre d'Affaire de ses industries également.

Bref, on n'a pas prévu d'argent pour la suite, et l'autofinancement sera de plus en plus difficile pour le recyclage du nucléaire.
C'est d'ailleurs peut-être une des raisons des pertes abyssales annoncées par Areva pour 2014 = 5 Md€.

Nous aurons donc une patate chaude dans les pattes et rien pour s'en défaire !... (Les allemands ont peut-être anticipé ce marché ?)

(Heureusement qu'il y a un projet en cours consistant à affréter des navettes spatiales en les remplissant de tous ces déchets nucléaires pour les envoyer vers le soleil afin qu'il s'y crashent !...)
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par Christophe » 01/12/15, 16:03

grelinette a écrit :2) la population, vous et moi, nous sommes non seulement fortement incité à réduire notre consommation d'électricité, mais aussi à s'équiper de moyen de production local pour se rapprocher d'une certaine autonomie énergétique (petit éolien, photovoltaïque, géothermie, etc).


Tu trouves?

Je pense tout à fait l'inverse:

a) Le marché des subventions a coulé le marché du PV en grande partie (et maintenant que le PV est rentable SANS SUBVENTION comme par hasard on en entend moins parler!)

b) La Belgique (enfin la Wallonie) vient de voter une taxe de plus de 17 000 € par an par MAT d'éolienne (quelque soit sa puissance...)...alors que la Belgique est en déficit d'électricité depuis 18 mois (la majorité des réacteurs Belges étant en arrêt de tranche en ce moment)! On se fout de qui là?

Non non, malgré leur discours, les gouvernements ne veulent surtout pas perdre la main mise sur (la taxation de) l'énergie !!!

grelinette a écrit :(Heureusement qu'il y a un projet en cours consistant à affréter des navettes spatiales en les remplissant de tous ces déchets nucléaires pour les envoyer vers le soleil afin qu'il s'y crashent !...)


1er Avril?
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par Remundo » 01/12/15, 16:17

50 personnes, ça ne me paraît pas beaucoup pour démanteler une cathédrale fissile pareille...

à moins qu'ils aient le temps... et pas l'argent (des dizaines de millions, quelle bonne blague : rien que Brennilis à déjà coûté plus d'un demi-milliard et ça n'est pas fini...)
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par moinsdewatt » 01/12/15, 18:19

grelinette a écrit : Bref, on n'a pas prévu d'argent pour la suite, et l'autofinancement sera de plus en plus difficile pour le recyclage du nucléaire.
C'est d'ailleurs peut-être une des raisons des pertes abyssales annoncées par Areva pour 2014 = 5 Md€.



Bétises !

Les pertes d' ARVA n' on rien à voir du tout avec le recyclage dans le nucléaire.

Les pertes d' AREVA viennent de leur dépréciation d' actif dans la malheureuse affaire URAMIN, et les pertes dues au retard de plusieurs années sur le chantier de l' EPR Finlandais.
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par moinsdewatt » 01/12/15, 18:23

grelinette a écrit :2) la population, vous et moi, nous sommes non seulement fortement incité à réduire notre consommation d'électricité, mais aussi à s'équiper de moyen de production local pour se rapprocher d'une certaine autonomie énergétique (petit éolien, photovoltaïque, géothermie, etc).


Ah bon ? Je ne vois rien de tel autour de moi.
C'est complétement marginal.
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Christophe
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par Christophe » 01/12/15, 18:27

+1 et je viens d'en donner l'explication :cheesy:
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par chatelot16 » 01/12/15, 21:31

demonter les vieilles centrale nucléaire c'est mettre la charrue devant les boeuf

le principal est de gerer la société pour avoir moins besoin de centrale nucleaire , et si on en a moins besoin elle tourneront moins souvent

je prefere avoir 10 vieille centrale nucleaire tournant a temps partiel que 5 tournant a temps plein sans possibilité de faire les reparation que demandent les vieux machin

nos centrale nucleaire sont vieille , elle vont demander de plus en plus de temps pour les entretenir ... il ne faut surtout pas en demonter certaine pour surcharger les autre ... il faut les garder en etat de marche pour les gerer avec le minimum de risque

c'est un peu comme celui qui a des vieilles voitures , il ne faut surtout pas mettre a la ferraille une voiture qui marche encore pour s'apercevoir que c'est celle qu'on a gardé qui tombe en panne

avec un nombre de centrale en activité surabondant on peut arreter facilement celle qui a le moindre defaut , pour reparer tranquilement en comptant sur les autres

c'est quand il y aura une pression de productivité exessive qu'il y aura des accident

je n'aime pas le nucleaire , je prefere des solutions nouvelle , mais tant qu'il y a encore du nucleaire je prefere qu'il ne soit pas sous contrainte de productivité
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Christophe
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Re: Pourquoi démanteler les centrales nucléaires?




par Christophe » 11/06/16, 13:36

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Re:




par moinsdewatt » 28/04/17, 17:27

CHOOZ A : EDF ENTAME LE DÉMANTÈLEMENT DE LA CUVE DU RÉACTEUR

26 avr 2017 energeek

Sur un marché mondial du démantèlement de plus en plus compétitif, le groupe français EDF affiche l’ambition de devenir un des leaders de la déconstruction nucléaire à l’international, et entend pour cela s’appuyer sur son expérience dans l’Hexagone. Premier réacteur à eau sous pression à être démantelé au sein du parc français, Chooz A permet dans cette optique de tester et de valider des solutions techniques qui pourront servir pour d’autres sites nucléaires. Lancé en 2007 pour une période de quinze ans, ce chantier de démantèlement est entré, mercredi 8 mars 2017, dans sa phase finale destinée à la découpe de la partie la plus sensible de l’installation : la cuve du réacteur.

Un démonstrateur technologique de construction et de déconstruction


Nichée dans une boucle de la Meuse au cœur des Ardennes, la centrale de Chooz ne se limite pas à ses deux unités de 1.450 mégawatts (MW) chacune, mais renferme également dans ses sous-sols le « petit Chooz » (aussi appelé Chooz A), un prototype du modèle de réacteur à eau pressurisée qui compose en majorité le parc nucléaire français et mondial. Mis en service en 1967 et arrêté de manière définitive en 1991, il affichait une puissance de production de 305 MW et continue, même hors-service, de remplir un rôle de démonstrateur technologique.

Entré en phase de déconstruction en 2007, il est en effet le théâtre d’un chantier hors-norme dont les retours d’expérience permettront de compléter le savoir-faire français en termes de démantèlement, et bénéficieront dans l’avenir à l’ensemble du parc hexagonal. Si les conditions de travail sont ici particulières du fait de l’implantation souterraine du réacteur, ce chantier permet depuis le début des travaux de tester les différentes étapes réglementaires et techniques du long processus de démantèlement nucléaire. Il a notamment franchi cette année un nouveau palier déterminant avec l’ouverture de la cuve du réacteur, vingt ans après le déchargement du combustible.

Le démantèlement de la cuve : coeur de l’installation

Conformément au calendrier prévu à l’origine et dans le respect du budget alloué pour ce type d’opération (entre 350 et 400 millions d’euros), le chantier est donc entré depuis le mois de mars dans sa phase finale consistant dans la déconstruction de la cuve du réacteur, soit l’opération la plus délicate de tout le projet. Pièce maîtresse de l’installation, cette cuve d’acier pèse plus de 220 tonnes et est immergée sous terre, au fond d’une piscine de huit mètres de profondeur et d’environ 1000 mètres cubes, soit un volume équivalent à celui d’une piscine municipale de 25 mètres de long. Elle contenait (avant qu’il ne soit retiré dans les années 1990) le combustible nucléaire nécessaire au fonctionnement de la centrale, et était donc logiquement exposée aux rayonnements ionisants plus que toute autre partie du réacteur.

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Cette particularité impose à l’exploitant une attention toute particulière et une prise de précaution maximale. Afin d’éviter l’exposition des équipes d’ingénieurs et de techniciens en charge, les opérations de découpage seront donc effectuées en immersion totale, l’eau constituant toujours à l’heure actuelle la meilleure barrière radiologique. Des robots télécommandés équipés de scies circulaires permettront quant à eux de réaliser chaque manœuvre à distance dans des conditions de sécurité, de sûreté et de radioprotection optimales. Déjà éprouvée avec succès sur d’autres chantiers de démantèlement, notamment aux Etats-Unis et en Espagne (le réacteur espagnol Zohrita par exemple est très similaire à celui de Chooz A), cette intervention de taille devrait s’achever à l’horizon 2022, et permettre le déclassement et la réhabilitation progressive du site. A ce jour, seul le couvercle de 50 tonnes a été déposé à l’aide d’un pont de levage et sera prochainement expédié vers le centre de stockage de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs, dans l’Aube.

Un chantier pilote « représentatif » du parc nucléaire français

Pour ce qui est du reste de la centrale, le chantier de démantèlement de Chooz A arrive progressivement à son terme et fait déjà figure de référence dans le monde de l’industrie nucléaire. Depuis 2007 et le feu vert complet de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), plusieurs opérations inédites ont été réalisées. Des ateliers de découpe et des silos de conditionnement des déchets ont été aménagés à l’intérieur même du site, et ont permis de faciliter la mise en pièce du circuit primaire, ainsi que l’extraction et la décontamination des composants principaux comme les quatre générateurs de vapeur ou le pressuriseur.

Aujourd’hui, la majorité des équipements ont déjà été évacués (piscine de refroidissement du combustible, systèmes de sauvegarde, pompes, circuits et auxiliaires divers), démontrant ainsi la faisabilité technique de ce type de chantier, et surtout la capacité du groupe EDF à répondre au défi technologique du démantèlement nucléaire dans le respect des délais prescrits.

https://lenergeek.com/2017/04/26/centra ... -reacteur/
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