par bardal » 15/09/19, 17:26
Libération publie là un de ces raisonnements spécieux dont est spécialiste Greenpeace:
- on stocke des matériaux non dangereux qui sont les combustibles futurs d'une filière surgénératrice (essentiellement de l'uranium 238 et 235); les déchets ont été soigneusement extraits et traités (enfouissement géologique)
- Greenpeace dit qu'il ne veut plus de nucléaire, et donc que ces matériaux ne sont plus utiles et doivent être considérés comme des déchets, puisqu'il n'y aura plus de nucléaire.
En bonne logique, le coût du traitement de ces déchets sera donc à assumer par ceux qui interdisent de s'en servir, et donc à imputer au prix de la transition vers le tout ENR, que prône Greenpeace... Ben non, il faudrait l'imputer au nucléaire (qui n'a rien demandé), et qui n'aura plus les moyens de traiter ces matériaux; c'est du grand n'importe quoi, comme d'habitude avec Greenpeace, qui ne vise à l'évidence qu'à mettre EDF en difficulté...
Sur cette question des déchets, il y a cependant beaucoup à dire: le plus grand volume de "déchets" est constitué par le démantèlement des infrastructures nucléaires; en France, tout ce qui sort d'une installation nucléaire est administrativement classé "déchet"; tout, notamment béton, aciers, matériaux divers, qu'ils soient radioactifs ou non. La France est le seul pays au monde à procéder ainsi; aux USA, en Allemagne,... , les matériaux ne présentant pas de radioactivité supérieure à leur radioactivité naturelle, 95% des déchets, sont envoyés au recyclage habituel et servent à la production ordinaire d'acier ou de granulats. Tout véhicule allemand contient un peu de ce qu'en France on appelle "déchet nucléaire", et peut être acheté, par un dirigeant de Greenpeace par exemple...
Rappelons, pour ceux qui ne s'en souviennent pas et pour ceux qui ne veulent pas s'en souvenir, que l'utilisation de l'uranium "appauvri" et de celui sortant des centrales permettrait, avec le seul stock disponible (donc sans minage ni enrichissement), de couvrir nos besoins énergétiques pendant plus d'un millénaire. Accessoirement, les techniques de surgénération mises en œuvre pour cela permettraient en sus d'éliminer, dans le même temps, 99% des déchets nucléaires dangereux (actinides mineurs notamment), et donc de réduire l'enfouissement à la portion congrue.
On comprend alors que Greenpeace raconte n'importe quoi; ce serait un de leurs arguments majeurs qui tomberait à l'eau.
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