La 2ieme partie de l'article est intéressante:
Manuel Macron, a pris la décision à son arrivée à la Présidence de la République française, d’annuler l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). (...)
Transiter vers l’économie circulaire, s’éloigner du modèle linéaire
Le développement durable émergea dans le cadre d’un rapport préparatoire à la deuxième conférence mondiale sur l’environnement, la fameuse conférence de Rio en 1992. Le rapport Brundtland de 1987, assoit cet idéal universel pour l’avenir des économies nationales et de l’humanité. Mot d’ordre: le développement doit se faire sans compromettre la capacité des générations futures à vivre, elles aussi, en répondant à leurs besoins. Besoins, générations futures, limites de la planète et développement du Sud, le rapport cherche à définir un développement mondial souhaitable.
La France illustre comment les débats et critiques de l’économie des années 1960-70, dont l’ouvrage Limite à la croissance du Club de Rome, ont forcé une réflexion, et transformé l’idéal à atteindre. Le pays est passé d’un ministère de l’Environnement (1971-2007) à un ministère de l’Écologie et du Développement durable (2007-2017) à un ministère de la Transition écologique et solidaire (2017- ). La transition écologique et solidaire tente de réconcilier les activités économiques, l’écologie, le contrat social. Ces glissements illustrent la promotion accrue d’une sobriété en ressources naturelles impliquant l’équité. Pour l’heure, l’échec est patent en France, comme dans nombre de régions du monde.
L’écologie industrielle et le développement durable laissent place à l’économie circulaire, plus englobante. L’économie circulaire inclut des approches diverses et variées comme l’éco-conception, le recyclage, la décroissance, la simplicité volontaire et la sobriété heureuse, la lutte à l’obsolescence programmée, la consommation collaborative/d’usage ou l’économie de la fonctionnalité. Pour nous l’étape ultime de l’économie circulaire et définitif est une géothérapie fondée sur l’intensification de la biosphère, de la vie sur la planète Terre par la reconstitution de la végétation et de la vie animale.
Ces évolutions révèlent que le projet de société uniquement basé sur l’offre et la demande, le projet néo-libéral dominant visant à réduire l’État, ne saurait se poursuivre sans heurts. Accompagnant l’économie circulaire, apparaissent des concepts comme le bio-mimétisme, la biophilie. Émergent également nombre de stratégies de conservation pour éviter les écueils de l’industrialisation tout en proposant un développement durable aux pays émergeants en voie d’industrialisation, comme la Chine et l’Inde.
Plus récemment on parle de régénération et de restauration, en particulier avec l’agriculture régénératrice des sols, le semis-direct sous couvert végétal incluant des plantes de couverture pour nourrir les sols en carbone. Une analyse biogéochimique du développement s’impose. Mais aussi, dans un contexte d’anthropocène, une analyse sociale, pour laquelle développement et activités économiques ne sont plus synonyme et peuvent même s’opposer. Les activités économiques comme la mobilité automobile, ou celles exigées par la dépollution, sont identifiées comme non-souhaitables, même si elles font augmenter le PIB.
Procrastination illusoire
« La poursuite du profit au détriment de la collectivité et de l’environnement n’a plus sa place. Le monde de demain appartient aux entreprises et organisations qui mettent leur créativité au service de la création de valeur collective. Les entreprises doivent être à la fois rentables, équitables, impliquées. » Ces mots ne sont pas ceux d’un grand syndicat ou d’une organisation non-gouvernementale. Ils sont issus d’une formation financièrement… soutenue par une banque. Le modèle keynésien, celui de l’État-providence dans lequel le social et la liberté entrepreneuriale trouvaient un certain équilibre, est compromis par le néolibéralisme. Le salaire minimum aux USA, ou le SMIC en France, ne permettent plus de vivre. Les grands enjeux environnementaux sont ignorés ou trop peu considérés. Au point que les banques cherchent à éviter le crash du système.
Depuis les ronds-points et dans la rue, les gilets jaunes ont mis à jour tous ces enjeux, pêle-mêle. L’apathie supposée des classes sociales dominées était une illusion temporaire. Il y a beaucoup à parier que ces questions ne vont se résoudre par de petits ajustements. Dans de nombreux secteurs, le problème est structurel. La procrastination politique concernant les grands enjeux, dont ceux liés à la biogéochimie de la Terre, concernant une indispensable transition écologique, a atteint ses limites.
Le mouvement des gilets jaunes est un cocktail de revendications, toutes largement légitimes. Parions qu’il se poursuivra, sous différentes formes et actions. Dans le monde du travail, le gilet jaune vise à protéger le travailleur entouré de véhicules en mouvement. Il pourrait à l’avenir symboliser aussi une prise de conscience des exigences, et des conditions sociales, d’une transition écologique. Une transition écologique faisant tomber bon nombre de barrières de classes (on souffre tous du changement climatique), mais aussi, sans frontières nationales. Sous la forme d’un espèce de sursaut démocratique, les effets pourraient surprendre, et, de grandes initiatives pourraient enfin naître.
Bémols: c'est pas Manuel lol...et si l'auteur considère la Chine comme un pays en voie d'industrialisation c'est qu'il a 30 ans de retard là (au moins)...