Fukushima Daiichi: la situation (un an) après (ASN et IRSN)

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stipe
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par stipe » 08/03/12, 14:42

indy49 a écrit :Même Arte, dans son reportage, n'a pas évoqué le fait que le même accident est possible en France...

Ce que je disais dans un autre fil :
En clair, les pro-nucléraires peuvent continuer à dire qu'en France, il n'y a aucun risque pour que la même chose arrive ! (cf ce que dit la femme de l'ingénieur nucléaire français à la retraite qui était interviewée dans le 2è reportage)


Mon avis, c'est que nous ne savons pas évaluer correctement les risques, la même chose n'arrivera probablement pas en France. La catastrophe nucléaire qui arrivera en France sera probablement différente, tant au niveau des cause qu'au niveau du déroulement. Par exemple Fukushima n'est pas Tchernobyl, la cause technique n'est pas la même, le déroulement de l'accident et de complications sont assez différentes. Le problème c'est justement qu'en France la cause sera très probablement assez différente et du coup n'aura pas été anticipé ou été mal évalué et c'est ça qui causera l'accident...

vu comme ça, la femme de l'ingénieur nucléaire français à la retraite qui était interviewée dans le 2è reportage n'avait pas complètement tord...
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par dedeleco » 08/03/12, 14:45

Indy49 écrit :
C'est pourtant simple à expliquer :
- Les Japonnais avaient un risque R de séismes, donc ils ont construit les centrales en le prenant en compte. Idem pour les tsunamis.

Ils n'ont pris que la moitié ( 5m à 7m) du risque réel pour la hauteur du tsunami, pourtant déjà subis en 1896 et 1933 de plus de 15m (max 33m en 1933 !!! ) et 39m en 2011 !!!

Et bien moins en séisme force 7 au lieu de 9 (facteur 1000 en énergie réelle ).

Sous estimation avec en plus rien de secours en cas de destruction de tous les groupes électrogènes et de l'électricité sur la centrale) qui explique la catastrophe nucléaire.

En France on sous estime pareil, voire par un facteur pire, comme force 8 à 9 sous le fossé d'effondrement du Rhône, certain sur 3000 à 5000 ans (sinon les Alpes n'existeraient pas ), pile sous les centrales et tsunami possible en bord de mer, de pas mal de mètres, comme en 1755, avec le séisme tsunami de Lisbonne !!!
Donc on sous estime dramatiquement !!!

Certain que même sans cela il y aura une catastrophe en France dans des conditions non imaginées, comme on a déjà frôlé plusieurs fois sur 60 ans de nucléaire.
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bambou
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par bambou » 08/03/12, 14:58

Pour moi, "la même chose" c'est "un accident nucléaire".
Après, effectivement, ça arrivera de manière plus ou moins différente.

Mais dans tous les cas, refroidir un réacteur n'est pas simple. Si on n'a plus assez d'eau (sécheresse) ou si l'eau monte trop (nappes phréatiques innondant les groupes électrogènes qui alimentent les pompes)

stipe a écrit :
indy49 a écrit :Même Arte, dans son reportage, n'a pas évoqué le fait que le même accident est possible en France...

Ce que je disais dans un autre fil :
En clair, les pro-nucléraires peuvent continuer à dire qu'en France, il n'y a aucun risque pour que la même chose arrive ! (cf ce que dit la femme de l'ingénieur nucléaire français à la retraite qui était interviewée dans le 2è reportage)


Mon avis, c'est que nous ne savons pas évaluer correctement les risques, la même chose n'arrivera probablement pas en France. La catastrophe nucléaire qui arrivera en France sera probablement différente, tant au niveau des cause qu'au niveau du déroulement. Par exemple Fukushima n'est pas Tchernobyl, la cause technique n'est pas la même, le déroulement de l'accident et de complications sont assez différentes. Le problème c'est justement qu'en France la cause sera très probablement assez différente et du coup n'aura pas été anticipé ou été mal évalué et c'est ça qui causera l'accident...

vu comme ça, la femme de l'ingénieur nucléaire français à la retraite qui était interviewée dans le 2è reportage n'avait pas complètement tord...
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Maximus Leo
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par Maximus Leo » 08/03/12, 15:07

Une carte de la contamination au Ce134 et Ce137 :

Image
(Source : Japan Times le 8 mars 2012)
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par minguinhirigue » 08/03/12, 15:18

Netshaman, ITER, présente effectivement la possibilité que les disruption ne pas soient pas contrôlables, ce que concède à demi-mots le CEA p2 dans sa réponse aux critiques de JPP :
[...] un des objectifs d’ITER est de mettre au point un scénario stable vis-à-vis des disruptions. Une fois ce scénario trouvé, il n’y a aucune raison pour qu’il devienne disruptif spontanément. [...]

Mais le plus inquiétant c'est plutôt que les choix scientifiques et politiques soient d'essayer de maîtirise l'énergie des étoiles sur Terre, alors même que nous n'engageons pas tous les efforts nécessaires à exploiter l'énergie solaire, cf. Photowatt...

Si rien ne change dans la façon d'aborder les risques nucléaires (politique de Sar... pardon de l'Autruche), nous sommes à terme sur la même route que le Japon qui vient de multiplier par 20 le taux de radioactivité admissible pour les civils !
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Obamot
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Re: Fukushima Daiichi: la situation un an après (ASN et IRSN




par Obamot » 08/03/12, 16:10

Hips...

Personne n'a réagit à ça...:

Le circuit primaire n’est néanmoins pas étanche ; l’eau qui y est injectée est récupérée dans les parties basses des bâtiments (cf. schéma ci-dessous). [...]

C. La gestion de l’eau contaminée sur le site

Les eaux stockées sur le site sont pompées, stockées, traitées puis réinjectées en partie dans les réacteurs n°1, 2 et 3. A la mi-décembre 2011, environ 200 000 tonnes d’eau avaient été traitées ; 80 000 tonnes d’eau traitée avaient été réinjectées dans les réacteurs ; 135 000 tonnes d’eau traitée avaient été stockées dans des réservoirs sur site. [...]

Pour traiter les effluents générés par les actions de refroidissement du combustible, l’exploitant a mis en service des installations de décontamination et de désalinisation des eaux, fournies en partie par Kurion et Toshiba.

Des fuites d’eau radioactives sont régulièrement détectées, notamment au niveau des installations de traitement des effluents ou des déchets. La construction d’une enceinte permettant de limiter les rejets radioactifs vers la mer est projetée.

On ne peut donc qu'en déduire qu'actuellement ils ne sont pas «limités»... et qu'après ils continueront mais «moins». Beinwoui, forcèment :arrowd: ça ne pourra pas être plus, à moins que ça pète à nouveau...

Des opérations d’évacuation des débris présents sur le site se poursuivent (29 000 m3 avaient été évacués à la mi-décembre).

Ils ne disent pas OÙ ils les mettent (dans la mer?)

Tssss.... Quant à ça...:

Des rejets radioactifs gazeux se poursuivent ; ils sont de l’ordre de 60 MBq/h soit 10 000 000 fois moins que l’activité rejetée au moment de l’accident. Une installation de traitement des effluents gazeux fonctionne pour les réacteurs n°1 et 2.


De ci-avant, comment peut-on arriver à la conclusion ci-dessus (tous ces chiffres sont faux => il y a aussi des rejets gazeux dans l'eau... CQFD).

Pipeau, donc: No comment.

Vu qu'il y a continuellement des fuites, c'est que la situation n'est pas du tout sous contrôle, les contraintes chimico-atomiques sur les métaux dans un tel environnement sont terribles... C'est ce que décrivent tous les grands spécialistes qui n'éludent pas les questions sensibles. Rien ne résiste à de telles contraintes, les enceintes de confinement ne confinent rien... Rien n'est stable ni durable! C'est pourquoi il faudrait arrêter le nucléaire, parce que même des réacteurs de nouvelle génération ne seront toujours que des monuments tous aussi incontrôlables => de part leur "nature" même!
Dernière édition par Obamot le 08/03/12, 16:29, édité 1 fois.
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par chatelot16 » 08/03/12, 16:26

c'est ce qui est pire que tchernobyl pour le reste du monde

a tchernobyl une grosse partie de la polution est resté autour de la centrale : triste teritoire definitivement contaminé

au japon , ils evacuent les dechets , et ou ? avec la mer autour il n'y a pas besoin de chercher ... on va pecher des poisson radio actif

il n'ont de toute facon pas d'autre solution pour se debarasser des dechet

comment fera t on si ca explose chez nous ?
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Maximus Leo
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par Maximus Leo » 08/03/12, 18:22

La pollution radioactive de Fukushima s'ajoute à celle de l'usine d'AREVA à la Hague dans le Cotentin et à celle de Sellafield (anciennement Windscale) en GB.

La différence avec Fukushima c'est que c'est une pollution que s'est "autorisée" l'Etat lui-même.

Pour La Hague, l'Etat autorise des rejets annuels de 220 térabecquerels en césium 137 et strontium 90 et 480000 térabecquerels en gaz (krypton 85 surtout). C'est monstrueux mais parfaitement autorisé. Circulez, il n'y a rien à voir.
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par dedeleco » 08/03/12, 21:09

Vu la dispersion de ces monstruosités sur de grandes surfaces, c'est considéré comme négligeable et il faut comparer avec la carte de Fukushima des dépôts de Cs !!

Par exemple la zone bleue de la carte de Cs de Fukushima donnée çi dessus, à 60000 à 100000 Becquerell/m2 donne par Km2 0,06 à 0,1 terabecquerels/Km2 soit sur 1000Km2 (31x31Km) 60 à 100 térabecquerels de Cs et donc la Hague, chaque année rejette (surtout dilué dans la mer) autant de Cs que Fukushima en un seul accident !!

Ce n'est pas faible et on profite des chiffres pas clairs pour autoriser ce lobby à faire ces rejets, et il faut éviter les poissons et huitres péchés autour de la Hague des environs du Cotentin.
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par Maximus Leo » 08/03/12, 21:25

Pour comparer avec la carte du Japon, voici la carte de France du Ce137 après Tchernobyl en 1986 (en bq/m2) :

Image

http://citizenzoo.wordpress.com/tcherno ... 383x457-3/

Et celle de l'Europe après Tchernobyl en 1986 (en kbq/m2) :

Image

http://citizenzoo.wordpress.com/tcherno ... 1c80b52-2/

Fin février, un robot a visité le réacteur n°2. Le rapport de visite est ici : http://www.tepco.co.jp/en/nu/fukushima- ... 8_04-e.pdf

Image

Fin février aussi, on a procédé au démontage du pont roulant du bâtiment réacteur n°4 :

Image

http://www.tepco.co.jp/en/news/110311/index-e.html
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