Accident nucléaire au Japon, un Tchernobyl nippon?

Pétrole, gaz, charbon, nucléaire (REP, EPR, fusion chaude, ITER), centrales électriques thermiques gaz et charbon, cogénération, tri-génération. Peakoil, déplétion, économie, technologies et stratégies géopolitiques. Prix, pollutions, coûts économiques et sociaux...
Christophe
Modérateur
Modérateur
Messages : 79295
Inscription : 10/02/03, 14:06
Localisation : Planète Serre
x 11028




par Christophe » 11/03/13, 09:56

Aujourd'hui cela fait 2 ans jour pour jour...une petite revue de presse co-mémorative est-elle nécessaire ou on a déjà quasi tout dit ici?
0 x
Alain G
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 3044
Inscription : 03/10/08, 04:24
x 3




par Alain G » 09/04/13, 15:06

Fukushima: nouvelle fuite d'eau constatée, cause toujours inconnue


La compagnie gérant la centrale accidentée de Fukushima, Tepco, a annoncé mardi qu'une troisième fuite toujours inexpliquée d'eau très radioactive avait été constatée autour d'un réservoir souterrain qui, à l'instar de deux autres, pourrait souffrir d'un vice de conception.Afficher la photo

La compagnie gérant la centrale accidentée de Fukushima, Tepco, a annoncé mardi qu'une …

La compagnie gérant la centrale accidentée de Fukushima, Tepco, a annoncé mardi qu'une troisième fuite toujours inexpliquée d'eau très radioactive avait été constatée autour d'un réservoir souterrain qui, à l'instar de deux autres, pourrait souffrir d'un vice de conception.

Un écoulement de liquide contaminé a été repéré autour du réservoir numéro 1, après un constat similaire près des réservoirs 2 et 3.

"Nous sommes pour le moment dans l'incapacité de dire c'est ceci ou cela", a déclaré un porte-parole, Masayuki Ono, au cours d'une conférence de presse, indiquant que plusieurs causes potentielles existent et que "des examens sont actuellement en cours".

Le PDG, Naomi Hirose, et le vice-président Zengo Aizawa se sont rendus dans la journée à la centrale pour constater sur place la situation et décider de mesures à prendre.

Tepco avait fait état dans la nuit de vendredi à samedi d'un écoulement d'eau contaminée dans le sol à partir d' un premier réservoir de stockage souterrain. L'opérateur a évalué à 120 tonnes environ la quantité de liquide qui aurait fui.

Un problème similaire a ensuite été constaté sur un autre réservoir du même type (de 60 mètres sur 53 m et d'une profondeur de 6 m), sur un total de sept qui servent à stocker de l'eau hautement radioactive issue du refroidissement des réacteurs endommagés.

Pour remédier à cette situation, Tepco était en train de transvaser à l'aide de pompes les milliers de tonnes d'eau des réservoirs 2 et 3 défectueux vers d'autres, mais l'un de ces réservoirs d'accueil, le numéro 1, est désormais aussi soupçonné de laisser passer l'eau.

Du coup, Tepco a décidé de mettre l'eau dans d'autres types de réservoirs.

Toutefois, les quantités d'eau sont supérieures aux capacités disponibles.

Une partie de l'eau est recyclée dans les systèmes de refroidissement, mais il existe un excédent de 400 tonnes par jour qui doivent être stockées en lieu sûr après une décontamination partielle.

Même si Tepco estime que l'eau ne risque pas de couler dans la mer, les réservoirs étant situés à 800 mètres de l'océan, ces fuites inquiètent jusqu'aux autorités russes.

"La situation ne peut pas ne pas nous inquiéter, étant donné que nous sommes à côté", a déclaré mardi le chef des services sanitaires russes, Guennadi Onichtchenko, cité par l'agence de presse Interfax.

La découverte de fuites d'eau contaminée "témoigne du fait qu'ils ne peuvent régler la situation".

"Etant donné que les Japonais refusent de laisser entrer (dans la centrale) des spécialistes étrangers, nous vivons mal la situation", a ajouté M. Onichtchenko.

Les problèmes se multiplient ces dernières semaines à la centrale Fukushima Daiichi mise en péril par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, ce qui a conduit la compagnie à mettre en place une cellule de crise et les autorités à ordonner d'agir vite pour calmer la situation.

Vendredi, Tepco avait notamment signalé une interruption du système de refroidissement de la piscine de désactivation du combustible usé du réacteur 3, une avarie vraisemblablement provoquée par des travaux pour empêcher une récidive d'une grave panne d'électricité survenue les 18 et 19 mars.


http://fr-ca.actualites.yahoo.com/fukus ... 42118.html

Un excédent de 400 tonnes par jour!

Z'ont pas fini d'en baver!
0 x
Faire un pas derrière parfois peut permettre de renforcer l'amitié.
La critique est une bonne chose si ajouté a quelque compliments.
Alain
roy1361
x 17




par roy1361 » 30/06/13, 18:24

Bonsoir,

"L'affaire" Fukushima n'intéresse plus personne, mais quand je vois ce petit article du jour issu du Téletext suisse, je me demande si il ne serait pas judicieux de s'y intéresser encore un peu...

Image

Inquiétant, non ?
0 x
Avatar de l’utilisateur
Remundo
Modérateur
Modérateur
Messages : 16097
Inscription : 15/10/07, 16:05
Localisation : Clermont Ferrand
x 5232




par Remundo » 30/06/13, 21:27

Inquiétant, mais que veux-tu y faire ? ça va durer comme ça pendant des décennies, c'est plié.
0 x
Image
roy1361
x 17




par roy1361 » 30/06/13, 21:45

Je suis bien d'accord, mais je trouve quand même incroyable qu'au bout de plus de deux ans TEPCO dise tout simplement: "Ne pas pouvoir actuellement juger si l'eau radioactive s'écoule ou non dans l'océan"

En clair ils n'en savent rien mais en plus,visiblement, ils s'en foutent complètement, non ?
0 x
Avatar de l’utilisateur
Remundo
Modérateur
Modérateur
Messages : 16097
Inscription : 15/10/07, 16:05
Localisation : Clermont Ferrand
x 5232




par Remundo » 09/07/13, 20:33

dans la suite logique...
Fukushima : hausse phénoménale du taux de césium radioactif

Le Monde | 09.07.2013

Le gérant de la centrale accidentée de Fukushima a annoncé mardi 9 juillet avoir constaté une multiplication par 90 en trois jours du niveau de césium radioactif dans un puits de prélèvement situé entre les réacteurs et la mer. Cette énième mauvaise découverte suscite de nouvelles interrogations sur la propagation de l'eau souterraine contaminée.

Selon les prélèvements effectués le 8 juillet, l'eau souterraine en un point situé à environ 25 mètres de la mer contenait 9 000 becquerels de césium 134 par litre et 18 000 becquerels de césium 137, contre respectivement 99 becquerels/litre et 210 becquerels/litre trois jours auparavant. Le facteur de multiplication dans ce court laps de temps est de 91 fois dans le premier cas et 86 fois dans le second.

INCERTITUDES SUR UNE POSSIBLE CONTAMINATION

"Nous ne sommes pour le moment pas en mesure de dire si l'eau contaminée s'écoule ou non dans la mer", a déclaré Tepco à la presse. Le groupe promet toutefois de renforcer les contrôles et de prendre des dispositions pour empêcher de contaminer davantage l'océan Pacifique voisin.

Le 5 juillet, Tepco avait déjà découvert au même endroit un niveau phénoménal d'autres éléments radioactifs, en l'occurrence une quantité de strontium 90 et d'autres éléments produisant des rayons bêta, de 900 000 becquerels/litre. Le 8 juillet, le niveau de ces substances était à peu près identique, 890 000 becquerels/litre, soit plusieurs milliers de fois le plafond admis pour l'eau de mer.

Tepco avait expliqué que le point de prélèvement se situe là où passe un tuyau et où s'étaient déversées de grandes quantités d'eau contaminée le mois suivant la catastrophe nucléaire, soit en avril 2011. Cela n'explique toutefois pas l'augmentation soudaine des quantités de césium.

La centrale Fukushima Daiichi a été ravagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est de l'archipel. Du combustible a fondu dans trois des six réacteurs du site, d'où la présence de nombreux éléments radioactifs alentour.

Source Le Monde
0 x
Image
Alain G
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 3044
Inscription : 03/10/08, 04:24
x 3




par Alain G » 26/07/13, 17:33

Fukushima: nouvel incident et vapeur toujours visible




Le système de refroidissement d'un réacteur non endommagé de la centrale accidentée de Fukushima s'est temporairement arrêté jeudi et de la vapeur est toujours visible au-dessus du bâtiment d'une autre tranche affectée, a fait savoir l'opérateur du complexe atomique.

Le dispositif de refroidissement du réacteur numéro 6, un peu à l'écart des quatre détruits par le tsunami et les explosions subséquentes, s'est stoppé vers 10H16 locales (01H16 GMT) lors d'un test de groupe électrogène de secours. Il a été remis en service un peu après midi (03H00 GMT), a précisé Tepco dans des courriels.

Les pépins sont quotidiens à la centrale Fukushima Daiichi mise en péril par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est de l'archipel.

Quelque 3.000 techniciens et ouvriers s'escriment sur le site pour préparer son démantèlement mais sont en permanence confrontés à la survenue de nombreuses avaries dans des lieux inaccessibles à cause de la radioactivité.

Outre des fuites d'eau hautement contaminée qui polluent l'océan Pacifique voisin, une vapeur inexpliquée s'échappe de façon intermittente depuis une semaine du dessus du bâtiment éventré du réacteur 3.

"Elle était encore visible ce jeudi vers 13H00 (04H00 GMT)", a indiqué à l'AFP un porte-parole de Tepco.

La compagnie affirme que les paramètres mesurés montrent qu'il n'y a pas de surchauffe dans le réacteur qui expliquerait cette vapeur dont l'origine reste inconnue.

Ces émanations avaient initialement été aperçues le jeudi 18 juillet via une caméra, apparemment près d'une piscine de stockage de matériel au 5e et dernier niveau du bâtiment du réacteur numéro 3.

Le réacteur 3 est un des trois de la centrale (sur six) dans lesquels le combustible nucléaire a fondu après le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars 2011. C'est sans doute le plus endommagé de l'ensemble, car il a aussi subi une explosion d'hydrogène qui a soufflé le toit du bâtiment mi-mars 2011, laissant une partie des installations à l'air et des monceaux de détritus.

Il règne en outre à proximité de ce réacteur qui fonctionnait au MOX (mélange d'oxydes d'uranium et plutonium) un très haut niveau de radioactivité qui rend impossibles les interventions humaines.

Ces incidents en série rappellent que la situation reste instable dans cette centrale en péril, même si elle est considérée comme étant sous contrôle depuis décembre 2011, lorsque les autorités ont décrété que les six réacteurs étaient en état dit "d'arrêt à froid".


http://fr-ca.actualites.yahoo.com/fukus ... 01474.html

Z'on pas fini d'en baver :!:
0 x
Faire un pas derrière parfois peut permettre de renforcer l'amitié.

La critique est une bonne chose si ajouté a quelque compliments.

Alain
Avatar de l’utilisateur
Remundo
Modérateur
Modérateur
Messages : 16097
Inscription : 15/10/07, 16:05
Localisation : Clermont Ferrand
x 5232




par Remundo » 27/07/13, 10:09

et d'en manger aussi :?
0 x
Image
chevesne51
Je comprends l'éconologie
Je comprends l'éconologie
Messages : 70
Inscription : 26/10/05, 19:19
x 1




par chevesne51 » 27/07/13, 11:25

+1:

source

Plus de deux ans après la catastrophe de Fukushima, la multinationale Tepco, en charge de la centrale, est rattrapée par des révélations quant aux véritables effets des radiations sur les employés du site. Le moment est pour le moins mal choisi, alors que le Premier ministre japonais s'évertue à vanter les mérites du nucléaire pour l'avenir économique du Japon.

La catastrophe nucléaire survenue en mars 2011 au Japon ne cesse depuis de provoquer des remous au sein l'industrie nucléaire autrefois omniprésente et omnipotente ? mais également parmi les agences gouvernementales qui l'ont aidée et soutenue. Pourtant, ces dernières continuent à rester discrètes et à minimiser les conséquences de la triple explosion des réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi. Dernière révélation en date : le nombre d'ouvriers ayant développé des cancers - induits par l'inhalation de substances radioactives ayant affecté leur glande thyroïdienne dans les premiers temps survenus après la catastrophe - serait en fait onze fois supérieure à celui annoncé en décembre.

Ce ne sont pas 178 employés, comme l'a affirmé la multinationale TEPCO, renflouée et contrôlée en partie par l'Etat, mais 1973 employés qui auraient déclarés un cancer, selon les informations apprises par l'Asahi Shimbun.

En dépit de son prestige et de sa puissance d'autrefois, couacs et imprévus se sont accumulés pour TEPCO, laissant l'opérateur dés�uvré. Par exemple, à la mi-mars, TEPCO a révélé qu'un mois plus tôt, un poisson avec un taux de 740 000 becquerels de césium radioactif par kilo a été retrouvé à proximité de la centrale. C'est 7 400 fois la limite officielle imposée par les règles gouvernementales en matière de sécurité alimentaire, un niveau jamais mesuré par TEPCO. Le précédent record enregistré par l'entreprise sur un poisson s'élevait à 510 000 becquerels. Et dire qu'ils font partie de la chaîne alimentaire�

Plus tôt dans la semaine, des chercheurs ont établi que plusieurs loups de mer péchés au large des côtes d'Hitachi, une ville située à une centaine de kilomètres de la centrale ? non loin de Tokyo ? présentaient un niveau de césium de 1 037 becquerels par kilo, soit plus de 10 fois la limite officielle fixée par les autorités en charge de la sécurité alimentaire. C'est la première fois depuis avril 2011 que de tels niveaux de contamination ont été enregistrés dans la région. Les chercheurs ont reconnu n'avoir aucune idée de ce qui pourrait expliquer la hausse de ce niveau, plus de deux ans après l'accident.

Hélas, le niveau de césium-134 et de césium-137 dans les nappes phréatiques sous la centrale a commencé à augmenter début juillet. Mesurés le 8 juillet, les niveaux de radioactivité étaient 90 fois supérieurs à ceux enregistrés trois jours auparavant et ont dépassé de 200 fois la limite autorisée pour ce qui est des nappes phréatiques. TEPCO a bien été embarrassé. « Nous ne savons pas si de l'eau radioactive se déverse la mer », a déclaré un membre de la compagnie.

Le 19 juin, TEPCO avait déjà admis que la teneur en strontium-90 des nappes phréatiques avait augmenté de plus de 100 fois entre décembre et mai, le strontium était un dérivé très toxique issu de la fission de l'uranium et du plutonium ; et que le niveau de tritium, un agent radioactif moins dangereux, avait augmenté de 17 fois. Lorsque les niveaux de césium ont atteint leur pic au début du mois, TEPCO a admis du même coup que le niveau de tritium dans la mer avait atteint 2 300 becquerels par litre, le plus haut taux jamais détecté, soit le double de celui mesuré deux semaines auparavant.

Tout ceci est survenu à un bien mauvais moment : TEPCO refroidit les réacteurs grâce à un flot continu d'eau - 400 tonnes de mètres cube d'eau par jour ? et stocke ensuite l'eau contaminée dans des réservoirs installés sur le site. Mais certains d'entre eux présentant des fissures ont permis à une partie de l'eau de s'échapper, conséquence d'un travail bâclé. De plus, TEPCO ne peut pas construire de réservoirs à l'infini afin de stocker un flot sans fin d'eau. La multinationale cherche donc à obtenir l'autorisation de déverser l'eau contaminée dans le Pacifique. Du moins, tout ce qui ne s'est pas encore déversé dedans.

Telle est ce qui sous-tend la révélation reconnaissant que l'affirmation de TEPCO en décembre dernier, selon laquelle l'entreprise affirmait que seulement 178 employés présentaient un taux de radioactivité supérieur au maximum autorisé de 100 millisieverts ? leurs taux ayant grimpé jusqu'à 11 800 millisieverts ? était un mensonge.

TEPCO n'a même pas pris la peine d'étudier la question. En dépit des avertissements lancés par des experts internationaux sur les risques d'exposition aux radiations, l'entreprise n'a ouvert aucune enquête au sujet des doses radioactives contenues dans les glandes thyroïdiennes. Il a fallu attendre que s'exerce la pression internationale pour qu'une telle initiative soit enfin lancée. Après avoir finalement collecté les données sur 522 employés ? sur les 19 592 ayant travaillé à la centrale depuis sa mise en service, parmi lesquels 16 302 ont souvent été embauchés par des employeurs et des sous-traitants peu scrupuleux. Les résultats ont été transmis à l'OMS l'année dernière, alors TEPCO refusait encore de les révéler publiquement, du moins pas avant que l'OMS ne déclare son intention de les publier. Ceci explique donc l'annonce faite en décembre dernier.

Cependant, personne ne crut aux résultats. Le Comité scientifique de l'ONU sur les effets des radiations nucléaires a remis en cause la fiabilité des données ; et le ministre japonais de la Santé pressa TEPCO de revoir la présentation de ses données. Ce qu'elle fit au final. Selon l'Asahi Shimbun :

« TEPCO et ses entreprises partenaires n'ont pas seulement réévalué les interprétations faites des tests sur les doses d'éléments radioactifs contenues dans les glandes thyroïdiennes, mais ont également mesuré ces doses alors que la quantité d'iode radioactive dans le corps était nulle. Ces estimations étaient basées sur les quantités de césium inhalées, le rapport entre iode et césium respirés dans l'air au cours de leurs journées de travail, et d'autres données. La dernière étude a révélé que ces doses dépassaient le seuil des 100 millisieverts chez 1973 employés. »

Pendant combien de temps TEPCO a-t-il traîné des pieds ? Alors que la plupart des expositions ont eu lieu durant les premiers temps suivant la catastrophe, TEPCO a mis 28 mois pour admettre que près de 2 000 de ses employés ont développé un cancer en raison des doses radioactives contenues dans leur glandes thyroïdiennes. Les employés eux-mêmes ont déclaré à l'Asahi Shimbun que TEPCO « n'avait divulgué que peu, voire pas d'information du tout » sur le sujet.

Quand le moment d'agir est venu, TEPCO fit tout son possible pour aider ces employés. « Nous aiderons financièrement et psychologiquement tous les travailleurs devant passer des tests annuels pour leurs glandes thyroïdiennes lorsqu'ils présentent des taux supérieurs à 100 millisieverts », a expliqué un responsable de la communication. « Nous avons déjà identifié ceux qui sont éligibles à ces contrôles ».

Fidèle à sa réputation d'entreprise omnisciente, TEPCO n'a pas eu connaissance du nombre d'ouvriers ayant subi des examens. Et que serait-il passé si des anomalies avaient été détectées au cours des examens ? TEPCO n'a pas communiqué sur la question. De concert avec TEPCO, le ministre de la Santé lui-même n'a pas vérifié les doses radioactives contenues dans les glandes de la thyroïde des employés ; ce serait à TEPCO de le faire, sur « la base du volontariat ».

Certains travailleurs se sont plaints que TEPCO ne leur ait pas expliqué précautionneusement les risques de radiation sur les glandes thyroïdiennes; et certains employés recrutés par des sous-traitants ont signalés ne jamais avoir été informés des doses de radiation, ni même de l'existence de tels tests.

En juillet, Masao Yoshida, le directeur de la centrale, meurt d'un cancer de l'�sophage à 58 ans. Il est resté à la centrale pendant les neuf mois qui ont suivis l'accident, faisant tout son possible pour minimiser les risques et prévenir la surchauffe des réacteurs. Il réussit également à empêcher que ne se produise un désastre encore plus important. Il démissionna en décembre 2011, après avoir été hospitalisé en raison de son cancer déclaré. TEPCO, soudainement redevenu omniscient et fidèle aux pratiques de l'industrie atomique, annonça que sa mort n'était en rien liée aux radiations. Comme dans tous les cas similaires, personne ne peut prouver le contraire ; il est impossible de déterminer ce qui a provoqué exactement le cancer de chacun ? un prétexte derrière lequel se cache l'industrie nucléaire.

« Qui peut croire une telle entreprise ? », déclare Hirohiko Izumida, le gouverneur de la préfecture de Niigata, suite à la décision prise le 2 juillet par la direction de TEPCO de rouvrir deux réacteurs à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, située dans sa préfecture, et ce en dépit d'une enquête montrant que seulement 27% des habitants de la préfecture soutenaient cette décision. « Il n'y a pas pire mépris pour les habitants de la région que cela », se lamente le gouverneur.

Le 17 juillet, des chercheurs de la Tokyo Woman's Christian University ont présenté au bureau du cabinet de la Commission pour l'énergie atomique une nouvelle étude. Parmi tous les résultats, l'étude révèle que 87% des Japonais souhaitent que le Japon sorte du nucléaire, soit en l'abandonnant dès que possible (33%) ou de façon progressive (54%). Et un bon tiers pense que les informations communiquées par le gouvernement sur le nucléaire demeuraient les moins fiables.

Mais le Premier ministre Shinzo Abe est un partisan coriace de l'industrie nucléaire (bien que son avis ne soit pas partagé par tous les membres de son foyer�). Rétablir la gloire de l'industrie nucléaire fait partie des priorités devant être rendues possibles grâce aux Abenomics ? en dépit du fait que le véritable coût de l'énergie nucléaire pèsera lourdement sur l'avenir de l'économie japonaise, et donc sur les générations futures.

On ne cesse de nous répéter que ce type de catastrophes nucléaires est très rare. Mais lorsqu'elles se produisent, leur coût est extrêmement élevé. Tellement élevé que le gouvernement français, alors que ces estimations commençaient à remonter, préféra les garder secrètes. Le rapport a néanmoins fuité : le coût total, à terme, d'une telle catastrophe survenue dans un environnement peu peuplé, pourrait coûter près de trois fois le PIB de la France�
0 x
Christophe
Modérateur
Modérateur
Messages : 79295
Inscription : 10/02/03, 14:06
Localisation : Planète Serre
x 11028

Re: Accident nucléaire au Japon, un Tchernobyl nippon?




par Christophe » 16/10/19, 21:50

Je ne sais pas si cette vidéo, de mars 2012, avait déjà été postée ici (sinon mieux vaut 2 fois qu'une...) c'est le déroulement de la catastrophe expliqué par l'IRSN

Ce film détaille le déroulement de l'accident de la centrale de Fukushima Daiichi en mars 2011.

Il explique le fonctionnement des réacteurs à eau bouillante exploités au Japon, détaille le scénario de l'accident et présente les interventions d'urgence menées durant la crise et depuis.

Pour plus d'information: http://www.irsn.fr/fuku-lecons/


1 x

 


  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir vers « Energies fossiles: pétrole, gaz, charbon et électricité nucléaire (fission et fusion) »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 185 invités