Chute des bourses, début de la décroissance mondiale ?

Economie actuelle et développement durable sont-ils compatibles? PIB, croissance (à tout prix), développement économique, inflation...Comment concillier l'économie actuelle avec l'environnement et le développement durable.
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bham
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par bham » 02/03/08, 15:12

Un éclairage intéressant dans le monde diplomatique au travers d'un article de Frederic Lordon ; un extrait là :
1987, 1997, 2000, 2007

Crises financières, n’en tirer aucune leçon...
Ailleurs, on aurait jugé la décision « populiste ». Mais c’est bien à Londres, fief de la City et poumon financier de l’Europe, que le gouvernement de M. Gordon Brown a décidé de nationaliser une grande banque en difficulté, la Northern Rock. Certes, il ne s’agirait que d’un « transfert temporaire de propriété au secteur public ». Reste que c’est bien dans la patrie de Mme Margaret Thatcher que l’Etat intervient. Ses missions : éponger les dettes, après avoir déjà garanti les dépôts sur fonds publics, soit un engagement de 55 milliards de livres (72 milliards d’euros) ; puis chasser les mauvais payeurs – ceux qui se sont inconsidérément endettés. Une fois le nettoyage réalisé, la banque doit retourner au privé, selon un vieux principe : nationalisation des pertes et privatisation des bénéfices. L’Allemagne a volé au secours de la IKB Deutsche Industriebank. Aux Etats-Unis, Citigroup et Merrill Lynch ont dû faire appel à des fonds souverains d’Asie et du Proche-Orient. Ces bourrasques financières ne sont pas inédites. Prévisibles, elles s’inscrivent dans un mouvement de déréglementation qui, en France, a démarré il y a tout juste vingt-cinq ans.
Par Frédéric Lordon

et suite là : http://www.monde-diplomatique.fr/2008/03/LORDON/15659
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dirk pitt
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par dirk pitt » 05/03/08, 12:02

quand j'entends parler de "regulation" des prix à propos des pellets ou même du pétrole, je suis toujours un peu dubitatif. une certaine part de volatilité existe surement car ici ou là, un ou des petits malins peuvent speculer en faisant quoi finalement:?? speculer, c'est acheter ou vendre a des moments specifiques du marché pour influencer ce marché. Mais n'oublions pas que le principe du marché, c'est l'offre et la demande et que ce principe fonctionne car il est basé sur une grande quantité d'acteurs. donc la speculation est limitée au pourcentage d'influence des speculateurs.
pour le pétrole par exemple: personne ne fixe le prix du petrole. Même l'OPEP ne represente que 40% de la production mondiale. (bon j'admets que 40%, c'est deja un acteur tres important)
si la demande baisse, le prix baisse, si l'offre baisse, le prix monte. les phenomenes de variations sont tres complexes car fonction des reactions humaines: seuils psychologiques de prix qui font baisser la demande, etc.. Ils peuvent aussi etre fonction de parametres exterieurs: limitation de l'offre par saturation de la production (c'est ce qui est en passe d'arriver avec le pétrole)

tiens, je prends un exemple que certains habitues du net n'auront pas manqué de vivre: sur Ebay, si tu vends un truc qui n'est pas rare et qui n'interesse pas grand monde, tu n'auras pas beaucoup d'encherisseur. par contre si tu vends le dernier truc a la mode disponible en quantité limitée, les encheres vont monter.

pour les pellets, la volatilité vient du fait qu'au debut, le nombre d'acteurs est faible. la demande augmente---> le prix augmente -----> un autre fournisseur s'installe car il se dit que ça vaut le cout ----> donc l'offre augmente---> le prix rediminue et se stabilise.

dans l'economie de marché, le prix de revient n'est pas directement lié au prix de vente, il en est juste une composante.

un collegue africain a qui je faisais la remarque qu'en afrique le prix des choses est rarement affiché m'a fait en reponse la meilleure definition de l'economie de marché: Le prix d'une chose est le compromis entre le prix auquel le vendeur est près à le laisser partir et le prix que l'acheteur est près à y mettre.
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Ahmed
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par Ahmed » 08/03/08, 09:25

Bonjour,
Nouveau sur ce forum, je me permets de revenir sur les propos de Christophe:
Je n'aime pas le terme décroissance... trop repris pas des "extremistes"....c'est de la décroissance mentale surtout oui...

La décroissance est incompatible avec les sentiments les plus profonds de l'homme cherchant pour la plupart: le progres, l'évolution, l'éducation...bref: en savoir et en vouloir "plus". Ce plus n'est pas forcément péjoratif, loin de là!

Je prefere donc la conception d'une croissance plus humaine et plus respectueuse de l'environnement, plus seulement basée sur l'indice périmé du PIB et sur les bon vouloirs des traders boursiers...

J'ai noté une certaine imprécision dans un certains nombre de posts qui conduisent à des interprétations hasardeuses. C'est le cas içi: la décroissance en tant que concept, ne s'applique qu'à l'aspect purement économique. Il va de soi qu'il ne concerne pas les aspects humains, bien au contraire: c'est en limitant la sphère de l'économique que pourra s'exprimer plus pleinement l'autonomie individuelle et collective. C'est ce qui, seul, permettra de passer du statut réducteur de producteur/consommateur à celui de citoyen.
Je sais que, sur le fond, c'est ce que tu voulais dire: ne m'en veux pas pour cette exigence de rigueur, mais je pense qu'elle est nécessaire si l'on veut avancer.
Je voudrais donner un autre exemple très simple: le PIB. Il s'agit d'un chiffre qui traduit l'intensité des échanges marchands.
Vouloir lui accoler des jugements de valeur négatifs, c'est adopter la méthode de ceux qui s'en servent pour justifier l'utopie de la croissance économique.
Il ne faut jamais oublier que les chiffres n'ont pas de signification en eux-même et qu'ils ne dispensent jamais d'une analyse. Les mathématiques ont remplacés le latin pour cacher la réalité et en interdire la compréhension.
PS: je ne pense pas être extrémiste!
[/u]
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bham
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par bham » 08/03/08, 09:36

Ahmed a écrit : Les mathématiques ont remplacés le latin pour cacher la réalité et en interdire la compréhension.

Analyse étonnante, mais qui ne me déplait pas.
Pourrais-tu extrapoler, éventuellement sur un post dédié à ce sujet et à l'enseignement/éducation ?
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Ahmed
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par Ahmed » 08/03/08, 21:21

Dans cette phrase je ne fais pas directement allusion à des considérations pédagogiques. Simplement, je veux dire que les instances des pouvoirs prennent en otage la démarche de la science pour mieux clôre le débat.
La différence c'est que la science, elle, est constamment obligée de se justifier, de prouver ce qu'elle avance.
Un "bouclier" de chiffres, de courbes permet de réserver la parole aux seuls experts et disqualifie tout débat sur le fond, et si il-y-a quand même débat, il se trouve circonscrit sur un mode technique.
Les mathématiques, comme le latin autrefois, joue un rôle ambigu: à la fois outil de la connaissance et instrument de domination.
Dans le fond, tu as raison, l'école est le lieu où se cultive préférentiellement cette abstraction, cette mécanique de l'esprit qui exclut le monde. Il est probable que l'acquisition de ces automatismes incite ensuite à ignorer ce que recouvre les chiffres.
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