Tant que les populations ne comprendront pas que le système n'est pas quelque chose que l'on peut moraliser, nous ne pourrons pas amorcer un quelconque changement positif.
La dénonciation des "banksters" qui, en tant qu'agents "rapprochés" du système bénéficient d'avantages substantiels, entraîne les critiques sur le champ moral et c'est un bien mauvais plan puisque, du même coup cela justifie leur conduite (car ce jugement découle du désir mimétique).
De même, l'idée que l'état pourrait "réguler" la finance est une absurdité en soi. Lorsque les états ont renfloués les banques après la crise des subprimes, ils leur ont adressé au contraire un signal fort à persévérer dans la prise de risque (privatisation des gains-mutualisation des pertes!).
L'essentiel des luttes sociales sont fondées sur le maintien de la croissance.
L'idée n'est pas de combattre le système, mais de quémander au système pour rester en son sein...
De fait, la contestation n'est qu'immanente... ; c'est pourquoi elle est strictement conservatrice et ne peut déboucher sur rien de nouveau, tout au plus de petits ajustements toujours appelés à être remis en question. Imaginer une vraie rupture, donc une rupture radicale, suppose de se situer en dehors de ces débats conflictuels ultra balisés entre "partenaires sociaux" (appellation qui dit bien ce qu'elle veut dire).