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https://www.courrierinternational.com/a ... ver_223363Guerre. Après la perte d’un drone S-70, les observateurs russes préfèrent positiver
Les experts militaires russes commentent abondamment des images semblant montrer la chute d’un appareil au-dessus du Donbass. Il s’agirait du prototype de drone furtif lourd russe S-70, dit le “chasseur”. Ce dernier se serait égaré et aurait été abattu par un autre appareil russe pour éviter qu’il ne tombe aux mains des Ukrainiens.
Depuis le 5 octobre, quelques images captées au-dessus de l’Ukraine puis au sol, entre les localités de Konstantinovka et de Tchassiv Yar (une zone du Donbass tenue par les forces ukrainiennes), font couler beaucoup d’encre. Les experts aéronautiques y ont vu, pour la première fois depuis le début de la guerre, un drone russe particulièrement confidentiel en action : le S-70 dit “Okhotnik”, soit le “chasseur”, en français. Il s’agirait même d’un des quatre prototypes, et probablement le plus avancé, en dotation dans l’armée de l’air russe.
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“Depuis le début de la guerre, on a vu défiler pléthore d’appareils sans pilote. Mais rien de comparable au S-70 russe”, note le service en langue russe de la BBC. Le média détaille les caractéristiques de ce drone en forme d’aile, dit “furtif”, car difficilement détectable par les radars ennemis. Il pèse plus de 20 tonnes, aurait un champ d’action de plus de 6 000 kilomètres et serait capable d’emporter toutes sortes d’armements : missiles air-sol, air-air, et bombes planantes. Selon ses constructeurs, il n’aurait pas “d’équivalent dans le monde”.
Des images ayant abondamment circulé montrent deux appareils se suivant dans le ciel ukrainien, laissant des traînées blanches derrière eux. Après quelques secondes, l’engin progressant légèrement en retrait semble tirer un missile qui atteint l’appareil de tête. “Dans ce cas, [le S-70] s’est clairement égaré, et il semble que la deuxième traînée blanche dans le ciel visible dans la vidéo provienne d’un [avion de chasse] Su-57 qui poursuivait apparemment le drone avant de l’abattre”, poursuit l’auteur de la BBC.
Ce drone, comme le rappellent les spécialistes, a effectivement pour vocation d’opérer en tandem avec le Su-57. Sorte d’“équipier fidèle” (“loyal wingman”) polyvalent, sa mission serait notamment de réduire les risques d’exposition au feu ennemi du Su-57, fleuron de la chasse russe, et de ses pilotes. Ici, tout porte à croire que le Su-57 avait perdu contact avec son “équipier fidèle” et que son équipage a pris la décision de le détruire en vol pour que le drone ne tombe pas entre les mains de l’ennemi.
Silence assourdissant du ministère de la Défense russe
C’est, en tout cas, le scénario qu’avancent certains ténors de la communauté russe des voenkor, les experts et reporters de guerre russes officiels. “L’apparition du ‘chasseur’ sur le théâtre du conflit est un événement exceptionnel, car le drone était en développement depuis de nombreuses années, et son état réel a fait l’objet de nombreuses discussions, en particulier depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine”, commente l’influente chaîne Telegram Rybar (plus de 1,3 million d’abonnés), proche des services de renseignement de l’armée russe.
“Des incidents arrivent, surtout lorsque l’appareil est en cours de rodage. Mais on ne peut que se féliciter de la décision prise [d’abattre le drone], car il serait bien pire que l’ennemi puisse le récupérer en un seul morceau.”
“Non, il ne s’agit pas d’un tir ami [accidentel], mais d’une action intentionnelle du Su-57”, renchérit une autre chaîne Telegram spécialisée, Voïenniy Osvedomitel (“Informateur militaire”, totalisant plus de 612 000 abonnés), alors que le ministère de la Défense, à Moscou, garde le silence sur cette affaire.
D’autres experts militaires russes favorables à la guerre font eux aussi contre mauvaise fortune bon cœur. En examinant les images des débris, ils constatent que le S-70 abattu était bien porteur d’une des plus puissantes des bombes planantes russes, la D-30. “Ce qui prouve qu’il est désormais prêt au combat”, se félicite la chaîne Telegram “Voïennaïa Khronika” (“Chronique militaire”, 316 000 abonnés).
Toujours est-il que, comme le rappelle la BBC, sa perte reste un “coup majeur” pour l’aviation russe et que ses débris révéleront quand même bon nombre des secrets du S-70 aux ingénieurs ukrainiens et à leurs alliés occidentaux.
Alexandre Lévy
https://www.courrierinternational.com/a ... ine_223585Guerre. Selon Séoul, la Corée du Nord envoie bien des troupes en Russie pour combattre l’Ukraine
Selon les services de renseignements sud-coréens, la Corée du Nord compterait envoyer près de 12 000 hommes en Russie avant un redéploiement en Ukraine pour combattre aux côtés de l’armée russe. Signe de l’approfondissement des relations entre les deux pays, un premier contingent de 1 500 soldats aurait déjà rejoint des bases russes.
C’est une rumeur qui bruissait depuis plusieurs semaines et qui pourrait être un tournant dans la guerre en Ukraine. Le service national de renseignement sud-coréen (NIS) a annoncé, vendredi 18 octobre, que Pyongyang avait décidé d’envoyer “près de 10 000 soldats” pour combattre aux côtés de la Russie en Ukraine, rapporte The Korea Times, confirmant “l’implication directe” de son voisin du nord dans le conflit européen.
Le quotidien anglophone sud-coréen ajoute, citant toujours le NIS, qu’un premier contingent de 1 500 hommes a d’ores et déjà été envoyé en Russie, “à bord de navires de transport de la marine russe”, par le régime de Kim Jong-un entre le 8 et le 13 octobre. Le NIS a diffusé des images satellites montrant, selon lui, le premier de ces déploiements Les services secrets sud-coréens indiquent également s’attendre à une “seconde phase de transport” de troupes prochainement.
“Selon le NIS, les soldats nord-coréens ont reçu des uniformes militaires russes et des armes de fabrication russe. Ils ont également reçu de faux documents d’identité de résidents de régions sibériennes”, ajoute The Korea Herald. Les soldats seraient répartis dans les bases militaires de l’Extrême-Orient russe afin de s’entraîner avant d’être redéployés à l’Ouest.
“La Corée du Nord devrait déployer un total de 12 000 soldats, y compris ceux des unités militaires d’élite” pour affronter l’armée ukrainienne aux côtés des troupes russes, écrit The Korea Times.
“Gagnant-gagnant”
L’Ukraine, par la voix de Volodymyr Zelensky, a fait état d’informations concordantes, émanant de ses services de renseignement. “Nous avons des informations indiquant que la Corée du Nord a envoyé du personnel tactique et des officiers en Ukraine, sur des territoires provisoirement occupés, et qu’ils préparent, sur leur sol, 10 000 soldats, mais ne les ont pas encore déployés en Ukraine ou en Russie”, a déclaré, jeudi 17 octobre, le président ukrainien au siège de l’Otan à Bruxelles.
“La Russie, pour sa part, a nié cette accusation”, précise The Intercepter, blog sur la politique internationale édité par le think tank australien Lowy Institute for International Policy.
L’arrivée potentielle de troupes nord-coréennes en Ukraine renforcerait un axe Moscou-Pyongyang déjà solide. “La Corée du Nord a été l’un des plus ardents défenseurs de la guerre menée par la Russie en Ukraine”, écrit The Washington Post. Le quotidien de la capitale fédérale américaine rappelle que, depuis le début du conflit, le pays fournit en obus et surtout en munitions son allié russe. Le 19 juin dernier, à l’occasion d’un déplacement de Vladimir Poutine à Pyongyang, les deux pays avaient signé en grande pompe un nouvel accord de défense mutuelle.
L’envoi de soldats en Ukraine serait une situation “gagnant-gagnant”, analyse, pour le site Business Insider, Joseph S. Bermudez Jr expert militaire spécialisé sur la Corée du Nord. Kim Jong-un serait “payé et aurait accès à des technologies étrangères. Il aurait accès à des informations tirées de situations de combat réelles pour améliorer ses capacités défensives et offensives.” De son côté, l’état-major russe disposerait de troupes fraîches dans un conflit meurtrier.
De manière plus large, “la Corée du Nord pourrait décider de faire monter les enchères dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine si elle pense que cela peut détourner les États-Unis de la péninsule” coréenne, estime The Intercepter.
Ces derniers mois, la Russie n’a pas seulement renforcé ses liens avec la Corée du Nord, mais aussi avec la Chine. “La coopération militaire de la Russie avec la Chine et la Corée du Nord n’est pas motivée par une confiance mutuelle, mais par un sentiment antiaméricain partagé ainsi que par des calculs pragmatiques”, analyse Nikkei Asia.
Des rapprochements qui inquiètent les Occidentaux. Car, écrit l’hebdomadaire spécialisé dans l’actualité asiatique, “en échange de leur soutien dans la guerre en Ukraine, Moscou aide ces pays à renforcer leurs capacités militaires – une contrepartie qui pourrait déclencher une réaction en chaîne dans le monde entier.”
Étienne Bianchi
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