Potager du paresseux...aide

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Adrien (ex-nico239)
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Re: Potager du paresseux...aide




par Adrien (ex-nico239) » 19/01/19, 15:04

Did67 a écrit :
Je ne suis pas toujours d'accord sur tout ce que disent les Bourguignon, mais il reste que ce sont de vrais pédologues (ce que je ne suis pas !). Ils écrivent :

"La Terra Preta: Sol anthropogénique d'une grande fertilité due à une concentration élevée de charbon de bois, de matière organique, de nutriments. Ces sols contiennent en général beaucoup de fragments de poteries et possèdent une forte activité biologique. On nous demande souvent comment appliquer cela en France par exemple. Il faut comprendre que la Terra preta ne peut se développer et fonctionner que sur les oxisols, latosols, ou ferralsols. Ces sols possèdent des argiles très vieilles (kaolinite) dont la CEC est quasi inexistante. Et les civilisations précolombiennes (grands agriculteurs) avaient (de manière empirique) trouvé que dans LEUR milieu, sur LEUR sol, la terra preta était le meilleur moyen pour garantir une production pérenne sur des sols qui, sans la forêt, deviennent rapidement infertiles."

dans :

Se rajoute donc sans doute le fait que cela marche mieux dans certains sols que dans d'autres ! Ou du moins, je l'aurais pour ma part traduit comme ça : les effets observés, comparés au sol alentours, sont beaucoup plus spectaculaires, dans ces sols.

Comprendre que l'amazone, comme toutes les zones tropicales ne fonctionnent pas avec les substances humiques, minéralisées bien trop vite dans ces conditions (chaleur, humidité). Cela donne ces sols rouges, latéritiques, sans "MO" comme nous disons. Toute matière organique est immédiatement "minéralisée". Et soit lessivée, soit réutilisée. En fait, les deux. Donc mettre une "pile" capable de se recharger très vite, le charbon, est évidemment un plus ! Dans ces conditions et dans ces sols ! Comme lorsqu'on a une bonne chiasse et qu'on prend du charbon ! Mais quand on digère bien, aura-t-il en effet améliorant sur notre vie ???


Bien vue la citation des Bourguignon... :!:
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franz3008
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Re: Potager du paresseux...aide




par franz3008 » 19/01/19, 18:57

Merci beaucoup pour toutes tes recherches Didier. Je suis vraiment désolé que tu as tant de travail avec mes conneries. J'ai trouvé la suite sur le site indiqué.
Milpa est un système agricole qui combine les cultures, les légumineuses et les légumes dans un même champ, optimisant non seulement le rendement total de la région, mais améliorant également la fertilité du sol d’une année sur l’autre. En combinaison avec le biochar, le paillage et le recyclage des éléments nutritifs, il est possible de construire de l'humus, de stocker du carbone et de promouvoir la biodiversité. La Milpa était un fondement crucial de la civilisation avancée et une exigence existentielle pour les grandes villes des Incas, des Mayas et des Aztèques. Milpa on Terra Preta pourrait également devenir la clé du développement d'agglomérations urbaines durables.
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Adrien (ex-nico239)
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Re: Potager du paresseux...aide




par Adrien (ex-nico239) » 19/01/19, 19:50

franz3008 a écrit :Milpa on Terra Preta pourrait également devenir la clé du développement d'agglomérations urbaines durables.



Why not mais seulement en Amérique du Sud...

Nous on doit se débrouiller avec ce qu'on a...
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franz3008
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Re: Potager du paresseux...aide




par franz3008 » 19/01/19, 20:15

https://translate.google.com/
Cela vaut-il la peine d'enterrer le biochar sur le terrain?

Ce n’était le cas ni en Amazonie ni en Australie, où les aborigènes utilisaient le biochar pour améliorer leur sol et où, même aujourd’hui, on trouve plus de 100 tonnes de biochar dans environ un hectare de sol. Bien qu'il n'y eût pas d'argent comme moyen de paiement à cette époque, l'efficacité des anciens mineurs de charbon pour 100 tonnes de biochar aurait nécessité la carbonisation d'environ 2 000 tonnes de bois. Cela correspond à 300 à 400 grands arbres de la forêt pluviale, qui sont tombés sans scie à chaîne et sans hache et dont le charbon devrait être transporté sans animaux de trait au champ.
Donc, l'idée d'apporter des dizaines de tonnes de biochar sur le terrain ne peut venir que d'universitaires qui ont tiré une fausse observation (50 tonnes de biochar par hectare) d'une observation appropriée (application massive et unique du biochar). Et pour ne pas dire qu’aucun sol n’est Terra Preta, simplement parce que vous labourez beaucoup de charbon.
Principes de chargement du biochar

Si l'on incorporait du biochar non traité dans le sol, ses performances d'adsorption élevées et son taux de PCA croissant auraient pour effet que les nutriments et l'eau du sol seraient absorbés et fixés par le biochar. Cela, à son tour, au moins au cours de la période initiale (quelques mois à un an) et en fonction de la teneur en éléments nutritifs du sol, entraînerait une inhibition de la croissance des plantes. Pour éviter cela, le biochar devrait, avant d'entrer dans le sol:

être chargé avec des nutriments et de l'eau
être colonisé par des micro-organismes, grâce à quoi les nutriments fixés sont plus facilement disponibles pour la plante
être vieilli par oxydation pour amener la CEC près de son maximum avant d'entrer dans le sol.

L’expérience d’Andreas Thomsen montre clairement l’importance de la charge du biochar. Dans la série d’essais supérieure, de la poussière de chou de plante pure a été ajoutée à des doses croissantes. Dans la rangée inférieure d'images, le biochar a d'abord été composté pendant 4 mois, puis nettoyé du compost, de sorte qu'aucun compost supplémentaire n'a été utilisé, mais seul le biochar chargé a été utilisé dans l'expérience. Alors que le biocharbon pur entraînait une inhibition de la croissance des plantes semées, dans la variante à charbon chargé, une augmentation significative de la croissance pouvait être enregistrée (grâce à Andreas Thomsen).
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Re: Potager du paresseux...aide




par franz3008 » 19/01/19, 20:21

http://www.ithaka-journal.net/pflanzenk ... kreislaufe
Le déséquilibre actuel du cycle global du carbone et de l'azote n'est pas seulement la principale cause du changement climatique, il menace également directement les écosystèmes en raison d'une fertilisation excessive, de l'extinction d'espèces et de la dévastation. Ce n’est que par un recyclage cohérent du carbone organique, de l’azote et du phosphore que l’équilibre des écosystèmes peut être préservé. La technologie Biochar pourrait jouer un rôle clé à cet égard, car elle convertit non seulement le carbone d’une grande variété de biomasse en une forme stable, mais lie également les nutriments volatils contenus dans les résidus de biomasse et les rend utilisables pour la réutilisation agricole. La technologie du biocharbon en est encore à ses balbutiements, mais les perspectives de son utilisation se situent déjà clairement dans les secteurs de l'agriculture et de l'élevage, ainsi que dans l'industrie.
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Re: Potager du paresseux...aide




par Did67 » 20/01/19, 11:02

franz3008 a écrit :Milpa est un système agricole qui combine les cultures, les légumineuses et les légumes dans un même champ, optimisant non seulement le rendement total de la région, mais améliorant également la fertilité du sol d’une année sur l’autre. En combinaison avec le biochar, le paillage et le recyclage des éléments nutritifs, il est possible de construire de l'humus, de stocker du carbone et de promouvoir la biodiversité. La Milpa était un fondement crucial de la civilisation avancée et une exigence existentielle pour les grandes villes des Incas, des Mayas et des Aztèques. Milpa on Terra Preta pourrait également devenir la clé du développement d'agglomérations urbaines durables.


Pour un agronome, ce genre de "raisonnement" est d'une grande naïveté. Un peu comme un gosse qui voit décoller une fusée Saturn V et veut que son père lui en achète une pour aller à son match de foot !

Il existe, à travers le monde, des milliers de systèmes. Chacun plus ou moins adapté à son environnement : sols, altitude, climats, cultures humaines...

Le système mis au point par Fukuoka au Japon, avec une alternance à rotation rapide de riz et de céréales, sans aucun travail, en est un autre bon exemple. Comme l'est de façon générale la riziculture.

Chez nous, on l'a oublié - alors on idolâtre les systèmes exotiques tels que Milpa, était l'assolement triennal à base d'une culture sarclée (type pomme de terre), une céréale principale (blé ou épeautre), une céréale secondaire (orge ou avoine) puis une culture de légumineuse (luzerne). L'association des légumineuses se faisait à un rythme de 3 ou 4 ans. Compte-tenu des stocks d'éléments dans un sol, cela ne change strictement rien qu'on associe chaque année sur 1/3 de la surface ou qu'on alterne sur 3 ans...

J'ai expliqué je ne sais pas où que l'idée que les "légumineuses" donnent de l'azote aux autres plantes est farfelue et ne repose sur rien - si ce n'est le fantasme des doux rêveurs. Le haricot ne "fixe" qu'environ 40 à 50 % de l'azote dont il a besoin...

La Milpa a sa place, là où elle est. Comme des milliers de système ont la leur, à travers le monde.

La question de la quantité de bois pour produire le biochar a été posé dans l'extrait que j'ai traduit. Il faut peut-être se rappeler que la terra preta, ce sont des spots disséminées, à l'emplacement des villages, ou d'anciens villages, avec une densité de population ridiculement faible. Ce n'est pas avec ça que tu vas nourrir une ville !

Voilà. C'est mon point de vue. Ne le prend pas mal. C'est pour expliquer à tout le monde.
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Re: Potager du paresseux...aide




par franz3008 » 20/01/19, 14:20

Didier je tiens à te remercier pour ta réponse qui m'a ouvert les yeux. C'est toujours très intéressant de voir les réflections d'un sage je ne suis qu'un débutant.
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Re: Potager du paresseux...aide




par Did67 » 20/01/19, 14:44

"Sage" est de trop.

Je suis un "technicien", qui essaye de comprendre des systèmes. Chaque système est constitué d'éléments, mais comprend aussi des "règles" (en physique, on dit "lois"). Les agrosystèmes sont des systèmes qui transforment de l'énergie solaire en biomasse. Avec plus ou moins d’efficacité. Ils sont plus ou moins durables. Et ils ont tous des "défauts", ou des "limites".

Idolâtrer un système reste de l'idolâtrie.

C'est souvent lié à des modes.

Parfois en lien avec des "gourous".

Dont la majorité préfère "emprisonner" que libérer... Parfois, juste pour des raisons d'égo (besoin de briller). Souvent, pour des raisons plus pernicieuses, psychologiquement plus profondes (besoin d'exister devenant un besoin de dominer)...

Internet est une formidable machine à emprisonner, en colportant des modes, en flattant le besoin de croyances qui est en chacun de nous. En proposant des systèmes simples, binaires : "telle chose est merveilleuse". Donc "tout le reste, c'est de la merde !".

Il est toujours étonnant d'observer comment les fans de ces modes "papillonnent" d'une mode à l'autre : le temps de constater que ce qu'ils croyaient n'est pas aussi évident, les voilà partis sur une autre "évidence" (au lieu de remettre en cause leur besoin de croyance, leur addiction). Les gourous changent, mais le principe reste : surtout ne pas réfléchir, surtout ne pas penser, surtout ne pas penser que le réel est complexe, difficile à cerner, controversé. Nécessairement.

Ce n'est pas de la sagesse. C'est juste un peu de méfiance, une certaine forme de bon sens, pas mal de science et 65 années de vie !
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Re: Potager du paresseux...aide




par Julienmos » 20/01/19, 15:55

Did67 a écrit :
Ce n'est pas de la sagesse. C'est juste un peu de méfiance, une certaine forme de bon sens, pas mal de science et 65 années de vie !


question sans rapport (comme à mon habitude) :oops:
est-ce que tes connaissances scientifiques (dont personne qui fréquente ce site ne saurait douter une seconde) s'étendent aussi à un sujet comme... la diététique ?
car je suppose que de par tes antécédents cardiaques, tu es obligé de faire très attention à ça... et que donc tu as potassé le sujet ???
par ex, on bouffe tous trop de viande paraît-il... et de (très) mauvaise qualité souvent. Mais comment remplacer ça ?
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Re: Potager du paresseux...aide




par Did67 » 20/01/19, 16:22

La diététique, au sens "rationnement cohérent de l'humain", j'ai acquis quelques connaissances. Mais là aussi, je constate que ce sont les modes qui dominent. Et que ce qui est conseillé aujourd'hui sera déconseillé demain. Car on est surtout dans la "recette". "Il faut manger tant et tant de ceci", "il ne faut pas manger cela"... L’orthorexie (cette maladie consistant à s'emprisonner l'esprit avec trop de "il faut...") gagne.

Et le marketing s'engouffre dans tout ça.

J'ai récemment je ne sais plus où écorné la "mode" des jus qui sont tout ce que vous voulez : détoxifiants, énergisants, reminéralisants... Etc... Je constate surtout que jusqu'il ya quelques années, l'homme s'est développé, a selectionné ses gènes sans machine à extraire des jus !

Pour revenir à ta question : je suis "flexivore" et essaye de réduire ma part de viande, et singulièrement de viande rouge. J'ai quasiment - sauf invitation, jour de fête, etc - supprimé les salaisons. Car là est le vrai problème, dans les transformations et les additifs en tous genres, dont surtout les nitrites.

Après, je butte, je l'ai déjà écrit, sur le fait que j'ai une très grande "rigidité" dans mes goûts et n'aime pas les dérivés de soja. Je trouve la quinoa bofbof, même si j'en mange.

Donc même quand je sais, je me mens !

Franchement, sans provoquer la mort, je préfère vivre encore 10 ans en mangeant ce qui me plait, tout en essayant tous les jours de faire mieux, que de devenir un centenaire triste et chiant parce que tous les jours je mange du rutabaga et que je n'aime pas ça ! C'est un choix. Je l'assume. Pour la même raison, bien que je sache que l'alcool est nuisible dès le premier centilitre contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, je bois de temps en temps un verre de Côte du Rhône ou Bourgogne. bio, bien sûr. Même si ce n'est pas une panacée.
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