VetusLignum a écrit :
La principale question sur laquelle j’aimerais que vous partagiez votre réflexion, c’est : pourquoi cet engouement pour le jardinage, ce désir de faire pousser des plantes comestibles, même sur son balcon en ville ?
S’agit-il juste d’une mode, ou y a-t-il quelque chose de plus profond ?
De façon plus construite que ma réponse sur C8 (elle m'a surpris, j'étais en impro après une arrivée un peu particulière, peu propice à la concentration - donc la profondeur) :
a) plus l'homme s'éloigne de la nature, et plus elle lui manque ; la place des animaux domestiques en ville est symptomatique ; la majorité de ces animaux sont malheureux ; ma fille a gardé des chiens à Paris, dont un malinois qui passait sa journée en appartement en attendant son maître ; c'est très malheureux pour les animaux et montre à quel point le besoin est maladif chez ceux qui vont tous affirmer qu'ils "aiment" les animaux (et dépensent des fortunes dans des futilités, y compris des "friandises" - bonjour les anthropomorphismes !)...
Le coté "apaisant" des plantes vertes est connu et documenté. Sans doute parce qu'elles renvoient des signaux positifs à notre cerveau reptilien : il y aura à manger...
b) si on prend jardinage au sens large (donc tant les potagers que le bac sur un balcon), il y a le besoin de se ré-approprier la production de sa nourriture, d'être certain de sa "qualité" ; les différents scandales alimentaires ont évidemment laissé leurs traces ; ceci est plus crédible dans un vrai potager que sur un balcon (même si la ville, hormis les particules, est plutôt "saine" - cf les abeilles !)
c) il y a une part de rejet de la mondialisation, de la nourriture industrielle, la défiance vis-à-vis de la qualité
d) il y a une conscience croissante des méfaits de l'agriculture industrielle... Donc un coté militant.
Dans tout ça, il y a du vrai, et c'estraisonnable.
Ce qui n'empêche que le cirque médiatique, le business (y compris "bio"), les jardineries, les magazines, en font autant de "modes". J'entends par là des pensées irrationnels, "formatées", avec une idée de consommation... Donc on se replonge dans une nouvelle consommation pour échapper à la consommation (car ce n'est que ça le petit pot de persil à cartouches et à LED ! L'impact pour solutionner les varies dépendances alimentaires est infinitésimal !!!).
Tout à coup, on voit fleurir les "carrés potagers" (parce que dans les jardineries, on s'interroge comment remplir les linéaires suite au retrait des pesticides de synthèse - 4 planches pour "seulement" 39,90 €, c'est juteux ! ; parce que des "écrivains" opportunistes tentent le coup et espèrent publier leur best-seller). On voit des livres promettre l'autosuffisance sur 100 m² !!! [ce qui, si on prend le bilan calorique d'un individu, même végan, est une farce]...
Attention : "besoin réel" et mode ne sont pas incompatibles, au contraire : on a besoin de se vêtir [pour des raisons météorologiques comme pour des raisons sociales, la nudité n'étant pas la norme], ce qui n'exclue nullement la "mode" (telle couleur telle année, les jupes longues l'année n et courte l'année n+1).