Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

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Ahmed
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Ahmed » 13/09/17, 00:02

Moindreffor, tu écris:
...et est-ce que cette herbe sèche va se conserver comme du foin? Car, par beau temps sur une bâche, l'herbe va vite sécher et je pourrai la stocker

Pas de souci de conservation pour de la tonte de gazon sèche. En revanche, le caractère herbacé prédominant (pas assez lignifié; rapport C/N très faible) de cet apport n'apportera pas une couverture durable du sol; il faut plutôt voir cette pratique comme un complément estival à une couverture de fond ou une supplémentation en azote (selon l'objectif, physique ou chimique).
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/17, 09:30

Julienmos a écrit :
j'évite dorénavant la moutarde en EV, car elle est de la famille du chou (brassicacée).

Et quand on a un jardin plutôt petit, sachant qu'il est conseillé un délai de 3 ou 4 ans avant de remettre un légume d'une même famille au même endroit, on ne sait plus où caser ses brocolis, choux de Milan, chou kale, chou chinois, navets etc... parce que toutes les parcelles ont déja été utilisées les années précédentes pour l'un ou l'autre de ces légumes ! :lol:



Ma conviction n'est qu'une conviction...

Mais comme je m'affranchis en général des "on dit que..." ou "il est conseillé de..." - sinon, je passerais le motoculteur, je binerais pour éviter deux arrosages, je mettrais des engrais de fond avant la culture et de l'engrais "coup de fouet" au semis, je traiterais bien sûr... Donc comme je ne fais rien de tout ça, et ben je relativise aussi ce conseil...

Dans un sol vivant, dans le joyeux bordel d'un sol vivant, je pense qu'on peut relativiser...

Maintenant, on peut facilement "croiser" les espèces ; j'aurais pu semer de la phacélie. Il se trouve qu'il me restait un vieux vieux sachet de Moutarde. Je l'ai balancé.

Le top reste, dans nos systèmes, les légumineuses, en effet...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/17, 09:36

sicetaitsimple a écrit :
Mais en effet dans un potager cultivé un peu intensivement (on ne parle pas de grandes cultures ni même je pense de maraîchage), l'engrais vert du vrai paresseux ce sont avant tout les adventices!

Aucun travail du sol, pas de semis, pas de fertilisation,pas de traitement, pas d'arrosage....Mais bon, faut quand même les arracher et les poser sur le sol! Sans se laisser déborder, c'est ça le plus compliqué!


Un avantage : souvent, elles commencent à se mettre en place dans la culture, sous couvert.

Un détail : pourquoi arracher ? Je passe dessus avec mon rouleau à foin : si je "matte" une prairie, où serait le problème ???

Un autre détail : j'arrache celles dont je ne veux pas qu'elles s'installent, type chardon ou rumex... Ne pas leur laisser la chance d'installer leur "grosses racines"... C'est la seule précaution. Mais elle est de taille. Ne pas se tirer une balle dans le pied !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/17, 09:46

négentrope a écrit :
Mais il y a des photons à gratter et dans un engrais vert il n'y a pas que les tiges et les feuilles qui engraissent le sol car son système racinaire travaille le sol physiquement, d'un point de vue chimique exsude des nutriments. La mycorhization est encouragée et prépare les autoroutes de l'information de l'internet mycélien.

Capitaliser de la vie dans le sol et des galeries lombriciennes au moment où le potager est en pleine phase érosive chez les bêcheurs sauf le respect dû aux travailleurs de choc : voilà un défi.

Puisque c'est le potager du paresseux, il faut engager quelque chose qui fasse le travail à notre place. L'engrais vert pourrait être un travailleur de l'hiver.


Etre logique et commencer par les adventices. Qui font tout ce que tu décris à merveille.

Aux réserves près, formulées ci-dessus.

Relativiser les mycorhizations : je pense que les mycorhizes s’installent avec la plante, après la germination, croissent avec elle et meurent avec elle. Je ne pense pas qu'une mycorhize d'un engrais vert ou d'une adventice ou de la culture précédente serve à la culture suivante...

L'allégorie de l'autoroute a ses limites.

Je pense qu'il est bine plus important d'installer une "ambiance" favorable aux mycorhizes, donc un sol favorable aux champignons : pas de résidus de fongicides, instillation d'un peu de substances ligneuses, éviter un excès d'activité bactérienne (attention à trop de matières trop fermentescibles - ex : tontes de gazon), sachant que bactéries et champignons sont toujours un peu "antagonistes", tendance acide, ...

Pas de données sicentifiques. C'est juste ma conviction.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 13/09/17, 10:07

Ahmed a écrit :Moindreffor, tu écris:
...et est-ce que cette herbe sèche va se conserver comme du foin? Car, par beau temps sur une bâche, l'herbe va vite sécher et je pourrai la stocker

Pas de souci de conservation pour de la tonte de gazon sèche. En revanche, le caractère herbacé prédominant (pas assez lignifié; rapport C/N très faible) de cet apport n'apportera pas une couverture durable du sol;il faut plutôt voir cette pratique comme un complément estival à une couverture de fond ou une supplémentation en azote (selon l'objectif, physique ou chimique).


tout à fait, comme j'ai un terrain pauvre, terre de remblais je dois donner à manger à mon sol
stocker en tas je ne le souhaite pas, Didier nous a bien expliqué les méfaits du tas de composte, donc sécher et stocker pour des apports ultérieurs en supplémentation azoté effectivement

en tout cas la saison légumière se terminant pour moi, je peux tirer un premier bilan et prévoir pour l'année prochaine,
la phénoculture est un concept qu'il faut assimiler et sous la direction de Didier c'est relativement faisable et après quelques essais et observations on peut envisager la suite plus sereinement
je pense que la première année il faut tester toutes sortes de couverture et de mélanges pour observer les résultats, rester modeste et ne pas s'attendre à des miracles, mais les classiques fonctionnent tout de même "classiquement"
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 13/09/17, 10:46

Juste un petit complément : même si elles brunissent en séchant, des tontes de gazon restent en effet des tontes de gazon, c'est-à-dire des substances riches en substances solubles (sucres), et en azote (C/N inférieur à 10).

Sécher et le changement de couleur n'y changent strictement rien.

Donc oui, bien séché - cela se conserve comme le foin. Une viande des Grison est très riche en azote, mais se conserve ! Sans eau (ou plutôt avec trop peu d'eau, aucune vie n'est possible !).

Mais attention à avoir un usage "précautionneux" : pas trop, pour éviter des fermentations (une fois ré-humidifier). Pas trop en l'absence de végétation, pour limiter la nitrification et les pertes de nitrates... Penser que c'est plus proche d'un engrais organique que d'une matière organique nutritive pour le sol vivant.

Dans un sol pauvre, aucun doute sur son utilité ! Il y a un transfert d'éléments fertilisants. Il faut en profiter ! Sans le savoir, ton voisin te refile les éléments nutritifs de son sol !

Peut-être avoir des substances "pauvres" sous la main, de type paille ou sciures, pour mélanger et ne pas trop défavoriser les champignons. Et aussi pour en profiter pour gérer le moyen et long terme, c'est-à-dire la formation de substances humiques par les champignons. Ils assimileront l'azote en excès, pour en faire des substances humiques avec un C/N de 15,à partir de substances ayant des C/N de 80 à 100 (pailles), voire 2 ou 300 (sciures)... Là, cela devient le top ! Tu vois le coup ! Tu pars de matières très pauvres, qui deviennent des "éponges" à azote (celui que jette ton voisin). Tout en devenant un colloïde du sol, avec plein de vertus...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par négentrope » 13/09/17, 11:42

Did67 a écrit :Sans le savoir, ton voisin te refile les éléments nutritifs de son sol !


Bonjour,

Nous vivons dans un monde où, par la force des choses, il faudra désormais coopérer, par biomimétisme. Un arbre qui vit 53 000 ans a t'il passé 53 000 ans à combattre son environnement ou coopérer avec lui ?

Si chaque voisin qui refile, même sans le savoir, n'obtient rien en retour, il manque quelque chose pour boucler la boucle et jouer une partie à somme non nulle.

N'hésitez pas à donner des légumes. Il y aura peut être autre chose d'encore mieux que des tontes de gazon en retour ! C'est une idée un peu... Mais bon.

Et encore merci pour les conseils de mélange des matières à divers taux de C/N. Cela rappelle un peu les principes du compostage en tas, que nous avons abandonné pour le compostage de surface, avec le fameux C/N maxi conseillé de 30 pour le mélange.

Voici du nouveau sur les engrais verts : quelques nouvelles vidéos aussi sur MSV. On en prendra ce qu'on veut, toujours accompagné d'un doute scientifique. https://youtu.be/Z-1T8l_TvuA

On constate qu'en partageant la parcelle en deux parties il est possible d'engager dans la première moitié une culture d'été et un engrais vert d'été dans l'autre : c'est le sorgho fourrager, producteur de paille et d'un système racinaire riche encourageant le développement de la glomaline. En hiver, on lance à l'inverse un EV d'hiver et une culture d'hiver.

Cela divise la surface de terrain par deux mais permet de cultiver des légumes toute l'année.
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Julienmos
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Julienmos » 13/09/17, 11:57

Did67 a écrit :Un détail : pourquoi arracher ? Je passe dessus avec mon rouleau à foin : si je "matte" une prairie, où serait le problème ???

Un autre détail : j'arrache celles dont je ne veux pas qu'elles s'installent, type chardon ou rumex... Ne pas leur laisser la chance d'installer leur "grosses racines"... C'est la seule précaution. Mais elle est de taille. Ne pas se tirer une balle dans le pied !


chez moi les deux adventices prédominantes sont le pissenlit et... l'herbe (les graminées).

Quand cette herbe commence à s'installer dans une parcelle cultivée, vers le mois d'août quand le foin a un peu fondu (mais même avant, elles traversent allègrement et semblent inépuisables) tant que ça gêne pas la culture, je laisse faire. Mais j'évite que les touffes grossissent trop, sinon ça devient de plus en plus dur à arracher, et si je n'arrachais pas, en très peu de temps je me retrouverais avec de la prairie!
chez moi ces "herbes" sont vraiment des coriaces, elles ont très vite fait de "grignoter" le terrain en bordure de parcelle, où les touffes sont vite très grosses et je dois avouer qu'il m'arrive d'utiliser la pioche pour limiter ça !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par négentrope » 13/09/17, 12:37

Julienmos a écrit :chez moi ces "herbes" sont vraiment des coriaces, elles ont très vite fait de "grignoter" le terrain en bordure de parcelle, où les touffes sont vite très grosses et je dois avouer qu'il m'arrive d'utiliser la pioche pour limiter ça !


Bonjour,

C'est notre lot à tous ! Nous savons que la qualité de l'agrégation fongique dépend du non travail du sol, mais on donne toujours un petit coup par ci par là.

Portons un toast aux innombrables saprophytes et mycorhiziens arrachés ou binés au champ d'honneur !

Il est bon de savoir que la quantité astronomique de matière organique libre apportée sur nos sols compensera largement les pertes relativement faibles de ces commandos de l'ombre dont on niera l'existence s'ils sont pris ou s'il y a des taupes.

Le langage technique inclus dans ce message vient de la vidéo sur les matières organiques. https://youtu.be/2paPPbDQJAI
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par négentrope » 13/09/17, 13:50

Did67 a écrit :J'ai aussi le mouron des oiseaux.


Bonjour,

J'ai aussi une plaque de renouée des oiseaux que je multiplie. Cette plante a une résilience étonnante par rapport à la compaction du sol, à la sécheresse, aux limaces au froid et au piétinement. J'en exporte progressivement par bouturage, un peu comme avec les sédums, on coupe un morceau, on le jette par terre et on l'oublie.

Ah ! Si tout se plantait aussi facilement !

C'est une rampante pas très haute qui pourrait cohabiter avec tous ces légumes feuille car peu concurrentielle en hauteur, en comparaison avec l'oxalis. Mais sortira-t'elle la tête d'une épaisseur faible de foin ?

D'autres plantes que j'essaie, à croissance exponentielle si on les parachute en masse et donc intéressants comme tapis vivants sont les ficoïdes, aptenias et lampranthus, décoratifs et résilients à la sécheresse mais moins piétinables et aussi les pourpiers, dont vous connaissez les vertus "phytothérapiques" cardio-vasculaires.

J'ai plus de réussite en bouturage de lampranthus.
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