Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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grelinette
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par grelinette » 27/05/14, 13:42

J'apporte un petit début de réponse à la question :
"Mais pourquoi donc on jardine sur des buttes en permaculture ?..."

1) Une butte est de la terre ajoutée, et sur un sol peu fertile, cette terre garde toute sa fertilité. D'ailleurs, dans certains cas, former les buttes avec des branchages qu'on recouvre de terre permet d'avoir une terre bien aérée et qui s'enrichit avec la décomposition des branchages.

2) C'est blette comme choux, mais avec une butte, la terre est moins basse, donc on se baisse moins pour ramasser ! :mrgreen:

3) une butte permet de disposer les plantations selon leur besoin en eau : en haut de la butte les plantes qui ont peu besoin d'eau (l'eau coule en bas de la butte), en bas celles qui en on plus besoin.
C'est d'ailleurs une des bases de la permaculture : disposer les plants selon des critères précis : besoin d'eau, proximité d'une plante complémentaire, etc...

Pas tout lu, mais il y a ici surement d'autres raisons :
http://permaculture-ra.over-blog.com/ar ... 51514.html
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Did67
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par Did67 » 27/05/14, 14:07

janic a écrit :
Il reste une connotation judéo-chrétienne
encore une image d'Epinal, nous ne sommes plus au moyen age!


Qu'il me soit permis, au moins ici, d'exprimer une opinion.

Je pense, et donc je le ré-écris, qu'une partie de nos approches des problèmes, même purement techniques en apparence, sont inspirées par un fond de culture judéo-chrétienne. Au sens : "tout se mérite", "il faut se donner de la peine", "on n'a rien sans rien", "travailler et se donner de la peine"....

Cueillir un fruit tombé du ciel et se dire "super" n'est pas strictement notre mentalité collective.

Ce n'est que comme ça que je comprends pourquoi tout le monde trouve normal de se donner autant de peine pour obtenir un résultat que je trouve bien médiocre (je n'ai pas écrit "nul").

Ceci dit, je trouve normal qu'on exprime une opinion contraire à la mienne.

Je souhaiterais qu'on ne me traite de façon aussi péremptoire, avec des jugements (pas l'expression d'une opinion) :" Encore une image dEpinal...".

Merci Monsieur, il va de soi que je suis un grand naïf. Que je suis né de la dernière pluie. Que je suis bêtement sans réfléchir les images d'Epinal. Il est évident que mes raisonnements reposent sur des "on dit" (image d'Epinal).

Merci de m'avoir éclairé sur ma grande naïveté par la profondeur de.... vos jugements !

Permettez-moi juste de solliciter de votre haute bienveillance quelques photos de vos réalisations étayant mon égarement ?
Dernière édition par Did67 le 03/10/15, 22:26, édité 2 fois.
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par Did67 » 27/05/14, 14:12

Forhorse a écrit :(on s'en sert pour pailler les PdT)

On va essayer de lire ça plus en détails et de pousser un peu le concept dans notre jardin.


1) Pour les PdT, c'est déjà une méthode "déviante". Je pense que si vous continuez, c'est que cela marche ???

La méthode de couverture du sol marche toujours ; la difficulté, c'est de maintenir cette couverture ! Dès qu'on "ouvre", c'est le festival de la germination. Donc il faut veiller à ne jamais ouvrir l'espace ! C'est ça qui est difficile. Notamment, comme on l'a vu, pour les semis ! Plantation, repiquages, etc... c'est fastoche.

2) Mon témoignage se veut justement une réflexion. Une incitation. Pas une "méthode à appliquer bêtement telle quelle".

Vous pouvez, comme moi, commencer par un coin (c'était l'essai BRF dont je rendrai compte, que j'ai fait en 2013). Cela m'a amené à "doubler la mise" dès la fin de l'été, en préparation de la campagne en cours, suite à la découverte de l'exploitation Wenz en Allemagne.
Dernière édition par Did67 le 27/05/14, 14:31, édité 1 fois.
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par Did67 » 27/05/14, 14:19

grelinette a écrit :J'apporte un petit début de réponse à la question :
"Mais pourquoi donc on jardine sur des buttes en permaculture ?..."



La permaculture est une méthode.

Qui n'est pas sans dogmes !

Pour moi, elle a été éliminée par le travail que représente la création, et en partie l'entretien des buttes. Et subséquemment, le "jardinage" en "patchwork". Comme je l'ai écrit, la "ligne", même quand elle n'est pas droite / droite, présente quelques avantages que j'exploite. Comme la rotation (sur mes 3 "zones").

Mais j'encourage vivement ceux que cela "branche" : c'est, malgré les contraintes, un énorme bond par rapport à un jardinage "classique".

C'est même une sorte de perfection en matière de jardinage "naturel". Au prix d'efforts dont je veux me dispenser. Je pique des "éléments" dans cette méthode.

Vous l'aurez sans doute compris : j'ai envie, alors que j'ai failli mourir, de jardiner sans grands efforts et en n'en faisant qu'à ma tête ! Suivre une "méthode" m'emmerde !
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par Did67 » 27/05/14, 14:25

janic a écrit :
les doryphores sont des "parasites" utiles car ils attaquent aux plantes fragiles, mais pas aux plantes saines. Leur absence est donc un bon indicateur de qualité (il suffit de planter un peu plus loin des semences fragiles ou chez le voisin pour voir la différence) c'est ce qui justifie l'AB par rapport à la chimie.


Franchement, tu as cultivé beaucoup de PdT ???

J'ai pratiqué le "bio". J'ai vu certaines années ma culture menacée. Et les doryphores ne se sont pas arrêtés à tel pied.

Je connais des agriculteurs certifiés "Demeter" (donc en "biodynamie") qui certaines années ont eu de sérieux problèmes.

A vrai dire, je pense aussi que la méthode contribue à limiter le risque.

Néanmoins, je n'affirme pas quelque chose observé une seule fois, une année particulière (après un hiver très très froid, je le rappelle). Elementaire prudence.
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par Forhorse » 27/05/14, 16:15

Did67 a écrit :
Forhorse a écrit :(on s'en sert pour pailler les PdT)

On va essayer de lire ça plus en détails et de pousser un peu le concept dans notre jardin.


1) Pour les PdT, c'est déjà une méthode "déviante". Je pense que si vous continuez, c'est que cela marche ???


A vrai dire on a pratiqué ça que l'année dernière, la récolte n'a pas été pire ni meilleur que d'autres années, par contre nous avons eu beaucoup moins de mauvaise herbes, il y donc un gain au niveau de l'effort à fournir.
Le problème c'est que le paillage offre le gite en plus du couvert pour les mulots et autre rongeurs, ils ne faut donc pas tarder pour la récolte sous peine que tout soit gâché par les-dit rongeurs.

Nous on paille juste après avoir buté.
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par Did67 » 27/05/14, 16:26

Forhorse a écrit :
Le problème c'est que le paillage offre le gite en plus du couvert pour les mulots et autre rongeurs, ils ne faut donc pas tarder pour la récolte sous peine que tout soit gâché par les-dit rongeurs.



C'est le problème que je rencontre !

Je vais persévérer pour évaluer les dégats, selon les cultures. Comme écrit plus haut, je suis près à leur concéder un tiers, augmenter mes surfaces pour compenser - vu que je ne fais pas de grands efforts.

(la Pdt, je n'en ai pas fait cette année ; occupe trop de place dans ma rotation ; j'ai une ressource autre : je valorise des déchets de tri de pdt "bio" qui passeraient dans le méthaniseur ! Bref, je chaparde )

Je veux savoir s'il y aura un "équilibre naturel", ou si petit à petit ils vont tout envahir, tout controler et tout ravager !

Ma philosophie de n'en foutre pas une rame va de paire avec "être zen". Il faut accepter un peu de chambardement dans son jardin.

A titre d'info, j'avais par exemple "toléré" 5 pieds de choux de Bruxelles non récoltés, montés en fleurs. J'étais parti pour les arracher "bêtement sans réfléchir", bref mécaniquement, quand j'ai vu que cela bourdonnait au-dessus de ma tête ! C'était parmi les 1ères fleurs ce printemps dans mon quartier. Je les ai laissé pour revigorer abeilles et bourdons.

Le voisin trouvait que cela faisait pagaille. Oh, il ne l'a pas dit comme ça : "C'est quoi les fleurs jaunes que tu as dans ton jardin ???"
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par Did67 » 27/05/14, 16:28

Forhorse a écrit :
Nous on paille juste après avoir buté.


Si tu es curieux, l'année prochaine, sur 4 m², tu poses tes PdT sur le sol nu et tu recouvres de 20 cm de paille. Sans avoir rien fait.

Et on en reparle ???

Peut-être que comme moi, tu te demanderas qui a inventé toutes ces histoires de biner, butter, etc...

(sauf, bien sûr, récolte mécanique à l'arracheuse ?).
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par janic » 27/05/14, 18:37

Franchement, tu as cultivé beaucoup de PdT ???
J'en mange trop peu pour avoir besoin d'en cultiver sur une surface réduite. Je m'appuie sur des témoignages concernant l'AB et en biodynamie. Seulement souvent cela vient d'un manque de sélection des semences (utiliser des variétés non rustiques poussée sur des terres au ph différent, etc.. voir non bio d'une terre en conversion,)
je ne veux pas faire le procès des échecs constatés (c'est comme cela que l'on progresse)il faut donc chercher où le bât blesse comme en médecine humaine.

J'ai pratiqué le "bio". J'ai vu certaines années ma culture menacée. Et les doryphores ne se sont pas arrêtés à tel pied.
Je connais des agriculteurs certifiés "Demeter" (donc en "biodynamie") qui certaines années ont eu de sérieux problèmes.

c'est aussi la difficulté de comparer le maraichage professionnel et le jardinage ou, comme pour les escargots,les limaces, un ramassage régulier sert aussi à limiter une éventuelle invasion.

A vrai dire, je pense aussi que la méthode contribue à limiter le risque.
heureusement, sinon autant abandonner le BIO.

Néanmoins, je n'affirme pas quelque chose observé une seule fois, une année particulière (après un hiver très très froid, je le rappelle). Elementaire prudence.
Plus la terre se rééquilibrera, plus les semences utilisées seront saines et adaptées au terrain, il n'y pas de raison pour que cela ne marche pas en mieux!
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Ahmed
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par Ahmed » 27/05/14, 19:06

Autrefois, dans mon pays qui jouxte une ville, les paysans pratiquaient une polyculture associée à du maraîchage de plein champ ; tous les légumes étaient cultivés sur butte : c'était une nécessité, car, outre le fait d'obtenir des récoltes plus hâtives (terre se réchauffant plus vite) , le creux des billons fournissaient un repère au cheval de trait.

Concernant la question des doryphores, les pommes de terre cultivées sous brf ne sont pas attaquées, ce fait est bien documenté par de nombreuses observations. Dans le même jardin, ceux qui ont expérimenté pour la première fois un carré de patates sous brf et continué de façon classique le gros de leur production, ont vu le premier indemne et le second attaqué comme d'habitude.

Les patates sous paillis, c'est Claude Bourguignon qui l'avait observé en Amérique du Sud.
J'ai suivi cette méthode, en l'adaptant au brf, il y a déjà plusieurs années: j'avais pu disposer d'une assez grande quantité de broyat et posé les tubercules sur le sol ; j'ai eu quelques soucis de verdissement parce qu'il faut une épaisseur de couvert suffisante et qu'il est difficile de regarnir les planches lorsque les tiges et feuilles des patates sont bien développées.
Sinon, pas de soucis, les plantes vivent leur vie et installent leurs tubercules tout-à-fait convenablement. 8)
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